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Attentes inexactes du thérapeute ou du client par

RELATION TRANSFÉRENTIELLE

C) Attentes inexactes du thérapeute ou du client par

rapport à la manière d’agir ou de réagir de l’autre

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D) Compréhension et

acceptation, par le thérapeute, de sentiments, d’attitudes et de comportements du client à son égard qui appartiennent à des relations passées

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E) Modification du

comportement, des cognitions et/ou des sentiments du client pour se conformer aux attentes perçues du thérapeute

- Neutralité volontaire du

thérapeute bénéfique pour le client

peut faire en sorte que ce dernier ne se conforme pas à une manière d’être particulière. Par exemple, un client qui chercherait des indices dans les propos ou dans le non-verbal de son thérapeute pour savoir comment interagir avec lui, mais qui n’en trouverait pas, pourrait alors être davantage amené à agir selon ce qu’il ressent que selon ce qu’il perçoit qui est attendu de lui. Les clients de l’étude ont rapporté percevoir que cette attitude de neutralité du thérapeute les aidait à ne pas répéter certaines manières d’être qu’ils ont et qui peuvent être problématiques. Il semble que, selon la perception des clients de l’étude, l’attitude de neutralité du thérapeute les encourage à être eux-mêmes plutôt qu’à répéter des schémas d’interaction appris ou à répondre aux exigences perçues du thérapeute. Contrairement à ce que propose la sous-composante Modification du comportement, des cognitions et/ou des sentiments du client pour se conformer aux attentes perçues du thérapeute, qui exprime l’idée que le client change sa façon d’agir, de penser ou de se sentir pour correspondre aux demandes imaginées du thérapeute, la position de neutralité du thérapeute perçue par les participants leur permet plutôt, selon eux, d’agir en suivant leurs propres repères internes. Toutefois, étant donné que, traditionnellement, il n’y a pas de travail clinique effectué par rapport au transfert dans la thérapie d’approche humaniste, et même si certains thérapeutes d’approche humanistes font un tel travail, il se pourrait également que les clients de l’étude n’aient pas eu l’opportunité de prendre conscience des moments où ils ont effectivement modifié leurs comportements, leurs cognitions ou leurs sentiments pour se conformer aux attentes perçues de leur thérapeute. Il se pourrait aussi qu’ils aient pu en prendre conscience à certains moments, mais que, étant donné que ce contenu n’a pas été

travaillé avec le thérapeute, ces clients n’ont pas jugé qu’il était suffisamment significatif pour l’aborder lors de l’entrevue de collecte des données. En ce sens, il aurait pu être pertinent, lors de l’entrevue, de poser certaines sous-questions afin de communiquer aux clients que ce contenu pouvait être pertinent. Par exemple, il aurait été intéressant de leur demander : « Même si c’est arrivé peu fréquemment, y a-t-il eu des moments, avec votre thérapeute, pendant lesquels vous avez eu envie de modifier un peu votre comportement pour lui faire plaisir ? ».

En conclusion, la composante Relation transférentielle est la composante ayant le moins ressorti dans les propos des participants, et les résultats de l’arbre amènent peu de précisions concrètes à propos de ses sous-composantes. Les réponses des clients aux questions posées en lien avec la Relation transférentielle suggèrent que les éléments de la composante Relation personne-à-personne font davantage partie de la perception qu’ont les clients de l’étude d’une relation thérapeutique positive que les éléments de la composante Relation transférentielle. Il est toutefois possible de nuancer ce résultat en soulignant que les clients de l’étude ne prennent probablement pas part à une thérapie dans laquelle un travail clinique du transfert est effectué. Cette absence de travail clinique pourrait avoir pour effet qu’ils ont peu conscience des éléments constituant la Relation transférentielle, ce qui fait que ces éléments ne font pas partie de leur perception de la relation thérapeutique. En conséquence, ces clients n’ont pas abordé ces éléments lors de l’entrevue de collecte de données. Par ailleurs, il se peut également que la question choisie pour susciter du contenu en lien avec la composante Relation

transférentielle n’ait pas permis d’avoir accès à ce contenu. Il est possible de penser que cette question n’était pas formulée d’une manière qui amenait les clients à considérer les éléments en lien avec le transfert. Il aurait peut-être pu être plus pertinent d’aborder directement, par des questions, les sous-composantes de la Relation transférentielle. Par exemple, en lien avec la sous-composante Perception, par le client, du thérapeute comme ayant les attributs d’un parent, des questions à poser lors de l’entrevue auraient pu être : « Vous arrive-t-il de trouver que votre thérapeute a certaines caractéristiques qui vous font penser à des figures du passé? Vous arrive-t-il parfois de vous sentir, avec votre thérapeute, comme vous vous sentez avec votre père ou votre mère? ». Il aurait également été possible de poser une question en lien avec la sous-composante Attentes inexactes du thérapeute ou du client par rapport à la manière d’agir ou de réagir de l’autre, comme : « Vous êtes-vous rendus compte, à certains moments, que vous aviez idéalisé votre thérapeute? ».

Relation personne-à-personne. Tout d’abord, de façon générale, plusieurs ressemblances ont été observées entre la composante Relation personne-à-personne, qui est la troisième composante de la grille, et la méga-catégorie Création d’une relation véritable entre deux personnes humaines au-delà de leurs rôles respectifs de l’arbre. En effet, toutes deux mettent de l’avant le lien affectif, la relation plus personnelle qui s’établit entre le client et le thérapeute. Des similarités sont présentes entre plusieurs éléments de la grille et de l’arbre, comme le montre le Tableau 35.

Tableau 35

Similitudes entre la composante Relation personne-à-personne et la méga- catégorie Création d’une relation véritable entre deux personnes humaines Relation personne-à-personne Création d’une relation véritable entre

deux personnes humaines A) Authenticité, ouverture et honnêteté

envers l’autre

1.2 Sentiment du client d’être simplement lui-même avec le thérapeute

3.3 Fidélité du thérapeute à ce qu’il est comme personne

D) Attachement ressenti par rapport à l’autre

I) Existence de l’appréciation de l’autre personne

2.1 Appréciation réciproque entre le client et le thérapeute

E) Regard nuancé sur l’autre, comprenant

ses forces et ses limites 3.2.1 Perception du thérapeute comme humain ayant des forces et des faiblesses

H) Présence d’un climat positif 4.3.2 Climat détendu et agréable

Entre autres, la sous-composante Authenticité, ouverture et honnêteté envers l’autre de la grille des composantes préexistantes recoupe la catégorie Sentiment du client d’être simplement lui-même avec le thérapeute ainsi que la grande catégorie Fidélité du thérapeute à ce qu’il est comme personne, toutes deux dans l’arbre. De même, les sous-composantes Attachement ressenti par rapport à l’autre et Existence de l’appréciation de l’autre personne de la grille sont similaires à la grande catégorie Appréciation réciproque entre le client et le thérapeute de l’arbre. Encore une fois, les nombreuses ressemblances entre ces éléments, bien qu’elles n’apportent pas de nuances ou de précisions, suggèrent que plusieurs des sous-composantes de la Relation personne- à-personne, issues des écrits scientifiques, feraient effectivement partie de la perception qu’ont les clients de l’étude de leur expérience d’une relation thérapeutique positive.

Les résultats de l’arbre permettent toutefois d’amener des éléments nouveaux et des précisions quant à ce lien affectif qui est présent entre le client et le thérapeute. Le tableau suivant (voir Tableau 36) présente les éléments d’approfondissement qu’amène l’arbre aux sous-composantes de la Relation personne-à-personne.

Engagement émotionnel envers l’autre et Établissement du contrat thérapeutique dans ses aspects concrets. Tout d’abord, les grandes catégories Intimité

professionnelle entre le client et le thérapeute et Distance relationnelle optimale entre le client et le thérapeute de l’arbre témoignent d’un paradoxe vécu dans la relation thérapeutique par les clients de l’étude. En effet, la première grande catégorie amène l’idée de la perception par les clients d’une proximité du client avec le thérapeute, et même de l’établissement d’une connexion profonde entre eux. Cette notion d’intimité vient ajouter davantage de nuances à la sous-composante Engagement émotionnel envers l’autre de la composante Relation personne-à-personne, en témoignant d’une grande proximité émotionnelle entre client et thérapeute. Cette présence d’intimité entre le client et le thérapeute est également ressortie comme faisant partie de la perception des clients de la relation thérapeutique, dans l’étude de Levitt et al. (2006). La deuxième grande catégorie, soit Distance relationnelle optimale entre le client et le thérapeute, traite plutôt d’une distance émotionnelle entre le client et le thérapeute et d’une

Tableau 36

Tableau comparatif entre la composante Relation personne-à-personne et l’arbre des catégories émergentes