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PROJET RAISON DE SA OBSOLESCENCE INTERVENTION ELEMENTS A NOTER

1. Bâtiments dont la construction a fini

Ces tours, qui sont pour la plupart déjà habitées, présentent deux contraintes. La première est leur design et leur matérialité qui rendent les changements internes difficiles. La seconde est la la propriété privée des bâtiments qui rend la situation difficile sur le plan administratif et éthique, car aucune intervention ne cherchera à expulser les gens de leur maison. Dans ce contexte, nous pourrions penser à introduire progressivement de nouveaux usages tels que des espaces de travail communs, des services ou des commerces ou des espaces pour une population temporaire qui a besoin de logements comme le suggère Ana Sugranyes.

Ainsi, la plupart des appartements appartiennent à des investisseurs. Cela signifie que la plupart des personnes habitent les appartements de manière temporaire. Une possibilité de réhabiliter et d’introduire de nouveaux usages serait de libérer ces appartements. De cette manière, il est possible d’opérer des changements progressifs sans déplacer les habitant-e-s.

Afin de réaliser ces changements d’usage, il serait nécessaire d’établir un dialogue avec les investisseurs propriétaires de la plupart des appartements. Une autre solution consisterait à attribuer à la municipalité elle-même la propriété de ces espaces, qui seraient administrés par la communauté du bâtiment. De cette façon, la densité résidentielle du bâtiment pourrait diminuer.

Nous pourrions également penser à améliorer les circulations, notamment les circulations verticales. Les projets de l’équipe Druot, Locaton et Vassal nous montrent que l’on peut penser à ajouter des modules dans des structures en béton. Nous pourrions penser à ajouter une circulation verticale externe. Cette action est plus compliquée au niveau de la construction et aussi au niveau de la gestion car elle impliquerait l’approbation de l’ensemble du bâtiment. Bien que cela ne soit pas réalisable dans toutes les tours terminées, certaines peuvent le permettre 2. Bâtiments dont la construction a commencé

Même si le bâtiment est encore en phase de construction, il est possible d’envisager des interventions physiques majeures. Nous pouvons reconsidérer la hauteur du bâtiment, en laissant un bâtiment plus bas. Il serait également possible de réduire le nombre de logements, ce qui augmenterait leur surface. Nous pouvons aussi imaginer l’assignation des espaces libres en lieux de rencontre entre les appartements.

Dans les cas où les constructions sont presque terminées, il est quand même possible de repenser des interventions. Nous pouvons travailler sur les aménagements extérieures pour améliorer les

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circulations des habitant-e-s, tout aussi comme destiner une partie des appartements à des lieux de services ou de commerce. A ce stade avancé de la construction, il est toujours possible d’inclure de nouvelles utilisations puisque les appartements ne sont pas habités, n’ayant pas le problème de la relocalisation des habitant-e-s.

Quelques tours d’Estación Central ont l’avantage d’être inachevées, ce qui permet une plus grande flexibilité d’intervention structurelle.

Cependant, il est nécessaire de connaître l’état réel d’avancement de leur construction pour évaluer la viabilité réel des interventions à mener, autrement dit, ce qu’il est réellement possible de faire et ce qui ne l’est pas. Il est également nécessaire de connaître le statut d’achat des appartements, car s’ils ont été vendus avant d’être terminés, les interventions devront se faire avec l’accord des propriétaires.

3. Bâtiments dont les travaux de construction n’ont pas commencé

C’est dans cette catégorie que nous pourrions mieux indemniser les ancien-ne-s habitant-e-s du territoire. Nous pourrions profiter des terrains qui sont déjà libres pour construire de nouveaux équipements, tels que des commerces, des cliniques, des écoles ou des places et des parcs pour les différents quartiers. Il est également possible de construire de nouveaux logements, mais en veillant à ce qu’il y ait des réglementations en accord aux besoins des habitant-e-s, pour préserver leur qualité de vie et les communs.

Dans un scénario optimiste, ce sont les mêmes sociétés immobilières qui devraient être chargées de cette construction.

Cette nouvelle infrastructure pourrait signifier une grande amélioration pour la commune. Cette option présente la facilité de ne pas modifier ce qui a été construit, mais de l’agencer autrement, en pouvant proposer des conceptions qui améliorent l’environnement. Il serait également nécessaire de solliciter la participation des communautés concernées pour éviter de commettre les mêmes erreurs qu’auparavant.

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Fig 51. Situation antérieure, Situation actuelle, Scénario tendanciel et Scénario contrasté

Source: Elaboration de l’auteure

80 Pour toutes ces actions, nous aurions besoin d’une importante coordination entre les acteurs/trices, tant actuel-le-s que nouveaux/elles. De plus, il faut savoir que les sociétés immobilières, lorsqu’elles sont en procès, ont un grand pouvoir et une grande influence décisionnaire. Il est nécessaire donc de constituer une force consistante pour pouvoir dialoguer avec elles et réussir l’indemnisation des communautés affectées.

Vu les répétitives actuations corrompues des mairies, il est indispensable qu’autres pouvoirs publics s’impliquent. Un autre acteur, aujourd’hui absent, que nous pourrions inclure c’est l’académie. Certaines idées peuvent émaner des écoles d’architecture car, étant des espaces de réflexion et de libre pensée, elles peuvent proposer des nouveaux analyses, nourris de créativité et d’engagement, à condition qu‘elles n’aient pas d’intérêts compromis.

Nous devons partir du principe que, si les tours ne sont pas démolies, les problèmes d’habitation dans les maisons du voisinage continueront. C’est pourquoi il est fondamental de compter sur la participation des habitant-e-s de ces quartiers, qui ont été exclu-e-s de tout ce processus. Est-il l’intervention sur le territoire une compensation suffisante et digne aux problèmes qu’ils subissent  ? Est-elle la démolition des tours l’unique solution à leurs problèmes ? Nous ne pouvons pas spéculer sur ces réponses.

Le sort de ces tours n’est toujours pas déterminé. En général, il existe une opinion plus pessimiste selon laquelle les tours inachevées continueront d’être construites et que tout restera tel quel. L’ampleur de la verticalisation à Estación Central n’a pas de précédent (Rojas, 2021). Toutefois, ce processus de verticalisation n’est pas un événement isolé ou unique.

Des nombreux quartiers de Santiago ainsi que du Chili sont affectés par les graves problèmes de ces processus de verticalisation. Si la possibilité d’agir sur la situation vécue dans ce quartier d’Estación Central est aujourd’hui difficile, nous pourrions toujours anticiper nos stratégies d’action pour intervenir dans d’autres contextes.

Fig 52 Changements possibles en fonction de la phase de construction du bâtiment

Source: Elaboration de l’auteure

CHAPITRE V:

CONCLUSIONS ET

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