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CARACTÉRISTIQUES DÉMOGRAPHIQUES DES POPULATIONS ÉTUDIÉES

À UNE APPRÉCIATION NÉGATIVE DE SON QUARTIER DE RÉSIDENCE

OR IC 95,0 %

ZUS HBM-Belleville Réf.

Aulnay-sous-Bois

(Rose des Vents) 1,48 0,74 2,95

Les Mureaux 1,39 0,70 2,75

Grigny 2 0,72 0,36 1,45

Cergy Saint-Christophe 0,99 0,50 1,97

Sexe Homme Réf.

Femme 1,33 0,87 2,04

Âge 18-24 ans Réf.

25-34 ans 1,08 0,60 1,94

35-54 ans 0,87 0,49 1,54

55-74 ans 0,98 0,48 2,00

Nationalité Française Réf.

Étrangère 0,84 0,53 1,34

Réputation du quartier a déjà nui à sa dignité Non Réf.

Oui 4,62 2,27 9,39

Réputation du quartier a déjà nui à sa recherche d’emploi

Non Réf.

Oui 2,64 1,31 5,32

Réputation du quartier a déjà nui à ses relations avec famille, amis, collègues

Non Réf.

Oui 3,83 2,07 7,10

« Je me sens constamment sous pression » Pas d’accord Réf.

D’accord 1,82 1,15 2,88

Qualité vécue des relations avec les voisins Bonnes Réf.

Mauvaises 4,93 1,45 16,71

Pas de relations avec eux 1,61 0,98 2,63 Source : enquête SIRS Ile-de-France 2001.

INDICATEUR AGRÉGÉ DES OPINIONS SUR LE QUARTIER DE RÉSIDENCE (EN %) Entre la moitié et les trois-quarts

d’opinions favorables

Source : enquête SIRS Ile-de-France 2001.

Qu’est-ce que la régression logistique ?

La régression logistique est une technique statistique qui permet d’estimer l’importance de plusieurs facteurs en même temps sur le risque de survenue d’un événement. Dans l’exemple présenté ici, l’événement étudié est le fait d’avoir globalement une appréciation négative de son quartier de résidence, par comparaison avec l’événement opposé : avoir une appréciation globalement positive de son quartier. Les facteurs pris en compte simulta nément sont le sexe, l’âge, la nationalité, le quartier de résidence ainsi que différentes caractéristiques dites subjectives.

Que signifi ent les termes OR et IC 95 % ?

Dans le cadre de cette méthode statistique, un « odds ratio » (OR) ou « rapport de cote » est calculé pour chaque variable explicative : il estime la probabilité (c’est-à-dire la « chance » ou le « risque ») de survenue de l’événement quand on présente cette caractéristique, toutes les autres caractéristiques étant égales par ailleurs. Il s’agit seulement d’une estimation ; c’est pour cela qu’un « intervalle de confi ance » (IC 95 %) est également calculé : si notre analyse est juste, la vraie valeur de ce risque a 95 % de chances de se situer dans cet intervalle.

Comment interpréter les résultats ?

Pour interpréter un OR, il faut le comparer à la valeur 1. Un OR plus grand que 1 indique une augmentation de la probabilité de survenue de l’événement, tandis qu’un OR de moins de 1 indique une diminution de cette probabilité.

La dernière ligne du tableau ci-dessus se lit donc de la manière suivante : « toutes choses égales par ailleurs en ce qui concerne les autres caractéristiques du tableau, les personnes n’ayant pas de relation avec leurs voisins ont 1,6 fois plus de chance d’apprécier négativement leur quartier que ceux qui ont de bonnes relations avec leurs voisins (catégorie de référence) ».

Les éléments présentés dans les chapitres précédents permettent de mesurer certains écarts existant entre notre échantillon et la population générale, en cohérence avec les résultats des études déjà menées dans les quartiers relevant de la politique de la ville. Mais ces indicateurs utilisés habituellement ne permettent pas de rendre compte à eux seuls des diffi cultés sociales rencontrées par les habitants des quartiers concernés. De façon plus large en effet, il convient de s’interroger sur les diffi cultés vécues dans les différentes sphères de socialisation et sur les ruptures des différents types de liens sociaux. C’est l’objet de ce chapitre.

I. Les ruptures du lien de fi liation

Nous disposons dans les enquêtes SIRS de plusieurs indicateurs sur les ruptures du lien de fi liation dans l’enfance, qu’il est possible de confronter à des données de l’enquête

« Conditions de vie des ménages » réalisée par l’Insee en 1986-1987, ainsi qu’à des données de l’enquête « Personnes en détresse » menée par l’OSC auprès de bénéfi ciaires de services de la FNARS. Il est intéressant de noter que la fréquence des ruptures et des diffi cultés augmente lorsqu’on passe de la population générale à celle des quartiers sensibles puis à celle des centres d’aide aux personnes en grande diffi culté. Ce seul constat conduit à appuyer l’hypothèse forte d’une corrélation entre l’instabilité des relations familiales dans l’enfance et les diffi cultés rencontrées à l’âge adulte – corrélations déjà démontrées au sein de la population aidée par les services de la FNARS41.

Le lien de fi liation correspond au lien de l’individu avec ce que les sociologues appellent la famille d’orientation, c’est-à-dire la famille qui contribue à l’éducation de l’enfant, celle qui lui permet de faire ses premiers apprentissages sociaux. Ce lien est fondamental.

Il détermine l’équilibre affectif de l’individu dès sa naissance puisqu’il lui assure à la fois stabilité et protection. On comprend le traumatisme qui peut survenir à l’occasion d’une rupture de ce lien. C’est le cas lorsque les enfants sont abandonnés ou placés dans un centre ou une famille d’accueil à la suite du décès ou de la déchéance reconnue de l’auto-rité de leurs parents. Parfois, le lien de filiation n’est pas totalement rompu, mais la socialisation familiale est affectée par la mésentente et de graves disputes entre les parents, par de mauvais traitements sur les enfants, ou par des crises profondes au sein de la fratrie, à tel point qu’il devient diffi cile de s’identifi er de façon positive à sa famille, ce qui peut conduire à une rupture plus tardive, à l’âge adulte, avec celle-ci.

41 - M. Clémençon, S. Paugam, Détresse et ruptures sociales. Enquête auprès des populations s’adressant aux services d’accueil, d’hébergement et d’insertion, Paris, FNARS (coll. Recueils et Documents), n° 17, avril 2002.

FRÉQUENCE DES INSTABILITÉS ET RUPTURES FAMILIALES