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An d'évaluer les diérences de BV/TV et TBV entre les 3 groupes de brebis, des tests statistiques ont été réalisés avec le logiciel XLSTAT. Chaque groupe ne contenant que 5 brebis, il n'a pas été possible de déterminer si les données suivaient une loi normale. Le test non paramétrique de Mann Whithney a alors été choisi.

4 Histologie

Des examens d'histologie ont été réalisés sur 7 mandibules an d'évaluer la régénération osseuse au sein des diérents implants. Ces analyses ont été réalisées en collaboration avec l'équipe de recherche de l'Institut de Recherche de Biomécanique des Armées (IRBA). Le protocole d'histologie se décompose en 5 étapes comme il suit :

 radiographie des mandibules ;

 les deux implants y compris un bord de 5 mm d'os natif en partie proximale et distale de chaque implant sont excisés des deux hémimandibules ;

 chaque segment non-décalcié est sectionné en deux dans la direction longitudinale de l'implant à l'aide d'une scie à diamant (Secotom, Struers, Figure II.36) puis déshydraté avec du methanol, et enn noyé dans une résine à base de méthacrylate de méthyle ;  les blocs d'échantillons durcis sont découpés en tranches dans le sens longitudinal de

l'implant. Chaque tranche est alors polie avec un micro-dispositif de broyage Buelher pour atteindre une épaisseur de 150 microns ;

 les sections sont colorées avec de la teinture trichrome modiée de Masson-Goldner pour être examinées à l'aide d'un microscope optique (DMRB Leica, Caméra DXC930 Sony), ce qui permet d'évaluer la guérison osseuse par histomorphométrie.

Figure II.36. Découpe des explants dans le sens longitudinal (Brebis 10314).

5 Résultats

Dans cette section, les résultats généraux relatifs aux diérentes analyses eectuées sur les hémimandibules explantées seront présentés. Pour plus de détails, nous renvoyons le lecteur à l'annexe A6 où deux tableaux récapitulatifs des essais (A.2 et A.3) ainsi que le détail des résultats expérimentaux pour chaque brebis sont présentés.

Pour rappel les brebis ont été classées en 5 groupes :

 groupe 1 : 4 brebis équipées d'implants rigides (Version 1 des xations) ;  groupe 2 : 3 brebis équipées d'implants rigides (Version 2 des xations) ;  groupe 3 : 6 brebis équipées d'implants rigides (Version 3 des xations) ;  groupe 4 : 5 brebis équipées d'implants exibles (Version 3 des xations) ;

5. RÉSULTATS

 groupe 5 : 5 brebis équipées d'implants exibles (Version 3 des xations) ayant subis un traitement de surface à la soude.

Ainsi les résultats seront présentés en 5 parties. Dans un premier temps, nous décrirons les résultats relatifs aux groupes 1 et 2 correspondant à notre étude pilote. Puis, les résultats du groupe 3 correspondant aux implants rigides, ceux du groupe 4 relatifs aux implants exibles et ceux du groupe 5 correspondant aux implants exibles avec traitement de surface à la soude seront exposés. Enn, nous comparerons les résultats des implants rigides (groupe 3) à ceux des implants exibles (groupe 4) et les résultats des implants exibles avec ou sans traitement de surface à la soude (groupe 4 et 5).

5.1 Etude pilote

5.1.1 Observations générales

Parmi les 4 premières brebis, 2 ont cassé les pattes de xation d'au moins un de leurs implants, en particulier les pattes arrières (Figure II.37a). De plus, de nombreuses vis se sont débricolées en partie distale majoritairement composée d'os spongieux (Figure II.37b). Enn, les implants sont recouverts de tissus osseux.

Figure II.37. Radiographies des hémimandibules explantées gauche (a) et droite (b) de la brebis 10203. Les xations de l'implant contrôle se sont fracturés.

Les 3 brebis suivantes étaient équipées d'implants ayant des pattes de xation plus rigides an d'éviter leur fracture. Après 12 semaines, aucune fracture d'implant n'a été observée. En revanche, aucun implant n'était recouvert de tissus osseux (Figure II.38a et b). De plus, tous les implants étaient remplis de tissus mous (Figure II.38c :e). Il n'a alors pas été possible de réaliser des coupes histologiques puisque les tissus se décollaient lors de la coupe à la scie diamantée.

Figure II.38. Hémimandibules droite (a) et gauche (b) provenant de la brebis 10300. Tissus mous : c) au sein de l'implant contrôle, d) du scaold et e) au sein des pores du scaold de la brebis 80058.

5.1.2 Histologie

Des examens histologiques ont été eectués sur les 4 premières mandibules explantées puisqu'il n'était pas possible de découper les 3 autres. Pour plus de clarté, nous présenterons les résultats globaux pour l'ensemble des analyses histologiques (les analyses histologiques spéciques à chaque brebis sont présentées en Annexe A6).

Pour chaque implant, plusieurs coupes histologiques ont été réalisées dans le sens longi- tudinal des implants depuis leur région interne vers leur région externe (Figure II.39). Les coupes ont été teintes au trichrome modié de Masson-Goldner, on peut alors observer le tissu osseux minéralisé en bleu et les tissus breux en violet.

Figure II.39. Coupes histologiques teintes au trichrome modié de Masson-Goldner du scaold pro- venant de la brebis 10314. Le tissu osseux apparait en bleu et le tissu breux en violet.

Généralement, tous les implants sont entourés d'un tissu osseux minéralisé non-structuré qui semble progresser de l'extérieur vers l'intérieur de l'implant. De plus, la minéralisation est plus importante sur la région interne que sur la région externe des implants.

Sur certaines coupes, on peut observer une organisation corticale partielle à la surface de l'os, traduisant un remodelage osseux plus avancé (Figure II.40a) et, contrairement aux implants contrôles, le tissu osseux est souvent en contact direct avec le titane des scaolds (Figure II.40c).

Lorsqu'il y a minéralisation au sein des implants, celle-ci est très active et la vascularisation très développée (Figure II.41c).

Enn, bien que quelques chondrocytes soient présents sur une zone réduite d'un implant (Figure II.41b), les tissus osseux semblent s'être formés via le processus d'ossication intra- membranaire.

5. RÉSULTATS

Figure II.40. Coupes histologiques provenant de la brebis 10300 : a) organisation longitudinale cor- ticale partielle, b) tissu breux et c) pores remplis de tissu osseux en remodelage actif.

Figure II.41. Coupes histologiques provenant de la brebis 90085 : a) tissu breux, b) chondrocytes hypertrophiés (zone réduite) et c) tissu osseux vascularisé (minéralisation active).

5.1.3 Essai de exion

Pour toutes les hémimandibules testées, les zones de faiblesse sont les interfaces os/implant proximale et distale. Ces rigidités sont répertoriées dans les tableaux II.11 et II.12. La croix indique que l'hémimandibule ne présentait pas de zone de faiblesse à l'interface (i.e. une interface parfaite).

Au total, 2 scaolds et 3 implants contrôles présentent des interfaces proximales parfaites et 3 scaolds et 5 implants contrôles présentent des interfaces distales parfaites. De plus, lorsque les interfaces ne sont pas parfaites, bien que les diérences de rigidités ne soient pas signicatives, celles induites par le scaold semblent plus rigides que celles induites par les implants contrôles.

Table II.11. Rigidités des interfaces proximale et distale des scaolds et des implants contrôles rigides provenant des brebis du groupe 1. La croix indique que l'hémimandibule ne présentait pas de zone de faiblesse à l'interface considérée.

Scaold rigide Implant contrôle rigide

Brebis Interface proximale(Nm/rad) Interface distale(Nm/rad) Interface proximale(Nm/rad) Interface distale(Nm/rad)

10203 X 84.7 X X 10314 108 X X 21.6 10300 X 150 X 48 90085 X 45.9 26,4 X Moyenne - 93.5 - 34.8 Ecart type - 52.6 - 18.7

Table II.12. Rigidités des interfaces proximales et distales des scaolds et des implants contrôles rigides provenant des brebis du groupe 2. La croix indique que l'hémimandibule ne présentait pas de zone de faiblesse à l'interface considérée.

Scaold rigide Implant contrôle rigide

Brebis Interface proximale(Nm/rad) Interface distale(Nm/rad) Interface proximale(Nm/rad) Interface distale(Nm/rad)

80058 75 X 57.1 X 00103 286.7 51.7 73.7 X 00042 85 85 141.7 X Moyenne 148.9 68.4 90.8 - Ecart type 119.4 23.5 44.8 - 5.2 Implants rigides 5.2.1 Observations générales

Sur l'ensemble des brebis, seul un scaold présente une fracture au niveau des pattes de xation arrières (brebis 20138, Figure II.42b). Cependant, tout comme pour l'étude pilote et malgré un design diérent des pattes de xation avant, de nombreuses vis en partie distale se sont débricolées (Figure II.42a). Une seule brebis (20260) présente des ancrages postérieures et antérieures parfaits. Enn, l'ensemble des implants sont recouverts de tissus osseux.

Figure II.42. Radiographies des hémimandibules droites des brebis 20017 (a) et 20138 (b).

5.2.2 Essai de exion

Pour toutes les hémimandibules testées les zones de faiblesse sont les interfaces os/implant proximale et distale. En eet, après comparaison avec les radiographies, l'ensemble des courbes

5. RÉSULTATS

de déexion présente des changements de pentes aux interfaces (Figure II.16). Les rigidités des interfaces obtenues avec le modèle poutre sont répertoriées dans le Tableau II.13.

Table II.13. Rigidités des interfaces proximale et distale des scaolds et des implants contrôles rigides. La croix indique que l'hémimandibule ne présentait pas de zone de faiblesse à l'interface considérée.

Scaold rigide Implant contrôle rigide

Brebis Interface proximale(Nm/rad) Interface distale(Nm/rad) Interface proximale(Nm/rad) Interface distale(Nm/rad)

20018 X 95.4 X 70.4 20260 180 X X 24.8 20059 X 14.7 240 26.4 20017 X 115.4 X X 20138 X 214.3 X 150 20053 X 171.4 X 171.4 Moyenne - 122.2 - 88.6 Ecart type - 76.2 - 68.7

Au total, quasiment tous les implants présentent des interfaces proximales parfaites (5 scaolds et 5 contrôles). Au contraire, seulement 1 scaold et 1 implant contrôle présentent des interfaces distales parfaites. De plus, tout comme l'étude pilote, lorsque les interfaces ne sont pas parfaites, bien que les diérences de rigidité ne soient pas signicatives, celles induites par le scaold semblent plus rigides que celles induites par les implants contrôles.

5.2.3 Analyse microtomographique

L'ensemble des BV/TV relatifs aux scaolds et aux implants contrôles rigides est répertorié dans le Tableau II.14. Pour rappel, les indices p, c, d correspondent aux régions proximale, centrale et distale des implants et l'indice m à la région cylindrique située au milieu des implants.

Table II.14. Valeur des BVTV, BVp

TVp, BVc TVc, BVd TVd, BVm

TVm et TBV au sein des scaolds et implants

contrôle rigides.

Scaold rigide Implant contrôle rigide

Brebis BV TV BVp TVp BVc TVc BVd TVd BVm TVm TBV (mm3) BV TV BVp TVp BVc TVc BVd TVd BVm TVm TBV (mm3) 20018 0.26 0.25 0.25 0.29 0.28 2099.9 0.046 0.052 0.039 0.047 0 1367.5 20260 0.19 0.27 0.16 0.15 0.19 1269.7 0.048 0.071 0.031 0.039 0.019 1273.9 20059 0.18 0.22 0.18 0.15 0.20 1221.2 0.18 0.31 0.15 0.077 0.054 963.3 20017 0.17 0.19 0.19 0.10 0.16 1698.7 0.041 0.46 0.030 0.049 0.0031 1955.2 20138 0.21 0.27 0.19 0.15 0.22 1554.8 0.30 0.47 0.18 0.24 0.28 873.1 20053 0.38 0.52 0.39 0.21 0.33 803.4 0.40 0.35 0.030 0.058 0.0025 1138.6

La Figure II.43 présente les statistiques descriptives relatives au BV/TV au sein des scaf- folds et des implants contrôles rigides.

On peut noter une diérence entre les BV/TV au sein des scaolds et des implants contrôles qui n'est cependant pas statistiquement signicative (p=0.142). Les BV/TV au

Figure II.43. Statistiques descriptives des BV/TV au sein des scaolds et des implants contrôles rigides.

sein des scaolds semblent plus importants que les BV/TV au sein des implants contrôles. Sur la Figure II.44, les statistiques descriptives des BV/TV au sein des parties proximale, centrale et distale des implants sont présentées. Elles permettent de mettre en évidence la répartition des BV/TV au sein des implants.

Figure II.44. Statistiques descriptives des BV/TV au sein des parties proximale, centrale et distale des scaolds et des implants contrôles rigides.

On remarque que, aussi bien pour les scaolds que pour les implants contrôles, plus on s'approche de la partie distale de l'implant plus la quantité d'os néo-formé diminue. De plus, quelle que soit la région des implants, les BV/TV au sein des scaolds sont plus élevés qu'au sein des implants contrôles avec des diérences signicatives pour les régions centrale et dis- tale (p=0.013 et p=0.045 respectivement).

La Figure II.45 présente les statistiques descriptives relatives aux BV/TV au centre et en périphérie des scaolds et des implants contrôles rigides.

5. RÉSULTATS

Figure II.45. Statistiques descriptives des BV/TV au centre et en périphérie des scaolds et des implants contrôles rigides.

Tout d'abord, contrairement aux scaolds, la répartition du tissu osseux n'est pas uniforme au sein des implants contrôles. En eet, le tissu osseux se situe majoritairement en périphérie de ces derniers alors qu'il est équitablement réparti au sein des scaolds. On note d'ailleurs une diérence signicative entre les BV/TV de la périphérie et du centre des implants contrôles (p=0.045). Enn, dans les deux régions, les BV/TV relatifs aux scaolds sont plus élevés que ceux relatifs aux implants contrôles avec une diérence signicative au centre (p=0.031).

5.3 Implants exibles

5.3.1 Observations générales

Toutes les brebis présentent au moins une fracture au niveau des pattes de xation d'un des deux implants (II.46). Cependant, contrairement aux groupes précédents, les vis en parties distales sont restées bien ancrées. De plus, tous les implants sont recouverts de tissus osseux.

Figure II.46. Radiographie des hémimandibules provenant de la brebis 00007.

5.3.2 Analyse microtomographique

L'ensemble des BV/TV relatifs aux scaolds et aux implants contrôles exibles sont ré- pertoriés dans le Tableau II.15.

Table II.15. Valeur des BV TV, BVp TVp , BVc TVc , BVd TVd , BVm TVm

et TBV au sein des scaolds et implants contrôle exibles.

Scaold exible Implant contrôle exible

Brebis BV TV BVp TVp BVc TVc BVd TVd BVm TVm TBV (mm3) BV TV BVp TVp BVc TVc BVd TVd BVm TVm TBV (mm3) 10133 0.39 0.41 0.38 0.37 0.39 2643.69 0.16 0.21 0.11 0.15 0.07 2313.59 00187 0.45 0.40 0.48 0.49 0.44 2032.20 0.15 0.19 0.12 0.13 0.07 2255.10 00049 0.46 0.39 0.51 0.48 0.43 1721.09 0.20 0.13 0.15 0.34 0.22 1829.80 00095 0.52 0.55 0.65 0.33 0.50 1256.03 0.35 0.39 0.37 0.28 0.33 1856.50 00007 0.42 0.39 0.45 0.43 0.46 2170.28 0.15 0.24 0.082 0.10 0.10 2380.21

La Figure II.47, présente les statistiques descriptives relatives aux BV/TV au sein des scaolds et des implants contrôles exibles.

Figure II.47. Statistiques descriptives des BV/TV au sein des scaolds et des implants contrôles exibles.

On peut observer une diérence signicative (p=0.008) entre les BV/TV au sein des scaolds et des implants contrôles. En eet, les BV/TV au sein des scaolds sont largement supérieurs aux BV/TV au sein des implants contrôles.

La Figure II.48 présente les statistiques descriptives des BV/TV au sein des parties proxi- male, centrale et distale des implants. Tout comme pour les implants rigides, elles permettent de mettre en évidence la répartition des BV/TV au sein des implants.

Pour les 3 régions, on peut observer des diérences signicatives entre les BV/TV au sein des scaolds et des implants contrôles (p=0.022, p=0.008 et p=0.022 respectivement). De plus, aussi bien pour les scaolds que pour les implants contrôles, on constate que la répartition des BV/TV est uniforme entre les régions.

La Figure II.49 montre les statistiques descriptives relatives aux BV/TV au centre et en périphérie des scaolds et des implants contrôles.

Quelque soit l'implant (scaold ou implant contrôle), le tissu osseux est réparti uniformé- ment entre leur périphérie et leur centre. De plus, pour les 2 régions (i.e. périphérie et centre), on peut observer des diérences signicatives entre les BV/TV au sein des scaolds et des implants contrôles (p = 0.008 pour les deux).

5. RÉSULTATS

Figure II.48. Statistiques descriptives des BV/TV au sein des parties proximale, centrale et distale des scaolds et des implants contrôles exibles.

Figure II.49. Statistiques descriptives des BV/TV au centre et en périphérie des scaolds et des implants contrôles exibles.