Chapitre 6 : Conclusion
6.1 Apport du travail de Bachelor
L’élaboration de ce travail de Bachelor (TB) nous a permis de nous
initier à une méthodologie de recherche et à la rédaction d’un texte
scientifique mettant en évidence des notions significatives en lien avec le
concept de migration et de compétence culturelle dans les soins.
D’autre part, nous avons pu observer l’établissement d’une réelle
organisation collective du travail au sein de notre trio. Si un tel esprit de
collaboration pouvait être atteinte dans notre futur professionnel, cela
contribuerait à augmenter notre niveau de compétence plus rapidement et
d’améliorer le partage et l’intégration dans de nouvelles équipes.
Un autre apport est celui de la sensibilisation à l’importance
grandissante de la recherche dans les soins infirmiers. En effet, le Bachelor
en soins infirmiers propose un module destiné à la recherche s’étalant sur
l’ensemble de la formation. Ainsi, nous avons dès le début été sensibilisées à
cet indicateur du rôle infirmier. La finalisation de notre cursus par ce TB
révèle d’autant plus les bénéfices d’une démarche de recherche s’appuyant
sur des données probantes, en mettant en évidence des résultats significatifs
et pertinents pour la discipline infirmière mais aussi pour les études futures.
La réalisation de notre TB nous a aussi permis de découvrir un
nouveau modèle de soin, qui inclut des outils concrets concernant
l’auto-analyse de notre posture de soignant dans les soins culturels. En effet, cette
approche décrite comme un processus immuable (Campinha-Bacote, 2002),
contribue à l’amélioration de la compétence culturelle en fournissant un
cadre théorique susceptible de faire évoluer la pratique infirmière, et entraîne
des résultats visibles au sein de la population visée.
L’analyse des résultats nous a amenées à concevoir les aspects
essentiels de l’approche transculturelle pour notre futur métier, d’autant plus
dans un contexte de pluralité démographique toujours grandissant. Ces
éléments sont la prise en soins respectueuse de l’individu, indépendamment
de ses différences, une écoute emprunte d’empathie, une capacité de
compréhension dans la réalité de son expérience de vie et un éveil accru face
à sa vision du monde et ses croyances culturelles. Mais cette approche
sous-entend également l’activation du questionnement sur nos propres valeurs,
représentations et préjugés, et du désir de venir à la rencontre de l’autre
pour atteindre une qualité de soins optimale et équitable pour tous.
Si les connaissances des besoins spécifiques des groupes culturels
sont essentielles, les soins individualisés restent primordiaux. D’ailleurs, la
théoricienne Campinha-Bacote (2002) ne soutient-t-elle pas qu’en dépit
d’une culture similaire, chacun est unique ? Il est donc important de
communiquer et de traiter nos patients comme des personnes à part entière,
avec l’envie de rechercher ce qui guide les pensées et comportements du
patient, avant de les stigmatiser à une culture.
En dernier lieu, notre travail a suscité en nous un intérêt au sujet des
formations post-grades existantes sur le thème de la migration dans la santé,
tel que le certificat d’études avancées en migration et sociétés plurielles. Les
enjeux soulevés par le phénomène nous poussent à prendre conscience de la
nécessité de se former, de se spécialiser, de développer certaines
compétences et une sensibilité en réponse à une approche de soins centrés
sur le patient.
6.1.1 Eléments facilitants
Tout d’abord, l’attrait particulier et partagé pour cette thématique
nous a été bénéfique pour la réalisation du présent travail. Nos trois
manières distinctes de travailler et de penser se sont révélées être une force
de part la complémentarité apportée à notre travail. Ces différences nous ont
ouvertes à de nouvelles pistes de réflexions en comparant nos points de vue.
Nos expériences de stage nous ont parfois confrontées à des lacunes
dans une prise en soins de patients culturellement et linguistiquement divers,
initiant nos questionnements. Bien que les cours du module nous aient
fournit des repères précieux sur l’interculturalité dans les soins, nous avons
voulu approfondir nos recherches. Dès lors, la thématique s’est avérée une
excellente opportunité pour approfondir notre compréhension du phénomène
et acquérir quelques pistes de réflexions.
6.1.2 Eléments contraignants
Nous avons rencontré quelques difficultés dans la recherche de nos
articles. Tout d’abord, peu d’études répondaient à tous les critères, à savoir,
un bon niveau de preuve, remontant à moins de dix ans, répondant à notre
question de recherche et étant accessible au public. Il nous est donc arrivé à
plusieurs reprises de ne pas pouvoir obtenir un article qui pourtant répondait
à tous nos critères. Nos efforts pour obtenir nos articles et nos nombreuses
lectures nous ont cependant apporté un plus large éventail des
préoccupations des auteurs, ainsi que des implications pour la recherche.
Malgré un bon niveau d’anglais au sein du groupe, les terminologies
scientifiques ont compliqué l’analyse des articles. Mais, avec un peu
d’entraînement, nous avons rapidement intégré un vocabulaire spécifique,
rendant la lecture des écrits et leur compréhension plus efficiente.
La première définition de nos mots clés était trop précise pour trouver
des articles correspondant à notre recherche. Après avoir sélectionner des
mots clés génériques, nous avons pu repérer des articles d’autant plus
variés, et dont le niveau de preuve était plus élevé.
En définitives, ces contraintes nous ont permis de percevoir de
nouvelles dimensions à notre thématique et d’acquérir de précieuses
connaissances.
Dans le document
Quel est l’impact du renforcement des compétences culturelles sur la relation soignant-soigné, auprès d’adultes migrants ?
(Page 98-102)