Les attitudes très réceptives dues au fait d’être déjà parents

À la lumière des résultats d’enquête présentés dans les chapitres antérieurs où nous observions l’absence de véritables mesures, l’analyse des attitudes des supérieurs et des collègues de travail à l’égard de la CEF confirment à quel point les pratiques de CEF ne sont pas ancrées dans les milieux de travail. En effet, tel que nous venons de l’observer, les parents salariés restent passablement dépendants du bon vouloir de leur supérieur immédiat ou encore de leurs collègues de travail pour trouver des accommodements en cette matière.

Néanmoins, certains résultats de recherche montrent que le fait d’avoir des enfants exerce tout de même une influence positive sur la CEF. En effet, des supérieurs immédiats et collègues de travail ayant des enfants sont souvent plus compréhensifs et réceptifs, que ceux n’en n’ayant pas, à l’égard des parents salariés.

MEILLEURE RÉCEPTIVITÉ ENVERS LA CEF

Un responsable patronal d’une organisation du secteur des transports s’exprime :

« (…) Les cadres que je connais qui ont des enfants, c’est sûr que quand on a des enfants, on a vécu des situations semblables, qu’on soit cadre, pas cadre. Donc, on a peut-être une réceptivité plus grande pour ça. Je suis à peu près certaine sans avoir d’exemples précis, mais je suis à peu près certaine ».

Un représentant syndical d’une organisation du secteur de l’éducation (université) s’exprime :

«Les collègues oui, en général (ils sont plus compréhensifs).

Une responsable patronale d’une organisation du secteur de l’éducation (commission scolaire) s’exprime :

« Ben moi, je pense que oui. En quelque part, c’est clair que ça t’amène à comprendre des affaires que tu comprenais pas avant. C’est sûr que quelqu’un qui a pas d’enfants, elle peut s’imaginer, mais quand t’es dedans là, c’est évident que ta vision des choses, elle doit changer. En tout cas, il me semble que ça se peut pas qu’elle change pas là, parce que t’as une réalité qui est là ».

Un responsable patronal d’une organisation du secteur des communications s’exprime :

des mesures à développer dans les milieux de travail

« Je pense que oui, dans la mesure où, (…) ceux qui ont des enfants vont être en général plus ouverts, plus conciliants, plus souples que ceux qui n’en n’ont pas ».

Une responsable patronale d’une organisation du secteur des transports (transport en commun) s’exprime :

« Moi, je pense que ça peut pas faire autrement. ça peut pas faire autrement. Mais ça, c’est une opinion bien personnelle, parce que quand on a, quand on est passé par là, on est plus sensible aux problèmes que ça apporte aussi

Un père d’une organisation du secteur de l’éducation (université) s’exprime :

« Il a peut-être pris sa décision de gestionnaire, avec sa situation de père, en se disant je ne l’ai pas facile moi, parce que ses enfants sont grands. Tu as besoin de ça. Oui, accordé.

Une mère d’une organisation du secteur de l’éducation (université) s’exprime :

« J’ai un cas en tête peut-être parce que c’est mon supérieur immédiat, il a deux enfants dont un qui a un trouble léger mental, donc je suis convaincue qu’il est beaucoup plus à l’écoute des personnes qui ont des enfants autour de lui que si forcément il en avait pas et peut-être juste si ses enfants étaient en santé et moi je suis plus sensible à me faire comprendre par cet individu là, étant donné je suis certaine qu’il va considérer si je dois manquer pour mes enfants, il se posera pas de questions ».

Un père d’une organisation du secteur de l’éducation (université) s’exprime:

« Si je lui dit faut que je m’en aille parce que mon fils est malade, elle hésitera pas une seconde. Elle va me laisser partir (…).

Des pères dans une organisation du secteur des transports (compagnie d’aviation) s’exprime :

« Si ça avait été quelqu’un qui a pas d’enfants pis qui comprend pas ces problèmes –là, probablement que cette personne-là aurait été beaucoup moins à l’écoute.

des mesures à développer dans les milieux de travail

« C’est sûr que une personne va probablement faire un effort supplémentaire si elle a des enfants, si ton problème concerne les enfants »

Un père dans une organisation du secteur de l’éducation (université) s’exprime :

« Il est évident qu’un collègue de travail qui a eu des enfants, si tu y dis : « écoute je suis mal pris, ma petite ou mon petit est malade, il faut que je m’en aille, peux-tu, peux-tu me donner un coup de main, quelque chose ». Y va comprendre beaucoup plus facilement qu’un autre qui en a pas ».

Des mères dans une organisation du secteur de l’éducation (université) s’expriment :

« Moi mes collègues de travail, ce sont des filles qui ont (…), qui sont aussi avec des conjoints et des enfants, pis quand je leur dis, ben hier, j’étais pas là parce que « tata », je veux aller pour mon enfant et tout ça, oui ça arrive, eux aussi parce que leur enfant est malade, c’est la même chose ».

…

« Je pense que oui, tu comprends le problème, pis tu y a goûté aussi

Des pères dans une organisation du secteur des transports (compagnie d’aviation) s’expriment :

« Tout ce qui arrive, tsé une gastro, des affaires de même, mais on a une oreille beaucoup plus sympathique si la personne elle, elle a un enfant ou si elle aime les enfants ».

…

« Y a plus d’écoute quand c’est des femmes, y’a plus d’écoute quand c’est des hommes avec enfants ».

Une fois de plus, nous constatons que mis à part les quelques dispositions contenues dans les conventions collectives, ces résultats de recherche permettent d’observer à quel point les parents salariés sont dépendants des attitudes des personnes, du bon vouloir de celles-ci, et enfin à leur degré de sensibilisation à leurs préoccupations familiales, voire leur besoin d’aménagement, d’entraide, de soutien pour trouver des solutions accommodantes à leurs requêtes afin qu’ils puissent assumer au moment opportun certaines responsabilités familiales.

des mesures à développer dans les milieux de travail

LA COMPOSITION SEXUÉE DES SECTEURS DE TRAVAIL ET LES INCIDENCES SUR LA CEF