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Autres médicaments essentiels non commercialisés au Maroc

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L’étude de la liste modèle de l’OMS des médicaments essentiels, permet de constater que certains médicaments ne sont pas commercialisés sur notre marché.

1. Antidotes et autres substances utilisées pour le traitement des intoxications

Les intoxications sont une cause fréquente de consultation en urgence, elles sont la première cause d’admission à l’hôpital des sujets de moins de 30 ans dans les pays développés et la deuxième cause de mort brutale dans les pays en voie de développement. (54)

a. Antidotes non spécifiques(40)

Charbon activé : poudre per os.

Administré par la bouche ou la sonde gastrique, le charbon activé adsorbe les substances toxiques et s'oppose à leur résorption digestive.

Chez l’adulte la dose est de 50 g de charbon activé en suspension, chez l’enfant la posologie est de 1 g/kg (soit environ 10 ml/kg).

b. Antidotes spécifiques

N-acétylcystéine : solution injectable 200mg/ml en ampoule de 10ml. (55) Administration précoce, moins de 8 heures après ingestion d’une dose hépatotoxique de paracétamol (supérieure ou égale à 150 mg/kg chez l’adulte, et à 200 mg/kg chez l’enfant), à discuter en cas d’intoxication par d’autres

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hépatotoxiques (chloroforme, tétrachlorure de carbone, syndrome phalloïdien, etc.). L’indication d’administration de la N-acétylcystéine doit être posée en fonction de la paracétamolémie, sauf dans le cas de prise en charge tardive (plus de 8 heures après ingestion d’une dose toxique).

Chlorure de méthylthioninium (bleu de méthylène) : solution

injectable 10 mg/ml en ampoule de 10 ml. (55)

Il agit comme cofacteur dans la réduction intraérythrocytaire de la méthémoglobine. Il est indiqué dans les méthémoglobinémies lors d’une intoxication aux nitrates, nitrites, aniline, etc. L’administration concomitante d’oxygène permet d’augmenter la quantité d’oxygène dissous. Le bleu de méthylène est indiqué en présence de symptômes d’hypoxie et/ou d’une méthémoglobinémie supérieure ou égale à 30 %.

Edétate de calcium-sodium ou EDTA calcique : solution injectable 200mg/ml en ampoule de 5 ml. (55)

Il forme avec les métaux des complexes stables hydrosolubles, éliminés dans les urines.

Il est indiqué dans l’intoxication par le plomb, utilisé pour le test de plomburie provoquée et pour le traitement chélateur chez l’adulte et l’enfant. Nitrite de sodium : solution injectable 30 mg/ml en ampoule de 10ml.

C’est un méthémoglobinisant utilisé en seconde intention dans la prise en charge des intoxications aux cyanures. (56)

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Pénicillamine : comprimé ou gélule 250 mg. (55)

C’est un chélation du cuivre sérique. Il est indiqué dans l’intoxication au cuivre, mais aussi au mercure, au cadmium.

Thiosulfate de sodium : solution injectable 250 mg/ml en 50 ml ampoule. Le thiosulfate de sodium est peu coûteux et atoxique. Il est plus adapté au traitement d’intoxications impliquant des substances qui libèrent progressivement le cyanure. Aux États-Unis les agents méthémoglobinisants et le thiosulfate de sodium font partie de l’arsenal thérapeutique d’urgence de l’intoxication cyanhydrique aiguë. D’autre part il est plus puissant que le nitrite de sodium et l’hydroxocobalamine. (57)

Les antidotes au Maroc :

Une enquête menée en 2007 a révélé l’absence de plusieurs antidotes dans les hôpitaux marocains. (58)

La même étude a révélé que, dans la prise en charge des intoxications par les cyanures, ce sont l’hydroxocobalamine ou l’EDTA dicobaltique qui sont utilisés, mais uniquement dans 12,5% des hôpitaux enquêtés. Parallèlement l’EDTA calcique est disponible dans 12,5% des hôpitaux enquêtés.

Selon Chafiq F. et al. les antidotes au Maroc sont peu disponibles : atropine, déféroxamine, flumazénil, glucagon et la vitamine K 1. Le Centre Antipoison du Maroc assure la disponibilité de 4 antidotes non enregistrés :

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acétylcystéine, pralidoxime, charbon activé et le naloxone. A cette fin une dérogation a été accordée à l’Institut Pasteur.

D’après cette étude les raisons de ce défaut sont :

L’absence des recommandations marocaines de leur utilisation ; Le coût élevé ;

Le non intérêt de l’industrie pharmaceutique ; Les contraintes réglementaires et administratives ;

Le manque de données sur les intoxications aux Maroc. (59)

2. Anticonvulsants/antiépileptiques

Ethosuximide : forme buvable 250 mg/5 ml. Gélule 250 mg. (60)

L’éthosuximide est spécifiquement actif contre les absences typiques (qui sont définies par une suspension plus ou moins complète de la conscience chez l’enfant). Il peut également être utile dans le traitement des absences atypiques et des myoclonies.

3. Anti-Infectieux

Sulfadiazine : comprimé 500mg et solution injectable 250 mg (sel de sodium) en ampoule de 4 ml. (61)

La sulfadiazine est utilisé dans les protocoles classiques de prise en charge de l’infection toxoplasmique, en association avec la pyriméthamine. Dans cette

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bithérapie standard la posologie de pyriméthamine est de 100 mg le 1er jour, puis 50 mg/jour et celle de la sulfadiazine est de 4 à 8 mg/jour.

Pyriméthamine : comprimé 25 mg.

C’est un antiprotozoaire utilisé toujours en association avec un autre antiprotozoaire (principalement la sulfadiazine), dans le Traitement de la toxoplasmose grave.

4. Médicaments utilisés en hématologie

Warfarine : comprimé 1mg ; 2mg ; 5mg (sel de sodium). (62)

Au Maroc, l’acénocoumarol est le représentant unique des AVK.

5. Antihypertenseurs

Nitroprussiate de sodium : poudre pour solution de perfusion par voie

veineuse (50 mg en ampoule) : (40)

Le nitroprussiate de sodium est un vasodilatateur mixte puissant qui exerce au niveau des vaisseaux périphériques un effet direct indépendant du système nerveux végétatif, permettant d'abaisser presque immédiatement la pression artérielle.

Il est utilisé en urgence hypertensive, en milieu d'anesthésie (hypertension en période périopératoire) et en cardiologie au cours de certaines insuffisances ventriculaires gauches.

110 Iodure de potassium : comprimé 60 mg. (40)

Antidote indiqué dans la prévention de l'accumulation d'iode radioactif au niveau de la thyroïde en cas de contamination par des radioéléments émis accidentellement par une installation nucléaire. La saturation de la thyroïde en iode non radioactif évite la fixation d'iode radioactif sur la thyroïde qui pourrait provoquer l'apparition de troubles tardifs : hypothyroïdie secondaire et nodules ou cancers de la thyroïde.

Propylthiouracil : comprimé 50 mg. (40)

C’est un antithyroïdien de synthèse. Administré par voie orale, le propylthiouracile bloque l'hormonogenèse thyroïdienne.

7. Vaccins

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