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Axe 3 : les nombreux retours des partenaires régionaux sur les formulaires

3 Résultats et discussion

3.1 Analyses des différents axes

3.1.3 Axe 3 : les nombreux retours des partenaires régionaux sur les formulaires

Après avoir étudié l’utilisation des données, la qualité de remplissage aux questions, les questions pouvant être problématiques ont été mises en évidence. Les partenaires-enquêteurs sont les premiers opérateurs des enquêtes lors des entretiens qu’ils réalisent avec les gestionnaires, propriétaires et agriculteurs des sites RMQS qu’ils ont en charge. Avoir leur retour sur leurs pratiques actuelles des enquêtes et leurs points de vue sur les formulaires et la méthode de collecte des données de gestion permet de connaître les questions qui leur posent problèmes sur le terrain.

A partir des 12 contacts initiaux, d’autres coordonnées d’enquêteurs m’ont été fourni. Vingt-deux partenaires-enquêteurs ont donc été contactés et 13 ont répondu au guide d’entretien (Annexe 2). Nous avons eu un retour de chaque région (Tableau 16) sauf pour Grand-Est et Franche-Comté (indisponibilité). Pour la région Centre-val de Loire, un premier échange avec un enquêteur m’a permis d’en contacter 3 autres.

Tableau 16 Partenaires contactés par région

Régions RMQS Nombres d’enquêteurs

contactés

Nombre d’enquêteurs répondus

Auvergne, Ile-de-France et Rhône-Alpes 2 1

Bourgogne 3 1

Bretagne 2 1

Centre-Val de Loire 6 3

Grand-Est et Franche-Comté 2 0

Midi-Pyrénées, Aude, Hérault et

Pyrénées Orientales 1 1

Nord-Pas-de-Calais 1 1

Normandie 1 1

Nouvelle-Aquitaine et le Gers 1 1

PACA, Corse, Lozère et Gard 1 1

Pays de la Loire 1 1

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Durée des entretiens

Les partenaires ont fait part de problèmes quant à la durée des entretiens et une estimation de temps de l’entretien leur a été demandée. Les enquêtes durent entre 15 min et 3h d’après les retours. La durée moyenne des entretiens a aussi été quantifiée sur les 63 enquêtes précédentes (cf. 2.3). 40 enquêtes avaient la mention de la durée, qui en moyenne était de 1h45. Cette moyenne est bien comprise dans la fourchette indiquée par les enquêteurs qui pour certains ont précisé qu’au bout d’environ 1h les enquêtés perdaient leur attention. La réduction du temps de l’enquête est importante et idéalement, 1h d’enquête semble convenir.

Des difficultés d’accès aux informations

Actuellement, pour répondre correctement aux formulaires et collecter les données demandées et historiquement depuis la première intervention, l’idéal serait d’avoir des enregistrements sur le long terme des pratiques et en cas de changement d’exploitant agricole ou de gestionnaire depuis la première campagne, les coordonnées du ou des prédécesseurs pour « assurer la continuité des informations ».

Cependant, les partenaires sondés se heurtent à des difficultés. En effet, cette contrainte de couvrir toute la période est justement due à ces enregistrements non accessibles, inexistants, peu nombreux, incompréhensibles ou une réticence à fournir les données. La Figure 15 présente l’hétérogénéité des sources d’informations constatées par les partenaires et la Figure 16 la possibilité de l’enquêteur à accéder aux enregistrements.

Figure 15 Sources des informations fournies par les enquêtés

Figure 16 Accessibilité aux enregistrements

Trois partenaires nous ont précisé leur réponse sur l’accès aux enregistrements. Ces derniers peuvent être difficiles à comprendre (prises de notes en brouillon par exemple), difficile à obtenir et la plupart du temps ils sont montrés et non fournis. Ce point est nouveau dans les enquêtes RMQS 2. Il avait été formulé pour avoir des informations sur la source et la fiabilité des données. Il importe de bien savoir comment est fournie l’information pour que les utilisateurs en prennent compte dans les incertitudes de leurs résultats.

4 3 4 2 0 1 2 3 4 5 Mémoire Mémoire et enregistrements Enregistrements NON RENSEIGNE N o m b re d e p ar te n ai re s 9 2 2 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Accès aux enregistrements Non accès aux enregistrements NON RENSEIGNE

N o m b re d e p ar te n ai re s

28 Les partenaires nous remontent aussi, qu’il arrive assez souvent que les informations soient données de mémoire et que pour l’historique, il est difficile d’avoir des enregistrements sur plusieurs années. En effet, l’obligation d’enregistrement est récente et ne porte que sur une partie des travaux culturaux : traitements phytosanitaires, et des fertilisations pour les zones vulnérables.

De plus, tous les partenaires interrogés préviennent que les réponses historiques fournies sont floues et pas toujours précises ni fiables. Il a été rapporté qu’il est plus difficile de collecter de l’information au-delà de 3 ans environ, ce qui rapproche de la moyenne obtenue sur le nombre de fiches d’itinéraires culturales dans le point précédent.

Peu de remarques sur le fond des enquêtes ont été formulées par les partenaires. Nous pouvons citer : « les opérations culturales ne sont pas chronologiques » (3 partenaires), « décrire la rotation moyenne avec les dates de changements majeurs » (1 partenaire) et « ce n’est pas adapté à l’agriculture biologique de manière générale » (1 partenaire). Cette dernière remarque sera à repréciser. Les enquêteurs ont donc surtout des critiques vis-à-vis de la formulation des questions et de leur pertinence. Il faudra, cependant, tenir compte de ces quelques retours sur le fond pour l’adapter à tous les cas auxquels les partenaires peuvent faire face.

De nombreuses remarques sur la formulation des questions

Suite aux entretiens, nous avons identifié les problèmes des partenaires avec les formulaires d’enquête. On distingue :

• Les questions qui seraient à reformuler (intitulé, typologie, modalités de réponses)

• Celles qu’ils considèrent comme inutiles ou non pertinentes car ils n’en voient pas l’objectif, • Les questions qu’ils jugent redondantes avec d’autres,

• Les questions difficiles à collecter,

• Celles qui leur paraissent collectables par d’autres moyens que cette enquête, • Celles dont ils ne comprennent pas le sens ou la formulation,

• Celles pour lesquelles ils affirment qu’il leur manque des connaissances.

Les questions prises en compte sont celles qui ont posées un de ces soucis pour au moins un partenaire. Comme auparavant, ce travail a été réalisé sur les quatre formulaires et avec le même niveau de détail que pour les autres axes d’amélioration des enquêtes.

Figure 17 Nombre de questions avec retours selon les formulaires et la nature du retour 19 36 5 18 18 46 10 6 54 1 3 43 10 47 2 4 37 58 0 30 60 90 120 150 180 Questions à reformuler Questions jugées inutiles ou non

pertinentes

Questions jugées redondantes Questions difficiles à collecter Questions collectable par d'autres

moyens

Questions incomprises Questions avec manque de connaissance

Enquête principale Annexe grandes cultures et prairies temporaires Annexe prairies permanentes Annexe vignes et vergers

29 La Figure 17 présente les différents critères qui sont ressortis des échanges avec les enquêteurs. Pour chaque formulaire, il a donc été possible de quantifier le nombre de questions concernées et de les recenser. Chaque question comptabilisée a posé problème pour au moins un partenaire. La plus forte perception des partenaires concerne des données difficilement collectables (questions trop précises auxquelles les agriculteurs ne répondent que partiellement) et des questions qu’il faudrait reformuler ou dont il faudrait modifier la typologie. Ces types de données concernent les questions sur les traitements phytosanitaires et fertilisations, des points précis comme l’OTEX, les taux d’humidité des récoltes et fourrage, des aspects du cheptel (poids vif, capacité maximale d’ingestion), les rubriques 7 et 8 sur la perception de l’agriculteur sur son sol, etc.

Globalement, la typologie des questions (ouvertes ou fermées) ne pose pas de problème. D’un point de vue quantitatif, le nombre de questions posant problème dans chaque formulaire est recensé et présenté dans le Tableau 17.

Tableau 17 Nombre de questions avec retours de la part des enquêteurs

Formulaires Enquête principale Annexe grandes cultures et prairies temporaires Annexe prairies permanentes Annexe vignes et vergers Nombre de questions problématiques 75 72 65 58 Nombre de questions totales 167 116 101 129

Nous constatons ainsi, qu’au moins 45% des questions des formulaires ne conviennent pas aux partenaires, d’après leurs réponses et qu’il faudrait revoir les points concernés. Ce pourcentage est relativement élevé. Cela ne veut pas forcément signifier que 45 % des questions sont à revoir, d’autant plus que certains partenaires ne se déclarent pas principalement compétents en agronomie.

D’après le protocole décrit dans le manuel RMQS 2 : « l’enquêteur doit être une personne compétente en matière de gestion ou de pratiques culturales pour une occupation donnée et pouvoir juger de la pertinence des informations collectées (JOLIVET et al., 2018). En effet, les enquêtes sont des enquêtes agronomiques contrairement à l’étude des sols au niveau du dispositif qui ne demande pas autant de détails agronomiques.

Figure 18 Compétences en agronomie et pédologie des partenaires interrogés 7 4 2 Pédologie Agronomie Pédologie-Agronomie

30 Or, d’après la Figure 18, nous constatons que parmi les 13 interrogés plus de la moitié sont principalement compétents en pédologie. C’est pourquoi certains ont fait part de leur manque de connaissance sur les traitements phytosanitaires notamment et de leur manque de recul sur la pertinence des informations collectées comme les doses des intrants appliqués. Nous pouvons, aussi ajouter, que cet aspect, peut intervenir dans la difficulté d’accès aux enregistrements. En effet, il est important de savoir quels documents demandés aux agriculteurs au risque d’obtenir des informations de mémoire. La formation des enquêteurs volontaires serait alors, envisageable.

Autres remarques d’ensemble

A la question « Quelle serait pour vous la modification principale à mettre en place concernant le formulaire d’enquête du RMQS 2 », plusieurs partenaires parlent « d’un manque de fil conducteur », ou « d’un manque de continuité et de fluidité entre la partie commune et les annexes ». Les principales remarques sont listées ci-dessous :

• Simplifier l'enquête (la rendre plus facile d’accès) • Fusionner les formulaires

• Epurer les questions (questions simples, courtes et non complexes) • Resserrer l'enquête et redonner un fil directeur

• Diminuer les redondances

• Connaître l'utilisation des questions • Réaliser une saisie informatique • Ne pas excéder 45min/1h d’entretien

Comme pour les autres axes d’amélioration, des actions sont suggérées pour ce point respectivement aux problèmes soulevés par les partenaires (Tableau 18).

Tableau 18 Actions à mettre en œuvre selon la nature du problème

Problèmes remontés par les

partenaires Actions envisageables

Incompréhension ou non pertinence Reformulation et/ou explication

Redondances Suppression

Non collectable par l’enquête Collecte par un autre moyen (orthophoto, terrain) Données difficiles à collecter Modification de la typologie et/ou reformulation

Questions à reformuler Explication, formation ou autres accompagnements

Questions trop précises Suppression ou diminution de la précision Manque de connaissances Formation, explications ou accompagnement Les autres accompagnements pouvant être réalisés sont : l’apport de connaissances, le développement du guide, une formation continue et non initiale compte tenu de la durée de la campagne de 12 ans et de changements d’enquêteurs éventuels comme ce fut le cas en campagne 2 pour deux régions.

Remarques sur la méthode de collecte

Il a été évoqué la possibilité de réaliser une enquête plus fréquemment et découplée du terrain car nous avions constaté qu’il était possible de collecter les fiches d’itinéraires techniques culturales en moyenne sur 4 ans. En effet, les enquêtes sont réalisées, une fois par campagne et suite au changement du plan d’échantillonnage, l’intervalle entre les enquêtes de la première campagne et celle de la deuxième peuvent aller de 7 à 26 ans. Or, il est nécessaire d’avoir les informations de manière continue ou quasi continue mais l’intervalle inter-enquête ne le permet pas surtout avec le manque d’enregistrements fiables des pratiques agricoles des sites RMQS.

31 Lors des échanges avec les partenaires, la fréquence des enquêtes a été abordée. La majorité considère la fréquence actuelle adaptée (7/13). La Figure 19 présente leur avis sur l’augmentation de la fréquence d’enquêtes.

Figure 19 Avis des partenaires sur l'augmentation de la fréquence d'enquête

Globalement 9/13 partenaires sont plutôt favorables à cette augmentation.

3.1.4 Axe 4 : la collecte de données par d’autres moyens difficilement