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Comme indiqué ci-dessus, seuls les items couverts par le programme du Québec ont été pris en compte dans l’analyse effectuée pour repérer de possibles différences dans le degré de difficulté des items. De ces 140 items de l’évaluation, 106 étaient couverts par le programme albertain et 34 ne l’étaient pas.

Reflet des scores inférieurs à ceux du Québec dans les trois domaines de contenu, la proportion des élèves qui ont répondu correctement aux items était moins élevée en Alberta qu’au Québec, et ce, dans les trois domaines – nombres, figures géométriques et mesures, et représentation des données –, comme décrit dans le Tableau 3.

Tableau 3 Comparaison des scores obtenus par l’Alberta et le Québec aux items du test TEIMS 2015

Domaine de contenu Nombre d’items

du test*

Différence entre les % de réponses correctes (Alberta moins Québec)

Nombres 75 –14 %

Couvert par le programme albertain 61 –14 %

Non couvert par le programme albertain 14 –12 %

Figures géométriques et mesures 46 –16 %

Couvert par le programme albertain 27 –10 %

Non couvert par le programme albertain 19 –24 %

Représentation des données 19 –9 %

Couvert par le programme albertain 18 –10 %

Non couvert par le programme albertain 1 –8 %

Total 140 –14 %

* Seuls les items couverts par le programme du Québec sont inclus dans cette analyse.

L’analyse permet de faire quelques observations générales sur ses résultats :

I. Le contenu du programme d’études ne semble pas avoir d’effets négatifs sur le rendement de l’Alberta dans le domaine des nombres. De fait, les élèves de l’Alberta ont relativement mieux réussi que leurs homologues du Québec aux items que ne couvrait pas le programme albertain qu’aux items couverts par le programme.

II. Le contenu du programme d’études ne semble pas non plus avoir d’effets négatifs sur le rendement de l’Alberta dans le domaine de la représentation des données. Seul un item de ce domaine n’était pas couvert par le programme de mathématiques de l’Alberta, et aucune différence importante n’est apparue entre le rendement de cette province par rapport à celui du Québec aux items du test qui étaient couverts par le programme albertain et le rendement aux items qui ne l’étaient pas.

III. Le rendement des élèves de l’Alberta dans le domaine des figures géométriques et mesures semble impacté par le fait qu’une grande proportion des items de la TEIMS n’étaient pas couverts par le programme d’études de la province. Dans ce domaine, en effet, la différence entre la proportion des élèves de l’Alberta et la proportion de leurs homologues du Québec qui ont fourni la bonne réponse est plus que le double dans le cas des items que ne couvre pas le programme albertain (24 p. 100) que dans le cas des items couverts par le programme albertain (10 p. 100).

Voici les résultats au regard de chacun des sujets qui composent les domaines de contenu nombres et figures géométriques et mesures.

Nombres

Le domaine des nombres sert à évaluer trois sujets : fractions et décimales, nombres entiers et expressions, équations simples et relations. Même si le rendement des élèves de l’Alberta, pour ce domaine, ne semble pas affecté, dans l’ensemble, par le contenu du programme d’études de la province, l’analyse individuelle de chacun des trois sujets qui forment le domaine nombres brosse un portrait plus nuancé.

Premièrement, le contenu du programme sur le sujet fractions et décimales était plus large en Alberta qu’au Québec.

Tous les items couverts par le programme québécois l’étaient aussi par le programme albertain. L’écart de rendement entre les deux provinces à cet égard n’a donc rien à voir avec les différences du contenu de leur programme respectif.

Fait intéressant, ce sujet du domaine des nombres est celui où les rendements de l’Alberta et du Québec diffèrent le plus, et ce, pour tous les domaines de contenu.

Deuxièmement, le rendement des élèves de l’Alberta au regard des nombres entiers est relativement plus faible que celui de leurs homologues du Québec aux items dont la teneur était couverte par le programme albertain qu’aux items

qui n’étaient pas au programme. Le tableau en annexe montre que cette différence est intégralement attribuable à un rendement relativement plus faible des élèves du Québec à ces items plutôt qu’à une amélioration du rendement des élèves de l’Alberta. Ce résultat demeure inexplicable, mais il est clair qu’il ne tient pas à un effet négatif du contenu du programme d’études.

Enfin, le sujet expressions, équations simples et relations est le seul du domaine des nombres où le contenu du programme d’études semble pouvoir expliquer pourquoi le rendement des élèves de l’Alberta est plus faible. À cet égard, la différence entre l’Alberta et le Québec, en ce qui concerne la proportion des élèves qui ont répondu correctement à un item, est presque deux fois plus grande dans le cas des items non couverts par le programme d’études de l’Alberta (-17 p. 100) que dans le cas des items couverts par le programme albertain (-9 p. 100). Comme le montre le tableau en annexe, le rendement des élèves des deux provinces est meilleur au regard des items que ne couvre pas le programme albertain, ce qui incline à conclure que ces items sont d’un degré de difficulté moindre. L’amélioration est beaucoup plus prononcée au Québec qu’en Alberta, ce qui explique l’écart de rendement plus grand.

Tableau 4 Comparaison des scores obtenus dans le domaine nombres Sujets composant le domaine nombres Nombre d’items

du test*

Différence entre les % de réponses correctes (Alberta moins Québec)

Fractions et décimales 16 –19 %

Couvert par le programme albertain 16 –19 %

Nombres entiers 39 –13 %

Couvert par le programme albertain 30 –15 %

Non couvert par le programme albertain 9 –9 %

Expressions, équations simples et relations 20 –11 %

Couvert par le programme albertain 15 –9 %

Non couvert par le programme albertain 5 –17 %

Total 75 –14 %

* Seuls les items couverts par le programme du Québec sont inclus dans cette analyse.

Figures géométriques et mesures

Le domaine figures géométriques et mesures compte deux sujets : points, droites et angles, et figures à deux et à trois dimensions.

Pour ces deux sujets, le rendement des élèves de l’Alberta est relativement inférieur à celui de leurs homologues du Québec pour ce qui touche les items couverts par le programme d’études albertain. Cela indique que la différence de contenu qu’il y a entre le programme d’études de l’Alberta et celui du Québec n’est pas la seule raison pour le rendement plus faible des élèves albertains. Cependant, pour points, droites et angles, l’écart est plus marqué dans les items non couverts par le programme albertain (-29 p. 100) que dans les items couverts par le programme de mathématiques de l’Alberta (-7 p. 100) (voir le Tableau 5). Cela indique donc que le rendement de l’Alberta pour points, droites et angles est lié au fait que ce sujet est moins largement couvert par son programme d’études. Comme nous l’avons constaté pour le sujet expressions, équations simples et relations, cet écart supérieur s’explique par l’augmentation considérable de la proportion des élèves du Québec qui ont répondu correctement (la diminution du nombre d’élèves de l’Alberta qui ont fourni la bonne réponse étant faible). Il peut donc en être conclu que le niveau de difficulté des items qui ne sont pas couverts par le programme d’études albertain est moindre.

Le sujet figures à deux et à trois dimensions révèle un relatif écart de rendement qui est cependant moins prononcé que celui pour points, droites et angles. La différence entre l’Alberta et le Québec est plus marquée à l’égard des items sur des sujets non couverts par le programme d’études de l’Alberta (18 p. 100) qu’à l’égard des items sur des sujets couverts par le programme albertain (11 p. 100). Cela veut dire que le rendement de l’Alberta au regard du sujet figures à deux et à trois dimensions est également lié à un traitement moindre dans le programme d’études.

Tableau 5 Comparaison des scores obtenus dans le domaine figures géométriques et mesures Sujets composant le domaine

figures géométriques et mesures Nombre d’items du test*

Différence entre les % de réponses correctes (Alberta moins Québec)

Points, droites et angles 20 –19 %

Couvert par le programme albertain 9 –7 %

Non couvert par le programme albertain 11 –29 %

Figures à deux et à trois dimensions 26 –13 %

Couvert par le programme albertain 18 –11 %

Non couvert par le programme albertain 8 –18 %

Total 46 –16 %

* Seuls les items couverts par le programme du Québec sont inclus dans cette analyse.

Conclusions

Le rendement de l’Alberta est au-dessous de celui du Québec dans tous les domaines de contenu. Le programme d’études du Québec couvre plus d’items de la TEIMS, en 4e année, que celui de l’Alberta, dans la plupart des sujets visés. C’est uniquement dans le domaine figures géométriques et mesures et, plus précisément, à l’égard du sujet expressions, équations simples et relations, que les différences entre le contenu des programmes des deux provinces semblent liées à des différences de rendement des élèves. Il y a, par ailleurs, un sujet (nombres entiers) dans lequel le rendement des élèves de l’Alberta est plus près de celui de leurs homologues québécois aux items qui ne sont pas couverts par le programme d’études albertain qu’aux items qui sont couverts par ce programme.

Il ressort de ce qui précède que d’autres facteurs, qui ont une incidence plus importante que le programme d’études, permettent d’expliquer pourquoi le rendement des élèves du Québec est supérieur à celui des élèves de l’Alberta. Il semble en particulier que l’examen des méthodes d’enseignement et d’apprentissage en usage au Québec (plus que l’étude de ce que les enseignantes et enseignants sont censés couvrir, c’est-à-dire le programme d’études) soit une voie prometteuse pour effectuer des analyses plus en profondeur des données de la TEIMS.

Les sujets pour lesquels le contenu du programme est lié au rendement des élèves semblent comporter des items d’un degré de difficulté légèrement moindre. La modification du programme d’études albertain, pour ce qui touche la couverture de ces sujets, permettrait probablement d’améliorer rapidement les résultats de la province. Concrètement, le rendement de l’Alberta au test de mathématiques de 4e année de la TEIMS pourrait être amélioré en élargissant la couverture des sujets suivants :

• points, droites et angles;

• figures à deux et à trois dimensions;

• expressions, équations simples et relations.

Une analyse plus poussée pourrait déterminer si l’évolution des résultats de l’Alberta de 2007 à 2015 peut être liée à la modification du contenu des programmes d’études albertain et québécois. Cela pourrait notamment nous aider à comprendre le déclin marqué des scores de l’Alberta en géométrie.