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Analyse des données

Dans le document FACULTE DE MEDECINE DE TOURS A (Page 23-35)

Les variables des deux groupes ont été comparées par des tests du Chi 2 ou Fischer pour les variables qualitatives nominales et par des tests non paramétriques de Wilcoxon pour les variables quantitatives à l’aide du logiciel BiostaTGV.

Les patients éligibles ont été recrutés en deux phases successives :

- la première (phase 1) de Mars 2011 à Février 2012, constituant le groupe contrôle,

- la seconde (phase 2) de Mars 2012 à Févier 2013, formant le groupe intervention.

Un diagramme des flux a été réalisé pour chaque groupe (Figure 1 et 2) en spécifiant les différents motifs de sorties d’étude et les perdus de vue.

6 patients exclus :

*5 pour passages multiples *1 pour barrière linguistique

85 patients rappelés à 6 mois 127 patients éligibles 121 patients inclus 36 perdus de vue : *2 patients décédés *12 patients coordonnés erronées *22 non-répondants

7 patients exclus :

*4 pour passages multiples *3 pour barrière linguistique

75 patients rappelés à 6 mois 128 patients éligibles 121 patients inclus 46 perdus de vue : * 1 patient décédé *17 patients coordonnés erronées *28 non-répondants

Les perdus de vue correspondaient aux patients pour lesquels le rappel téléphonique n’avait pu être fait :

- les patients décédés,

- les «non répondants»,

- les patients aux coordonnées téléphoniques erronées et non disponibles sur les pages

blanches.

Aucun patient n’a refusé de participer à l’étude.

Les caractéristiques sociodémographiques étaient similaires dans les deux groupes.

Le groupe contrôle avait significativement plus de traitement de fond et de peak flow à domicile.

Caractéristiques des patients

Les caractéristiques des échantillons à l’inclusion ont été décrites dans le tableau 1 :

- avec les effectifs et pourcentages pour les variables qualitatives,

- avec les médianes et écarts types pour les variables quantitatives.

L’âge moyen des asthmatiques consultant aux urgences était de 32.4 ans.

Sur l’ensemble des patients, la proportion de femmes asthmatiques consultant aux urgences était supérieure à celle des hommes, atteignant 64%.

Le taux de fumeurs asthmatiques était de 40.6%.

Concernant le mode d’arrivée, 130 (54.8%) patients sont arrivés par leurs moyens personnels, 48 (20.3%) sont arrivés en transport médicalisé et 59 (24.9%) en transport non médicalisé.

Parmi l’ensemble des patients, 73 (34.3%) avaient au moins un critère de gravité à l’arrivée aux urgences, et 62 (30.4%) avaient un facteur pronostic de sévérité de la maladie asthmatique (antécédent d’hospitalisation en réanimation-USC [25]).

Tableau 1 : Comparaison des caractéristiques sociodémographiques et cliniques du groupe contrôle et intervention

Variables Patients du groupe contrôle n=121 Patients du groupe intervention n=121 Valeur de p Données sociodémographiques

Age, Moyenne ± écart-type 33.1±16.6 31.7±15.8 0.61

Médiane [Q1;Q3] 29.5 [20;41] 27.0 [20;38]

Sexe masculin, n(%) 37 (30.6) 50 (41.3) 0.08

Situation professionnelle, n(%), n₁=79, n₂=58 0.70

Lycéens et étudiants 23 (29.1) 17 (29.3)

En activité 35 (44.3) 28 (48.3)

Sans profession et chômeurs 9 (11.4) 8 (13.8)

Retraités 12 (15.2) 5 (8.6) Mode d’arrivée, n(%), n₁=120, n₂=117 0.34 Médicalisé 28 (23.3) 20 (17.1) Non médicalisé 26 (21.7) 33 (28.2) Personnel 66 (55.0) 64 (54.7) Données cliniques

Constantes à l’arrivée, Médiane [Q1;Q3]

Fréquence cardiaque (battements par minute), n=98, n=104 99.5 [86;111.8] 99 [82;115] 0.44

Fréquence respiratoire (cycles respiratoires par minute), n=80, n=87 24 [20;31.3] 23 [20;28] 0.35

Saturation en oxygène(%),n=100, n=104 97 [93 ; 98] 96 [95; 99] 0.86

Débit expiratoire de pointe (L/min), n=88, n=101 230 [180;320] 200 [150;300] 0.07

Patients ayant au moins un critère de gravité*, n(%), n₁=106, n₂=107 37 (34.9) 36 (33.6) 0.85

Hospitalisations antérieures en soins intensifs, n(%), n₁=100, n₂=104 32 (32.0) 30 (28.9) 0.62

Gêne respiratoire diurne plus d’une fois/semaine, n(%), n₁=118, n₂=120 45 (38.1) 58 (48.3) 0.11

Suite du Tableau 1 : Comparaison des caractéristiques sociodémographiques et cliniques du groupe contrôle et intervention

Variables Patients du groupe contrôle n=121 Patients du groupe intervention n=121 Valeur de p

Essouflement au moins 1 fois/mois, n(%) 71 (58.7) 80 (66.1) 0.23

Traitement de fond, n₁=120, n₂=121 0.04 Oui 81 (67.5) 63 (52.1) Non 35 (29.2) 54 (44.6) Ne sait pas 4 (3.3) 4 (3.3) Facteur déclenchant, n(%) 0.12 Infection respiratoire 41 (33.9) 60 (49.6) Allergique 23 (19.0) 22 (18.2)

Irritant (effort, tabac, pollution) 20 (16.5) 14 (11.6)

Problème de traitement 5 (4.1) 2 (1.6)

Non identifié 32 (26.5) 23 (19.0)

Fumeur, n(%), n₁=121, n₂=120 48 (39.7) 50 (41.7) 0.75

Peak flow à domicile, n(%), n₁=106, n₂=119 25 (23.6) 14 (11.8) 0.02

Concernant le traitement de fond, 144 (59.8%) patients affirmaient en posséder un. Parmi ces patients, 89 (61.8%) ne l’utilisaient pas correctement.

Par ailleurs, 39 (17.3%) patients inclus possédaient un débitmètre de pointe à domicile.

Les infections respiratoires représentaient le facteur déclenchant principal de la crise (41.7% des cas). Les causes irritantes (pollution, tabac, effort) étaient au quatrième rang (14.1% des cas) après les causes allergiques (18.6% des cas). Parmi les 34 patients qui jugeaient le tabac comme une des causes responsables de la crise, 16 étaient fumeurs soit 47.1%.

Concernant les pratiques médicales, sur l’ensemble des patients inclus, 139 (73.5%) patients sont sorti à domicile, 50 (26.5%) ont été hospitalisés (données manquantes pour 53 patients).

Parmi les patients sortis à domicile, 59 (42.4%) ont eu une prescription associant un traitement corticoïde per os, corticoïde inhalé et bronchodilatateurs.

Vingt et un patients (11.1%) ont été hospitalisés en réanimation ou unité de surveillance continue (USC). Parmi ces patients hospitalisés en réanimation, 7 (33.3%) étaient arrivés par leurs propres moyens, et 10 (47.6%) par un transport non médicalisé.

Parmi les patients ayant au moins un critère de gravité, 26 (35.6%) ont été hospitalisés dont 15 (20.5%) en réanimation ou unité de surveillance continue (USC).

Le tableau 2 illustre l’orientation des patients inclus en fonction de la présence ou non de critères de gravité à l’arrivée aux urgences.

Tableau 2 : Devenir des patients inclus en fonction des critères de gravité à l’arrivée

Devenir Patients sans facteur

de gravité Patients avec au moins un critère de gravité de gravité Critères non évaluables Total Domicile 99 37 3 139 Réanimation/USC 6 15 - 21 Autre service 18 11 - 29 Non renseigné 32 10 11 53 Total 155 73 14 242

Parmi les patients hospitalisés en réanimation ou USC, 10 (47.6%) patients sont arrivés en transport non médicalisé, 7 (33.3%) sont arrivés par leurs propres moyens et 4 (19.1%) patients sont arrivés en transport médicalisé.

Critères de jugement

Parmi les 242 patients inclus, 85 (70.3%) du groupe contrôle et 75 (62%) du groupe intervention ont été rappelés à 6 mois (p=0.54).

Le nombre de perdus de vue était de 36 (29.7%) patients dans le groupe contrôle et 46 (38.0%) patients dans le groupe intervention sans différence significative entre les deux (p=0.17).

Parmi les patients du groupe contrôle, 67 (78.8%) se sont rendus à une consultation médicale vouée à l’asthme, contre 58 (77.3%) dans le groupe intervention.

Les patients ayant bénéficié de l’intervention éducative n’ont pas significativement plus consulté un médecin généraliste ou un pneumologue dans les six mois ayant suivi leur passage aux urgences (p=0.82) (Tableau 3).

Tableau 3 : Critères de jugement principal.

Critère de jugement Patients du groupe contrôle rappelés à 6 mois n=85 Patients du groupe intervention rappelés à 6 mois n=75 Valeur de p

Nombre de patients ayant consulté médecin traitant ou pneumologue dans les 6 mois, n(%)

67 (78.8) 58 (77.3) 0.82

Sur l’ensemble des patients ayant consulté un médecin généraliste dans les six mois, celui-ci leur a proposé de consulter un pneumologue dans 65% des cas. Les patients du groupe intervention ont suivi ce conseil dans 78.8% des cas contre 75% des cas dans le groupe contrôle (p=0.71).

Dans la première phase, 8 (9.4%) patients ont consulté directement un pneumologue, sans passer par le médecin traitant, contre 11 (14.7%) patients dans la seconde phase (p=0.31).

Parmi les patients ayant consulté, 13 (19.4%) patients du groupe contrôle n’avait pas de traitement de fond contre 14 (24.1%) patients dans le groupe intervention (p=0.52).

Parmi les patients ayant un traitement de fond, le renforcement et l’amélioration de l’observance à 6 mois de leur passage aux urgences, a été effective pour 41 (50.6%) patients du groupe contrôle et 33 (52.4%) patients du groupe intervention (p=0.83).

Dans le groupe contrôle, 16 (18.8%) patients ont reconsulté aux urgences entre leur inclusion et le rappel téléphonique contre 7 (9.3%) dans le groupe intervention (p=0.09).

Nous avons cherché à savoir si d’autres variables étaient associées à un suivi médical. Pour se faire, les caractéristiques des patients ayant consulté ont été comparées aux patients n’ayant pas consulté. Les caractéristiques sociodémographiques des patients ayant consulté à six mois n’étaient pas significativement différentes de celles des patients n’ayant pas consulté (Tableau 4). Concernant les données cliniques, les patients ayant consulté suivaient significativement plus un traitement de fond (p=0.04), le niveau de contrôle de l’asthme n’était pas significativement différent par rapport aux patients n’ayant pas consulté. La présence de facteur pronostic de sévérité de l’asthme ou de facteurs de gravité à l’entrée aux urgences n’augmentait pas la probabilité de suivi médical.

Tableau 4 : Comparaison des caractéristiques sociodémographiques et cliniques des patients ayant consulté versus ceux n’ayant pas consulté dans les 6 mois après le passage aux urgences.

Variable Patients ayant consulté n=125 Patients n’ayant pas consulté n=35 Valeur de p Données sociodémographiques

Age, Moyenne ± écart-type 34.4±17.0 31.6±17.0 0.33

Médiane [Q1;Q3] 30 [31 ; 46] 26 [19; 39] Sexe masculin, n(%) 41 (32.8) 15 (42.3) 0.27 Situation professionnelle n(%), n₁=75, n₂=19 0.76 Lycéens et étudiants 23 (30.7) 6 (31.6) En activité 31 (41.3) 6 (31.6) Sans profession 10 (13.3) 4 (21.1) Retraités 11 (14.7) 3 (15.7) Données cliniques

Patients ayant au moins un critère de gravité*, n(%), n₁=120, n₂=31 39 (32.5) 6 (19.4) 0.15

Hospitalisations antérieures en soins intensifs, n(%), n₁=105, n₂=28 30 (28.6) 7 (25.0) 0.70

Gêne respiratoire diurne plus d’une fois/semaine, n(%), n₁=124, n₂=35 56 (45.2) 15 (42.9) 0.97

Gêne nocturne au moins 1 fois/mois, n(%), n₁=124, n₂=35 78 (62.9) 17 (48.6) 0.13

Essoufflements au moins 1 fois/mois, n(%) 79 (63.2) 27 (77.1) 0.12

Traitement de fond, n₁=124, n₂=35 0.04

Oui 87 (70.2) 17 (48.6)

Non 35 (28.2) 18 (51.4)

Ne sait pas 2 (1.6) 0 (0.0)

L’éducation thérapeutique est largement recommandée dans la prise en charge des asthmatiques. Elle vise, entre autres, à les faire adhérer à un suivi régulier nécessaire à la prévention des complications et au maintien de leur qualité de vie. Plusieurs études ont suggéré d’initier ou de renforcer l’éducation lors de consultations aux urgences [14, 19].

Le but de cette étude était d’évaluer si une intervention éducative dispensée aux patients asthmatiques, consultant aux urgences pour ce motif, renforçait le suivi médical ultérieur.

Outre cet objectif principal, cette étude permettait également de déterminer les caractéristiques des asthmatiques consultant aux urgences.

Enfin, tout au long de ce travail des points forts et des faiblesses étaient mis en évidence. Ces constations permettaient de suggérer des pistes d’amélioration pour de futurs travaux.

Dans le document FACULTE DE MEDECINE DE TOURS A (Page 23-35)

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