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Le dispositif développé à l’Ifsttar est similaire à celui développé par Wan et Fell (2002, 2004) mais présente un certain nombre de modifications destinées à le rendre plus facile d’usage et plus complet sur la mesure des paramètres d’érosion.

Le dispositif consiste en une cellule d’essai qui contient l’éprouvette de sol, un réservoir d’eau sous pression d’air, des circuits d’alimentation et d’évacuation en eau et un ensemble de capteurs ainsi qu’une centrale d’acquisition des données. Le dispositif d’essai est représenté schématiquement à la Figure II.1.

Les différents ensembles illustrés sur la figure sont :

1) Réservoir d’eau : la capacité du réservoir est de 80 litres avec la possibilité d’être alimenté en continu. Le réservoir est dimensionné pour supporter 800 kPa de pression et de l’eau fortement chargée en sel.

2) Entrée d’eau du réservoir équipée d’un flotteur qui évite le trop plein et permet de maintenir une quantité limitée d’air, pour des raisons de sécurité et par limiter le temps de réglage de la pression d’essai.

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Figure II.1 – Schéma du dispositif de « HET »

3) Entrée d’air du réservoir (limitée à une pression de 400 kPa par un détendeur).

4) Régulateur pneumatique manuel notamment destiné à réaliser des essais préliminaires.

5) Régulateur électropneumatique destiné à réaliser des essais en mode automatique, l’essai peut basculer en mode manuel à tout moment et inversement. Le dispositif dispose de deux régulateurs type SMC ITV1010 et ITV1030 avec des plages de pression de 0 à 100 kPa et de 0 à 500 kPa. Le régulateur est choisi selon la précision et la plage de mesure souhaitées (section 1.3)

6) Débitmètre à ultrason qui utilise la méthode de « temps de transit ». Celle-ci consiste à mesurer les temps de propagation d’ondes ultrasonores de deux émetteurs

8) Cellule d’essai, illustrée à la Figure II.2, qui se compose de trois parties : une chambre d’entrée, une chambre d’essai et une chambre de sortie. Le diamètre intérieur de la cellule est de 70 mm et le diamètre extérieur 80 mm. La longueur de l’éprouvette de sol peut varier de 50 à 150 mm. Les longueurs de 50 mm ne sont utilisées que pour des textures extrêmement résistantes quand il n’est plus possible de déclencher l’érosion avec des éprouvettes de longueur maximale.

Figure II.2 – Cellule d’essai de l’essai d’érosion de trou (HET)

9) Turbidimètre modèle A15/76 ATI pour mesurer la turbidité de l’eau chargée en sol à l’aval de l’éprouvette afin de quantifier la masse du sol en suspension.

10) Valves de purge d’air destinées à faire évacuer l’air de la cellule au début de chaque essai.

11) Deux transmetteurs de pression piézorésistifs placés à l’amont et à l’aval de l’éprouvette (au niveau des chambres d’entrée et de sortie). Le transmetteur placé à l’aval a une plage de mesure de 0 à 20 kPa. Quant à celui en amont, il est choisi parmi quatre transmetteurs avec les plages de mesures de 20 kPa, 50 kPa, 0-100 kPa et 0-200 kPa. Le choix de ce transmetteur est en fonction de la différence de pression appliquée fonction de l’érodabilité du matériau à tester. Il est possible de connecter plusieurs capteurs en amont dans le cas d’un matériau avec une résistance complètement inconnue. Néanmoins, il est préférable de réaliser des essais préliminaires avec un transmetteur qui couvre une large plage de mesure.

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12) Valve d’évacuation d’eau pour décharger l’eau une fois l’essai terminé.

13) Valve d’évacuation des sédiments déposés dans le circuit aval (la partie avale doit également être rincée après chaque essai afin de ne pas perturber les signaux de turbidité de l’essai suivant).

14) Centrale d’acquisition des signaux qui communique la valeur moyenne de 50 signaux acquis pendant une seconde à l’ordinateur et qui permet le pilotage du régulateur électropneumatique.

1.1 Préparation des éprouvettes

Les sols testés par ce dispositif sont, pour la plupart non saturés et compactés dynamiquement. Deux types d’éprouvettes peuvent être testés à l’aide du dispositif de « HET » :

- éprouvettes de sol reconstitué au laboratoire (sols naturels ou mélanges de référence)

- éprouvettes de sol peu remaniées ou « intactes », prélevées par exemple sur un ouvrage (par des sondages carottés ou des trousses coupantes). Les essais pratiqués sur ce second type sont également appelés « ex situ ».

1.1.1 Éprouvettes de sol reconstitué

Les textures peuvent être reconstituées à partir de sols naturels ou de mélanges de sols naturels avec des argiles industriellement broyées qui sont utilisés comme des textures de référence pour des études paramétriques et la mise au point des dispositifs. Quelle que soit la texture de sol employée, les matériaux sont préparés à une teneur en eau donnée en les malaxant avec un malaxeur horizontal type Hobart de 3 kW de puissance pendant 10 minutes. Ensuite, ils sont laissés maturer pendant au minimum 24 heures à 20°C avant la confection des éprouvettes.

Proctor modifié), l’énergie de compactage se calcule alors en fonction de la hauteur de chute, le nombre de coups, la masse de la dame et le volume du sol à compacter. La densité finale est très proche dans ce second cas de l’essai d’origine.

1.1.2 Éprouvettes de sol peu remanié

L’échantillon carotté ou le contenu de la trousse coupante est pistonné dans la chambre d’éprouvette de la cellule d’essai. Il faut veiller à ne pas exercer de traction sur le sol et l’insérer en compression pour éviter des fissures dans les textures fragiles. Afin d’éviter tout écoulement parasite autour de l’éprouvette de sol, un film de gel de silicone de 3 à 5 mm d’épaisseur est déposée sur la surface intérieur de la moule avant d’y extruder l’éprouvette.

1.2 Réalisation de l’essai

Perçage du trou

Les éprouvettes sont, juste avant la réalisation d’essai, percées longitudinalement de manière centrée à l’aide d’une perceuse à colonne à une vitesse de 140 tours par minutes en 5 passes de perçage. Le diamètre du trou initial est de 3 ou 5 mm en fonction de la contrainte de cisaillement initiale souhaitée (Figure II.3).

Montage de la cellule d’essai :

L’éprouvette de sol est fixée avec les deux autres parties de la cellule d’essai grâce à 8 tiges filetées. Le réservoir est rempli d’eau (eau du réseau, eau distillée ou eau salée). Après avoir raccordé le débitmètre et le turbidimètre avec la cellule d’essai, l’échantillon est doucement chargé en eau en même temps à l’amont et à l’aval afin de ne pas remanier l’éprouvette à tester. Les valves de purge d’air sont alors ouvertes. Lorsque l’eau sort par les valves de purge, les valves sont fermées après avoir vérifié qu’il ne reste plus d’air. Le robinet du réservoir à l’amont est fermé pour avoir un état statique d’équilibre hydraulique. Enfin, le programme d’enregistrement développé sous l’environnement LabWindow™ de National Instruments est mis en marche.

Déclenchement et suivi de l’essai :

Les résultats d’essai s’enregistrent sur deux fichiers dont l’un contient les paramètres convertis par des relations d’étalonnage et l’autre des signaux bruts acquis par mesure de sécurité. Les pressions hydrauliques initiales à l’amont et à l’aval sont initialisées (mises à zéro). Le robinet du réservoir est ouvert. La pression est montée progressivement (de façon manuelle ou automatique selon la mode de fonctionnement) jusqu’à la valeur désirée de perte de charge ou débit.

Un essai peut être réalisé de deux façons différentes : soit le débit passant est gardé constant au cours de l’essai, soit la perte de charge hydraulique (la différence entre la pression hydraulique à l’amont et celle à l’aval de l’éprouvette) est maintenue à une valeur constante. Dans le premier cas, le sol est sollicité avec des contraintes de cisaillement plus élevées au début et les contraintes diminuent au fur et à mesure de l’essai. Ceci est plus intéressant pour pouvoir définir une pente plus précise de la courbe de l’érosion. Pourtant il est difficile de fixer un débit d’objectif pour l’essai et le faire durer suffisamment longtemps pour avoir une période d’enregistrement assez longue. C’est la raison pour laquelle, nous utilisons principalement la deuxième méthode (perte de charge constante). Dans cette dernière, les contraintes augmentent au cours de l’essai. Il est ainsi envisageable de commencer l’essai avec des paliers de charge moins élevés et de les augmenter si l’érosion ne se déclenche pas. Néanmoins, il est préférable de réaliser un essai avec un seul palier de charge pour ne pas faire durer l’imbibition de l’éprouvette pendant trop longtemps.

Le diamètre du trou s’agrandit au cours de l’essai (Figure II.3). En conséquence, la conductivité hydraulique et également la rugosité relative du trou changent en continu. Les pertes de charge relatives dans le circuit hydraulique varient alors et la perte de charge relative dans l’éprouvette (par rapport au reste du circuit) diminue et il faut donc augmenter la pression dans le réservoir de sorte à maintenir une perte de charge absolue constante dans l’éprouvette dans le cas d’un essai à charge imposée (dans le cas d’un essai à débit imposé, c’est l’inverse). Afin de garder la perte de charge ou le débit constant, la pression dans le réservoir d’alimentation est réglée à l’aide d’un régulateur pneumatique manuel ou automatique (séction 1.3). Les différents paramètres sont enregistrés au cours de l’essai à une fréquence de 1Hz : pression amont et aval, débit, turbidité.

de l’ordre de grandeur du diamètre des tuyaux alimentant le circuit. La pression dans le réservoir est alors graduellement diminuée et ramenée à zéro, dans le but de ne pas trop perturber l’échantillon. L’essai est alors terminé : le robinet du réservoir est fermé et l’enregistrement des données est arrêté. L’eau restante est enfin évacuée.

Mesure du volume final du trou :

L’échantillon de sol érodé est sorti du dispositif et de la paraffine fondue est versée dans le trou élargi. La paraffine est versée en plusieurs étapes pour minimiser le rétrécissement de la prise en masse. L’échantillon est découpé pour sortir la « bougie » intacte. Cette dernière représente la forme du trou de l’éprouvette après l’érosion. La mesure du volume ou de la masse de la « bougie » permet de calculer le diamètre moyen final du trou érodé et la masse totale du sol érodé pendant l’essai. Le volume de la « bougie » est mesuré par une pesée hydrostatique autrement dit par la différence entre son poids (à l’air) et son poids déjaugé. Ce dernier est négatif car la densité de la paraffine est moins élevée que l’eau. Il faut alors calibrer la balance hydrostatique avec un contre poids.

1.3 Automatisation du dispositif d’essai

Comme précédemment évoqué dans la section 1.2 de ce chapitre, une fois l’écoulement établi dans l’éprouvette, l’opérateur doit régler la pression dans le réservoir pour garder le paramètre objectif (différence de pression ou débit) constant. Cela est réalisé à l’aide d’un régulateur pneumatique manuel. Dans l’optique de rendre le dispositif d’essai plus pratique en plus de rester à l’abri des fluctuations dues au réglage manuel, un régulateur automatique est installé, en parallèle, sur le dispositif. Ce dernier peut réguler la pression d’air dans le réservoir en fonction des signaux reçus. Afin de piloter le régulateur de façon automatique des boucles de rétroactions sont programmées en fonction des signaux de débit et de pression captés au cours de l’essai. Trois boucles de rétroaction sont programmées pour réguler le paramètre d’objectif qui est choisi au début d’essai. Cette méthode de réglage dénommée Proportionnel Intégral Dérivé (PID), est largement appliquée dans des réglages industriels. La première boucle (P) envoie un signal en fonction de l’écart de la valeur acquise et la valeur-objectif. La deuxième (I) est en fonction de la somme de ces écarts dans une période de temps (10 dernières secondes ou 10 acquisitions) de telle manière que le signal acquis ne se situe pas systématiquement au-delà ou en deçà de la valeur cible. Enfin la troisième boucle (D) est en fonction de la vitesse de rapprochement vers la valeur cible pour pouvoir réagir en cas de changements brutaux.

La réalisation d’un essai automatique nécessite d’avoir une idée de plage de sollicitation qui déclenche l’érosion sans éroder l’éprouvette trop rapidement. Par conséquent, le mode manuel est gardé en parallèle notamment pour des essais préliminaires.

Improvement of Hole Erosion Test and Results on