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Les approches par la production Le territoire facteur de croissance

Pourquoi s’intéresser au territoire comme facteur de croissance ? La réponse la plus courante, liée à l’écrasante majorité de travaux en la matière, tient au fait que la croissance nationale serait fondamentalement spatiale. Chez Krugman, l’étude des régions permet de mieux appréhender l’accroissement des richesses ou de la production, que l’observation des nations. L’espace étant hétérogène, la moyenne nationale ne reflète en rien les réalités des espaces sub-nationaux, une connaissance plus fine des réalités socio-économiques territoriales s’est donc imposée.

Dans ces approches, il s’agit bien d’étudier le développement local comme l’état d’un territoire. Dans cette acception du développement local, on a vu que le territoire pouvait être un facteur de croissance ou bien un support de développement. Les travaux présentés dans ce chapitre privilégient la production comme enjeu principal du développement. Le territoire est un facteur de la croissance locale et nationale. La NEG constitue en quelque sorte le cadre général principal de ces approches. Des études ou concepts plus spécifiques portent sur la métropolisation, la taille optimale des marchés, les facteurs génériques de la croissance locale.

Parallèlement à ces travaux, se sont développés les théories du développement endogène et les approches de la régulation. Pour ces auteurs, le développement local est, cette fois, plutôt caractérisé par l’idée de processus de jeu d’acteurs. Le territoire est un construit social, historique, économique et culturel et plus seulement un espace qui accueille les activités. Ces modèles, développés dans les années 1980-1990, constituent une sorte de cadre général alternatif à la NEG. Très différents des théories de la NEG, ils sont néanmoins présentés dans ce chapitre en raison de l’attention portée au système productif des territoires. Dans ces modèles, le développement local n’est pas un état, mais un processus ; le territoire n’est pas un espace économique donné, mais un lieu construit. Toutefois, le territoire demeure un facteur de croissance. C’est ce point commun qui les rapproche, et qui les distingue de l’acception pour laquelle le territoire devient le support de la population, où l’enjeu du développement n’est plus uniquement la production mais également la

consommation1.

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Toujours, selon les distinctions proposées dans la grille d’analyse, on s’intéressera en premier lieu aux modèles généraux avant d’aborder les travaux plus spécifiques.

I

L

ES MODELES GLOBAUX DU

«

TERRITOIRE FACTEUR DE

CROISSANCE

»

Deux approches sont distinguées : la Nouvelle Économie Géographique et le modèle de développement endogène.

I-1 La Nouvelle Économie Géographique

Avant de présenter les hypothèses et conclusions du modèle, il convient d’en connaître ses principaux fondements. On reprend certains éléments du survey de Casey J. Dawkins (2003).

Les fondements de la Nouvelle Économie Géographique

L’introduction de l’espace-facteur de croissance a permis de pallier à certaines hypothèses et conclusions des modèles néoclassiques, jugées de moins en moins convaincantes. La systématique idée de convergence des niveaux de développement entre les régions et le caractère exogène de certains facteurs de production sont les deux points les plus contestés.

La quasi-totalité des modèles référents en Économie Internationale (modèle d’Heckscher-Ohlin-Samuelson), en Économie Régionale (la théorie de la base), ou en macroéconomie (modèle de croissance de Solow) s’accordent sur la convergence quasi inéluctable des nations ou des régions à long terme dans un contexte de libre échange.

Le théorème d’Heckscher-Ohlin-Samuelson (1933) prolonge les travaux de Ricardo sur les avantages comparatifs. Ces auteurs expliquent l’échange international par la rareté relative des divers facteurs de production dont sont dotés les pays. Ils montrent qu’un pays a intérêt à se spécialiser dans la production du bien qui mobilise le plus intensivement le facteur dont il est le mieux pourvu. Dans un contexte de libre

échange, ces spécialisations entraînent l’égalisation interrégionale de la rémunération des facteurs de production, dont les salaires des travailleurs à qualification égale1.

La théorie de la base, que l’on ne doit pas à Tiebout ou à North2, comme il est

courant de le lire, mais à Cantillon (1725) et à Sombart (1916) (Gonnard, 2001), conclue également à la convergence des niveaux de revenu. Dans cette théorie, les revenus basiques, à savoir les revenus captés à l’extérieur du territoire considéré, sont les véritables moteurs d’une économie locale et alimentent le secteur domestique (activités tournées vers la demande locale des ménages en biens et services). Ce modèle implique qu’avec le développement de la région, les exportations s’intensifient, la base exportatrice se diversifie. La mobilité des facteurs de production permet une diffusion du développement entre les régions, et, à la manière du théorème HOS, les revenus par tête des travailleurs vont donc converger.

Le modèle de Solow et Swan (1956) repose sur la loi des rendements décroissants et le principe de concurrence pure et parfaite. Moins le capital physique est développé et plus son rendement marginal est important. Les investisseurs sont alors naturellement incités à accumuler du capital physique dans les pays pauvres. Réciproquement, dans un pays déjà fortement capitaliste, l’incitation à investir est réduite. Il s'ensuit un phénomène de convergence économique, les pays les moins capitalistes profitant du report d'investissement par manque de rentabilité des économies les plus développées. Contrairement au modèle keynésien, ce modèle néoclassique prône la non-intervention étatique, arguant du caractère harmonieux et stable de la croissance que permet cette loi des rendements décroissants. L’aide internationale était, en revanche, salvatrice, puisqu’une dose massive de capitaux extérieurs devait pouvoir suppléer à la carence interne et permettre aux économies de se développer.

Appliqué par Borts et Stein (1964) à l’échelle régionale, ce modèle conduit aux mêmes conclusions de convergence. Barro et Sala-i-Martin (1999) soulignent la

1 On peut prendre l’exemple de l’Angleterre et de l’Australie. L’Angleterre est fortement dotée en

capital à la fin du XVIIIe siècle, mais pauvre en surface cultivable. Le prix du capital est donc faible, celui de la terre élevé. L’Australie est, au contraire, pourvue en terre et pauvre en capital physique. L’Angleterre se spécialise donc dans la production de biens manufacturés. La production augmente et mobilise de plus en plus le capital physique qui face à cette demande accrue voit son prix augmenter ; il en va de même pour les salaires. En Australie, c’est par ce même mécanisme de spécialisation et d’augmentation de la production que le prix de la terre va augmenter ainsi que la rémunération des travailleurs… Les différences entre les deux pays quant à la rémunération des facteurs de production vont donc s’estomper peu à peu…

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plus forte probabilité de convergence entre les régions qu’entre les nations, en raison d’une plus forte mobilité des facteurs de production interrégionale qu’internationale.

L’influence qu’eurent (et qu’ont encore), sur les questions territoriales, ces trois modèles n’est rien à côté de l’écho qu’eut la critique. Ce concept de convergence fut attaqué de tous côtés. En premier lieu de façon empirique. Ces travaux accompagnent, d’ailleurs, l’essor de l’Économie du Développement après la seconde guerre mondiale, discipline qui souligne la pauvreté persistante dans de nombreux pays et l’écart de développement croissant entre les pays industrialisés et les pays pauvres. Si cette branche de l’Économie et les institutions qui y sont associées occupent l’avant-scène, les critiques au sujet de la convergence cette fois interrégionale émergent également.

Une des critiques, fructueuse pour la suite, porte sur les hypothèses de décroissance du rendement marginal du capital, de la stabilité des mécanismes de croissance et des processus de convergence qu’elles induisent. Plus précisément, c’est la conciliation entre rendements croissants et concurrence qui conditionnera l’émergence de la NEG.

Trois étapes-clés dans l’émergence de la Nouvelle Économie Géographique

Trois « modèles » semblent constituer trois étapes-clés pour les travaux de la NEG.

Gunnar Myrdal, tout d’abord, va remettre en cause, dès 1957, le critère de rendement marginal décroissant du capital, ainsi que le processus de convergence qui en découle. Souvent cité comme un des pères inspirateurs de Krugman, Myrdal se base donc sur l’hypothèse de rendements croissants. La croissance apparaît alors chez Myrdal comme un processus auto-entretenu, un processus cumulatif

(Cumulative Causation). L’avantage des régions les moins développées (leur faible

coût en main-d’œuvre) se trouve dépassé par les effets positifs des rendements croissants. Les pays industrialisés ayant « une longueur d’avance » en quelque sorte, il s’ensuit, non plus une convergence mais une divergence des taux de croissance entre pays (ou régions) riches et pays (ou régions) pauvres.

Ce principe sera repris notamment par Kaldor en 1970 qui l’enrichit à partir du concept de la base économique et du principe du salaire efficient. Il conserve l’hypothèse de rendement croissant et explicite la façon dont les nations peuvent en tirer profit sur le marché international. Ce processus de spirale cumulative apparaît

lorsqu’un choc exogène provoque une forte demande pour un bien industriel. Au départ, les salaires monétaires sont identiques mais les salaires efficients (salaires monétaires / productivité du facteur travail) sont plus faibles dans les pays industrialisés de par l’existence justement de rendements d’échelle croissants. Les régions qui bénéficient du meilleur salaire efficient sont les mieux parées pour répondre à cette hausse de la demande. En effet, elles vont pouvoir augmenter leur production plus rapidement que les autres, améliorer ainsi un peu plus leurs salaires efficients, et pourront donc augmenter à nouveau leur production, et ainsi de suite…

À Myrdal ou Kaldor pourraient être ajoutés plusieurs noms d’économistes, Perroux par exemple, pour qui la croissance n’est pas un phénomène équilibré mais au contraire polarisé (cf. supra), ou encore Friedmann pour son modèle centre- périphérie (1966) dans lequel il reprend des arguments de Myrdal (croissance régionale déséquilibrée) et des éléments de la théorie de la base (la croissance ne peut être générée que par des éléments extérieurs). Il souligne le rôle des migrations des travailleurs dans la convergence des revenus interrégionaux et insiste sur l’importance des exportations de la région et de sa capacité à répondre à la hausse d’une demande extérieure pour se développer. Finalement, ce sont les grandes aires urbaines, les centres régionaux, qui auraient l’avantage initial en raison des économies d’échelle que crée l’urbanisation.

La deuxième avancée majeure ou étape-clé serait l’émergence du concept de « croissance endogène ». Le principe de décroissance à long terme de la productivité marginale du facteur accumulable va pouvoir être partiellement abandonné grâce à la notion d’externalités.

Dans le modèle de Solow, la productivité décroissante du capital annule à long terme la croissance par tête à moins qu’un progrès technique exogène, « tombé

du ciel », n’accroisse la productivité du travail et du capital. Les modèles de

croissance endogène fondent la croissance sur des facteurs internes ou endogènes au modèle, à savoir d’une part les choix des agents économiques (choix du facteur de production que l’on décide d’accumuler) et d’autre part la non décroissance de la productivité (la productivité marginale du capital ne décroît pas lorsque le stock de capital augmente). Plus précisément, ces modèles ne rompent pas totalement avec l'hypothèse des rendements marginaux décroissants. Ils considèrent qu'il en va ainsi pour chaque entreprise. En revanche, il existe des rendements d'échelle croissants dus aux externalités positives liées à l’accumulation de facteurs tels que le capital physique (Romer, 1986), le capital humain (Lucas, 1988), les infrastructures publiques (Barro, 1990), l’innovation technologique ou la Recherche et

Développement (Romer, 1990). Les rendements d’échelle croissants sont donc le fait de l’agglomération des activités de la collectivité. Lucas (1988) souligne que les agglomérations urbaines favorisent, notamment, l’accumulation du capital humain grâce à la diffusion de l’information entre les travailleurs, en raison de leur proximité géographique.

Comme le note Catherine Beaumont (1998), le capital spatial devient un facteur de croissance. Dans ces modèles, l’hypothèse de rendement marginal décroissant pour chaque entreprise permet de respecter le cadre de la concurrence. En effet, si chaque entreprise produit à rendement croissant, on tombe alors dans une situation de monopole. La première entreprise a toujours « une longueur d’avance » sur les autres, par exemple en termes de salaires efficients, et peut donc pratiquer des prix toujours plus compétitifs que la concurrence qui se trouve peu à peu évincée du marché. Le principe des externalités positives et l’existence d’économie d’agglomération permettent d’introduire l’hypothèse de rendement croissant, indispensable pour expliquer la polarisation des activités sur le territoire ou l’existence des villes, tout simplement. L’espace ne peut plus être ignoré et il devient un facteur endogène de la croissance.

Enfin, l’ordre n’est pas chronologique, le modèle de Dixit-Stiglitz (1977) est, sans contexte, très proche de celui de Krugman (1980).

Cette fois, rendements d’échelle croissants et concurrence vont être conciliables dans le cadre d’une concurrence dite monopolistique. Ce concept de concurrence monopolistique dû à Chamberlin (1933) repose sur quatre postulats :

- on est en présence de biens composites, chaque firme produisant une

variété de ces biens. Les entreprises vendent donc des produits de même nature mais imparfaitement substituables (les variétés diffèrent) ;

- c’est l’entreprise qui fixe son prix, contrairement au contexte de

concurrence pure et parfaite où le prix est fixé par le marché. Cependant, le fait qu’il existe d’autres variétés produites par d’autres firmes (même si elles sont imparfaitement substituables entre elles) limite le pouvoir des firmes pour fixer leur prix. On est donc bien dans une situation distincte également de celle du monopole ;

- on est en présence d’un grand nombre d’entreprises ;

- l’hypothèse de libre entrée et sortie sur le marché est respectée mais les profits sont nuls dans le long terme (si le profit est positif de nouvelles firmes s’installent jusqu’à ce que le profit de chacune s’annule).

Le modèle de Dixit-Stiglitz (1977)1 étudie une économie à deux secteurs : - un secteur agricole où les rendements sont constants, qui produit un bien homogène et qui fonctionne en concurrence pure et parfaite ;

- un secteur manufacturier, à rendement croissant, qui produit un bien composite (un bien décliné en plusieurs variétés) et qui fonctionne en concurrence monopolistique.

Deux postulats sont majeurs dans ce modèle :

- l’utilité ou la satisfaction des travailleurs-consommateurs est

proportionnelle à la quantité de variétés que ce consommateur arrive à se procurer, sous contrainte de son revenu. Cette préférence des consommateurs pour la diversité implique que les régions urbaines sont plus attractives en matière de consommation (elles offrent une plus grande variété de biens)2 ;

- la dépense totale des consommateurs pour les biens manufacturiers est

une fraction de leur revenu total. Donc, quand le nombre de variétés produites augmente, la part de revenu que les consommateurs sont prêts à consacrer à chaque variété diminue, l’indice des prix de chaque variété

diminue également3.

L’utilité du consommateur se traduit, on l’a vu, par la préférence pour la diversité mais elle est aussi fonction de son revenu réel, c’est-à-dire, de son revenu « déflaté » de l’indice des prix. Or, comme l’indice des prix décroît quand le nombre de variétés produites et offertes augmente, l’indice des prix sera plus faible en ville et

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Pour plus de détails sur le contenu et la formalisation des modèles voir par exemple : Thisse, Mayer, Combes ; « Textbook in Economic Geography » chez Economica 2006 pour la version française ou Princeton University Press pour la version anglaise.

2 Deux faiblesses sont couramment admises dans ce modèle :

- l’entrée d’une nouvelle variété (soit d’une nouvelle firme puisque chaque firme produit une variété) fragmente la demande en une unité de plus. Il n’y a pas substitution et donc pas de disparition des « anciennes » variétés dans ce modèle ;

- l’hypothèse est faite que tous les consommateurs sont identiques, homogènes, qu’ils consomment toutes les variétés proposées s’ils le peuvent.

3 Une autre limite de ce modèle est l’absence de comportement stratégique des entreprises, c’est-à-dire

que l’entrée de nouvelles firmes ne change rien au comportement des premières installées. Il n’y a pas non plus d’effet d’échelle : la quantité produite est indépendante du salaire des travailleurs et de leur nombre, donc indépendante de la demande.

le revenu réel des consommateurs supérieur, ce qui renforce l’attrait de la ville auprès des travailleurs

Les modèles de la Nouvelle Économie Géographique

En 1980, Krugman reprend le modèle de Dixit-Stiglitz, en raisonnant cette fois dans une économie ouverte. Il y intègre donc l’impact de la libre circulation des capitaux et l’existence des coûts de transferts. Dans Krugman (1980), les consommateurs se procurent des biens produits dans la région A et dans la région B. Leur préférence pour la diversité est toujours vérifiée. Ils sont indifférents au fait que la variété du bien soit produite dans une région ou une autre. Cependant, la variété du bien produite dans une autre région que celle où l’on réside supporte un coût de

transferts (dit de type « iceberg »1). Ce coût est supporté par le consommateur. Si les

prix au départ d’usine sont identiques dans les deux régions, le consommateur préfère consommer une plus grande quantité de biens domestiques (moins coûteux). Si les coûts de transferts baissent très fortement et que les salaires sont beaucoup plus faibles en B qu’en A, par exemple, alors les produits fabriqués en B, moins chers, « envahissent » le marché de la région A (c’est le cas des produits manufacturiers produits en Chine).

Pour se prémunir et rester compétitives, les entreprises ont donc intérêt à se localiser sur un grand marché, là où la demande est importante. Cet effet « taille du marché », qui permet de générer plus de profits, incite les entreprises à s’installer au centre et à quitter la périphérie.

Mais, c’est dans son modèle de 1991, modèle dit d’économie géographique que Krugman boucle en quelque sorte ce raisonnement.

Dans ce modèle, ce n’est plus le capital qui est mobile mais les travailleurs qualifiés. Or, quand un travailleur se déplace, il le fait avec son revenu. Les migrations des travailleurs sont alors synonymes de délocalisation des capacités de production et de consommation (dans le modèle précédent les revenus des détenteurs de capitaux étaient dépensés dans leur lieu de résidence, différent du lieu de

1 Coût de type « iceberg » - Samuelson (1954) : si l’on doit transporter un bien entre A et B et que l’on

souhaite avoir la quantité q de ce bien à l’arrivée, il faut alors faire voyager une quantité Tq du bien, avec T>=1. Ce que l’on perd pendant le parcours (à savoir (T-1)*q) correspond au coût du transfert. Ceci permet d’introduire la notion de coût de transport dans un modèle sans avoir à considérer le secteur du transport à part entière. Cette façon de procéder était déjà présente dans les travaux de Von Thünen (1826).

localisation de la firme). Ces migrations sont dictées dans le modèle par les différentiels de salaires nominaux et de coût de la vie1 entre les régions.

Par ailleurs, dans ce modèle, « le nombre de firmes dans une région est ici lié

de manière univoque au nombre de travailleurs qualifiés qui y résident : firmes et travailleurs qualifiés bougent main dans la main. Il n’est donc pas nécessaire de décrire l’évolution de la distribution des firmes : celle-ci suit automatiquement celle des travailleurs qualifiés, ce qui simplifie considérablement l’analyse des équilibres […] Malgré son caractère restrictif, cette hypothèse est en accord avec les travaux empiriques qui ne peuvent discriminer entre cause et effet dans l’analyse des mouvements de firmes et de travailleurs : le fameux “do people follow jobs or do jobs follow people ?” mis en évidence par Muth (1971). » (Combes, Mayer, Thisse,

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