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Chapitre 3: Les différents concepts, environnements et dispositifs de la FAD

III.1. Pour une approche historique de la FAD

Trois grandes générations sont classiquement distinguées :

le cours par correspondance ;

les technologies analogiques ;

les technologies numériques.

III.1.1. Le cours par correspondance

C’est en 1880 que Thomas J. Foster a créé les International Correspondence Schools :

« L’étudiant dispose de l’attention individuelle de l’enseignant et travaille à son propre rythme, sans se le laisser imposer par la capacité moyenne des nombreux apprenants travaillant simultanément. Il peut démarrer quand bon lui semble, étudier à toute heure qu’il juge pratique, et terminer dès qu’il en est capable ».

En 1891, l’école chez soi de Léon Eyrolles dédiée à la formation professionnelle (administration, travaux publics) à distance a été créé afin d’inciter les fonctionnaires à se recycler en se formant chez soi sans contraintes spatiotemporelles.

En 1907, Frédéric Ozil a contribué à la création du CNED12. La fondation de l’Ecole Universelle par Frédéric Ozil recevait 130 000 apprenants dans plus de 20 pays.

En 1939, il y avait une nécessité d'organiser l'enseignement en temps d’occupation. Il y a eu la création du "Service d'Enseignement par Correspondance", qui est un établissement public sous la tutelle du ministère de l'Education nationale...

III.1.2. Les technologies analogiques (et les medias de diffusion/communication)

C’est en 1927 que Paris PTT a commencé à diffuser une émission de "l'Institut radiophonique d'extension universitaire »

En 1942 a débuté l’utilisation combinée de la radio et du téléphone en Australie dans un but de soutien scolaire : le présentiel amélioré

En 1953, ont été diffusées les premières émissions de TV scolaire en France

En 1963, en France, la Radiotélévision Scolaire a mis en place des diffusions destinées à une large population de téléspectateurs adultes ; ORTF : diffusion d’émissions éducatives pour adultes ; le CNAM : Télé-CNAM : enseignements télévisuels dans le cadre de la "promotion supérieure du travail". Création des CTU. Au Royaume-Uni, la BBC crée la première télévision éducative pour adultes.

Et en 1969, la British Open University a été créé.

La Télé Université du Québec (TeluQ) et de l’Athabasca University ont été créés en 1972. Le monde professionnel de la formation à distance a accueilli les nouvelles technologies positivement. En effet, elles lui permettent d’améliorer ses outils. Elles viennent s’insérer dans un dispositif éprouvé, ayant fait ses preuves. Les étapes de balisage sont :

1998 : la FIED (Fédération interuniversitaire d’enseignement à distance) combine médias traditionnels (supports écrits) et nouveaux médias (émissions de radio, cassettes audio et vidéo, minitel et Internet pour l’interactivité), mais il subsiste des doutes et des questions au sujet des enjeux.

1999 : La lettre de l’étudiant publie des études dans lesquelles il est dit que les universités françaises intègrent de plus en plus les nouvelles technologies (CD-Rom, Internet) dans leurs enseignements. Ces dispositifs sont des compléments de cours. Cela souligne toujours les réticences du milieu universitaire français. Par ailleurs est annoncée la création du Réseau universitaire de coopération académique (RUCA) qui permet à des étudiants d’accéder, au sein des centres de ressources multimédia des universités, à un enseignement en ligne tout en étant encadrés par un tuteur. Un autre exemple est donné, celui de Paris-VI, où l’on remarque encore les freins psychologiques des enseignants qui ne voient pas toujours l’intérêt de transmettre leurs connaissances par le biais des nouvelles technologies. Cela montre que la formation à distance parie sur les nouvelles technologies pour améliorer son service.

2000 : un projet de Claude Allègre essaie de se mettre en place avec l’objectif sous-tendu par le fait qu’Internet est un moyen de renouveler la pédagogie, mais c’est un échec. D’autres publient des études : la commission nationale française pour l’UNESCO, Edufrance qui est l’agence commune aux ministères de l’Education nationale et des Affaires étrangères pour l’expansion des services éducatifs français à l’étranger qui explique que se manifeste une tendance forte pour l’hybridation de cours en présence et de formation à distance. Une autre étude de (Jallade, 2002). insiste sur la spécificité de la formation à distance, dont la réussite

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est due à l’usage harmonieux des anciennes et nouvelles technologies, ainsi qu’à une présence physique. Canal Education, la revue du CNED rappelle la volonté qui s’est manifestée d’ouvrir des formations supérieures au plus grand nombre d’européens, en favorisant la mise en commun de ressources pédagogiques numériques et les échanges d’étudiants et de professeurs (réels et virtuels). Par ailleurs c’est l’époque des portails.

III.1.3.Les technologies numériques

C’est l’époque des formations ouvertes, hybrides, de la FOAD (formation ouverte à distance) au cours de laquelle l'EAD rencontre les TIC.

Pour les dernières années, on parlera de la vague e-learning, e-formation… puis de celle des plates-formes, des campus numériques, des espaces numériques de travail, des cartables numériques et des bureaux virtuels.

L’aventure du e-learning a atteint un certain gigantisme dans le courant de l’année 2000. L’optimisme règne jusque l’année suivante puis à partir de mai 2001, la désillusion commence à poindre (Perriault, 2002).

2000 : c’est l’année des grands espoirs et des grandes annonces. A Vancouver se tient le 1er marché éducatif mondial. C’est aussi à cette époque qu’apparaissent les projets d’universités virtuelles. Sept universités virtuelles et trois éditeurs français ont lancé leurs plates-formes d’e-éducation : Hachette multimédia, Havas et Montparnasse Multimédia.

2001 : le scepticisme apparaît. La presse se fait certes l’écho de la vague commerciale du e-learning mais garde tout de même un ton mesuré.

La bulle éclate. Puis arrivent les grandes interrogations. Aux Etats-Unis, la formation 100% en ligne n’a pas rencontré sa cible. De nombreuses sociétés du secteur sont dans la tourmente financière. En fait, il y aura eu 2 freins à ce développement : les coûts (44%) et le manque de compétence quant au choix du système (43%). Les entreprises n’ont à cette date pas compris les avantages du e-learning, ni la façon de l’introduire dans la formation du personnel.

De 2001 à 2003, le ministère de l’enseignement supérieur a initié la création des campus numériques, afin de constituer, par consortiums d’universités, un enseignement à distance à vocation internationale (64 campus labellisés). La figure suivante illustre la répartition des campus numériques par type d’établissement dans tout le territoire Français.

Figure 4. Répartition des campus numériques par type d’établissement en France

(Source : SDTICE, 2002)

En 2003, on commence à parler des Universités Numériques en Région (UNR) et les ENT

Et c’est en 2004, que les Universités Numériques Thématiques (UNT) ont été créés.

En 2010, on a remarqué une avalanche de technologies d’information et de communication,

En 2012, la formation en ligne est à la croisée des grandes tendances du moment, les MOOC (Massively Open Online Courses), des formations à distance gratuites (pour l’instant), non certifiantes (pour l’instant) pour de très grands effectifs mondiaux.

En e-learning, le panorama est assez divers. Du point de vue économique, il y a une progression de 25% par an qui s’impose sur le marché de la formation continue. Du côté universitaire, la mayonnaise ne prend pas forcément bien avec les initiatives du ministère. Les universités ne répondent pas forcément dans le sens souhaité et puis il y a des enseignants qui ne croient pas du tout à la FAD et publient des articles pour avoir une posture épistémologique sur la FAD et incitent à revenir à la formation en présentiel.