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6. Résultats : analyses critiques des articles

6.3. Article 3

Dans la discussion, les auteurs cherchent à comparer leurs propres résultats avec d’autres études, précédemment réalisées. Ils montrent ainsi d’importantes différences, comme par exemple le lien entre la satisfaction maternelle et la relation avec les soignants.

6.3. Article 3

6.3.1. Résumé de l’article

Ferrazzi, E., Milani, S., Cirillo, F., Livio, S., Piola, C., Brusati, V., & Paganelli, A. (2015). Progression of cervical dilatation in normal human labor is unpredictable. Acta Obstetricia et Gynecologica Scandinavica, 94, 1136-1144.

Cet article a été analysé à l’aide de la grille « Strobe » [annexe 12].

Contexte :

Actuellement, les protocoles hospitaliers utilisent différentes interventions médicales qui ont des impacts sur la dilatation cervicale. L’utilisation de ces interventions se base sur la présomption qu’il existe un modèle de dilatation idéal que les femmes devraient suivre afin d’assurer un bien-être fœtal. Pourtant, encore 34% des indications des césariennes chez les femmes nullipares sont la non-progression de la dilatation.

L’étude de Ferrazzi et al. évalue la progression et la valeur prédictive de la dilatation du col chez une femme ayant un travail d’accouchement sans intervention médicale. De plus, une comparaison entre les courbes de dilatation rapportées dans l’étude et celles retrouvées dans d’autres études est menée.

37 Méthodologie :

Il s’agit d’une étude quantitative observationnelle transversale réalisée à partir d’un échantillon de 328 femmes sélectionnées en 2013 dans un hôpital italien. Les critères d’inclusion et d’exclusion sont définis précisément et la prise en charge de la sage-femme est expliquée.

Les protocoles qui ont guidés la prise en charge des femmes recommandent des TV aux deux heures. En cas de stagnation de la dilatation supérieure à deux heures après six centimètres de dilatation, les femmes sont exclues de l’étude. La dilatation cervicale des femmes a été observée et analysée. Les méthodes statistiques sont détaillées et des références sont mentionnées pour la construction d’un modèle permettant de prédire la dilatation du col.

Résultats :

Le temps médian nécessaire pour dilater un centimètre diminue lorsque le travail d’accouchement avance. La variation de la dilatation est très large, principalement chez les femmes nullipares. Par exemple, de six centimètres à dilatation complète, le temps nécessaire pour la dilatation des femmes nullipares varie entre 37 minutes et trois heures et 32 minutes (3h32). Les résultats montrent moins de variations de la durée de la dilatation parmi les femmes multipares. Chez ces mêmes femmes, le temps nécessaire pour dilater d’un centimètre est inférieur à celui des nullipares. Parmi les femmes inclues dans l’étude, aucune différence significative n’a été observée concernant l’adaptation extra-utérine du nouveau-né (pH au cordon).

La courbe médiane observée dans la population de l’étude décrit un temps de dilatation moyen similaire à celui de Friedman et bien plus court que celui proposé par Zhang et al.

Discussion :

La dilatation du col lors de travail évoluant naturellement est imprévisible. Le modèle de dilatation linéaire semble donc inadéquat. En effet, la dilatation dépend de différentes variables physiques et biologiques ne permettant pas de créer un modèle mathématique prédisant la dilatation cervicale.

6.3.2. Limites de l’étude

Pour commencer, malgré un descriptif détaillé de la population, les auteurs ne justifient pas le choix de la taille de l’échantillon. L’étude regroupe essentiellement des femmes blanches caucasiennes, ce qui semble représentatif de la population suisse. Néanmoins, la diversité ethnique n’est pas prise en compte. De plus, l’échantillon reste relativement faible (328 femmes) et est donc peu représentatif de la population en général.

La population regroupe des femmes qui dilatent selon des critères de protocoles hospitaliers. Une femme dilatant trop lentement est exclue de l’étude et des interventions médicales sont alors mises en

38 place. De même, une femme ayant recours à la péridurale est retirée de l’étude. La généralisation des résultats à une population rencontrée dans les maternités suisses semble ainsi difficile, étant donné le taux important de péridurale actuel suisse.

Les auteurs ont évalué la dilatation cervicale de plusieurs femmes mais ils ne précisent pas par quel moyen cette dilatation a été retranscrite. Il n’y a pas d’indication quant à l’utilisation d’un partogramme. L’évaluation de la dilatation a été effectuée par des TV effectués aux deux heures. Comment les auteurs ont-ils pu déterminer une dilatation aux heures alors que l’évaluation s’est faite aux deux heures ? Les auteurs ont cherché à comparer leurs propres résultats (courbe de dilatation) avec ceux de différents chercheurs. Néanmoins, le type de suivi pratiqué dans les autres études n’est pas expliqué, ce qui rend difficile la compréhension des résultats évoqués dans cette comparaison.

Pour finir, il n’existe aucune indication concernant le financement de l’étude. L’étude a été approuvée par un comité d’éthique, pourtant, aucune indication de consentement ou de protection de l’identité des participantes pour l’analyse des données n’est mentionnée.

6.3.3. Forces de l’étude

L’étude a été acceptée par le comité d'examen institutionnel selon la réglementation italienne des droits et de la confidentialité. Le contexte et les objectifs sont clairement définis. De plus, les auteurs font référence à différentes recherches préalablement réalisées et ils se basent sur des sources fiables et des auteurs reconnus.

Le devis de recherche est décrit et les méthodes statistiques sont détaillées. La prise en charge des femmes sélectionnées est explicitée, ce qui favorise la compréhension du contexte de soins. Plusieurs tableaux et graphiques illustrent les caractéristiques de la population et les résultats obtenus (courbes et distribution de la dilatation), facilitant ainsi la compréhension du lecteur. L’échantillon de l’étude regroupe des accouchements sans intervention médicale ; ce qui permet d’évaluer la dilatation cervicale physiologique. Les résultats de cette étude répondent en partie à la question de recherche de ce travail, grâce à l’évaluation de la vitesse de la dilatation cervicale des femmes en travail, et permettent d’élargir la réflexion.

Dans la discussion, les auteurs mentionnent des facteurs influençant potentiellement la dilatation cervicale (facteurs inflammatoires, stress maternel, conditions placentaires, taille et position fœtale, efficacité des contractions). Ces éléments amènent de nouveaux questionnements et laissent envisager des études futures. Finalement, les limites de l’étude sont énoncées par l’auteur.

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