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5. POLITIQUE SCOLAIRE

5.4. AUJOURD’HUI

Aujourd’hui, il serait intéressant d’analyser les rapports ou les recherches mandatées par le département de l’enseignement de la culture du canton du Tessin concernant les questions de

57 47 Texte original : « [Anche per l’ASP-Ticino è infatti possibile sostenere che vi sia ] un ampio margine di miglioramento; in effetti, dopo il rodaggio dei primi anni di funzionamento è probabilmente urgente procedere a una rivisitazione di questo periodo iniziale per cercare di apportare adeguati correttivi, al fine di arricchire e rendere più efficace l’offerta formativa » (Poletti, 2006, p. 300).

l'intégration d’élèves plus récente et postérieure à celle que nous avons analysée ci-dessus. La réalité48 est qu’il n’existe pas de rapports postérieurs à celui de 2001.

Une étude officielle de l’office des recherches du Tessin a soumis un rapport intitulé La scuola che si ascolta (« L’école qui s’écoute » – Crespi, 2008) qui présente les résultats d’une enquête qui analyse les besoins de l’école publique tessinoise à travers les opinions des directeurs scolaires, enseignants, élèves, apprentis et parents. Ce rapport de 230 pages présente, dans l’une de ses pages, les résultats concernant l'intégration des étrangers et soutient que selon les différents acteurs il n’est pas nécessaire d’améliorer les dispositifs scolaires pour les élèves de différentes origines et cultures. Nous pouvons y lire :

Dans l’ensemble, il est jugé important d'investir des ressources pour introduire dans les classes normales tant les étudiants d’origines et cultures différentes que les étudiants qui manifestent des difficultés d'apprentissage et/ou de comportement. La politique d'intégration adoptée par le Tessin est par conséquent soutenue par les différents acteurs consultés.

En ce qui concerne l’actuelle satisfaction de ces mesures, l'enquête ne démontre aucun besoin d'amélioration et/ou renforcement concernant les mesures destinées aux élèves d’origines et de cultures différentes. Même la préparation des enseignants pour gérer le multiculturalisme constitue un motif d'insatisfaction  (Traduction personnelle49 : Crespi, 2008, p. 153).

La première question qui se pose est de savoir comment s’explique le fait que pour ces acteurs il n’est pas nécessaire d’améliorer les dispositifs adressés aux élèves d’origines et de cultures différentes alors qu’une difficulté scolaire de cette population est visible. En même temps, il convient également de se demander pour qui les difficultés scolaires présentées sont visibles et si elles font partie d’une prise de conscience de la réalité : ces difficultés scolaires des élèves étrangers et/ou allophones au Tessin sont-elles visibles pour tout le monde ou

48 Il existe différents documents récents qui traitent de la migration en général, mais après 2001, le département de l’enseignement et de la culture n’a plus publié de rapports concernant la question de l'intégration des élèves étrangers et/ou allophones. J’en ai eu la confirmation du département, par mail et par téléphone.

49 Texte original : « Complessivamente, si reputa importante investire risorse per inserire in classi normali sia gli allievi di provenienza e cultura diversa sia chi manifesta difficoltà di apprendimento e/o comportamentali. La politica dell’integrazione adottata dal Ticino è pertanto appoggiata dai differenti gruppi di attori interpellati. Per quanto concerne l’attuale soddisfazione nei confronti di queste misure, dall’indagine non affiora alcuna necessità di miglioramento e/o potenziamento di quelle indirizzate ad allievi di diversa provenienza e cultura. Nemmeno la preparazione dei docenti per gestire la multiculturalità rappresenta motivo di insoddisfazione » (Crespi, 2008, p. 153).

seulement pour nous qui sommes allés éplucher les données statistiques ? Est-ce qu’il y a une prise de conscience du problème de la part des enseignants ?

Dans un deuxième temps, la question se pose de savoir comment nous pouvons finalement décrire ces dispositifs scolaires pour les différentes origines et cultures. Nous avons compris que les années 1990 constituaient une période très sensible pendant laquelle l’école a dû réagir à la réalité multiculturelle de la population scolaire. Comme nous l’avons compris, c’est donc pendant cette période que se fait la “ découverte ”  de l’interculturalisme et que sont organisés les premiers cours de langue et d'intégration. Nous avons pu analyser des documents qui expliquent la mesure du cours de langue italienne et d'activités d’intégration et les recommandations quant à une approche interculturelle. Malgré cela, nous n’avons pas trouvé de documents officiels expliquant la procédure complète de la politique d’intégration d’aujourd’hui.

Ensuite, non nous demandons si, entre 2001 et 2008, les pratiques se sont améliorées, ce qui pourrait expliquer l'opinion des acteurs participant à l'enquête présentée ci-dessus. En effet, les limites et les problèmes exposés dans les rapports analysés par le passé existent-ils toujours   ? L’école est-elle passée de la réaction à l’action   ? A-t-on aujourd’hui une déclinaison adéquate en termes opérationnels – dans les pratiques pédagogiques, dans les agencements institutionnels – des principes que la recherche a mis en avant ? Un enseignant a-t-il suffisamment de repères pour savoir comme faire face à une classe hétérogène dans le but de proposer un enseignement qui voit le produit dans des résultats équitables ? Les recommandations mises en avant dans les différents rapports analysés (cantonal et CDIP) sont-elles mises en pratique dans la réalité ? Les directives générales ont-elles trouvé un appui pratique ? L’interculturalité se présente-t-elle aujourd’hui comme un changement d’approche seulement au niveau théorique ou aussi au niveau pratique ? Toutes ces questions ne trouvent réponse ni dans les données statistiques ni dans la littérature ; il est dès lors nécessaire d’aller voir sur le terrain. Le but du terrain sera de mettre en évidence les pratiques réelles, en termes d’intégration, afin de trouver des pistes de réponses à nos questionnements.