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I - Alimentation et Nutrition : Généralités et principes de bases

I. 2.3 - Apports recommandés

I.2.3.2 Apports en micronutriments

Le terme de mi cronutri ments regroupe les vi ta mines , minéraux et oli goéléments dont les besoins sont quanti ta ti vement très inférieurs a ux nutriments représentés pa r les gl ucides, lipides et protéines .

Leurs rôles sont néanmoins tout à fait essentiels dans les di fférents processus métaboliques de l ’organisme en tant que coenzymes, les mi cronutri ments n’ont pas un rôle énergétique mais ils permettent la li bérati on d’énergie. Un défaut d’apport peut engendrer une mul ti tude de signes allant de ceux qui sont peu spéci fiques comme la fa tigue, les troubles de la concentra tion, la diminuti on de la résistance aux a gents ba ctériens et vi raux, à ceux qui le sont beaucoup plus comme le ra chi tisme chez l ’enfant à un défaut d’apport en vi ta mine D. La première cause de céci té dans le monde est due à une ca rence en vi ta mine A. Le développement harmonieux du s quelette nécessi te la croissance à la fois en longueur et en épaisseur de ses éléments osseux, ainsi que leur minéralisation. Ces phénomènes augmentent de fa çon cri tique les besoins de l ’organisme en minéra ux, pa rti culièrement en cal cium, en phospha te et, dans une moindre mesure, en magnésium et en zinc. D’autres mi néraux jouent un rôle dans la croissance cérébrale et le développement Cogni ti f tels le fer et l ’iode. L’ali menta tion doi t donc être s uffisamment di versi fiée pour apporter l ’ensemble des éléments nutri tifs , mais aussi mi cronutri tifs pour couvri r les besoins de l’orga nisme. (Es terle, 2010)

En 2000, le Mi nistère de la Santé a mis en place, le Programme Na tional de Lutte contre les Troubles dus aux Ca rences en Mi cronutri ments . Aujourd’hui ce progra mme s ’ins crit dans le ca dre de l ’Initia ti ve Na tionale pour le Développement Humain (INDH), lancée le 18 mai 2005 pa r Sa Ma jes té le Roi Mohammed VI. (MdS, 2008)

Le Programme National de Lutte Contre les Troubles dus aux Ca rences en Mi cronutri ments s ’es t basé sur qua tre s tra tégies :

1- La supplémenta tion médica menteuse qui consiste à administrer les doses nécessaires en mi cronutri ments (vi ta mines, sels minéraux) sous forme médica menteuse, selon un calendrier préétabli et validé pa r les i nstances sanitai res .

2- La forti fi ca tion des aliments de base qui consiste à ajouter industriellement des vi ta mines et/ou des sels minéraux a ux produi ts alimentai res les plus consommés pa r les ma rocains . La fa rine est fortifiée en fer, en aci de folique et en vi tamine B1, B2 et B3, l ’huile de table et le lait en vi tamine A et D3 et le sel en iode. Un logo s ymbole d’aliment forti fié es t apposé sur l ’emballage des aliments enri chis pour fa ciliter le repéra ge du consomma teur.

3- L’éducati on nutri tionnelle qui vise à a méliorer l ’éta t nutri tionnel de la population en pa rti culier celle des femmes et des enfa nts pa r la promotion de l ’allaitement ma ternel exclusif jusqu’à 6 mois et la di versi fica tion alimentai re progressi vement à pa rti r de 6 mois.

4- Le renforcement des progra mmes des tinés à la sante ma ternelle et infantile.

 Minéraux

Le calcium

Le cal cium es t un mi cronutri ment essentiel au bon foncti onnement du corps humain, en pa rti culier pour la « santé osseuse ». Le défi cit chronique peut condui re à une réduction de la densité de la masse osseuse chez l’enfant ce qui expose au risque de fra ctures plus fréquentes (ra chi tisme).Le cal cium se trouve da ns les produi ts lai tiers, certaines eaux mi nérales, quelques légumes verts (chou, persil, épina rds . . .), des frui ts secs (figues, raisins , da ttes . . .), quelques oléagineux (a mandes douces, pis ta ches , noisettes. . .) mais la plupa rt des aliments en sont très pauvres . Les apports nutri tionnels conseillés (ANC) en cal cium sont de 700- 900 mg/jour pour les enfants de 4 à 8 ans et 1200 mg/jour pour les enfants de 9 à 13 ans et les adolescents de 13 à 20 ans (Apfelbaum et al ., 2009).

Tableau I-7 : Apports nutritionnels recommandés en calcium (AFSSA, 2001) Calcium 0-6 mois 6mois-3ans 4-6ans 7-9ans 10-12ans 13-19ans

Le phosphore

Le corps humain adul te contient envi ron 700 g de phosphore (P), dont 85% envi ron sont associés au calcium dans le squelette et les dents (Ma rti n, 2001).Le phosphore est un composant essentiel de toutes les cellules et membra nes biologiques . Il es t abondant dans les graines (céréales, ha ri cot, s oja …) et des enveloppes (son de blé) (Fischer et Ghanassia, 2004).

Les ANC s ont de 360 mg/jour pour les enfants de 1 à 3 ans , de 450 mg/jour les enfants de 4 à 6 ans , de 600 mg/jour pour les enfa nts de 7 à 9 ans et de 800 à 830 mg/jour pour les enfants de 10 à 12 ans et les adolescents (Chevalier, 2005).

Le ma gnésium

Le ma gnésium joue le rôle de cofacteur dans plus de 300 s ys tèmes enzyma tiques et dans la stabilisation membranai re. Chez l ’enfant et l ’adoles cent en période de forte croissance, 50 à 60 % du ma gnésium de l ’organisme humain entre dans la composition de l ’os .

Les ANC s ont de 80 mg/jour pour les enfants de 1 à 3 ans, de 130 mg/jour les enfants de 4 à 8 ans et de 240 mg/jour pour les enfants de 9 à 13 ans (Apfelbaum et al ., 2009). La consomma tion d’aliments tels que produi ts céréaliers , légumes et frui ts , et certaines eaux minérales, devraient suffi re à préveni r ou corri ger d’éventuels défi cits ( Potier de Courcy et al., 2003).

Le sodium

Le sodium est i ndispensable à la conduction de l ’influx nerveux et c’es t un fa cteur essentiel de l ’équilibre hydroélectrol yti que, pa r son rôle dans la pression osmotique des liquides extra cellulaires , où il représente 95 % de la totalité des cations .

Le chlore

Le chlore, intimement lié au sodium, joue également un rôle important dans la régula tion de la pression os motique entre les compa rtiments . La res tri ction sévère de chlorure de sodium provoque cependant une al téra tion des fonctions du s ys tème nerveux, voi re, chez l’enfant, un reta rd de croissance (Potier de Courcy et al., 2003). Les seules

hypochlorémies connues , qui s ’accompagnent d’al calose, sont celles des vomissements abondants et celles rencontrées exceptionnellement a u cours des diarrhées abondantes (Apfelbaum et al., 2009).

Le potassium

Le potassium es t essentiel dans l’établissement du repos membranai re et dans la phase de repola risation des potentiels d’acti on des tissus nerveux et mus culai res, et permet notamment au tissu ca rdiaque son fonctionnement normal. Il permet a ussi la sécrétion a cide de l ’estoma c. Comme pour le chlore, le défi cit en potassium s ’observe lors de vomissements , ou de dia rrhées et de pertes uri naires excessives du fai t pa r exemple de la prise de la xati fs ou de diurétiques . La ca rence, qui a ffecte le s ys tème neuromus culai re, peut aller jusqu’à la pa ral ysie et à l’a rythmie ca rdiaque. Le potassium es t ubiqui taire, on en trouve de fortes concentra tions aussi bien dans la viande que dans les végétaux.

 Les oligoéléments

L’iode

L’iode es t présent dans le corps humain en très faible quantité (15-20 mg chez l ’adul te, dont 80 % dans la thyroïde). C’es t un élément i ndispensable à la s ynthèse des hormones thyroïdiennes, qui interviennent dans les processus de croissance et de di fférentiation de nombreux organes , en pa rti culier du cerveau.). L’iode alimentaire es t essentiellement présent dans les produi ts de la mer. Chez le jeune enfant la ca rence peut provoquer des anomalies sévères du dével oppement cérébral et une mortali té infantile a ccrue.

L’enri chissement en iode d’une pa rtie du sel de table a permis de diminuer la prévalence de la ca rence en iode. Les ANC sont de 0,09 mg/jour pour les enfants de 1 à 3 ans , de 0,09 mg/jour les enfants de 4 à 8 ans et de 0,120 mg/jour pour les enfants de 9 à 13 ans (Apfelbaum et al ., 2009).

Le fer

Le fer es t un sel minéral essentiel dans de nombreuses fonctions biologiques dont celles des érythrocytes et des cellules cérébrales. Il pa rti cipe entre autres , en tant que cofa cteur d’oxydoréduction, a ussi bien au transport d’électrons dans la mi tochondrie qu’a u métabolisme des ca técholamines et à la s ynthèse de l ’ADN. Chez l ’enfant ca rencé en fer, on observe une di minution des capa ci tés cogni ti ves motri ces et socioémotionnellesainsi que des perturba tions des cycles « éveil-sommeil » (Ca rter et al ., 2010), L’alimenta tion des enfants à pa rti r de trois ans et des adoles cents couvre habi tuellement les besoi ns si celle-ci es t di versifiée, pri vilégie les aliments ri ches en fer (les produi ts ca rnés) et en vi tamine C et limi te les inhibi teurs de l ’absorption du fer comme le thé et les phyta tes . Toutefois, il convient d’être pa rti culièrement vi gilant s ur les habitudes alimentai res à l ’adoles cence et si besoin apporter une supplémentation en fer en pa rti culier l ’année de l ’installation des règles (Fis cher et Ghanassia, 2004).

Les apports conseillés s’établissent à 9 mg/j pour les hommes adul tes et les adoles cents , à 16 mg/j pour les femmes adultes non ménopausées et les adolescentes, à 7 mg/j pour les enfants de 1 à 3 ans (Potier de Courcy et al., 2003).

Le zi nc

Le zinc joue un rôle essentiel dans toutes les étapes de la s ynthèse protéique, l ’a cti va tion de l ’ARN et l ’ADN pol ymérases , la s ynthèse des pros taglandines et a une fonction antioxydante [25].Au cours de la croissance, la ca rence en zinc provoque un reta rd s taturopondéral et pubertai re. Les ANC sont fi xés à 11 et 14 mg/j. La viande, les œufs, les produi ts laitiers et les céréales sont les principales sources alimentai res d’apport de zinc tandis que les frui ts et légumes verts en sont plutôt pauvres . (Hercberg et al ., 1991),

Le cui vre

Le cui vre, intervient notamment dans la minéralisa tion osseuse, la régula tion des neurotrans metteurs , l’i mmuni té, le métabolisme du fer, le métabolisme oxyda tif du glucose, essentiel en pa rti culier a u fonctionnement du myoca rde, et l ’élimina tion des radi caux libres

(La mand etc al., 1996). Outre le foie et les légumes secs les frui ts , les légumes sont de bonnes sources alimentaires de cui vre (Potier de Courcy et al ., 2003).

Les ANC s ont de 0,8 mg/jour pour les enfants de 1 à 3 ans , de 1 mg/jour les enfants de 4 à 8 ans , de 1,2 mg/jour pour les enfants de 7 à 9 a ns et de 1,5 mg/jour pour les enfants de 10 à 12 ans et les adolescents .

Tableau I-8 : Apports nutritonnels conseillés en fer et en zinc (AFSSA, 2001) Age Fer (mg/j) Zinc(mg/j)

0-12 mois 6-10 5 1-3ans 7 6 4-9ans 7 7 10-13ans 10 12 Garçons 13 12 14-18ans Filles 16 12  Les vitamines

Il existe deux types de vi ta mines : hydrosolubles (vi tamines B1, B2, B3, B5, B6, B8, B9, B12 et C) et liposolubles (A, D, E et K). Les vi ta mines se définissent comme des subs tances organiques sans valeur énergétique, indispensables à l’organisme et que l ’homme ne peut pas s ynthétiser : elles doi vent donc être apportées pa r l ’alimenta tion (Le Grusse, 1993).

Seules les vi ta mines K, D et la nia cine ne répondent pas pa rfai tement à cette défini tion puisqu’elles peuvent être s ynthétisées pa r l’organisme humain (Salle et al., 2002). A la naissance, l ’enfant présente toujours un s ta tut biochi mique correct (surtout en vi ta mines hydrosolubles), le fœtus humain se servant préférentiellement au détri ment de l ’organisme maternel . Il exis te très peu de données spéci fiques consacrées aux besoins en vi ta mines dans la croissance (Potier de Courcy et al ., 2003).

Deux valeurs sont utilisées comme repère pour l ’évalua tion des besoins en vi tamines chez l ’enfant et l ’adolescent. Ce s ont la valeur déterminée pour l ’adul te et celle déterminée pour le nourrisson pa r la composition du lait ma ternel. Ces deux valeurs (besoins éta blis chez l ’adul te et teneur du lait ma ternel ) ont été prises comme référence et rapportées à di fférentes va riables utilisées comme cri tères des besoins métaboliques da ns la croissance (énergie, anthropométrie) (Potier de Courcy et al ., 2003).

Les ANC en vi ta mines chez l ’enfant et l ’adoles cent sont rapportés dans le ta bleau.

Tableau I-9 : Apports conseillés en vitamines ( chevalier, 2005)

I.2.3.3 - Eau

L’eau présente dans toutes les cellules, dans tous les tissus et les compa rtiments, es t un élément consti tuti f de notre corps . Cette fonction basale explique pourquoi les besoins en eau sont pa rti culièrement élevés pendant les périodes de croissance.

L’eau a de nombreuses propriétés . C’es t un excellent sol vant pour les ions et les solutés tels que le glucose et les a cides aminés L’eau es t essentielle pour l ’homéostasie cellulaire ca r elle transporte les nutriments aux cellules et emporte les produits de dégrada tion. L’eau es t le milieu dans lequel tous les s ys tèmes de transport fonctionnent, ce qui permet les échanges entre les cellules, le liquide i nters titiel et les capillaires (Grandjean et Ca mpbell, 2004).L’eau maintient le volume vas culai re et permet la ci rculation sanguine qui es t essentielle à la fonction de tous les organes et tissus de l ’organisme (Ritz et Berrut, 2005).

L’eau a une ca pa cité thermique élevée, une propriété qui permet d’a tténuer les changements de la tempéra ture corporelle lors d’exposition a u chaud ou au froid. Ainsi, tout les s ys tèmes sont dépendent d’une hydra tati on adéqua te pour leur bon foncti onnement.

De nombreux fa cteurs tels que la température ambiante, le degré d’humidi té de l’ai r et l ’a cti vi té physique influencent de fa çon importante les besoins hydri ques . Ainsi, les apports adéqua ts recommandés en eau, déterminés dans des condi tions s tandards, ne couvrent pas ces besoins pa rti culiers et les apports hydriques doi vent être a ugmentés en fonction de ces condi tions pa rti culières.

D’après le Conseil de l ’alimenta tion et de la nutri tion, les apports recommandés pour l ’eau provenant des liquides sont les sui va nts (Dietary Reference Intakes , 2006): 0,7 l pa r jour pour les nourrissons de 0 à 6 mois ; 0,6 l pa r jour pour les enfants de 7 à 12 mois ; 0,9 l pa r jour pour les enfants de 1 à 3 ans ; 1,2 l pa r jour pour les enfants de 4 à 8 a ns. Les besoins des adolescents de sexe mas culin âgés de 9 à 13 ans sont 1,8 l pa r jour et de 2,6 l pa r jour pour les adolescents â gés de 14 à 18 ans . Pour les adolescentes â gées de neuf à 13 ans , les besoins sont de 1,6 l pa r jour, de 14 à 18 ans , de 1,8 l pa r jour.