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M ARQUEURS DIAGNOSTIC : L E ROLE DE LA DEFINITION SPATIALE DE LA SN.

DE LA TENEUR EN FER ET EN EAU LIBRE POUR LE CAS DE LA MALADIE

2.6. A NALYSE STATISTIQUE

2.8.1. M ARQUEURS DIAGNOSTIC : L E ROLE DE LA DEFINITION SPATIALE DE LA SN.

Nous avons observé une augmentation significative du R2* dans la SN antérieure. En revanche, pas de changement notoire dans la SN postérieure pour ce marqueur. Néanmoins, pour la FW, nous avons constaté le schéma inverse, c'est-à-dire une augmentation dans la SN postérieur sans changements significatifs dans la SN antérieure. L'analyse à l'aide de l'approche voxel à voxel a confirmé, en grande partie, nos résultats de localisations via les ROIs. Malgré les différences anatomiques évidentes entre les SN antérieures et postérieures (Lehéricy et al., 2012b), peu d'études les ont examinées séparément. Les parties médianes et latérales de la SN ont été identifiées dans les images pondérées T2* dans les études de Du et al (2018) et Martin et al (2008). La partie médiane correspondant à la SNc et la partie latérale correspondant à la SN pars reticulata (SNr). Ces auteurs ont constaté des augmentations significatives du R2* au sein de la SNc, mais pas de différence au niveau de la SNr. En utilisant les mêmes étiquettes (c.-à-d. SNr et SNc), mais des définitions spatiales de la SN différentes, c’est-à-dire en se basant sur des ROI circulaires définis sur les images pondérées T2*, Ulla et al (2013) ont constaté une augmentation du R2* à la fois dans la SNc et la SNr des patients parkinsoniens comparativement aux témoins. Cet écart pourrait être attribuable à des facteurs autres que la différence de localisation spatiale des sous parties de la SN, comme la durée de la maladie. Néanmoins, il est important de noter que la dénomination identique (SNc et SNr) ne signifie pas une localisation spatiale identique. Des écarts dans les résultats sont également visibles entre d'autres études utilisant différentes définitions spatiales des sous-régions de SN (G. Du et al., 2017; D E Vaillancourt et al., 2009; Zhang, Portz, & Jiang, 2015). Dans notre étude, nous avons utilisé une procédure pour définir les sous régions qui n’est certes pas automatisée, mais facilement reproductible. Elle est développée par le groupe Vaillancourt où un espace standardisé avec des coordonnées spécifiques est utilisé pour identifier les divisions de la SN, permettant l'identification de la région dorsolatérale correspondant, selon nous, à l'emplacement du SN postérieure et l'identification de la région ventromédiale soit la SN antérieure. Ces deux zones se situant, selon nous, dans la SNc. Il n’y a donc dans cette étude pas de mesure au sein de la SNr. Cette approche a été utilisée dans plusieurs études antérieures (Ofori et al., 2015; Planetta et al., 2016) où l'identification des sous- région SN a été effectuée sur des cohortes de patients issues d’études monocentriques ou d’études multicentriques.

46 Notre résultat concernant l’augmentation du R2* chez les patients atteints de la MP par rapport aux sujets contrôles dans la SN antérieure a été confirmée en partie par l'analyse voxel à voxel, grâce au chevauchement entre la SN antérieure et les coordonnées des voxels significatifs obtenus. Par ailleurs, la localisation de cet amas de voxel correspond à la SNc ventromédiale, en accord avec les études histochimiques précédentes démontrant une teneur élevée en fer dans la MP, spécifiquement dans cette zone (Ayton & Lei, 2014; David T Dexter, Jenner, Schapira, & Marsden, n.d.). Une explication possible pour la détection des dépôts de fer (c.-à-d. des raccourcissements T2*) dans la partie antérieure de la SN est l'absence de dégénérescence « nigrosomique ». En effet, la dégénérescence neuronale peut perturber le signal T2* lié au fer (son raccourcissement) par une augmentation de la FW (une fonction de T2 = allongement). Autrement dit, l'absence de volume partiel d'eau extracellulaire due à la dégénérescence neuronale ne perturbe pas le signal T2* lié au fer. Si cette dégénérescence n’a pas encore eu lieu dans la partie antérieure, alors le signal T2* lié au fer reste mesurable, car pas d’augmentation de l’eau libre (FW).

Cette dégénérescence peut être, toutefois, identifiée par des cartes FW. Ainsi, contrairement au R2*, nous n'avons pas trouvé de différences entre les patients atteints de MP et les sujets contrôles dans la SNc antérieure pour les marqueurs de l'IRM de diffusion.

En revanche, notre constatons une augmentation de la FW dans la SN postérieure chez les patients atteints de MP. Ce résultat est conforme aux résultats d'études antérieures (Ofori et al., 2015, 2017); en outre, nous avons constaté une augmentation de la MD et de la MDT également dans cette zone. Ces résultats dans la zone postérieure pourraient s'expliquer par des changements extracellulaires et cellulaires. La dégénérescence cellulaire de la SN postérieure, qui semble correspondre à l'emplacement du nigrosome-1 (Blazejewska et al., 2013), pourrait expliquer l'augmentation de la FW. Ce marqueur peut refléter une partie du volume avec de l'eau extracellulaire. Par conséquent, dans la région où le FW est augmenté, on pourrait s'attendre à un volume plus partiel avec de l'eau extracellulaire qui pourrait réduire la sensibilité de R2*, ce qui est notre cas, et augmenter les valeurs sur les cartes de FW. La FW identifiant l'atrophie ou la détérioration cellulaire, par opposition au T2* identifiant les dépôts de fer, ces résultats suggèrent que chacun se produit dans une région bien précise. L'augmentation spécifique du R2* dans le SN antérieure concomitante à l'augmentation spécifique de FW dans le SN postérieure suggère un aspect complémentaire des deux paramètres et, peut-être, des processus pathophysiologiques sous-jacents différents. Cette complémentarité potentielle n'est pas surprenante si l'on considère les interprétations antérieures des changements liés à la maladie de Parkinson où les augmentations du R2* dans la SN sont classiquement interprétées comme une augmentation de la teneur en fer due à la neurotoxicité (Zecca, Youdim, Riederer, Connor, & Crichton, 2004), tandis que les augmentations de FW et MDT sont classiquement interprétées comme une raréfaction des cellules (Ofer Pasternak et al., 2009).

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