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triees ont tour à tour recouru pour encourager leurs élèves à faire le bien et à fuir le mal, ne serait pas moins longue.

Il y a eu le grand tableau en carton de couleur portant les noms des prin-cipales vertus: Bonté, Douceur, Politesse, Obéissance; en face d'une d'elles délibérément, gravement, chaque semaine les petits venaient piquer un écri-teau portant leur nom, pour marquer publiquement leur volonté de donner leur effort dans une direction déterminée.

Il y a eu les<< Veilleurs>> chantés par Jaques-Dalcroze.

Il y a eu, et il y a toujours, les drapeaux de couleur portant, brodés par les enfants, les noms des mêmes vertus, ces drapeaux qu'on brandit dans les cortèges après les avoir soigneusement attribués d'un commun accord à ceux qui méritent de les faire flotter. Et le drapeau blanc, celui du Bonheur, qui fut un jour reconnu comme résumant tous les autres, ainsi que la couleur blanche combine et synthétise toutes les couleurs de l'arc-en-ciel.

Il y a, le samedi matin, << l'heure de la mesure >> où les enfants eux-mêmes jugent leur travail de la semaine à l'école et, à un moment donné, à la maison aussi, fixant leur appréciation par une variété de signes ingénieux : les

+,

qui témoignent d'intérêts arithmétiques, les cocardes rouges, rémi-niscence des disques de la gare, avertisseurs de danger, les points noirs, très rares heureusement, dont le sens est clair par lui-même.

Rien de mécanique, rien de stéréotypé dans tout cela, puisqu'il s'agit d'aider l'enfant à voir clair en lui-même, à prendre conscience de ce qu'il admire et de ce qu'il veut.

Ces procédés me paraissent s'inspirer d'une vue de l'enfant, qui n'est

pas l'apanage exclusif de la Maison des Petits, sans doute, mais qui lui est bien propre cependant. On y respecte l'enfant, comme il se doit; et le fon-dement de ce respect c'est que, comme un des petits le découvrit un jour,

<<l'enfant est de la graine d'homme».

Ainsi nous formons une chaîne, D'un printemps à l'autre printemps:

Tige, f/eur, le fruit ct la graine, Chaque chose vient en son temps.

De ce couplet d'un chant d'école les petits, sous la direction de leurs grandes amies, ont tiré toute la leçon. Ils prennent conscience de leurs ambi-tions, de leurs destinées, de leurs responsabilités. Ces mots ne sont pas trop

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gros; les conversations notées avec tant d'art par Mll6 Audemars dans son journal et publiées à maintes reprises par l'Intermédiaire en font foi. Ecoutez plutôt comment ils résument eux-mêmes ce qu'ils viennent de découvrir :

NOTRE HISTOIRE

Nous sommes forgerons.

C'est en forgeant qu'on devient forgeron.

C'est en oolculant que l'on devient calculateur.

C'est en travaillant que l'on devient travailleur.

C'est en s'exerçant que l'on devient meilleur.

Forger veut dire former.

Le forgeron met le fer dans le feu; il devient rouge et malléable, puis le forgeron le frappe à grands coups sur /' endume.

Quand nous sommes petits, nous sommes comme le fer qui n'est pas formé, et quand nous sommes grands, nous sommes comme le fer forgé.

La vie est notre Jeu.

Les leçons sont de bons coups de marteau pour nous former.

Les punitions sont aussi des coups de marteau pour nous corriger, mais c'est triste.

Les chagrins sont aussi des coups de marteau.

Notre papa et notre maman sont les forgerons de la maison.

Nos maîtresses sont les forgerons de l'école.

Les grands hommes du monde sont nos forgerons.

Nous sommes forgerons de nous-mêmes.

Nous forgeons notre corps, notre ame et notre cerveau.

Nous voulons être de bons forgerons.

A quoi le petit Jean aurait voulu qu'on ajoutât : C'est Dieu le grand Chef forgeron.

Cette même idée les enfants l'ont découverte année après année sous des formes nouvelles. Un souhait de Nouvel-an que les enfants trouvent inscrit à la planche le

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janvier 1925, déclenche un flot de réflexions:

Remplis de travail ta pensée, Petit enfant.

Les heures sont vite écoulées : Tu deviens grand.

Construis ton cœur et ta pensée, La vie t'attend.

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• Mais, mademoiselle, on n'est plus un petit enfant. Moi, je suis un grand garçon, j'ai bientôt 8 ans ... •

Cette

protestation va conduire les enfants aux perspectives les plus larges et aux résolutions les plus hautes :

« ••• Ça veut dire qu'il faut qu'on fabrique notre bon cœur et notre bonne

pensée, parce que ça se fait pas tout seul. »

L'année suivante (1925-1926) a été couronnée par une fête du savoir qui a fait revivre l'histoire des premiers hommes, et cette fois la morale a été dégagée par des strophes que les enfants eux-mêmes avaient composées {on ne les chicanera pas, en ce temps de vers libres, sur leur prosodie) :

Sur la terre par milliers Des hommes ont travaillé.

Pour avoir la flamme si bonne Ils ont lutté.

Pour trouver le pain qu'on nous donne Ils ont peiné.

Pense à tous les hommes de la terre.

Pense aujourd'hui

Aux progrès qu'ils ont eu à faire, A leurs soucis.

Continue l'ouvrage de tes frères, Toi, peine aussi.

Les directrices de la Maison des Petits ont tiré un admirable profit de la curiosité qui vers 6 et 7 ans pousse tous les enfants à s'enquérir des ori-gines : oriori-gines de la vie, origine des choses. Elles ont vraiment fait revivre devant l'imagination des enfants les premiers hommes en proie au froid, à la faim, à la peur. Elles les ont fait participer aux premières découvertes : on a à Champel semé du blé, écrasé des grains, cuit du pain. On y a réinventé un métier à tisser ... Rien de cela n'est particulier à la Maison des Petits, mais je doute que nulle part on ait mieux réussi à faire sentir à l'enfant sa dette de reconnaissance envers les pionniers de l'humanité, qu'on lui ait inspiré un désir plus vif de transmettre à d'autres le flambeau allumé dans la nuit des âges.

Les Grands, les Petits, les Moyens se sont sentis solidaires. Chacun des noms qu'ils avaient adoptés à un moment donné avait sa noblesse: les

4 Chercheurs lt, les ((Penseurs», les «Lumières •>, les «Flambeaux t, et cette noblesse vraiment les obligeait.

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C'est qu'en même temps qu'ils prennent conscience de la grande unité de la chaîne des hommes, ils se rendent compte qu'il y a des étapes à franchir.

Trois petits de 5 ans et demi ont été jugés capables d'entrer dans la classe des Moyens, trois Moyens de 7 ans et demi passent dans la classe des Grands. On va fêter l'événement par une(< Fête du savoir~~, ce qu'en notre langage prosaïque nous eussions baptisé un examen. «Les Grands se sont constitués membres du jury. Sous la direction de leurs maîtresses, ils ont préparé des épreuves de lecture et de calcul, une série de petits problèmes de réflexion, des dessins à colorier et à reconstituer pour les plus petits, une collection de feuilles et de fleurs à reconnaître et à nommer ... Très pénétrés de leur mission, les Grands prennent des notes et apprécient le travail de leurs petits amis avec une telle justice, une telle bonté, une telle exactitude que c'en est émouva.nt. •

*

En

prenant conscience de cette croissance par étapes qui l'apparente à la plante, l'enfant s'arrête étonné devant le mystère de la vie. Comme on sait, à la Maison des Petits, admirer et s'émerveiller! Quelle profondeur dans les réflexions qui s'échangent chaque fois qu'un des petits vient confier à la maîtresse la bonne nouvelle de l'arrivée d'un petit frère ou d'une petite sœur! Année après année, avec des variantes exquises, des propos s'échangent, dont quelques-uns, heureusement, ont pu nous être conservés, qui exaltent le beau nom de maman, et ouvrent sur l'invisible des perspectives infinies.

Mais c'est ici qu'il ne faut rien déflorer.

A côté de ces graves entretiens, on trouve aussi dans l'Intermédiaire des conversations qui eussent enchanté Victor Hugo. Je ne citerai que la toute première. Elle se place au cours d'une visite au Musée:

Linette (6 ans): Un singe, c'est un homme tout en poils.

Gaby (5 ans): Non, ce n'est pas un homme, parce qu'il n'a pas de poches.

D'autres histoires de bêtes firent dans le public genevois les principaux frais des critiques relatives à la Maison des Petits. Une histoire de chat trop bien dressé à la propreté parvint, par la voie du service, jusqu'aux oreilles augustes du chef du Département. Une histoire de poissons fut, en 1928, portée à la tribune du corps législatif lui-même et invoquée comme une raison pour retirer à l'Institut Rousseau la subvention de l'Etat. Il faut citer ici ce texte officiel :

• Grand Conseil de Genève. Séance du 10 mars 1928 ... M. Chamoy, député: «Je ne suis pas pédagogue et j'ai dû me renseigner. A la suite des

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paroles qui viennent d'être prononcées par M. le Président du Département de l'Instruction publique et par M. Picot, je me crois obligé de donner con~

naissance à ce Grand Conseil de lettres que j'ai reçues. Par exemple dans l'une d'elles on dit ceci:

«On nous a signalé dernièrement une leçon à la J. J. Rousseau donnée à des enfants : on leur montrait comment éclosaient des poissons et leur fécondation, en ajoutant que ce mode de procréation enlevait aux poissons la vie familiale! (Rires.)

« Une école qui vit de soi..d.isantes nouveautés détruit le fruit de siècles d'hérédité intellectuelle; elle tend à sympathiser avec les idées les plus des~

tructrices de la famille, mais elle ne construit rien. 1>

«Ce dont je viens de vous donner lecture est une lettre parmi bien d'au~

tres que j'ai reçues et qui sont toutes dans le même ton. Je me suis donc fait une opinion. t

Cette absurde (<leçon à la J.

J.

Rousseau • n'a jamais ~été donnée à la Maison des Petits. D'où venait cette histoire? Nous n'avons jamais pu le découvrir.

E. }AQuc;...DALCROZE. La Maison da Pdits, dans Pqes d'Art. Genève 1928.

La /Ete du savoir. lE V (1917) p. 96.

Mina AUDEMARS et L. l..An:NoEL. La Mai$()(1 des Petit• de {Institut J.f. Rousseau. Neu~

chatel, 1923.

- A lac Maison da Pdits• ... dans FERRIW. La li berU ci

r

it:JJ/e aetille. BruxeUes, 1928.

IX

TECHNIQUE PSYCHOLOGIQUE

Ces

mots, un peu rébarbatifs, figurent déjà dans le programme de notre premier semestre; on les retrouve, à deux exceptions près, sur chacune des feuilles de diverses couleurs où, deux fois l'an, nous portons les cours et exercices que nous proposons à nos élèves. Il s'agit, en effet, d'un enseigne..

ment auquel nous avons dès le début attribué une très grande importance : initier les maîtres à la pratique concrète des procédés d'observation et de mesure qui leur permettront de préciser la connaissance qu'ils ont de leurs élèves.

Notre premier programme prévoyait pour cela une conférence d'une heure par semaine, dirigée par MM. Claparède et Bovet, à laquelle s'ajou-tait une autre conférence, présidée par M. Duvillard sur l'observation des élèves en classe. Mais les cours de Mll6 Descoeudres devinrent bientôt la meilleure des initiations, non seulement à observer, mais à expérimenter. Les enquêtes ouvertes dans l'Intermédiaire par l'un ou l'autre des professeurs de l'Institut associèrent nos élèves aux problèmes que posait leur dépouille-ment, aux éléments de la statistique, aux courbes et aux graphiques. C'est l'ensemble de l'effort accompli par l'Institut pour mesurer les faits qui inté ...

ressent la psychologie de l'enfant et le rendement de l'école, que nous aime-rions passer rapidement en revue.

Il nous paraît intéressant de suivre en gros l'ordre chronologique, pour faire mieux apparaître les influences dont nous avons successivement béné-ficié.

Nos débuts dans ce domaine furent plutôt lents. « Les professeurs de l'Institut n'ont pas eu, pendant cette première année, l'esprit aussi libre qu'ils l'auraient voulu pour faire beaucoup de travail nouveau •. dit le rap-port du directeur en octobre 1913.

Dans la conférence de Technique psychologique, nous avions pris d'abord, pour fil conducteur, le livre de Schultze: Aus der Werkstatt der

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experimentellen Padagogik, dont plusieurs chapitres furent traduits en fran-çais par un de nos premiers élèves, M. lon Onu.

L'Intermédiaire des Educateurs, pour réaliser son programme, lança, dès ses premiers numéros, plusieurs enquêtes* : sur la manière dont un enfant définit, sur la conception qu'il se fait du mensonge, sur le nombre d'heures de sommeil des enfants. Les résultats obtenus par plusieurs de ces enquêtes ont déclenché depuis des études plus fouillées faites par d'autres méthodes.

C'est dans le tout premier numéro de l'Intermédiaire que furent amorcées, par une communication de M. Duvillard sur le chronomètre à la leçon de lecture*, ces recherches sur la mesure de la lecture, que M. Vaney poursui-vait indépendamment de nous à Paris, et dont nous n'avons pas épuisé l'in-térêt. Les tests de correction et de rapidité publiés par moi dans l' Intermé-diaire en 1918 *, ceux de compréhension proposés par M. Jeanrenaud en 1921 *, l'étude faite en 1920 par Mlle Baer sur l'aptitude à lire les textes manuscrits *, le livre de Mme Anderson sur la lecture silencieuse, avec les tests qu'elle a étalonnés *,la belle étude qu'a préparée chez nous M. Prescott

*

témoignent de la continuité de nos efforts. Un de nos élèves, M. Delmenico, a publié, en 1921, dans la Rivista di Psicologia applicata un excellent test de correction de la lecture en italien*; un autre, M. Thorlacius, a adapté à l'islandais les tests Anderson et fait dans une école de campagne, en Islande, une expérience du plus haut intérêt sur l'efficacité d'une heure de lecture silencieuse à l'école *.

Si les réponses obtenues, en 1919, par l'Union des instituteurs pri-maires genevois sur la lecture des textes manuscrits n'ont pas eu de consé-quence dans nos écoles, si les travaux faits chez nous sur la lecture silencieuse ont influencé la pratique scolaire en Islande avant de porter des fruits en Suisse, le programme primaire genevois de 1923 a pourtant été sans doute le premier en Europe à préciser ses ambitions en matière de lecture et d'écri-ture, par des chiffres empruntés aux recherches de la pédagogie expéri-mentale.

Dès la première année de l'Institut MUe Descoeudres nous communiqua les résultats des jolies expériences

*

par lesquelles elle mettait en lumière le verbalisme d'enfants de 9 à 12 ans tout à fait normaux: l'impossibilité où sont un grand nombre d'entre eux de reconnaître du cuir ou du blé, l'inca-pacité d'une forte proportion de garçons et de fillettes à placer les mots de modeste et de persévérant dans un contexte qui les réclame. MUe Descoeudres préludait ainsi à ses recherches si hardies et si précises à la fois sur le jugement moral.

Mlle Aline Giroud, licenciée ès lettres de Lausanne, nous arriva en

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1913 de Paris, où elle avait travaillé avec Binet, Simon et Vaney, fort au cou-rant des méthodes de la rue Grange-aux-Belles. Son entrain et sa compé-tence comme chef des travaux aidèrent à mettre sur pied un cours (ou plutôt deux cours superposés) de Technique psychologique avec exercices pratiques, qui représenta pour l'Institut un enrichissement durable, puisque aujour-d'hui encore nous sommes restés fidèles aux grandes lignes du programme établi par elle. Le rez-de-chaussée où les petits montessoriens s'étaient ébat-tus en novembre 1913, devint tôt après le domaine de MUe Giroud. Des bandes de couleur collées au mur indiquèrent la taille moyenne de l'enfant à chaque âge; dans le petit «laboratoire», sur d'interminables rayons de sapin, des cartons s'alignèrent pour recueillir des observations. Et bientôt les fameux « cahiers bleus >) consacrés à relever les résultats des différents tests, firent leur apparition : M. Claparède avait présenté à la Société péda-gogique genevoise* un premier plan de recherches (écriture, calcul, voca-bulaire, informations), la méthode des percenliles (et le mot lui-même, que M. Duthil nous reproche - avec raison, je le crois bien, - comme un décal-que trop servile de l'anglais) s'installait chez nous*.

MUe Giroud consacrait son cours à présenter aux élèves les procédés de mesure qui peuvent être utiles au maître. On commençait par les plus faciles, les mesures physiques : poids, taille, dynamométrie, spirométrie.

C'était l'occasion, d'une part, d'exercices pratiques et de petites recherches confiées aux élèves, d'autre part de comptes rendus: quelques-uns des tra-vaux classiques sur les questions de méthode ou de doctrine étaient passés en revue. Puis venait la mesure de la vision et de l'audition par les procédés accessibles aux maîtres. Enfin les mesures psychologiques occupaient la plus grosse partie du cours : attention, mémoire, imagination, niveau mental. Sur l'imagination*, MJie Giroud proposa dans l'Intermédiaire un plan de recherches, qui faisait une place aux taches d'encre de Rybakoff, ancêtres de celles de Rorschach. La petite étude entreprise par cette méthode par un élève de l'Institut, M. Antonio Sergio de Sousa* (le futur ministre de l'Ins-truction publique de la République portugaise), mériterait aujourd'hui encore d'être reprise.

Le séjour de Mlle Giroud à Genève fut trop court : au bout de quatre semestres déjà elle retournait à Paris, où nous la retrouvâmes à l'Ecole de Service social.

Le poste de chef des travaux créé par Mlle Giroud ne devait être occupé ' de nouveau qu'en 1921, par M. jean Piaget. Pendant les six années d'intérim, nous reprîmes, M. Claparède et moi, les conférences de Technique

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logique. Je retins le plan de MUe Giroud pour le cours de Ire année. Celui des élèves avancés se transforma en une matinée de travail dirigée par M.

Claparède, où le papier quadrillé et les crayons rouges et bleus jouèrent un grand rôle.

Pendant cette période l'Institut donna particulièrement son attention à la mesure objective des connaissances scolaires. J'ai déjà parlé de la lecture.

Des recherches étendues furent entreprises aussi sur le vocabulaire* et sur l'orthographe*. On peut aujourd'hui rappeler sans amertume que nous n'étions pas alors très bien vus au Département de l'Instruction publique;

pour ne pas nous voir refuser la permission de faire des recherches dans les écoles de Genève, nous recourûmes à l'amabilité du directeur de celles de Nyon, M. Goumaz, voire à la bienveillance de la municipalité de Lausanne.

J'ai le souvenir de charmantes traversées par le premier bateau du matin;

c'est à des petits Nyonnais que nous dûmes quelques bien jolies réponses* :

• Qu'est-ce qu'un détenu?- C'est un libéré.))

C'est dans cette période aussi que se placent les grands travaux expé-rimentaux de M118 Descoeudres; plus courageuse que nous, elle ne fut jamais embarrassée de trouver les sujets qu'illui fallait. Pour ses études sur la faci-lité de choix (publiées dans les Archives de psychologie sous ce titre : Cou-leur, forme ou nombre)) il fallait à l'expérimentatrice un certain nombre de sujets de tous les âges et des deux sexes. Pour l'enfance et l'adolescence, les écoles et les sociétés de jeunesse fournirent le contingent nécessaire;

pour les dames adultes, Mlle Descoeudres s'adressa, je crois, à de ses collèguès.

pour les dames adultes, Mlle Descoeudres s'adressa, je crois, à de ses collèguès.

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