• Aucun résultat trouvé

2.3. Présentation du travail de l’ESA de Rombas (Moselle) durant leur

2.3.3. Objectifs de réhabilitation et types d’interventions proposées

2.3.3.4. Apprentissage de l’utilisation d’aides externes

Il a été considéré comme atteint pour 1 seul patient (25 %) et non atteint pour 3 patients (75%).

2.3.3.4.1. Description des activités réalisées

Lorsque les troubles mnésiques du patient prédominent sur les faits récents et que ses capacités d’apprentissage sont altérées, il faut encourager la mise en œuvre de routines et d’habiletés cognitives efficaces, en sollicitant la mémoire procédurale (définition : page 77). Pour cela, il est intéressant de mettre en place une aide externe et d’en ritualiser l’utilisation lors de chaque intervention à domicile, le relais pouvant être assuré par l’aidant et/ou les proches entre les séances.

Après un entretien approfondi avec le couple aidant-aidé, l’ergothérapeute choisi l’aide externe la mieux adaptée aux activités et capacités du malade.

Les aides externes les plus fréquemment utilisées sont :

- le calendrier type éphéméride ;

- le calendrier électronique où la date change automatiquement toutes les 24 heures ;

- l’agenda ;

- l’utilisation d’une liste de courses adaptée ;

- le pilulier adapté.

2.3.3.4.2. Profil des patients avec objectifs non atteints

Sur les 58 patients suivis, cet objectif en a concerné 4 (soit 7 %). Il a été considéré comme non atteint pour 3 patients dont nous détaillons les profils ci-dessous.

Mr B., âgé de 80 ans, GIR 4 ; MMSE : 23/30 (démence à corps de Lewy), vit avec son épouse qui présente également des troubles cognitifs.

Avant intervention : troubles cognitifs légers avec des capacités d’adaptation et d’apprentissage relativement préservées, désorientation temporo-spatiale légère, anosognosie. Le patient conduit encore sa voiture pour aller faire ses courses au supermarché du quartier, mais depuis plusieurs mois, il achète souvent les mêmes articles dont il n’a pas toujours besoin.

Pendant intervention : mise en place d’une liste de courses disposée toujours au même endroit du domicile. Les aides à domicile intervenant chaque jour ont été sollicitées pour rappeler au patient de regarder cette liste et d’y noter ce dont il a besoin.

Après intervention : manque d’investissement des intervenants du domicile qui refusaient d’insister lorsque le patient semblait réticent à utiliser la liste. Il en est de même pour les aidants familiaux qui n’osaient jamais aller à l’encontre du discours de leur père. L’anosognosie du patient est majeure, il vit dans le déni complet de ses troubles et dit ne pas avoir besoin d’aide pour réussir à faire ses achats.

143

Mme U., âgée de 80 ans, GIR 4, MMSE : 24/30 (maladie d’Alzheimer), vit seule.

Avant intervention : troubles mnésiques concernant les faits récents, désorientation temporelle. La patiente n’est plus capable de se repérer sur un calendrier classique. Elle sort régulièrement faire ses courses, activité qu’elle apprécie particulièrement. Elle a cependant tendance à acheter toujours les mêmes articles dont elle n’a pas besoin. On note également certaines persévérations, notamment le fait d’appeler sa fille plusieurs fois par jour en lui demandant si elle compte lui rendre visite dans la journée.

Pendant intervention : mise en place d’un tableau type VELEDA sur lequel les différents intervenants du domicile notent en début de matinée la date du jour et les rendez-vous prévus dans la journée (avec emploi du temps hebdomadaire). Instauration également d’une liste de courses.

Travail d’apprentissage à l’utilisation de ces aides externes lors de chaque séance, mais la patiente ne montre que peu de motivation, expliquant qu’elle est capable de se débrouiller seule sans aide.

Après l’intervention : les aides externes ne sont utilisées que par les intervenants du domicile et les membres de la famille, patiente anosognosique qui n’en voit pas l’intérêt.

Mme R., âgée de 74 ans, GIR 5, MMSE : 26/30 (maladie d’Alzheimer), vit avec son époux.

Avant intervention : désorientation spatiale et troubles mnésiques concernant la mémoire de travail (pour exemple : oublie systématiquement de transmettre les messages téléphoniques en l’absence de son mari car elle ne les note pas).

Pendant intervention : mise en place d’un tableau VELEDA : son mari lui demandant chaque matin de noter la date du jour, utilisation de pense-bêtes disposés à côté du téléphone pour tenter de ritualiser la prise de note lors d’un coup fil en l’absence du mari.

Après intervention : malgré la participation active de son époux (aidant naturel), la patiente a abandonné les prises de notes téléphoniques. Elle dit pouvoir arriver à s’en souvenir et transmettre le message : patiente anosognosique.

2.3.3.4.3. Exemple du seul cas clinique avec objectif atteint Sur les 58 patients suivis, cet objectif en a concerné 4 (soit 7 %).

Il a été considéré comme atteint pour un seul patient dont nous détaillons ci-dessous le cas clinique.

Mr S., âgé de 80 ans, GIR 4, MMSE : 23/30 (maladie d’Alzheimer), vit avec son épouse qui souffre de dépression.

Avant intervention : désorientation temporelle d’installation progressive.

Pendant intervention : lors de chaque séance : apprentissage à l’utilisation correcte d’un calendrier (barrer le jour passé).

Après intervention : investissement et motivation du patient pour qui le maintien et la maîtrise de ses rendez-vous est important. Pas d’anosognosie ni de déni observé. L’utilisation de cette aide externe est correcte : tous les matins le patient barre le jour passé et vérifie ses rendez-vous.

144 2.3.3.4.4. Commentaires

La description des activités réalisées illustre l’importance des outils issus de la thérapie

d’orientation dans la réalité (calendriers, pense-bête, agendas,...), dont nous avons détaillé

les grands principes en première partie, au chapitre intitulé : « Stimulation cognitive », page 38.

Soulignons, là encore, l’importance de la mémoire procédurale dans ce travail de réadaptation.

Sur les quatre interventions tentées à domicile, seule une fut une réussite.

Ceci s’explique à nouveau par la prévalence des troubles anosognosiques présentés par ces trois patients n’ayant pu atteindre les objectifs.

Ils souffrent par ailleurs tous les trois d’une pathologie démentielle diagnostiquée au stade

léger (score MMSE ≥ 20) : là encore, le score MMSE ne semble pas influencer la réussite ou l’échec de la prise en charge.

145

2.3.3.5. Entretien et participation aux Activités de la Vie Quotidienne (AVQ)