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Autres facteurs pouvant influencer l’interprétation des résultats

6.8 Discussion

6.8.3 Autres facteurs pouvant influencer l’interprétation des résultats

Plusieurs facteurs ont pu influencer les résultats expérimentaux obtenus lors de cette étude. Tout d’abord, la calibration pourrait avoir variée d’un essai à l’autre, bien qu’on ait calibré à nouveau aussitôt qu’un 15 minutes d’arrêt d’utilisation de l’ergomètre était effectué. Cependant, il a été remarqué après la tenue de l’étude expérimentale que la résistance pouvait augmenter dans les roulements après seulement 10 minutes d’arrêt, probablement à cause de la variation de la viscosité de la graisse des paliers soutenant les rouleaux. Par conséquent, pour certains tests dont le repos était supérieur à 10 minutes, il est possible que l’athlète ait été limité dans l’atteinte d’une vitesse maximale par la résistance supplémentaire dans les roulements et non pas une variation de la configuration. C’est ce que démontre la Figure 6.11, pour deux essais effectués dans une même configuration. Pour la même configuration, la

z x B) ≥ 1 z x A) < 1

résistance de l’ergomètre pour l’essai 2 était d’environ 12 J à la vitesse maximale tandis qu’elle était de 22 J pour l’essai 7, ce qui a potentiellement diminué la vitesse maximale atteinte de 10,24 à 9,83 m⋅s-1.

Figure 6.11 Résistance de l’ergomètre en fonction de la vitesse de déplacement du fauteuil. pour l’essai 2 est de 10,24 ms-1 et elle est de 9,83 ms-1 pour l’essai 7 et ce, pour la même configuration.

La fatigue de l’athlète ou un glissement du gant sur le cerceau pourraient aussi avoir influencé les résultats. La fatigue ressentie par l’athlète peut en effet l’arrêter de pousser avant qu’il atteigne sa vitesse maximale réelle, comme démontré à la Figure 6.12-A. Dans les deux cas, l’athlète atteint une vitesse maximale comparable (soit 9,82 et 9,83 m⋅s-1 pour l’essai 6 et 7 respectivement) et pourtant, le travail par cycle moyen est d’environ 10 J plus élevé lors de l’essai 7 que lors de l’essai 6, laissant croire que l’athlète aurait pu atteindre une vitesse maximale supérieure lors de l’essai 7. On constate d’ailleurs (Figure 6.12-B) que l’athlète a poussé moins longtemps lors de l’essai 7, ce qui laisse penser qu’il pouvait être fatigué.

Par la suite, le nombre d’athlètes participants ainsi que la quantité de répétitions effectuées pour chacune des configurations testées étant faible et non uniforme, il n’est pas possible de généraliser les tendances trouvées à toute la population d’athlètes paralympiques. Il faudrait de plus, lors de futures études, tenir compte de différents facteurs tels que le sexe, le type de gant utilisé, le niveau d’expérience du sujet et même, si possible, de la technique de poussée employée. Tous ces facteurs n’ont pas été contrôlés dans la présente étude expérimentale. Il

6 6.5 7 7.5 8 8.5 9 9.5 10 10.5 0 5 10 15 20 25 30

Vitesse de déplacement du fauteuil (m/s)

T ra va il (J ) Essai 2 Essai 7 Glissement du gant sur le cerceau

aurait été de plus avantageux, d’un point de vue statistique, de tester les mêmes configurations pour tous les athlètes.

Figure 6.12 Travail produit par un athlète typique en fonction A) de la vitesse et B), du temps.

Finalement, le fait que les athlètes testent de nouvelles configurations en ayant que très peu de temps pour s’adapter à ce changement peut avoir influencé les résultats, de manières positive ou négative. En effet, avec de la pratique, une position qui n’est actuellement pas intéressante du point de vue de la vitesse maximale atteinte pourrait s’avérer intéressante après plusieurs heures de pratique, et vice-versa. Aussi, par manque de temps, les interactions entre chacune des configurations n’ont pas été testées.

6.9

Résumé du chapitre

Le présent chapitre a démontré que la variation de différents paramètres de la configuration de l’athlète dans son fauteuil peut influencer grandement la vitesse maximale atteinte lors d’un essai lancé sur ergomètre et qu’elle pourrait aussi jouer un rôle important dans l’allure des courbes de travail en fonction de la vitesse. En effet, le changement de position de l’athlète dans son fauteuil peut permettre à l’athlète de pousser plus fort (relation tension-longueur par exemple) ou de pousser plus longtemps (parce qu’il peut physiquement rester en contact plus longtemps avec le cerceau). Cependant, l’analyse des courbes de travail en fonction de la vitesse présentées dans les sections précédentes est difficile et l’instrumentation disponible ne permet pas de déterminer quels facteurs de la poussée (tels que l’étendue de la poussée, les

6 6.5 7 7.5 8 8.5 9 9.5 10 10.5 0 10 20 30 40 50 60 70

Vitesse de déplacement du fauteuil (m/s)

T ra va il (J ) Essai 6 Essai 7 0 1 2 3 4 5 6 0 10 20 30 40 50 60 70 Temps (s) T ra va il (J ) Essai 6 Essai 7 A) B)

angles au moment du contact et du relâchement, les profils de forces appliqués au cerceau, etc.) ont été modifiés par la variation de la configuration de l’athlète dans son fauteuil. Par conséquent, il n’est pas possible de faire de lien entre les résultats de ce chapitre ainsi que les opportunités listées au chapitre précédent.

De plus, le choix de la vitesse maximale comme critère d’évaluation de la performance n’est peut-être pas le meilleur moyen d’évaluer l’impact des modifications de la configuration sur les différentes disciplines auxquelles les athlètes participent. Comment déterminer alors qu’une configuration est meilleure qu’une autre en fonction de la discipline à laquelle participe l’athlète ? Aussi, avec la pratique, une position qui n’est actuellement pas intéressante du point de vue de la vitesse maximale atteinte pourrait s’avérer intéressante après plusieurs heures de pratique, et vice-versa. Comment déterminer alors une configuration optimale sans tester toutes les variations possibles pendant nombreuses heures ? Le prochain chapitre vise à répondre à cette dernière question.

7

Optimisation théorique de la

configuration

L’étude expérimentale présentée au précédent chapitre a démontré que la vitesse maximale atteinte lors d’un essai peut être modifiée en variant différents paramètres de la configuration de l’athlète dans son fauteuil. Cependant, la détermination d’une configuration optimale à partir d’une approche expérimentale peut être exhaustive et laborieuse puisqu’elle demande beaucoup de ressources en temps et en participants. De plus, ce type d’approche permet difficilement d’expliquer la cause de l’augmentation de vitesse observée à l’aide des phénomènes physiques qui sous-tendent la poussée en fauteuil roulant et de directement la relier à une augmentation de travail par cycle. Le but du présent chapitre est par conséquent de comprendre, d’un point de vue théorique, l’influence de la configuration des athlètes sur le travail effectué sur le fauteuil à chaque poussée et de confirmer, si possible, les opportunités d’amélioration listées au chapitre 5. Par la suite, on déterminera s’il existe une configuration de l’athlète dans son fauteuil maximisant le transfert d’énergie au fauteuil.

Pour ce faire, un modèle énergétique a été développé. Dans un premier temps, il est plus simple de modéliser le membre supérieur comme un double pendule passif passant d’un état à un autre sans action musculaire. La contribution musculaire du membre supérieure n’est pas considérée afin de simplifier le modèle et puisque qu’elle n’est pas publiée dans la littérature pour la configuration et les vitesses de déplacement qui concernent cette étude. Par conséquent, le modèle présenté dans ce chapitre est un modèle énergétique planaire inertiel (plan sagittal) qui ne considère que l’énergie potentielle gravitationnelle et cinétique du membre supérieur, pour une vitesse de déplacement du fauteuil donnée. En calculant la différence d’énergie dans le membre supérieur entre la phase de contact et de relâchement du

gant avec le cerceau, il est possible d’estimer le travail effectué par l’athlète sur le fauteuil lors d’une poussée.