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B) Le chien, compagnon bénéfique pour l’homme

7) Aspect économique

Au delà des aspects affectifs de la relation homme-chien, la présence des animaux en milieu urbain et l’évolution de leur place dans la société ont donné naissance à une véritable industrie ainsi qu’à de nouveaux métiers.

Graphique N° 8

D’après J. Pidoux (53).Les chiffres sont donnés pour l’année 1995

D’après une enquête Facco-Sofres réalisée en 2002, le chiffre d’affaire de l’industrie liée à l’animal est de 2,2 milliards d’Euros. Plus de deux millions de tonnes de produits sont fabriquées, 1 064 000 tonnes de conserves et 1 020 300 tonnes de produits secs.

▪ Coût de la possession d’un chien :

En premier lieu, l’achat d’un chien de race représente une dépense d’environ 500 à 600 Euros. Un animal vendu sans pedigree coûtera moins cher, selon les exigences du vendeur, mais, même en cas d’adoption, une participation financière est généralement demandée au nouveau propriétaire.

Les frais vétérinaires sont incontournables. Ils sont difficiles à prévoir hormis la visite annuelle pour les vaccinations.

Les assurances santé/décès pour les animaux de compagnie existent depuis plusieurs années, en France comme dans de nombreux autres pays, mais la proportion d’animaux assurés reste relativement faible en France. A titre de comparaison, la France compte environ 350 000 contrats d’assurance, contre plus de 2,5 millions au Royaume Uni. De ce fait, lors d’un grave problème de santé, certains propriétaires ne peuvent faire soigner correctement leur animal.

L’alimentation représente une part importante du budget annuel consacré à l’animal, si ce n’est la plus importante. Les prix varient selon le type d’aliment distribué. (Ration ménagère, alimentation sèche, alimentation humide…)Les sommes consacrées à l’achat d’accessoires (jouets, friandises…)

8 MILLIONS DE CHIENS

Packaging et emballages (1500 emplois.)

Fabricants de petfood (713 000 tonnes,) et accessoires 13500 emplois pour les deux.

Elevages, clubs, sports canins et expositions. Distributeurs GSM, circuits spécialisés . Presse et publicité.

Hygiène, soins, salons de toilettage (3 800), vétérinaires (8800praticiens), laboratoires. Environnement, collectivités locales. Sociétés protectrices, chenils, pensions.

peuvent être importantes. Enfin, selon les races et les possibilités des propriétaires, peuvent s’ajouter des frais de toilettage, gardiennage, et activités diverses. (Agility, éducation canine…) Selon J Pidoux, directeur marketing France pour Royal Canin, on peut considérer qu’un propriétaire dépense entre 300 et 1000 € par an pour son chien (53).

▪ L’animal générateur d’emplois.

De nombreux métiers liés à l’animal sont nés ou se sont développés depuis quelques années.

L’élevage s’est diversifié, avec une demande importante de chiots liée à l’effet de mode, et la « création » de races de chiens adaptés à la vie urbaine et à un rôle de « chien de compagnie ». Concernant certaines races de chiens, cela s’est parfois traduit de la part des éleveurs par une production intensive de chiots, la sélection ne se faisant que sur des critères morphologiques au détriment du caractère des chiens, et pouvant aboutir de surcroît à une expression massive de certaines tares congénitales.

Les modalités de vente des animaux ont aussi été modifiées, et on assiste aujourd’hui, en plus de la vente directe de particulier à particulier et d’éleveur à particulier, au développement d’animaleries, de « supermarchés de l’animal », où l’on trouve à la fois des aliments, des accessoires, parfois un salon de toilettage, et des animaux, de races diverses, de provenance parfois douteuse, souvent vendus à un prix légèrement inférieur à celui d’un chien de race, mais ne possédant pas de pedigree. Les marchés aux chiots sont également apparus, pouvant parfois être à l’origine de duperie voire de fraude.

Avec le développement de la présence animale, en milieu urbain, la médecine vétérinaire canine a bien sûr profondément évolué, ainsi que les structures et le matériel utilisé. On assiste aussi à la naissance dans nos villes de services d’urgences à domicile.

De même pour les personnes à mobilité réduite ou ne possédant pas de véhicule, certaines villes possèdent des ambulances animalières (Bordeaux..) pouvant transporter un animal chez le vétérinaire, ou de taxis canins offrant le même service, mais pouvant aussi emmener l’animal au salon de toilettage et le ramener…

Les chenils ou pensions pour chiens rencontrent également un franc succès, pour un week-end ou pour une période plus longue. Les propriétaires ont aussi la possibilité de faire promener leur animal si leurs horaires ne leur permettent pas de s’en charger…

Les salons de toilettage ont proliféré avec l’engouement pour les petites races de chiens, qu’elles soient des races créées pour « la compagnie », ou des races utilisées autrefois pour le travail et détournées de leur utilisation première. (Yorkshire Terrier, West Highland White Terrier…)

Les sports canins ont aussi obtenu les faveurs des citadins : agility, ring, obéissance, ainsi que la chasse (53)…

De plus en plus de propriétaires font appel à des éducateurs ou des dresseurs canins. D’autre part, les difficultés rencontrées par certains propriétaires avec leur animal les conduit à chercher de l’aide auprès de professionnels, vétérinaires ou non, ce sont les « comportementalistes ».

Les chiens sont aussi de plus en plus utilisés comme auxiliaires professionnels, dans la police (recherche de drogue, d’explosifs, attaque et défense…), ou par les sauveteurs.

Il faut aussi noter l’importance des chiens d’assistance aux personnes handicapées ou non voyantes, qui possèdent un statut juridique particulier dans nos villes.

De façon plus indirecte, les entreprises fabriquant des aliments et accessoires pour animaux se sont considérablement développées, entraînant à leur suite d’autres domaines de fabrication. (Sidérurgie pour les contenants des aliments humides…)

Enfin, au niveau des collectivités locales, les problèmes liés à l’animal entraînent actuellement une réflexion sur l’insertion du chien dans la ville. Les solutions proposées peuvent faire appel à des éducateurs, mais aussi à un réaménagement de l’espace urbain, créateur d’emplois également. (2 ; 5)

Le chien est donc utile et bénéfique pour l’homme, tant au plan physique que psychologique et il est même un acteur non négligeable de l’économie. Il semble donc naturel de préserver sa présence dans nos paysages urbains, mais pour cela, il faut définir des objectifs.

▪ Vers une réorganisation de la filière :

Le terme de filière n’a pas une dimension purement économique mais également géographique, sociologique, politique…La filière « animaux de compagnie » gagnerait à être mieux organisée, ce qui suppose dans un premier temps d’en identifier les acteurs, afin de pouvoir par la suite mener des actions concertées. Nous développerons ultérieurement les initiatives prises en ce sens.