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L’avènement de l’insecticide dichloro-diphényl-trichlorétane ou DDT : un nouvel espoir pour la disparition du paludisme ?

d’ « éradication du paludisme » ?

I. L’avènement de l’insecticide dichloro-diphényl-trichlorétane ou DDT : un nouvel espoir pour la disparition du paludisme ?

La mise au point du DDT a été l’aboutissement d’un long processus de recherche dans le domaine de la chimie. Ses propriétés insecticides ont été découvertes grâce aux travaux réalisés par Paul Muller au début de la Seconde guerre mondiale. Peu toxique pour les vertébrés et utilisable en milieu aquatique aussi bien que sur des supports minéraux et végétaux et même au sol, il répond à toutes les demandes en santé publique et même à celles de l’agriculture. Son introduction en santé va provoquer une véritable révolution dans la lutte contre les insectes en m̵me temps qu’elle va susciter des craintes après son expérimentation.

Comment le DDT révolutionne la lutte contre le paludisme ?

La lutte contre le paludisme par la destruction des vecteurs, appelée aussi lutte antivectorielle, a traversé le cours de l’histoire où elle a connu plusieurs variantes dans son application. A l’origine pour s’attaquer aux causes du paludisme, l’on a eu recours non seulement à la lutte antilarvaire par l’application de larvicides comme le pétrole, le vert de Paris et le cyanure de cuivre, mais aussi aux mesures de contrôle des eaux où se formaient les gites larvaires et, même aux méthodes naturistes72. Ces moyens de lutte qui ont prouvé leur efficacité dans les centres urbains n’ont pas eu d’incidence sur les larves dans les zones rurales là- même où les populations vivent dans des endroits clairsemés.

Au fil des années, à la phase de la lutte contre les larves a succédé celle de la destruction des moustiques adultes au moyen d’insecticide au pyrèthre dans les régions

48 rurales. La valeur de cette méthode a été prouvée et des résultats satisfaisants ont été obtenus dans des pays comme l’Union Sud-africaine73, l’Inde, les Pays-Bas et le Brésil74. Toutefois, ce produit va très vite montrer ses limites : le pouvoir insecticide du pyrèthre est dépourvu de toxicité rémanente de sorte que son utilisation exige un temps beaucoup plus long et une périodicité s’échelonnant sur plusieurs jours voire plusieurs semaines selon le comportement des espèces d’anophèles vectrices. C’est d’abord en Amérique, pays classique de la lutte systématique contre les parasites, que la science et l’industrie chimique se sont mises à la recherche d’insecticides synthétiques capables de remplacer les produits végétaux ou minerais qui n’ont pas donné satisfaction. Par la suite, la science et l’industrie européennes vont s’activer à leur tour pour s’occuper davantage de ce problème75.

Dans cette perspective, la découverte de l’action rémanente d’un nouvel insecticide, en 193976 en Suisse, a complétement modifié les méthodes de lutte contre les larves et les moustiques adultes. C’est presqu’à une révolution que l’on assiste pour reprendre les propos de V. REYNES, dans son introduction à une publication consacrée aux insecticides de contact :

La révolution dans les procédés traditionnels est venue avec la découverte et l’application d’insecticides de contact et à effet rémanent. L’imago, qui est la forme immédiatement dangereuse de l’insecte, a pu dès lors ̵tre pourchassée avec un succès si éclatant que la lutte antilarvaire est passée au second plan, comme doivent logiquement y passer aussi les autres moyens traditionnels de prophylaxie : ségrégation, vaccinations, chimioprophylaxie77.

A cet effet, la période couvrant la Seconde guerre mondiale a été fructueuse dans le domaine des innovations, notamment par l’introduction de nouvelles armes de lutte contre le

73 L’Union Sud-africaine a existé de 1910 à 1961. C’est l’Etat qui marque la création et l’indépendance du pays qu’est l’Afrique du Sud. L’Union Sud-africaine est le créée, le 31 mai 1910, par l’unification de quatre colonies britanniques d’Afrique Australe : la colonie du Cap, du Transvaal, de l’Orange et du Natal.

74Ibid, p. 49

75 Muller (Dr Paul), Histoire du DDT, (Les conférences du Palais de la Découverte) Paris, Les presses de l’imprimerie alençonnaise, 1948, 22 p

76 Les travaux sur la découverte de l’insecticide ont, en réalité, commencé en 1872 lorsque l’étudiant strasbourgeois Othmar Zeidler a fait la synthèse du DDT en décrivant le produit dans sa thèse en 1874, sans chercher l’application pratique de sa découverte. C’est cette technique qui sera exploitée par l’équipe de chercheurs suisses dans laquelle se trouvait Paul Muller pour déceler les propriétés insecticides du nouveau produit, voir Pille (G), « Le DDT », Médecine Tropicale (Les insecticides de contact), 1952, vol.12, n°7, p. 802- 831 ; Mouchet (J), « Le DDT en santé publique », Cahiers Santé, 1994, n°4, p. 257-262 ; Anonyme, Le DDT et la prophylaxie des maladies transmissibles par les insecticides, Insecticides Geygy, Paris, 1951, 61 p

49 paludisme. Sous cet angle, la mise au point du DDT78 est incontestablement est des éléments marquants de cette période en ce qu’elle élargit non seulement la gamme des moyens prophylactiques disponibles, mais aussi et surtout, elle permet d’entrevoir l’éradication du paludisme qui paraissait impensable voire impossible avant la guerre. Dose faible, forte puissance insecticide pour un coût de synthèse abordable… tels sont les paramètres positifs que les chimistes et les services sanitaires recherchent dans une molécule pour être rentable dans un contexte de lutte à grande échelle. Le DDT répond avec succès à toutes ces exigences et c’est pourquoi il a été utilisé contre les vecteurs du paludisme. Qu’est-ce que le DDT et qu’apporte-t-il réellement à la lutte contre le paludisme ?

L’un des apports les plus importants à l’hygiène et la prophylaxie générale est l’étude et la mise en application DDT dans la panoplie des moyens thérapeutiques. D’abord synthétisé en 1873 à Strasbourg par l’Autrichien Othmar ZEIDLER79, il a fallu attendre 1939 pour que ses propriétés insecticides soient révélées par Paul Muller80 au cours de ses recherches menées en vue de la découverte d’un produit de meilleure efficacité81. C’est en synthétisant des insecticides de contact capables de protéger les végétaux qu’il découvre, trois ans plus tard soit en 1939, que le diphényltrichloréthane possède une action insecticide de contact non négligeable envers les mouches, notamment un des dérivés p. p’dichlordiphétnyltrichloréthane, dont le caractère extraordinaire se trouve dans une durée d’action de premier ordre : ainsi est né l’insecticide idéal dont a r̵vé Muller.

L’emploi du DDT comme insecticide est breveté par la firme suisse en 1939 et les produits ont été commercialisés sous plusieurs noms82. La valeur du DDT repose en effet sur

78 Le DDT est une dénomination courante empruntée à la chimie : D= dichloro, D= diphényl, T= trichloréthane. Elle qualifie un produit complexe dans lequel on trouve plusieurs isomères dicholo-diphényl-trichlororétane mélangés à des résidus chlorés et sulfonés en faible proportion. Sans autre qualificatif, le DDT désigne le produit technique commercial, voir Pille (G), Art. Cit., p. 802-831

79 Fils d’un pharmacien australien, il a fait des études de doctorat en chimie à Strasbourg et devient pharmacien plus tard.

80 Paul Muller est né le 12 janvier 1899. Il a fait ses études à Bâle, puis a étudié la chimie à l’université de cette ville. C’est là qu’il prépare sa thèse de doctorat ès sciences sous la direction du professeur Fichter et l’obtient en 1925. C’est par la suite qu’il rentre au sein des laboratoires J.R. Geigy à Bâle où il se consacre aux recherches dans différents domaines, voir Muller (Dr Paul), Histoire du DDT, (Les conférences du Palais de la Découverte) Paris, Les presses de l’imprimerie alençonnaise, 1948, p. 1

81 Mouchet (J), Art. Cit., 1994, p. 257-262

82 Le DDT fut commercialisé sous les noms suivants : Néocide 50 qui est une poudre mouillable contenant 50% de substance active ; Néocide émulsion qui est un concentré pour émulsion dans l’eau ; Néocide mural, solution dans le pétrole pr̵te à l’emploi ; Néocide poudre, poudre dont les qualités d’adhérence et d’homogénéité ont été particulièrement étudiées et Gyron, poudre flottante destinée à traiter les plans d’eau qu’elle rend inaptes à la vie

50 un grand nombre de qualités qu’on ne trouve réunis dans aucun autre insecticide. D’abord, il n’est pas toxique contrairement aux autres produits qui l’ont précédé (arséniate et vert de Paris), selon le Comité d’Experts du paludisme de l’OMS : « Le Comité a discuté des dangers que le DDT présente pour l’homme ; il réaffirme son opinion que le DDT, tel qu’il est couramment appliqué dans les pulvérisations à effet rémanent, est inoffensif pour l’homme et les animaux »83 ; ensuite, il est polyvalent en ce sens qu’il agit sur un grand nombre d’insectes dangereux pour l’homme et les animaux domestiques ; enfin, il agit aux deux stades de la vie de l’insecte : larve et adulte ou imago.

Cette qualité lui confère une puissance inédite et permet d’entreprendre des actions de luttes imagocides ou larvicides antimoustiques. Par ailleurs, l’efficacité incontestée du DDT est fondée sur deux propriétés principales : la première en fait un insecticide de contact au point où il suffit qu’un insecte entre en contact avec le produit pour que sa mort soit assurée. C’est un poison nerveux qui atteint les centres vitaux de l’insecte par le système nerveux périphérique provoquant une mort de l’insecte précédée de tremblements. Plus exactement, le simple contact des extrémités des pattes de l’insecte avec ce produit permet à la substance active de pénétrer dans le corps de l’animal à travers la cuticule de chitine84. De là, grâce à son extr̵me solubilité dans les lipides de l’épicuticule, il provoque une paralysie progressive mortelle. Les surfaces imprégnées par des émulsions de DDT demeurent toxiques pour les moustiques durant plusieurs semaines ; la deuxième propriété est sa rémanence. Celle-ci est due à la grande stabilité chimique du dichloro-diphényl-trichloéthane réalisée pour chaque produit par l’emploi de solvants ou de supports spécialement étudiés.

Ainsi dans sa variété, le DDT convient aux traitements des murs lisses ou peints, aux parois brutes ou poreuses et aux poussières ou aux vêtements où peuvent se cacher et vivre les insectes.

C’est ce pouvoir rémanent et ce mode d’action par contact qui font des produits DDT, d’une part les meilleurs et les plus économiques, à l’emploi, et d’autre part des armes modernes pour lutter contre les insectes85. Ces qualités reconnues aux DDT ont pu être vérifiées et certifiées à l’occasion de certaines expériences de terrain, à l’instar des essais

larvaire des moustiques, voir Anonyme, Le DDT et la prophylaxie des maladies transmises par le insectes, Paris, Insecticides Geigy, 1951, 61 p

83 Anonyme, Op.Cit., 1951, p. 19

84 Elle se présente comme une enveloppe dure externe qui recouvre tout le corps de l’insecte et le protège. Dans la composition de la cuticule se trouve la chitine, substance produite par l’insecte et qui, dans le règne animal participe à sa survie.

51 réalisés tant aux Etats-Unis que sur les théâtres d’opérations dans le Pacifique86. En raison de l’embargo japonais sur les quinquinas, le DDT apparaît comme la solution miracle. On peut noter ainsi qu’en 1944, Gahan a testé, aux Etats-Unis, les premiers traitements intradomiciliaires dans la vallée du Mississippi occasionnant la disparition des moustiques en une saison. La même technique se développe avec le même succès, en Europe méditerranéenne, au Venezuela puis, finalement, dans le monde entier. Dans le Pacifique, les Alliés déversent le DDT par avion sur les plans d’eau pour protéger leurs troupes des moustiques et du paludisme. De m̵me, après le débarquement en Europe, c’est le DDT qui a maîtrisé les épidémies de typhus exanthématique de Naples puis dans des camps de concentration nazis après leur libération.87

Après une période d’utilisation anarchique, l’usage du DDT a été codifié grâce aux travaux réalisés par les Comités d’experts de l’OMS, notamment le comité d’experts du paludisme et le comité d’experts sur les insecticides88. Aussi, les traitements des plans d’eau sont-ils abandonnés au profit des aspersions intradomiciliaires dans le cadre de la lutte antipaludique. Le traitement des cours d’eau dont le but est d’éliminer les simulies, vecteurs d’onchocercose est couronné d’un grand succès dans les années 50 en Afrique de l’Est, puis de 1968 à 1973 en Afrique de l’Ouest. Mais, c’est le programme global « d’éradication du paludisme » qui marque l’âge d’or du DDT. L’adoption et la codification du DDT par l’OMS comme principal insecticide de lutte contre le paludisme se sont opérées progressivement à mesure que se perfectionnent les connaissances relatives à la fabrication du produit d’une part et au fait que celui-ci ait déjà fait ses preuves d’autre part. L’implication de l’OMS dans la résolution des questions de santé mérite qu’on dise quelques lignes sur l’histoire de cette organisation et les missions qu’elle s’est assignée pour mieux comprendre la suite des développements qui sont faits dans cette thèse.

En effet, l’internationalisation de la lutte contre les pathologies est un héritage laissé par de nombreuses structures89 qui ont vu le jour dans le courant du XIXe siècle, et notamment la dernière en date, l’Organisation d’hygiène de la Société Des Nations (SDN).

86 Duguet (J), Robion (J), « Désinsectisation, désinfection et dératisations des avions », La Médecine

aéronautique, 1946, t. 1, n°4, p. 213-235 87 Mouchet (J), Art. Cit., 1994, p. 257-262

88 La création d’un comité d’experts des insecticides (appelé initialement sous-comité d’experts d’insecticides) est envisagée lors de la tenue de la deuxième session du Comité d’experts sur le paludisme organisé du 19 au 25 mai 1948 à Washington, voir OMS, Actes officiels n°11. Op. Cit., 1948, p. 50

89 De nombreuses organisations internationales ont fait des problématiques de santé leur principale activité, à côté de celles qui ont en fait une activité secondaire. L’analyse portera notamment sur les premières dont est directement héritière l’OMS, en laissant de côté les autres.

52 Héritière des prérogatives de l’Organisation d’Hygiène dans un domaine aussi particulier, l’OMS va s’employer à poursuivre, conduire et accentuer ses actions avec plus ou moins de réussite. Pour Yves Beigbeder, la création de l’OMS a servi à corriger une insuffisance parce que les premières organisations ont vu le jour dans une perspective de protection des pays « civilisés » ; le combat de ces dernières contre les pathologies a consisté à établir un cordon sanitaire autour des nations développées90. Avec l’OMS, ce cordon sanitaire s’étend à tous les pays signataires de la charte.

La proposition de convoquer une conférence internationale, pour créer une nouvelle et vaste organisation sanitaire, a été formulée lors de la conférence tenue par les Nations unies à San-Francisco en 1945. La conférence internationale de la santé, qui a été la première conférence convoquée par les nations-Unies s’est ouverte, le 19 juin 1946, à New-York. Elle a consacré la majeure partie de son temps à l’élaboration de la Constitution. Aux termes des semaines de travail, les discussions ont abouti à la signature de quatre Actes destinés à donner force légale aux décisions prises en vue de l’établissement de l’OMS91. Quant à la Constitution, elle a été signée, le 22 juillet 1946, à New-York ; elle entre en vigueur, le 7 avril 1948, lorsque le 26e des 61 Etats membres signataires l’a ratifié92.

Pour réussir sa mission, elle s’est dotée de plusieurs organes aux missions et compétences variées. Le fonctionnement de l’Organisation est assuré par trois organes93 : L’Assemblée de la Santé : c’est le premier des organes institués par la Constitution. Elle est composée de délégués représentant les Etats Membres. Ces délégués doivent être reconnus comme les personnalités les plus qualifiées par leur compétence technique dans le domaine de la santé. L’Assemblée de la Santé se réunit en session ordinaire annuelle et en autant de sessions extraordinaires que les circonstances peuvent l’exiger.

Les fonctions de l’Assemblée mondiale sont nombreuses : elle est chargée, entre autres, d’arr̵ter la politique de l’Organisation ; d’étudier et approuver les rapports et les activités du Conseil et du Directeur général. Elle peut aussi donner au Conseil exécutif et au Directeur général des instructions et des directives sur toute question urgente concernant la santé ; et crée toute commission nécessaire aux activités de l’Organisation. Enfin, elle étudie

90 Beigbeder (Y), L’Organisation Mondiale de la Santé, Paris, Puf, 1995, p. 9-28

91OMS, Actes officiels de l’Organisation Mondiale de la Santé, n°9. Rapport de la Commission intérimaire à la

première assemblée mondiale de la santé, Genève, 1948, 95 p 92

Beigbeder (Y), Op. Cit., p. 9-28

53 des recommandations ayant trait à la santé, émanant de l’Assemblée générale, du Conseil économique et social, du Conseil de Sécurité ou de Tutelle des Nations Unies et fait des rapports à ceux-ci sur les mesures prises par l’Organisation en exécution des recommandations. L’Assemblée mondiale n’est pas la seule structure de l’OMS.

Le Conseil exécutif complète le tableau. Il est composé de trente-quatre personnes, désignées par autant d’Etats Membres. L’Assemblée de la Santé choisit, compte tenu d’une répartition géographique équitable, les Etats appelés à désigner un délégué au Conseil, étant entendu qu’au moins trois de ces Membres doivent ̵tre élus parmi chacune des organisations régionales établies. C’est l’organe exécutif de l’Assemblée de la santé. A ce titre, il doit veiller à l’application des décisions et les directives de l’Assemblée de la Santé. Il peut donner des avis consultatifs à l’Assemblée de la Santé sur les questions qui lui seraient soumises par cet organisme et sur celles qui seraient déférées à l’Organisation par des conventions, des accords et des règlements. Il autorise le Directeur général à prendre toute mesure d’urgence dans le cas d’événements exigeant une action immédiate. Il peut en particulier autoriser le Directeur général à prendre les moyens nécessaires pour combattre les épidémies ; participer à la mise en œuvre des secours sanitaires à porter aux victimes d’une calamité et entreprendre des études ou recherches sur l’urgence desquelles son attention aura été attirée par un Etat quelconque ou par le Directeur général. Le dernier organe institué est le Secrétariat.

Le Secrétariat comprend le Directeur général et le personnel technique et administratif nécessaire à l’Organisation. Le Directeur général est nommé par l’Assemblée de la Santé, sur proposition du Conseil et suivant les conditions que l’Assemblée de la Santé pourra fixer. Le Directeur général, placé sous l’autorité du Conseil, est le plus haut fonctionnaire technique et administratif de l’Organisation. Le Directeur général est de droit Secrétaire de l’Assemblée de la Santé, du Conseil, de toute commission et de tout comité de l’Organisation, ainsi que des conférences qu’elle convoque. Il peut déléguer ces fonctions. Le Directeur général nomme le personnel du Secrétariat conformément au règlement du personnel établi par l’Assemblée de la Santé.

Tout commence lors de la première session du comité d’experts sur le paludisme, organisée du 22 au 25 avril 1947, au Palais des Nations, à Genève94. Au cours de cette session, les experts se sont félicités de l’avènement du DDT comme une nouvelle arme

94OMS, Actes officiels de l’Organisation Mondiale de la Santé, n°8.

Rapport de la Commission intérimaire à la première Assemblée Mondiale de la Santé, Genève, OMS, 1948, 68 p

54 puissante de lutte antipaludique, avant de se prononcer en faveur de son utilisation à grande échelle dans les campagnes de lutte non sans s’interroger sur son efficacité aussi bien contre les larves que contre les moustiques adultes95. Par la suite, l’OMS, à travers sa Commission intérimaire, a adopté une résolution reconnaissant à l’Italie les efforts qu’elle déploie pour la suppression des anophèles de son territoire96. De même, dans une autre résolution, la Commission invite les gouvernements des pays où le paludisme constitue un problème à prendre une série de mesures préventives et curatives, parmi lesquelles l’intensification de l’emploi des insecticides dans la lutte contre le paludisme97.

Dans l’histoire de l’OMS et du DDT, l’année 1949 est considérée comme un tournant avec la tenue de la première session du comité d’Experts des insecticides98, du 10 au 15 mai 1949, à Cagliari. Cette réunion a été l’occasion de préciser les missions du comité, mais encore plus, de fournir d’utiles renseignements techniques et des conseils à tous les utilisateurs du nouvel insecticide. Ce fut le point de départ de la codification de l’utilisation à