Avenant n°1 de la convention nationale [36]

Le 24 juin 2013 est approuvé le premier avenant de la convention nationale. Cet accord est effectué entre l’Union Nationale des Caisses d'Assurance Maladie (UNCAM), l’Union Nationale des Organismes Complémentaires d'Assurance Maladie (UNOCAM) et les trois principaux syndicats pharmaceutiques français. Les partenaires signataires ont pour objectifs de lutter contre les accidents iatrogéniques et d’améliorer l’observance des patients sous AVK (Article 2). La convention favorise ainsi l’importance de l’accompagnement par les pharmaciens conformément à la loi HPST. Cet avenant précise certaines modalités des entretiens AVK à l’officine et donne les premiers outils pour le déroulement de ces entretiens.

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2.3.1 Précision et modification sur les Articles de la convention 2.3.1.1 INR

En ce qui concerne l’INR, le rôle du pharmacien sera de vérifier la réalisation de l’INR en interrogeant le patient lors des entretiens. Néanmoins, cela ne dispense pas d’effectuer ce suivi lors des différentes dispensations d’ordonnances.

2.3.1.2 Patients concernés

Les patients concernés par ce dispositif sont ceux pour qui la durée du traitement AVK prévisible est supérieure ou égale à 6 mois. Ils doivent être volontaires, et peuvent arrêter de participer au programme quand ils le souhaitent.

2.3.2 Recrutement des patients

Les patients sont recrutés de deux façons principales : soit via une proposition du pharmacien, soit après réception d’un courrier de l’Assurance Maladie (AM). En effet, l’AM adresse aux patients éligibles pour cet accompagnement un courrier qui précise le contenu et les modalités de suivi, et les incite à se renseigner auprès de leur pharmacien pour intégrer le dispositif. Le pharmacien peut également proposer aux patients éligibles, notamment à l’initiation d’un traitement par AVK, d’intégrer le dispositif d’accompagnement. Concernant les patients déjà sous traitement AVK, le pharmacien peut s'assurer qu'ils ont bien reçu le courrier d'information de l’AM. Dans le cas où il ne l’aurait pas reçu, le pharmacien explique le principe de l’accompagnement au patient et lui propose de rejoindre le dispositif.

2.3.3 Personnes pouvant réaliser l’entretien

L’accompagnement des patients sous anticoagulant doit être réalisé par un pharmacien. Le patient à le libre choix du pharmacien et il peut en désigner un autre à tout moment dans la même officine ou non. Si le pharmacien qui réalise habituellement son accompagnement est absent, un autre pharmacien exerçant dans la même officine peut l’effectuer avec l’accord du patient. Le pharmacien réalisant l’entretien doit s’engager à se former et à actualiser ses connaissances ainsi qu’à réaliser l’entretien dans des conditions de confidentialité.

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2.3.4 Support d’aide à l’accompagnement

Afin d’aider le pharmacien dans la réalisation de ses entretiens AVK, les parties signataires de l’avenant n°1 de la convention ont mis à leur disposition deux documents :

- « un guide d'accompagnement du patient, qui constitue un référentiel à l'usage du pharmacien

- une fiche de suivi de l'entretien, qui constitue un support d'échanges avec le patient. »

De plus, l’utilisation du carnet d’information et de suivi du traitement par AVK élaboré par l’ANSM est à disposition des officinaux et doit être promu auprès des patients lors du suivi pharmaceutique.

2.3.4.1 Guide d’accompagnement des patients sous AVK

Ce guide proposé aux pharmaciens a été conçu pour les aider à la conduite de l’entretien pharmaceutique chez les patients sous AVK. Il rappelle brièvement le but de la mise en place d’entretiens pour ces patients traités par des médicaments à risque et les enjeux du suivi. Puis est décrite la réalisation des entretiens avec les différents thèmes à aborder lors des séances. De plus, il est précisé que les entretiens doivent être faits suite à une prise de rendez-vous. Ce guide met en avant l’importance du carnet de suivi patient et mentionne le fait que le patient peut être accompagné par un proche lors de ses entretiens afin de permettre un meilleur suivi.

2.3.4.2 Fiche de suivi patient

Cette fiche est conçue pour constituer une trame d’échange entre le pharmacien et son patient. Elle aborde les points incontournables de l’éducation du patient sous AVK. Elle est faite pour être un fil conducteur et non pour mener l’entretien de façon directive. Ainsi, le pharmacien devrait se l’approprier avant de réaliser les entretiens. Cette fiche constitue également un support de suivi du patient et doit être conservée.Le pharmacien doit tenir cette fiche à disposition du service du contrôle médical de l'Assurance Maladie dans le respect des délais de conservation prévus par la réglementation.

2.3.5 Modalités de rémunération des entretiens

Comme l’indiquait la convention pharmaceutique, le pharmacien peut bénéficier de la rémunération sur objectif de 40 euros par an par patient inclus. Pour en bénéficier, le pharmacien doit réaliser au moins deux entretiens pharmaceutiques au cours de l'année civile,

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ou au moins un entretien si l'adhésion intervient au second semestre de l'année. Il doit pouvoir fournir la fiche de suivi des patients concernés. Le pharmacien déclare la réalisation des entretiens par télétransmission. La rémunération est versée à l’officine au cours de l’année n + 1. La rémunération pour un patient est limitée à une seule officine et sera effectuée pour la première ayant déclaré l’entretien.

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3 Mise en place des services pharmaceutiques à l’officine

La pharmacie d’officine est en phase de transition. Le pharmacien passe du statut de « vendeur de bien » à celui de « prestataire de service ». Tous les auteurs sont d’accord pour dire que le changement est difficile et en général plus complexe que prévu. [55] Au niveau international, l’implantation de ces services pharmaceutiques dans la pratique quotidienne s’est heurtée à de nombreuses difficultés. Au départ, les pharmaciens n’avaient pas de model approprié pour surmonter certains obstacles. Ainsi, pour réussir, les pharmaciens ont cherché à avoir une meilleure compréhension des processus de changements et des éléments facilitants ce changement. [56] Nous allons donc d’abord aborder la gestion du changement, qui est considéré comme l’une des difficultés associées à la mise en place de certains services pharmaceutiques. Dans un second temps, nous verrons les barrières auxquelles les pharmaciens ont dû faire face. Puis, nous finirons avec les éléments facilitateurs mis en avant qui ont permis la réussite du changement, et donc la réussite des nouvelles missions pharmaceutiques axées sur le service.