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Analyse microéconomique de la demande au grand gibier et les méthodes de transfert de

L‘origine de l‘évaluation économique des activités récréatives en pleine nature se fonde sur les travaux de Krutilla en 1967. Cet article se base sur la considération du loisir comme une alternative aux activités rémunératrices. La chasse du grand gibier et l‘observation des animaux peuvent être considérées comme des loisirs au même titre que les autres (TV, cinéma, sport…).

1.1 L’arbitrage entre consommation et loisir

La théorie des consommateurs peut être utilisée pour comprendre la demande en grand gibier car elle fournit un modèle de base d‘arbitrage entre consommation et loisir. Les chasseurs et les promeneurs, en tant que consommateurs, vont faire des choix de consommation sur un panier de biens, dont le loisir, pour satisfaire leur besoin. Le consommateur adopte un comportement de maximisation de son utilité sous contrainte budgétaire, laquelle dépend du revenu de l‘agent et des biens consommés. L‘économie du travail montre l‘existence d‘une relation entre consommation et loisir (Cahuc et Zylberberg, 1996 ; Defalvard, 2005). Le programme d‘un consommateur peut être écrit de la façon suivante :

maxU C L, (1.1)

U représente une fonction d‘utilité propre à chaque agent, C et L désignent respectivement la consommation des biens et le temps passé au loisir. En admettant que l‘individu dispose d‘une dotation totale en temps L0, la durée de travail exprimée par exemple en heures est alors

donnée par

h L L 

0 . Suivant la théorie microéconomique du consommateur, la fonction d‘utilité reflète les préférences d‘un individu. On suppose que celui-ci désire consommer le maximum de biens et de loisir. La fonction d‘utilité est alors croissante en ces deux facteurs

,

0

L

U C L  etUC

C L,

0. Ce modèle suppose que le consommateur peut atteindre un même niveau d‘utilité avec beaucoup de loisir et peu de consommation comme avec le panier inverse. Il est possible de préciser cette idée en définissant l‘ensemble des couples

C L,

pour lesquels l‘agent économique atteint le même niveau d‘utilité U vérifiantU C L

,

U. Cette égalité définit implicitement une relation C L

 

qui vérifieU C L L

 

,

U. L‘ensemble

de ces couples

C L,

forme les courbes d‘indifférence des consommateurs. Graphiquement,

les courbes d‘indifférences entre consommation et loisir se présentent de la façon suivante : Figure 1.1 : Courbes d’indifférence entre consommation et loisir

La figure 1.1 montre les propriétés des courbes d‘indifférence qui peuvent être expliquées de la manière suivante :

(i) Chaque courbe d‘indifférence correspond à un niveau d‘utilité d‘autant plus élevé qu‘elle est éloignée de l‘origine ; le consommateur préfère celle qui est située loin de l‘origine.

(ii) Les courbes d‘indifférence ne se coupent pas ;

(iii) La croissance de la fonction d‘utilité par rapport à chacun de ses arguments implique que les courbes d‘indifférence soient décroissantes. La pente d‘une courbe d‘indifférence à un point donné est négative. Il s‘agit du taux marginal de substitution entre la consommation et le loisir qui s‘écrit de la façon suivante :

 

,

, L C U C L C L U C L    (1.2)

Il représente la quantité de biens à laquelle un consommateur doit renoncer pour acquérir une heure de loisir supplémentaire, sans pour autant changer son niveau de satisfaction.

(iv) On suppose que l‘individu est prêt à sacrifier de moins en moins de consommation contre un accroissement d‘une heure de loisir. Ceci signifie que le taux marginal

L

Courbes d‘indifférence

de substitution entre la consommation et le loisir diminue avec le temps de loisir. Cette hypothèse de convexité des courbes d‘indifférence équivaut à la propriété de quasi-concavité de la fonction d‘utilité. Elle est vérifiée si et seulement si C

 

L est positif.

 

 

2 2 C L L CL LL CC L C L U U U U U U U U C L U                     (1.3)

Le signe de cette expression dépend de ce qu‘on trouve entre crochet qui doit être positif.

Ce programme ne peut être réaliste qu‘en tenant compte de la contrainte budgétaire. On considère que les revenus d‘un individu proviennent de son activité salariale et/ou non salariale (rentes, intérêts financiers, etc.). Si l‘on désigne par w le salaire horaire réel, h le temps de travail, les revenus de l‘individu s‘élèvent à wh. Soit R l‘ensemble des revenus provenant d‘une activité non salariale, p le prix des produits de consommation et C le niveau de consommation, la contrainte budgétaire s‘écrit :

pCwhR (1.4)

Cette contrainte budgétaire permet d‘introduire une valorisation du loisir en considérant que celui-ci peut entrer en concurrence avec le temps de travail d‘un agent économique. Si on maintient les notations de départ sur la dotation initiale de nombre d‘heures de l‘agent

0

h L L

et

0 L L 

0, cette contrainte peut aussi s‘écrire :

0 0

pC wL wL

 R R

(1.5)

où R0 est la somme des revenus provenant d‘une activité salariale et non salariale. Le temps

de loisir est donc limité par le temps de travail et le besoin de consommation de l‘individu

0

C . De ce programme découle le niveau d‘équilibre de loisir qu‘il va prendre. En notant  le multiplicateur de Lagrange associé à ce programme, le Lagrangien noté L a pour expression :

En désignant par

U

Cet

U

Lles dérivées partielles de la fonction d‘utilité U, les conditions du premier ordre s‘écrivent :

,

0 C U C Lp (1.7)

,

0 L U C Lw (1.8)

En combinant ces deux contraintes, on peut trouver la solution optimale :

* * * * , , L C U C L w p U C L(1.9) * 0 * pCwLR (1.10)

L‘équation (1.8) postule que le rapport des utilités marginales de consommation et de loisir est égal au rapport entre le salaire et le prix des produits de consommation classiques. Ainsi, la demande de loisir s‘écrit :

* * R0 pC L

w w

  (1.11)

et on considère que le prix et la quantité de la consommation sont exogènes au modèle, elle devient :

* 0 , L   w R (1.12)

Il s‘agit d‘une fonction de demande de loisir de type Marshallienne puisque le loisir dépend du revenu

R

0 et du salaire horaire w. Ce dernier permet de valoriser le loisir. On dira également que le loisir (la chasse ou l‘observation des animaux) est un bien normal si la hausse de revenu augmente la quantité demandée, c‘est-à-dire si la dérivée de la fonction

w R, 0

par rapport à R0 est positive. La figure 1.2 fournit une représentation graphique de

Figure 1.2 : Représentation graphique de la demande de loisir

Source : Cahuc et Zylberberg, 1996.

Elle montre que la solution optimale qui est représentée par le point E est située au point de tangence de la droite budgétaire AB, de pente w, et la courbe d‘indifférence de l‘individu pour un niveau d‘utilité donné.

1.2 La consommation et la qualité de l’environnement

L‘analyse de la demande de biens non marchands fournis par le grand gibier ne peut cependant pas se passer d‘une étude de la qualité de l‘environnement. Dans ce contexte, cette dernière peut être liée soit au nombre de grand gibier sur le site, soit à l‘abondance de la faune et la flore ou encore à la présence d‘aménagements spécifiques aux activités récréatives. Loomis (1994) pose que les caractéristiques liées à la qualité d‘un site sont mesurables avec un indiceq. Ainsi, la fonction d‘utilité de chaque agent (chasseur ou promeneur) s‘écrit :

, ,

UU C L q (1.13)

contrainte budgétaire et temporelle de l‘agent donne lieu à la création d‘une série de courbe de demande pour les biens marchands et non marchands. Pour le consommateur i, la courbe de demande de loisir pour le site j est notée L avec : ij

, , ,

ij i i j

Lf p w R q (1.14)

Où p représente les prix des biens à la consommation, wi la valeur que l‘individu i attache à

l‘activité de loisir, R son revenu et qj les indices de la qualité du site j. Compte tenu de la

difficulté à mesurer la quantité réelle deLij, le nombre de sorties vers le site j est la variable

proxy la plus utilisée. On la notera désormais dans le reste de la thèse parTrips . L‘approche de Loomis (1994) est intéressante pour la suite puisqu‘elle considère la valeur de l‘activité et non plus uniquement une valorisation par l‘intermédiaire du salaire horaire.

Ceci montre que les loisirs comme la chasse et l‘observation des animaux en forêts peuvent donc être considérés comme des biens classiques dans la mesure où le temps consacré à la pratique de ces activités dépend du revenu de l‘individu. La valorisation directe du loisir avec le salaire de l‘individu est cependant limitée puisque d‘autres paramètres peuvent jouer : ses préférences individuelles, les caractéristiques de son ménage, les prix sur le marché des autres biens, etc. De plus, le consommateur peut utiliser son temps disponible, hors travail à d‘autres activités de loisir.

1.3 La notion de consentement à payer et de consentement à recevoir

Le problème consiste à trouver la « vraie » valeur du loisir que nous avions noté

w

idans les paragraphes précédents. En effet, la valeur des services récréatifs liés au grand gibier ne peut pas être révélée par un prix de marché puisque la chasse et la promenade en forêt sont des biens non marchands. De plus, la valorisation par le salaire horaire est insuffisante.

Les économistes font généralement appel aux notions de « Consentement A Payer » (CAP) et « Consentement A Recevoir » (CAR). Les travaux publiés ont dans l‘ensemble privilégié les CAP. Ce sont des mesures de la valeur des biens qui ne sont pas échangés sur le marché. En effet, la valeur d‘un bien n‘est pas mesurée uniquement par son prix sur le marché mais également, par la somme monétaire que le consommateur aurait donné pour l‘utiliser, avec ou sans changement sur ce bien. Pour bien expliquer cette notion, nous allons définir le surplus du consommateur, qui est la base de la valorisation économique des services non marchands.

Le raisonnement étant le même pour les chasseurs et les promeneurs, les termes correspondants à ces derniers seront ajoutés entre parenthèse.

1.3.1 Le surplus du consommateur

L‘augmentation ou la diminution de la taille de la population de faune sauvage est supposée affecter l‘utilité ou le bien-être des individus. On cherche à établir une relation entre le prix et la quantité demandée par les chasseurs (promeneurs), celle-ci est considérée comme proportionnelle au nombre de sorties. A l‘aide d‘une courbe très simple, on peut représenter la demande marshallienne comme présentée dans la figure 1.3. Le prix est porté en ordonnée et le nombre de jours de sorties de chasse (promenade) en abscisse.

Suivant la loi de l‘offre et de la demande, la quantité de loisir demandée diminue quand le prix augmente. La valeur accordée par le chasseur (promeneur) à une sortie est donc une fonction décroissante. En effet, le bénéfice acquis par un chasseur lors de son premier voyage sera inférieur à ce qu‘il va retirer de son deuxième voyage. Le surplus du consommateur est la différence entre ce qu‘il paye effectivement et ce qu‘il aurait été prêt à payer. On peut avancer ainsi que celui-ci va décroître en fonction de la quantité de ressource consommée, mesurée par le nombre de sorties.

Figure 1.3 : Courbe de demande du consommateur pour un changement de qualité de la ressource

Dans une situation initiale où la demande est définie par la courbe D (figure 1.3) et A

Prix Nombre de jours D1 D0 E : courbe de dépense C H F 0 A I G B Surplus du consommateur Coût de l‘activité

consommateur est représenté par la surface CHF coloriée en rouge sur la figure 1.3. La valeur économique totale de l‘activité considérée représente la somme du surplus du consommateur et du coût de la participation à l‘activité, c‘est-à-dire la surface OHFA.

Même s‘il n‘existe pas de marché réel pour les services rendus par le grand gibier, la relation de cause à effet entre le prix et la quantité peut être assimilée à une relation offre-demande sur un marché fictif. Pour Rosenthal et Brown (1985), le surplus du consommateur représente le prix de marché virtuel de l‘activité récréative.

1.3.2 La variation du surplus du consommateur

L‘hypothèse générale appliquée dans l‘estimation des bénéfices des services non marchands est qu‘une politique entraînant un impact sur la ressource va faire varier le surplus du consommateur qui utilise cette ressource. La politique peut induire un changement de prix dans la participation à l‘activité (exemples : taxe cynégétique, location des terrains de chasse, …) ou une modification sur la qualité des sites de chasse (aménagement…).

Théoriquement, la courbe de demande peut se déplacer jusqu‘à D1 (figure 1.3) si le changement a un impact positif sur le consommateur. On distingue alors 3 surfaces : CHF représente le niveau actuel du surplus du consommateur, CIG représente le niveau après le changement politique ou environnemental et IHFG le gain net du changement. Si cette variation est positive, elle correspond à un CAP et à un CAR si elle est négative.

Les scénarios de changement proposés dans les études de valorisation des activités liées au grand gibier peuvent être différents suivant les contextes. Sur l‘activité de chasse par exemple, il peut s‘agir de mesurer le CAP pour chasser un animal en plus par an (Loomis, Updike et Unkel, 1989 ; Waddington, Boyle et Cooper, 1991), le CAR pour accepter de diminuer la pratique de la chasse de 50 % (McCollum, Peterson, Arnold, Markstrom et Hellerstein, 1990), le CAP pour doubler ses chances de capturer un animal de plus (Loomis et Cooper, 1988 ; Duffield et Neher, 1990) ou pour améliorer la qualité des sites de chasse (Sorg et Nelson, 1986).

1.4 La valeur économique totale du grand gibier

La théorie des consommateurs nous donne la possibilité d‘intégrer les loisirs comme la chasse et l‘observation des animaux dans la fonction d‘utilité des agents. Dans notre contexte, il s‘agit des chasseurs et des promeneurs. Mais, parle-t-on exactement de la même valeur pour ces deux catégories d‘agents ? Est-ce qu‘il est possible de décomposer la valeur économique

totale du grand gibier ? Qu‘en est-il des valeurs futures de cette ressource ? Nous allons commencer par rappeler quelques définitions sur la valeur de la faune sauvage.

Selon Conover et al. (1997), la « valeur » désigne le fait de mettre un prix ou de donner de l‘importance à un bien. Elle peut donc être tangible ou intangible selon que le bien a une valeur commerciale ou que la société manifeste un attachement envers l‘existence de ce bien. Selon Schuhmann et Schwabe (2002), la notion de « valeur » est liée au contexte anthropocentrique et n‘a de sens que si la société est prête à payer et est capable de le faire pour se procurer la ressource.

Pearce, Atkinson et Mourato (2006) définissent la valeur économique totale d‘une ressource comme la somme des CAP et des CAR pour l‘obtention d‘un changement induit par une politique. Ces trois définitions nous interpellent à la nécessité de décomposer la valeur qu‘un individu accorde au grand gibier comme sur la figure 1.4.

Figure 1.4 : Décomposition de la valeur économique totale du grand gibier

Valeur économique totale

du grand gibier Valeur marchande : Venaison Valeurs non marchande Valeurs d‘usage actif Consommation : Chasse Non consommation :

Vue des animaux, prise de photos,

Valeur d‘option :

Usage différé du grand gibier

Valeurs d'usage passif

Valeur d‘existence Valeur de legs

1.4.1 La valeur marchande du grand gibier

Le bénéfice le plus évident du grand gibier est la venaison et c‘est la seule valeur du grand gibier qui peut passer par le marché. Cette commercialisation est cependant peu développée en France pour trois raisons principales.

Premièrement, la consommation des Français est faible de l'ordre d‘une centaine de grammes par habitant et par an, contre plus de 500 g pour les Allemands et les Suédois (Pinet, 1994). De ce fait, les viandes de sanglier, de cerf et de chevreuil ne sont mises sur le marché qu‘à de rares occasions, notamment durant les fêtes de fin d‘année en France.

Deuxièmement, la viande provenant de la chasse en milieu naturel est difficile à vendre sur le marché du fait des exigences strictes de contrôle sanitaire et de traçabilité sur les produits carnés. Les sangliers peuvent transmettre les maladies d'Aujeski et la peste porcine qui ont de graves conséquences pour l'élevage porcin, et les cervidés la tuberculose. Le coût de la mise au point d'une procédure rigoureuse sur le plan sanitaire pour la viande de la chasse pourrait dépasser la valeur de la venaison par carcasse.

Enfin, la venaison française provenant de la chasse entre en concurrence avec des produits importés. La viande de grand gibier qui arrive sur le marché provient des fermes d‘élevage françaises et étrangères qui est rigoureusement contrôlée du point de vue sanitaire du fait des risques élevés de contamination par des animaux en liberté. Les fermes situées en Nouvelle Zélande détiennent 50 % des parts de marché européen avec un tonnage annuel d‘environ 12 000 tonnes (Pinet, 1994).

Ceci explique que la viande provenant de la chasse est destinée principalement à l‘autoconsommation ou partagée entre les chasseurs après une journée de chasse. Elle est également consommée lors des fêtes entre chasseurs et plus rarement vendue aux restaurateurs locaux.

Une étude récente menée par la FNC a montré une possibilité de développement de la filière venaison en France avec des modifications réglementaires. Dans les prochaines années, ce marché pourrait se développer (Dunoyer, 2009). La création d‘un label nommé« Gibier de chasse - Chasseurs de France » a été lancée dans cette optique.

1.4.2 Les valeurs d’usage actif par la chasse

Le bénéfice de la venaison ne reflète pas la totalité du surplus du chasseur en pratiquant son activité. Selon Decker et Connelly (1989), la motivation d‘un chasseur peut aussi être classée suivant trois catégories : (i) l‘aspect social de la chasse : l‘attachement à la culture ancienne, les liens sociaux qui se créent entre les chasseurs (ii) l‘aspect sportif de la chasse qui est considérée comme un art qui nécessite une adresse de tir, de tactique et d‘expérience (iii) la recherche de détente puisqu‘elle permet de se divertir, d‘évacuer le stress du quotidien, de voir des cerfs et des chevreuils et de faire des sorties en plein air. On parlera de valeur de consommation par la chasse pour regrouper ces motivations des chasseurs et la venaison. Une enquête réalisée en 2006 par la FNC en France a permis de prioriser les motivations des chasseurs de la façon suivante :

Figure 1.5 : Classement des motivations des chasseurs

Source : www.chasseurdefrance.com

Cette figure montre que la consommation de la venaison n‘arrive qu‘en dernière position dans la classification des raisons de chasser (50 % des réponses). La chasse représente plus une activité récréative en pleine nature (98 %), une occasion d‘entretenir les liens sociaux (91 %), d‘explorer les territoires (86 %) et enfin de gérer la faune sauvage (91 %).

Etre en contact avec la nature La convivialité Participer à la gestion de la faune La complicité avec un animal Entretenir des relations avec les territoires La recherche de gibier Le tir La plaisir de déguster le gibier

1% 3% 3% 8% 8% 6% 13% 21% 6% 6% 5% 6% 13% 29% 29% 10% 25% 29% 19% 36% 36% 38% 31% 88% 66% 62% 68% 50% 45% 20% 19%

1.4.3 La valeur d’usage par l’observation des animaux

Le grand gibier produit également des valeurs d‘usage par l‘observation des animaux en forêt. On parlera de valeur de non consommation ou du « non consumptive use values » en anglais (Navrud, 1994) puisque cette activité ne réduit pas le nombre d‘animaux. Une enquête réalisée par le Cemagref en 2006 montre que la présence de faune sauvage dans les forêts en Aquitaine joue un élément important dans les motivations des promeneurs (Dehez et Lyser, 2008).

Figure 1.6 : Les motivations des promeneurs dans la région Aquitaine

Source : Dehez et Lyser, 2008.

La figure 1.6 précise qu‘après la recherche d‘air pur, de calme et de nature, l‘observation de la faune sauvage est la deuxième raison d‘apprécier les forêts visitées. Environ 90 % des promeneurs sont sensibles à la présence des animaux dans les forêts. Ce type de bénéfice est généralement peu intégré dans le calcul de la valeur économique totale de la faune sauvage. Il est portant important de le prendre en compte afin d‘étudier la nécessité de préserver ou non le grand gibier.

1.4.4 La valeur d’option du grand gibier

Selon Pearce et al. (2006), la valeur d‘option représente les avantages procurés à des