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Dans l’enquête du PISA 2015, les élèves étaient interrogés sur la profession qu’ils espéraient exercer à l’âge de 30 ans.

Les élèves pouvaient inscrire n’importe quel titre ou description d’emploi dans un champ de texte ouvert et leurs réponses ont été codées selon la version de 2008 de la Classification internationale type des professions ou CITP-08 (Organisation internationale du Travail, 2012). Ces réponses codées ont permis d’élaborer un indicateur portant sur la perspective d’exercer une profession scientifique. Cela s’entend comme étant une profession qui requiert que les élèves poursuivent des études en sciences au-delà de leur scolarité obligatoire, vraisemblablement dans l’enseignement tertiaire. Cette grande catégorie de professions scientifiques est scindée en quatre sous-catégories : les spécialistes en sciences et en génie, les spécialistes de la santé, les techniciennes et techniciens en sciences et professions assimilées et les spécialistes des technologies de l’information et des communications (TIC).

Le Canada (34  p.  100) compte pour une part relativement élevée d’élèves qui aspirent à exercer une profession scientifique comparativement à la moyenne de l’OCDE (24  p.  100). En fait, dans les pays de l’OCDE, seuls le Mexique (41 p. 100), les États-Unis (38 p. 100) et le Chili (38 p. 100) affichent un pourcentage supérieur d’élèves aspirant à exercer une profession scientifique. À l’échelle provinciale, il y a peu de variation, la part des élèves planifiant une carrière dans un domaine scientifique allant de 31 p. 100 au Manitoba à 37 p. 100 à Terre-Neuve-et-Labrador.

En ce qui concerne les différentes catégories de carrières scientifiques, 12 p. 100 des élèves au Canada aspirent à devenir des spécialistes en sciences et en génie contre 9 p. 100 en moyenne dans l’OCDE; seuls le Mexique (18 p. 100), le Chili (18 p. 100) et la Turquie (17 p. 100) affichent une proportion supérieure d’élèves aspirant à devenir des spécialistes en sciences et en génie. À l’échelle provinciale, cette proportion varie de moins de 10 p. 100 à l’Île-du-Prince-Édouard, en Nouvelle-Écosse, au Manitoba et en Saskatchewan, à 14 p. 100 en Alberta.

Dans le même ordre d’idée, le Canada (19 p. 100) compte une proportion plus élevée d’élèves aspirant à exercer une profession scientifique comme spécialiste de la santé que la moyenne de l’OCDE (12 p. 100), dépassé uniquement par les États-Unis (21 p. 100). Pour ce qui est des provinces, c’est à Terre-Neuve-et-Labrador qu’il y a le plus d’élèves (22 p. 100) souhaitant travailler dans le domaine de la santé, et en Alberta qu’il y en a le moins (16 p. 100).

Par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE (3 p. 100), une proportion similaire d’élèves au Canada (2 p. 100) aspire à exercer des emplois de spécialistes des TIC. À l’échelle provinciale, la proportion des élèves qui souhaitent devenir des spécialistes des TIC varie de 1 p. 100 à Terre-Neuve-et-Labrador, en Nouvelle-Écosse, au Nouveau-Brunswick et au Manitoba, à 3 p. 100 en Ontario.

Une carrière de technicienne ou technicien en sciences ou une profession assimilée est l’option la moins populaire, puisqu’elle regroupe moins de 1 p. 100 des élèves au Canada et environ 2 p. 100 des élèves, en moyenne, dans les pays de l’OCDE.

Comme la question sur les aspirations professionnelles a été posée à tous les élèves lors des enquêtes du PISA en 2006 et en 20153, il est possible d’analyser l’évolution des aspirations à exercer une profession scientifique durant cette période.

En moyenne, dans les pays de l’OCDE, le pourcentage d’élèves espérant exercer une profession scientifique à l’âge de 30 ans a augmenté et est passé de 21 p. 100 en 2006 à 24 p. 100 en 2015, en grande partie à cause de l’augmentation du pourcentage des élèves tentés par une profession dans le secteur de la santé (+ 3 p. 100 durant cette période). Au Canada, la proportion d’élèves aspirant à exercer une carrière scientifique a augmenté de quatre points de pourcentage pendant la période de référence et est passée de 30 p. 100 en 2006 à 34 p. 100 en 2015. Plus précisément, la part des

3 En 2006, la question a été administrée en format papier alors qu’en 2015, elle l’a été en version électronique, dans la plupart des pays et des économies. De même, en 2006, les réponses ont été codées à l’aide de la Classification internationale type des professions (CITP), version de 1988 alors que, en 2015, elles l’ont été en utilisant CITP-08 (Organisation internationale du Travail, 2012). Il faut garder

élèves du Canada aspirant à devenir des spécialistes en sciences et en génie a augmenté d’un point de pourcentage en 2015 par rapport à 2006, et la proportion d’élèves aspirant à faire carrière dans le domaine de la santé a augmenté de quatre points de pourcentage. Aucune variation statistiquement significative n’a été observée pendant cette période dans la part d’élèves aspirant à devenir spécialistes des TIC ou à exercer des professions de techniciennes ou techniciens en sciences et professions assimilées.

En moyenne, dans les pays de l’OCDE, il y a une faible, mais statistiquement significative différence entre les garçons (25 p. 100) et les filles (24 p. 100) espérant exercer une profession scientifique. Au Canada, cependant, une proportion supérieure de filles (37 p. 100) que de garçons (31 p. 100) aspire à exercer une profession scientifique.

Fait intéressant, lorsque les aspirations professionnelles sont examinées selon la maîtrise des sciences, parmi les élèves qui sont peu performants (moins que le niveau 2) ou moyennement performants (niveaux 2 et 3) en sciences, une proportion supérieure de filles, par rapport aux garçons, aspire à exercer une profession scientifique (voir OCDE [2016], Tableau I.3.10c). De façon plus précise, cela signifie que 24 p. 100 des filles peu performantes espèrent exercer une profession scientifique, comparativement à 12 p. 100 des garçons peu performants. Chez les élèves moyennement performants, ces proportions sont de 34 p. 100 et de 25 p. 100, respectivement. En revanche, chez les élèves considérés comme les plus performants en sciences (niveau 5 ou plus), 53 p. 100 des garçons aspirent à exercer une profession scientifique, contre 45 p. 100 pour les filles.

À l’échelle provinciale, des différences statistiquement significatives sont décelées en matière d’aspirations professionnelles entre les garçons et les filles dans toutes les provinces, à l’exception du Québec, de l’Alberta et de Terre-Neuve-et-Labrador. La différence est particulièrement prononcée à l’Île-du-Prince-Édouard, où les filles sont presque deux fois plus susceptibles que les garçons d’aspirer à exercer une profession scientifique (47 p. 100 de filles contre 24 p. 100 de garçons).

Les filles et les garçons au Canada voient de façon très différente le profil de leur possible carrière scientifique. En effet, les filles sont presque trois fois plus susceptibles que les garçons de se voir comme spécialistes de la santé (29 p. 100 de filles contre 10 p. 100 de garçons). Cela est aussi vrai à l’échelle de l’OCDE, où 17 p. 100 des filles, en moyenne, aspirent à travailler comme spécialistes de la santé, contre 6 p. 100 de garçons. En fait, la différence de 19 points de pourcentage observée au Canada, entre la proportion de garçons et de filles qui aspirent à exercer une carrière en santé, compte pour le deuxième écart en importance parmi tous les pays de l’OCDE, dépassé uniquement par les États-Unis (26 points de pourcentage). Néanmoins, la proportion d’élèves du Canada, filles et garçons confondus, aspirant à devenir des spécialistes de la santé est l’une des plus élevées parmi les pays de l’OCDE. Au Canada, les filles sont également deux fois plus susceptibles, ou presque, que les garçons d’aspirer à exercer des professions de techniciennes en sciences et professions assimilées alors que, à l’échelle des pays de l’OCDE, les garçons sont près de trois fois plus susceptibles que les filles d’exercer ces professions.

En revanche, une proportion plus élevée de garçons que de filles se voient devenir des spécialistes en sciences et en génie. Plus précisément, au Canada, 18 p. 100 des garçons aspirent à devenir des spécialistes en sciences et en génie, contre seulement 7 p. 100 de filles. Dans les pays de l’OCDE, en moyenne, les garçons sont environ deux fois plus susceptibles que les filles d’aspirer à devenir des spécialistes en sciences et en génie. Soulignons que les proportions de garçons et de filles, au Canada, aspirant à faire carrière comme spécialistes en sciences et en génie comptent parmi les plus élevées dans les pays de l’OCDE.

Les garçons sont aussi plus susceptibles que les filles de se voir comme spécialistes des TIC, et ce, non seulement au Canada (4 p. 100 de garçons contre 0,3 p. 100 de filles), mais aussi dans les pays de l’OCDE (4 p. 100 de garçons contre 0,4 p. 100 de filles).

Conclusion

Au Canada, il est préoccupant que la proportion d’élèves, surtout de filles, qui choisissent des carrières dans les STIM est insuffisante. Or, le fait d’éveiller à un âge crucial l’intérêt et la motivation des élèves pour une carrière en sciences peut être un élément de la solution. En s’appuyant sur les données du PISA 2015, les auteurs du présent document démontrent qu’en général, au Canada, les élèves aiment apprendre en sciences, plus des deux tiers d’entre eux ayant déclaré qu’ils trouvent agréable d’apprendre des notions de sciences, que ça leur plaît d’avoir à résoudre des problèmes en sciences, qu’ils prennent plaisir à acquérir de nouvelles connaissances en sciences et que cela les intéresse d’apprendre des choses sur les sciences. Les élèves du Canada s’intéressent aussi à une vaste gamme de sujets scientifiques, leur préférence allant à la prévention des maladies et à l’astronomie. Dans le même ordre d’idées, la plupart des élèves du Canada reconnaissent la valeur instrumentale de l’étude des sciences pour améliorer leurs perspectives de carrière et ont confiance en leurs aptitudes à s’acquitter de tâches liées aux sciences. Enfin, l’attitude des élèves envers la science et la confiance en leurs aptitudes à « faire de la science » s’est améliorées de 2006 à 2015. En effet, en 2015, leur plaisir à faire des activités scientifiques, leur motivation instrumentale à apprendre en sciences et leur confiance de pouvoir effectuer des tâches de nature scientifique se sont accrus, et ce, tant chez les garçons que les filles.

Il subsiste toutefois des différences entre les sexes aussi bien au chapitre des attitudes à l’égard des sciences que de la confiance en ses aptitudes à effectuer des tâches liées aux sciences. Ainsi, les garçons sont plus enclins que les filles à aimer apprendre en sciences; ils s’intéressent plus à la physique et à la chimie et ont plus confiance en leurs aptitudes à s’acquitter de tâches liées aux sciences. En revanche, les filles s’intéressent plus que les garçons à des sujets liés à la santé et sont plus susceptibles de percevoir l’apprentissage des sciences comme utile pour elles, leurs études et leur future carrière.

Selon les résultats du PISA 2015, environ un tiers des élèves du Canada âgés de 15 ans aspiraient à exercer une profession scientifique à l’âge de 30 ans, contre environ un quart des élèves, en moyenne, dans les pays de l’OCDE. En fait, le Canada n’est dépassé que par trois autres pays de l’OCDE pour la proportion d’élèves aspirant à exercer une profession scientifique. De plus, cette proportion a augmenté entre 2006 et 2015, surtout en raison d’une augmentation de la proportion d’élèves qui espèrent travailler comme spécialistes de la santé. En règle générale, les filles, au Canada, sont plus susceptibles d’aspirer à travailler dans le domaine de la santé que les garçons, et cela est particulièrement vrai chez les filles considérées comme peu ou moyennement performantes en sciences. Les filles très performantes sont moins susceptibles que les garçons très performants d’aspirer à exercer une profession scientifique. Les garçons et les filles aspirent aussi à exercer des professions dans différents sous-domaines scientifiques. Ainsi, les filles sont-elles presque trois fois plus susceptibles que les garçons d’aspirer à travailler comme spécialistes de la santé et près de deux fois plus susceptibles d’aspirer à exercer une profession de technicienne en sciences ou une profession assimilée. En revanche, les garçons sont près de trois fois plus susceptibles que les filles d’aspirer à travailler comme spécialistes en sciences et en génie; ils sont aussi plus susceptibles que les filles de se voir dans un emploi de spécialiste des TIC.

Globalement, les résultats du PISA 2015 montrent une évolution encourageante au chapitre de l’intérêt pour les sciences chez les élèves de 15 ans, au Canada, une proportion relativement plus élevée d’élèves du Canada affirmant qu’ils aspirent à exercer une profession scientifique par rapport à d’autres pays et économies participants. Parallèlement, des différences entre les sexes continuent de teinter les attitudes envers les sciences et les aspirations à exercer certaines professions scientifiques. La moindre confiance des filles dans leurs aptitudes à effectuer certaines tâches liées aux sciences par rapport aux garçons est source de préoccupation.

Bibliographie

Organisation internationale du Travail. Classification internationale type des professions (CITP-08), Vol. 1, Structure, définitions de groupe et tableaux de correspondance, Genève, Organisation internationale du Travail, 2012.

Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Encouraging Student Interest in Science and Technology Studies, Paris, Éditions OCDE, 2008. Sur Internet : https://www.oecd-ilibrary.org/fr/

science-and-technology/encouraging-student-interest-in-science-and-technology-studies_9789264040892-en

Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Résultats du PISA 2015 (Volume 1) : L’excellence et l’équité dans l’éducation, PISA, Paris, Éditions OCDE, 2016. Sur Internet : https://www.oecd-ilibrary.org/fr/education/resultats-du-pisa-2015-volume-i_9789264267534-fr

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