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cHAPITRE 4 : Résultats et discussion

4.2 Analyse des performances individuelles

Le Tableau 6 contient les valeurs des statistiques descriptives des indices des performances de tous les joueurs (filles et garçons) mesurées avec le TSAP adapté pour le soccer compétitif. Ainsi, le Volume de Jeu (VJ) moyen brut est de 49,16 pour 90 minutes de jeu. Cette valeur est plus difficile à utiliser car de nombreux joueurs n’ont pas nécessairement joués toute la partie. Cela correspond donc à 0,68 prises de possession par min (VJ/min) qui est une valeur relative permettant de mieux comparer les joueurs entre eux. L’écart-type relatif à cet indice est de 0,25, ce qui traduit d’une assez grande étendue des valeurs au niveau de la distribution

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des scores autour de la moyenne. La valeur du volume de jeu brut semble impressionnante (49,16 ballons touchés par match) mais revient à bien peu lorsque ramenée à chaque minute jouée.

Tableau 6

Statistiques descriptives des indices du TSAP (joueur par match- filles et garçons confondus)

Indices Moyenne Minimum Maximum Écart-

type

Volume de jeu (VJ) 49,16 2,00 108 24,53

Volume de jeu/min (VJ/min) 0,68 0,11 2,50 0,25

Indice d’efficacité (IE) 0,81 0,50 1,00 0,06

Score de performance (SP) 0,55 0,06 1,97 0,21

Par ailleurs, l’indice IE affiche une moyenne de 0,81 pour l’ensemble des joueurs. Comme indiqué plus haut, cet indice représente le ratio des actions considérées positives, par rapport aux actions totales réalisées par les joueurs. Bien que la comparaison doive être considérée avec prudence, la valeur moyenne des actions effectuées s’approche des résultats de 0,7 et 0,8 obtenus par Aloïs Dodjivi Ahlinvi (2019) également pour des joueurs de niveau compétitif universitaire au basketball. Les actions positives répertoriées semblent ainsi représenter une bonne partie de toutes les actions des joueurs en possession du ballon, ce qui signifie que plus de 80 % des contacts avec le ballon résultent en une action qui favorise l’équipe en possession, soit pour faire progresser le ballon, pour attaquer le but adverse ou encore pour en garder contrôle.

En ce qui concerne le Score de Performance (SP), la moyenne obtenue est de 0,55. L’écart-type associé à cette moyenne est de 0,21 avec des valeurs comprises entre 0,06 et 1,97, traduisant une dispersion aussi assez importante des

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scores par rapport à la valeur représentative des valeurs obtenues par les joueurs. Encore une fois, il est difficile de comparer cet indice avec ceux obtenus dans les études du TSAP au hockey sur glace ou du basketball compétitif compte tenu des nombreuses différences de jeu.

On constate aussi des valeurs extrêmes très élevées au niveau de tous les indices, ce qui signifie que certains joueurs peuvent avoir connu des performances exceptionnelles lors d’un match donné. Plusieurs de ces valeurs élevées se sont produites lorsque des joueurs sont entrés en jeu pendant une petite période du match (faible temps de jeu) ce qui ne signifie pas nécessairement que ces joueurs ont contribués énormément à la performance globale de l’équipe pendant tout le match. Par exemple, un joueur qui entre dans le match alors qu’il ne reste que cinq minutes de jeu peut avoir d’excellents indices qui n’auraient probablement pas été les mêmes si le joueurs avait joué tout le match. Parallèlement, plusieurs valeurs minimales très faibles des trois indices ont été observées et concernent aussi essentiellement des joueurs qui ont peu joué au cours des matchs et qui étaient donc très peu sollicités dans l’effectif des équipes. Cependant, pour la grande majorité des joueurs, les indices calculés semblent représenter la performance réalisée.

Le Tableau 7 affiche les valeurs des statistiques descriptives des indices de performance des garçons et des filles séparément. Il est possible de noter que la différence entre les deux sexes en termes de Moyenne VJ/min, IE et SP n’est pas significative. Les mesures effectuées auprès des filles ont permis toutefois de constater une valeur d’écart-type moins élevée que chez les garçons au niveau de l’indice VJ/min (0,30 pour les garçons versus 0,18 pour les filles). Donc, il est difficile de prétendre que cette différence est significative mais elle permet de croire que le groupe des filles était éventuellement plus homogène que celui des garçons dans l’implication au jeu, ou encore que le style de jeu adopté par les garçons est davantage centré sur certains joueurs alors que l’ensemble des filles participent peut-être davantage aux stratégies et systèmes de jeu de l’équipe féminine.

85 Tableau 7

Statistiques descriptives des indices du TSAP (joueur par match- filles et garçons séparés)

Garçons Filles

Indices Moyenne Min Max Écart-type Moyenne Min Max Écart-type

Volume de jeu (VJ) 48,66 2,00 108 25,50 49,70 2,00 104 23,52

Volume de jeu/min (VJ/min) 0,71 0,22 2,50 0,30 0,65 0,11 1,43 0,18

Indice d’efficacité (IE) 0,80 0,60 1,00 0,06 0,80 0,50 0,95 0,06

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Plus spécifiquement, le Tableau 8 présente les données moyennes obtenues pour chaque variable observée et en fonction des garçons et des filles. Comme il est possible de le constater, les différences entre les filles et les garçons sont principalement observées au niveau des variables Ballons Conquis (BC), Passes offensives en zone offensive (POZO), les Tirs au but réussis (TBR) et les Tirs au but manqués (TBM). La moyenne BC des filles enregistre une valeur de 15,59 par match contre 13,40 pour les garçons. Cette différence semble significative (p<0,05) et montre que les filles ont réussi à acquérir davantage le ballon pendant le jeu que les garçons. Encore une fois, il est possible de croire que les stratégies adoptées par l’équipe des filles plaçaient peut-être davantage de pression sur l’adversaire que l’équipe masculine. De même, les filles ont réalisé statistiquement plus de passes offensives en zone offensive que les garçons (8,73 contre 6,95). Cette valeur représente les passes effectuées près ou dans la surface de réparation adverse et sont aussi une illustration de l’efficacité du jeu d’équipe pour attaquer le but adverse. Cette donnée se confirme lorsqu’on analyse les tirs au but réussis où la moyenne obtenue par les filles représente environ le double de la moyenne des garçons (0,96 pour les filles contre 0,46 pour les garçons). Le même phénomène est observé au niveau de la variable TBM où les filles ont obtenu une moyenne de 1,13 contre 0,57 pour les garçons.

Ces différences sont encore remarquées en consultant le nombre total de buts marqués au cours de la saison. En fait, les garçons ont marqué 21 buts avec une moyenne de 1,9 but par match, alors que les filles ont marqué 34 buts soit en moyenne 3,09 buts par match. Ces résultats sont en adéquation avec les propos de Kirkendall (2007) et de Hjelseth et Hovden (2014)confirmant que les filles au soccer marquent souvent plus de buts que les garçons en compétition. Des résultats similaires sont observés au niveau de la ligue américaine de soccer universitaire où toutes les équipes de filles sont également en avance par rapport aux garçons. De la saison 2012-2013 jusqu’à la saison 2018-2019, les équipes de filles ont eu une moyenne de 2,4 buts par match contre 1,8 but par match pour les garçons (http://www.ncaa.org/championships/statistics?division=d1). À un niveau professionnel, la comparaison entre le nombre de buts marqués par les filles lors

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de la coupe du monde FIFA 2019 par rapport aux buts marqués par les garçons lors de la coupe du monde FIFA 2018 n’affiche pas une différence significative. Les filles ont quand même obtenu une moyenne de 2,8 buts contre 2,6 buts pour les garçons (https://fr.fifa.com/womensworldcup/statistics/).

Tableau 8

Moyennes et écarts-types des variables (joueur par match)

Garçons Filles

Variables Moyenne Écart-type Moyenne Écart-type

Ballons conquis (BC) 13,40* 10,06 15,59* 8,99

Ballons reçus (BR) 30,81 16,82 29,74 14,61

Hors contexte (HC) 4,51 5,27 4,37 6,74

Passes zone offensive (POZO) 6,95* 4,89 8,73* 6,00 Passes zone centrale (POZC) 16,29 11,26 15,01 9,90

Passes zone défensive (POZD) 6,77 7,54 5,87 6,47

Tir au but réussi (TBR) 0,46* 0,87 0,96* 1,24

Tir au but manqué (TBM) 0,57* 0,94 1,13* 1,47

Perte directe sur contrôle (PDC) 5,31 3,77 5,97 4,61 Perte directe sur passe tentée

(PDP)

10,60 6,53 10,62 7,40

Pertes directes autres (PDA) 0,86 1,30 0,78 1,38

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Notons qu’il est difficile d’être catégorique sur les causes des différences du nombre de buts marqués entre les garçons et les filles, à savoir si elles sont dues au genre, au niveau de jeu de la compétition ou à d’autres facteurs. Certains auteurs ont expliqué ces différences à travers l’habileté des défenseurs garçons à mieux défendre que les filles, ainsi que la capacité des gardiens de but à mieux arrêter les tirs (Gomez, Alvaro, & Barriopedro, 2009; Pedersen, Aksdal, & Stalsberg, 2019). D’ailleurs, au soccer féminin, certaines études indiquent que la gardienne de but est souvent considérée comme le maillon faible de l’équipe (Pedersen et al., 2019; Patterson & Peterson, 2004). Les capacités anthropométriques et physiologiques plus faibles que le pendant masculin laissent souvent la gardienne de but en difficulté et dans le risque de commettre plusieurs fautes (Patterson & Peterson, 2004; Ziv & Lidor, 2011). Toutefois, il n’est pas possible de prétendre que ces différences constatées dans l’étude actuelle sont dues essentiellement aux jeux des gardiennes. Il y a beaucoup d’autres facteurs qui n’ont pas été considérés et qui pourraient justifier ces différences.

Au niveau des autres variables observées, il ne semble pas y avoir de différences significatives notables. Des observations de matchs de d’autres catégories ou encore de plusieurs saisons d’une même catégorie pourraient permettre de voir si des tendances tendent davantage vers les garçons ou les filles.

Analyse des variables de TSAP en fonction des appréciations des entraineurs.

La comparaison entre les valeurs obtenues grâce au TSAP adapté et le jugement des entraineurs est une manière de juger les qualités métrologiques de cet outil. Au préalable, une analyse de la stabilité des appréciations des entraineurs au fil des matchs a été effectuée. Cette analyse s’avèrait nécessaire afin de déterminer si des différences importantes pouvaient être attribuées aux performances de certains joueurs d’un match à l’autre. Les résultats ont démontré que le jugement des entraineurs des performances de la plupart des joueurs n’a pas connu de variations significatives au cours de la saison. En effet, 87 % des joueurs ont été considérés constants par les entraineurs alors que 13 % d’entre eux ont eu

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des variations de performance qui se sont soldées par des cotes qui ont changé entre 3 à 4 fois au cours de la saison. Il est donc possible d’affirmer qu’il n’y a pas de différence notable de semaine en semaine pour l’appréciation des entraineurs et que les joueurs ont presque toujours été classés dans la même catégorie.

Le Tableau 9 est une présentation du nombre moyen de joueurs par catégorie d’appréciation du niveau de jeu accordé par le jugement des entraineurs. On a pu distinguer 15 joueurs considérés très performants (9 garçons et 6 filles), 16 joueurs performants (8 garçons et 8 filles) et 7 joueurs peu performants (3 garçons et 4 filles).

Tableau 8

Nombre moyen de joueurs par catégorie d’appréciation du niveau de jeu accordé par le jugement des entraineurs

Appréciation du

niveau de jeu Nombre de garçons Nombre de filles Total

Très performant 9 (45 %) 6 (33,3 %) 15 (39,5 %)

Performant 8 (40 %) 8 (44,4 %) 16 (42,1 %)

Peu performant 3 (15 %) 4 (22,2 %) 7 (18,4 %)

Selon les résultats obtenus, le nombre moyen de joueurs performants et très performants est significativement plus élevé que les non performants. Ceci peut refléter le degré de satisfaction des entraineurs du niveau de jeu de leurs joueurs lors de cette saison.

4.2.1.1 Appréciations des entraineurs et temps de jeu des joueurs.

Une analyse de la moyenne du temps de jeu des joueurs selon les appréciations des entraineurs a été effectuée pour vérifier l’hypothèse que les

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entraineurs font davantage jouer ceux qui ont un niveau de jeu élevé. L’analyse a démontré qu’il y a une différence significative (p<0,05) entre le temps de jeu moyen des joueurs peu performants et des joueurs plus performants. Ainsi, la moyenne du temps de jeu des joueurs peu performants était d’environ 59 minutes par match, alors que les moyennes des performants et très performants, qui étaient quasi égales, affichaient 74 minutes. Ceci confirme que l’entraineur fait logiquement jouer davantage ses meilleurs joueurs dans une équipe compétitive de haut niveau comme le soccer universitaire. Dans ce sens, il importe de préciser que le rapport de force anticipé entre les équipes est habituellement un facteur qui influence le choix de l’entraineur au niveau de la sélection des joueurs. En fait, si l’adversaire est considéré faible ou que l’équipe a une avance confortable pendant un match, l’entraineur en profite souvent pour faire jouer davantage les joueurs moins performants. Par ailleurs, à parité égale ou contre un adversaire considéré plus fort, l’entraineur va logiquement mettre ses meilleurs joueurs sur le jeu.

4.2.1.2 Appréciations des entraineurs et indices de performance du TSAP

Après la répartition des niveaux de jeu des joueurs, il est important de vérifier la distribution des différentes moyennes des indices du TSAP selon ces trois niveaux d’appréciation des entraineurs. La distribution des moyennes du Volume de Jeu par minute (VJ/min), de l’Indice d’Efficacité (IE), et du Score de Performance (SP) en fonction du niveau de jeu des joueurs est présentée au Tableau 10. On rappelle que les valeurs indiquées au tableau représentent les performances moyennes et le jugement moyen réalisés au cours de tous les matchs de la saison pour les filles et les garçons.

91 Tableau 9

Moyennes et écarts-types des indices du TSAP en fonction du niveau de jeu des joueurs (peu performants, performants, très performants)

Garçons Filles Total

Peu performants Performants Très performants Peu performantes Performantes Très performantes Peu performants Performants Très performants Moyenne VJ/min 0,51* 0,70 0,73* 0,57** 0,64** 0,76** 0,55** 0,66** 0,74** Moyenne IE 0,79 0,80 0,81 0,79 0,80 0,82 0,79 0,80 0,81 Moyenne SP 0,40* 0,56 0,59* 0,46** 0,51** 0,62** 0,45** 0,53** 0,60**

Note. * Différences significatives au seuil p<0,05 pour la combinaison « très performants-peu performants ».

** Différences significatives au seuil p<0,05 pour les combinaisons « très performants-peu performants » et « performants-peu performants ». *** Différences significatives au seuil p<0,05 pour toutes les combinaisons.

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D’une façon générale, la moyenne des indices pour le total des deux groupes (filles et garçons) semble être en faveur des joueurs considérés les meilleurs par leurs entraineurs. La différence de moyenne au niveau de ces groupes de performance donne une valeur positive montrant que la moyenne des joueurs du groupe « très performant » est supérieure au groupe «peu performant» et celle du groupe « performant » est également supérieure au groupe « peu performant ». Ainsi, les joueurs très performants ont obtenu un VJ/min de 0,74 contre 0,66 pour les joueurs performants et 0,55 pour les joueurs considérés plus faibles. Pour ce qui est du SP, les résultats sont également différents statistiquement avec des moyennes respectives de 0,60, 0,53 et 0,45. Les tests d’homogénéité de variance (test de Levene) ont démontré une valeur de signification inférieure à p<0,05 pour les variables VJ/min et SP. Devant cette hétérogénéité de variance, des tests Tamhane et T3 de Dunnet ont été effectués et ont approuvé les différences de moyennes entre les groupes. Les valeurs de signification obtenues sont inférieures à p=0,05. Selon ces résultats des tests complémentaires, il est donc possible de confirmer la validité de l’analyse de variance effectuée.

Plus spécifiquement chez les garçons, des différences de moyennes (p<0,05) sont également observées au niveau des indices VJ/min et SP. Pour ces deux indices, les joueurs très performants affichent respectivement des moyennes de 0,73 pour le VJ/min et 0,59 pour le SP alors qu’un VJ/min de 0,51 et un SP de 0,40 ont été obtenus en moyenne pour les joueurs peu performants.

Les résultats chez les filles sont similaires à ceux obtenus chez les garçons en ce qui concerne les différences d’indices de jeu en fonction des appréciations des entraineurs et ce, pour les indices VJ/min et SP. Par exemple, les joueuses peu performantes ont obtenu une moyenne VJ/min de 0,57 contre 0,64 pour les joueuses performantes et 0,76 pour les joueuses très performantes. Des différences significatives (p<0,05) s’affichent également au niveau du SP avec une moyenne de 0,62 pour les très performantes, 0,51 pour les performantes et 0,46 pour les peu performantes.

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Aucune différence significative n’a été remarquée entre les moyennes IE des athlètes selon le jugement des entraineurs pour le total des joueurs genre confondu, ni pour les filles seules et ni pour les garçons. Les joueurs ont obtenu des performances de qualité similaire, peu importe le jugement accordé par les entraineurs. À ce propos, l’absence de différence significative entre les moyennes de l’IE des joueurs très performants et peu performants peut s’expliquer de diverses raisons. Il est possible par exemple que le niveau de jeu des joueurs soit relativement homogène. Comme précisé plus haut, les entraineurs sélectionnent les meilleurs joueurs disponibles, et au niveau universitaire, ces joueurs possèdent de fortes qualités techniques et tactiques. Ainsi, il aurait été nécessaire de mesurer les performances de jeunes joueurs ou de joueurs de niveau professionnel afin de voir dans quelle mesure la qualité des actions exécutées est similaire. Parallèlement, le calcul de l’IE utilisé dans ce projet ne semble pas permettre de discriminer les athlètes dans sa forme actuelle. Il serait éventuellement nécessaire d’envisager des modifications de la formule de calcul afin de mieux représenter la qualité des performances exécutées pour ce niveau de jeu. À titre d’exemple, chaque variable du TSAP actuel a la même pondération et a la même valeur mathématique. Par contre, une perte sur passe tentée ou une perte sur contrôle n’a peut-être pas la même valeur ou la même importance en termes de « performance » à ces niveaux. De plus, une perte sur passe tentée en zone offensive n’a également pas la même importance que la même perte mais cette fois en zone défensive. D’autres études considérant divers niveaux de jeu pourraient tenter de pondérer les variables observées dans les formules de calcul afin de mieux encore représenter la performance des joueurs. Au final toutefois, l’IE est nécessaire pour qualifier la performance des joueurs et la forme de calcul utilisée ne semble pas affecter négativement le score de performance des joueurs.

Ainsi, les résultats obtenus dans cette étude ne permettent pas de distinguer d’une façon catégorique les joueurs très performants des moins performants dans la forme actuelle. Bien que statistiquement la différence n’est pas significative, l’analyse des moyennes a bien montré qu’il existe quand même un certain écart de niveau entre ces deux catégories (Tableau 10).

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En dépit de ce résultat, l’indice SP, qui demeure une représentation de VJ/min et du IE, a permis quand même de distinguer des différences entre les groupes de performance et ce, pour les deux groupes filles et garçons confondus et séparés. Ainsi, la logique du niveau de performance en fonction des jugements des entraineurs a été en grande partie respectée.

Les résultats des mesures des performance issues du TSAP semblent être globalement en adéquation avec les appréciations des niveaux de performance des athlètes accordés par les entraineurs des deux équipes. La concomitance de ces résultats démontre ainsi en partie la validité du TSAP adapté pour le soccer compétitif tel que l’ont démontré Nadeau et collaborateurs (2008a) pour le hockey sur glace.

Analyse des variables du TSAP en fonction des postes de jeu.

L’exploration des données de mesure issues du TSAP adapté peut également se faire à travers d’autres caractéristiques des sports collectifs comme la position des joueurs sur le terrain. L’hypothèse de départ est qu’il peut exister des différences importantes entre les valeurs de performance des joueurs selon les postes de jeu car ces joueurs ont des rôles, responsabilités et certaines tâches particulières sur le jeu.

En combinant les résultats des garçons et des filles, l’analyse des moyennes des groupes formés des joueurs évoluant à des positions avant, demi et arrière a permis de constater des différences significatives au niveau des indices VJ/min et SP (Tableau 11). Des différences significatives pour le VJ/min et le SP ont été observées entre les moyennes des joueurs ayant le poste de jeu arrière (VJ/min = 0,72 et SP = 0,62) et avants (VJ/min = 0,60 et SP=0,46), de même qu’entre les milieux (VJ/min = 0,70 et SP = 0,57) et les avants (VJ/min = 0,60 et SP=0,46). Aucune différence n’a toutefois été confirmée entre les arrières et les milieux. Ces résultats démontrent que les arrières semblent prendre le ballon à davantage d’occasions que les demis qui, eux aussi, touchent plus souvent au ballon que les