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Cette étape de modélisation de la réalité du fonds documentaire a été essentielle.

Quel avenir désormais pour une application des FRBR?

Le modèle FRBR est-il adapté pour les besoins de l’Institut ? Est-ce une réponse possible permettant de constituer un socle commun pour l’interrogation des bases ? Peut-on l’adopter tel quel ou bien doit-on attendre ?

1.2.1 Expérimenter le modèle FRBR

OO

à l’IIPE

C’est la piste intégrale : développer le modèle OO pour les bases internes et le catalogue bibliographique. Ce choix est possible à condition de ne pas coller au modèle très complexe des FRBR orienté objet et de n’en retenir que les éléments essentiels pour l’IIPE.

Quel calendrier ? L’intégration en FRBROO peut être planifiée pour le prochain plan à moyen terme (2013-2018).

Ce délai permettrait :

- de réfléchir à une solution logicielle en remplacement de CDS ISIS et corrélativement à l’avenir des bases internes (aller vers une fusion à terme des bases GB et INTEPI) ;

- d’engager une réflexion de fond sur l’organisation du système de connaissances à l’IIPE.

Pourquoi le modèle FRBROO ?

Il permet un traitement homogène entre les bases donc un alignement entre les données de l’IIPE mais permet d’envisager aussi des relations avec des données issues d’autres institutions.

Il est directement axé vers le web de données : l’information bibliographique est exploitable par les applications du web sémantique.

Débuterait alors une deuxième phase, la phase d’application, d’ingénierie informatique. Or, nous avons déjà vu le risque de confusion entre FRBRisation des données et des interfaces.

En effet, comme le fait remarquer Sylvie Dalbin, « le passage entre un modèle conceptuel orienté métier et un modèle conceptuel orienté données informatiques reste le point d’achoppement dans cette démarche qui va d’une réalité à une application ». [23]

On ne pourra faire l’économie d’une expertise pour le déploiement du modèle orienté objet : il conviendra de s’appuyer sur la rédaction d’un cahier des charges technique. Cela permettra notamment de vérifier la faisabilité du projet et mesurer le rapport coût bénéfice, l’investissement à la fois financier mais aussi en temps nécessaire pour le mener à bien.

En effet, bien que conscients qu’un résultat durable s’appuie souvent sur un effort de longue haleine, on peut rester perplexe pour la suite du projet au vu de l’investissement en temps déjà déployé pour cette expérience.

1.2.2 Cataloguer le fonds avec le code de catalogage RDA

Cette voie moyenne concerne a priori la base bibliographique mais pourrait être envisagée pour les autres documents IIPE.

En effet, le nouveau code de catalogage RDA articulé autour des FRBR entité relation présente des avantages :

- il remplace les AACR et se situe donc dans la lignée du catalogage à l’IIPE ;

- il offre une totale liberté pour présenter et encoder les données : c’est une norme de contenu qui ne préconise donc aucun mode de présentation "matériel" (ISBD ou autre) ni d’encodage (peu importe le format) ;

- surtout, il va bien plus loin que le FRBR : RDA ouvre vers une « évolution de la structure des catalogues qui se rapprocheraient des bases de données orientées-objet » ;

- il est conçu pour l’environnement numérique et le web : l’objectif est de permettre aux bibliothèques d’aller sur le web de données ;

- il a l’ambition de décloisonner les institutions patrimoniales et d’être utilisé par d’autres communautés (archives et musées notamment) : il « inscrit le catalogage dans une circulation de métadonnées impliquant plusieurs acteurs : créateurs des ressources, éditeurs, etc. et permet la récupération et le partage des métadonnées entre différentes communautés d’utilisateurs. »

Mais un catalogage avec RDA soulève bien des interrogations en particulier la question du rétrospectif : comment procéder alors à une conversion du fonds ? Quelle compatibilité entre les données héritées, récupérées et les données créées façon FRBR ?

Des tests ont été menés aux Etats-Unis. Au vu des résultats, les trois bibliothèques nationales américaines ont pris la décision d’adopter RDA à partir du début 2013.

En France, des négociations sont en cours sur l’adoption de RDA : actuellement une étude sur l’adéquation de RDA aux besoins est menée dans le cadre de l’AFNOR. Le comité stratégique a estimé que les bibliothèques françaises ne pouvaient pas appliquer RDA en l’état.

L’adoption de RDA implique en effet une forte évolution des systèmes de gestion des bibliothèques.

Différents scénarios d’implémentation sont à l’étude pour gérer la transition : - plus au moins respectueux de la structure FRBR ;

- proches du modèle de données actuel (ou même en régression par rapport à la majorité des catalogues actuels car ne prévoyant pas de liens entre notices bibliographiques et notices d’autorité.

Il faudra donc continuer de suivre les travaux de la commission de FRBRisation et attendre les décisions finales du groupe stratégique pour savoir si la France va d’abandonner l’ISBD, adopter RDA et selon quel échéancier. [79] [87]

Entre alignement sur les pays européens et voie française, "attentisme" bien coordonné et adoption de RDA en l’état, le débat est ouvert tout en gardant à l’esprit la priorité : la continuité de service public dans les bibliothèques.

Pour l’IIPE, une piste sera déjà d’étudier la faisabilité d’une conversion des notices en procédant à un mapping du format CCF au FRBR.

1.2.3 Vers un autre système de gestion intégrant le modèle FRBR ?

Même si l’IIPE n’est a priori pas concernée par les SIGB, une piste est de surveiller l’évolution des logiciels de bibliothèques. D’après l’enquête 2011 réalisée par Tosca Consultants, les nouveaux produits sont rares mais les entreprises s’apprêtent à développer de nouveaux systèmes de gestion:

mode hébergé, support des FRBR et probablement de RDA, banalisation de la gestion des ressources numériques… [88]

Un renouvellement de l’offre au cours des trois ou quatre années à venir est prévu avec : - une orientation vers des solutions en mode hébergé ;

- l’impulsion donnée par le code de catalogage RDA.

On pourra donc se renseigner :

- sur les fonctionnalités de logiciels comme Aleph, qui a permis de mettre en œuvre le modèle FRBRER à la Cité de la Musique ou e Paprika, qui prétend anticiper l’évolution du catalogage en intégrant le modèle FRBR pour « améliorer la qualité des catalogues en établissant des liens entre les entités catalographiques et donc la qualité de l’interface publique39 » ;

- sur les fonctionnalités de certains modules « Linked open data » mis en place par des CMS, par exemple Drupal40 ;

- rester en veille sur les fonctionnalités de PMB qui a servi à intégrer un modèle entité relation à la Gaîté lyrique.

Mais avant tout, surveiller l’évolution des logiciels de traitement documentaire pour étudier comment remplacer ISIS.

Il ne faudrait pas que l’expérience de modélisation occulte les autres moyens de structurer l’information. Prioritairement au lancement d’une étude sur la partie informatique, il est essentiel d’engager une réflexion sur la gestion des connaissances.

      

39 <http://www.decalog.net/produit/e-paprika

40 <http://web-semantique.developpez.com/tutoriels/lpc/modules-drupal/>  

 

2 Mettre en place d’autres moyens de structurer l’information : le knowledge management

La gestion des connaissances est un « mode de capitalisation, organisation, utilisation et partage systématique des savoirs et des savoir-faire des employés, clients et partenaires d’une entreprise dans le but de l’aider à atteindre ses objectifs en terme de productivité et de qualité. »

« Elle recouvre toutes les opérations d’identification, de collecte, de formalisation, de mémorisation et de diffusion des informations utilisées et produites au sein de l’organisme ».