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Chapitre 6 – Le terrain d'investigation – les deux institutions de recherche agropastorale choisis:

6.1 L'analyse documentaire : première partie de l'étape 1 du terrain

6.2.3 L'analyse des données du corpus 1

Afin de garder l'anonymat des personnes qui ont répondu aux questionnaires, nous allons utiliser un code formé par une lettre et deux chiffres pour faire référence à leurs réponses. Ainsi, les codes pour les cadres administratifs de l'EMBRAPA sont identifiés par la lettre « E » et les codes pour les cadres du CIRAD par la lettre « C », toujours suivies de chiffres.

Pour ceux qui ont répondu au premier questionnaire (exploratoire) nous allons utiliser les références « E1. » et « C1. » suivis des chiffres (1,2,3...) et pour ceux qui ont répondu au deuxième

questionnaire (approfondi), nous allons utiliser les références « E2. » et « C2. » suivies de chiffres (1,2,3...). Pour la troisième étape, où nous avons fait des interviews personnelles, nous allons garder le même code : références « E3. » et « C3. » suivis de chiffres (1,2,3...).

Vous trouverez ci-dessous, un tableau avec les codes et les profils de ceux qui ont répondu aux questionnaires de l'étape 1 de notre terrain :

Profil des cadres qui ont répondu au questionnaire Embrapa1

Code Genre Ancienneté Formation Cadre Dégrée de

hiérarchique

E1.1 M 1973 * Docteur en Économie agricole Assistant du Directeur-Président de

l'EMBRAPA 1

ème

E1.2 F 1990 ** Master en Développement durable Chef d'une unité décentralisée de

service 2

ème

E1.3 M 1982 Docteur en Sciences de la

communication Coordonnateur au sein du Département de TT 3 ème

E1.4 M 1997 Master en Développement durable Chef du Département de TT 2ème

E1.5 F 1989 Master en Sciences de la communication Chef du Secrétariat de la

communication (Secom) 2 ème

E1.6 M 2002 Docteur en Économie appliquée Coordonnateur au sein du

Département de TT 3

ème

C1.1 F 1995 Économie du développement Direction d'unité de recherche 3ème

* Au Brésil, celui qui a un titre de Docteur a une formation équivalente, en France, au Bac+8 * Au Brésil, celui qui a un titre de Master a une formation équivalente, en France, au Bac+5

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Parmi les points remarquables des réponses obtenues dans cette première étape du terrain, on note une correction de la personne E1.1 par rapport à la notion de « transfert de technologie ». Docteur en économie agricole, il est un des créateurs de l'EMBRAPA, étant son directeur-président entre 1973 et 1985. Il écrit :

L'EMBRAPA ne fait que le transfert de connaissances, pas de technologies. Au moment

où les agriculteurs mettent ensemble les connaissances et font en sorte qu'ils

deviennent des systèmes de production validés, rentables et en accord avec les lois, et en mesure de les utiliser, là on a une technologie. Alors, qui dit « transfert de

technologie » a tort et fait preuve de ne pas connaître le sujet. On transfère des connaissances qui sont transformées en technologie par les paysans.309

Il est intéressant de noter que la remarque n'a pas été faite sur la notion de « transfert » mais

sur l'objet du transfert, qui serait des connaissances et pas des technologies. C'est-à-dire, sur le fond, l'idée selon laquelle il y a ceux capables de produire des savoirs et d'autres à qui on ne laisse que le rôle de recevoir des connaissances, reste présente. Mais l'idée est, peut-être, un peu affaiblie car, d'après leur réponse, ces sont les agriculteurs qui créent des technologies. La notion, donc, du

travail conjoint est déjà là.

309Traduit du portugais : A EMBRAPA não transfere tecnologia, mas conhecimentos. Quando os agricultores reúnem

os conhecimentos e os transforma em sistema de produção devidamente avaliado sobre a rentabilidade e legalidade e o coloca em prática se tem uma tecnologia. Então, é incorreto falar-se em transferência de tecnologia e revela completo desconhecimento do assunto. Transfere-se conhecimento que o produtor faz virar tecnologia. (Réponse envoyer par email à l'auteure.)

Par contre, la personne E1.1 affirme aussi que « les agriculteurs ne savent pas organiser les connaissances » et que les paquets technologiques préconisés par la politique alignée sur le Diffusionnisme avait exactement cette fonction : organiser les connaissances par rapport aux systèmes de production agricole afin d'aider la tâche de l’extension rurale. Il reconnaît que le modèle a été dépassé et ajoute que, de nos jours, le travail d'organiser les connaissances est réalisé par les agriculteurs avec l'extension rurale. A nouveau, on note l'idée du travail conjoint.

A propos du rôle de la communication pour soutenir le TT, cette personne, qui aujourd'hui est déjà à la retraite mais qui a gardé une place en tant que conseiller du directeur-président de l'entreprise, pense qu'elle apporte une forte collaboration en diffusant des connaissances développées par l'EMBRAPA. L’économiste affirme aussi qu'il est très courant que les professionnels de la communication travaillent auprès des agriculteurs, à côté des techniciens et des chercheurs. Il est intéressant de noter les différences de pensée entre la personne E1.1 et la personne E1.6, lui aussi docteur en économie. Embauché par l'entreprise en 2002, c'est-à-dire, presque 30 ans après sa création, cette personne partage le point de vue critique que nous présentons, dans notre travail, à propos du modèle de TT basé sur le Diffusionnisme. Elle l'explicite, avec presque les mêmes termes que nous utilisons, quand elle donne des exemples des situations où ce modèle est encore mis en place par l'EMBRAPA. Voici ses mots :

Le modèle Diffusionniste (ou linéaire) prend, comme point de départ, le présupposé selon lequel les activités de recherche, de transfert de technologie et d'extension rurale sont indépendantes. C'est-à-dire, on se base sur la maxime : je recherche ; tu fais le transfert ; il adopte. Le processus est linéaire, en partant d'un émetteur vers un récepteur (normalement, passif). Il y a plusieurs activités qui gardent encore cette approche ; que ce soit les modèles de communication (unidirectionnels), que ce soit les conférences et les journées démonstratives sur le champs (qui, dans presque la totalité des cas, ne proposent pas de vraies interactions avec les acteurs sociaux). 310

Contrairement à la personne E1.1, pour qui le travail de communication de l'EMBRAPA est plutôt satisfaisant, la personne E6.1 pense que les professionnels du secteur devraient collaborer d'avantage avec les activités de TT mises en place par l'entreprise brésilienne.

L'enquêté E1.6 donne même trois suggestions à propos de comment ils pourraient le faire : 1 – en créant des équipes multidisciplinaires chargées de construire une vision plus intégrée sur

l'innovation dans l'agriculture ; 2 – en faisant des efforts pour mettre en place des méthodes et des outils de communication plus interactifs et plus participatifs et 3 – en étant plus disposés à aller sur le terrain afin de vivre la réalité de l'agriculture et des paysans, et, ainsi « donner la parole aux acteurs ».

Ensuite, il ajoute : « Comme, traditionnellement, dans l'EMBRAPA, la communication est ciblée sur l'institutionnel nous avons encore un long chemin à parcourir dans le sens d'une communication pour le TT plus effective.»311

310Traduit du portugais : O modelo difusionista (ou linear) parte de um pressuposto básico de que as atividades de

pesquisa,de TT e de Ater estão separadas. Ou seja, vale a máxima: eu pesquiso; você transfere; ele adota. O processo é linear, desde um emissor até um receptor (quase sempre passivo). Há um conjunto extenso de atividades que ainda tem esse olhar, desde as formas de comunicação (unidirecional) até as palestras e dias de campo (quase sempre nada interativos com os atores sociais). (Personne E6, réponse Q4.2.1 du questionnaire).

311Traduit du portugais :Primeiramente, formando equipes multidisciplinares para a construção de um olhar mais

On s' aperçoit que la définition du développement selon la personne E1.1 reste figée sur le prisme économique : «Le développement signifie augmenter la productivité du travail ainsi qu'augmenter sa participation dans le PIB national»312. Définition qui se marie très bien avec la pensée dualiste

avancée/retardée quand on parle des nations, car voici sa réponse à la question sur le fait que l'EMBRAPA priorise les pays africains, d'Amérique Latine et des Caraïbes pour mettre en œuvre ses activités de coopération technique. « Le choix pour le retard et la pauvreté. Mais il y a pas mal de coopérations avec les pays développés, comme la France. »313

La personne E1.4 a donné une réponse totalement différente à la même question, en explicitant, en plus, la différenciation entre avancé/retardé quand on parle des pays avec lesquels l'EMBRAPA garde

des relations, soit d' échanges scientifiques, soit de coopérations techniques: « Comme il s'agit d'une entreprise de recherche [en agriculture] tropicale remarquable, l'EMBRAPA promeut le

transfert de technologie au niveau international vers les pays où le climat ressemble à celui du Brésil et qui n'ont pas atteint le niveau de développement des pays où ont été installés les Labex »314.

D'un côté, les réponses de la personne E1.1 peuvent être considérées comme un indice d'une pensée permanente que nous essayons de critiquer dans notre travail : celle qui préconise le développement à travers les lentilles exclusives de l'économie . De l'autre côté, quelques réponses données par les 5 autres personnes montrent qu' il existe, déjà, des interprétations plus diversifiées quand il s'agit de parler du développement au sein de l'entreprise brésilienne, comme nous allons le signaler au long des lignes suivantes.

L'enquête exploratoire réalisée auprès de l'EMBRAPA nous a montré que, bien qu'il y ait des pensées contradictoires au sein des niveaux hiérarchiques les plus hauts de l'entreprise, ceux qui ont répondu au questionnaire gardent au moins un point en commun : une notion qui n'a pas été présentée dans les questions posées par le questionnaire mais qui est apparue dans les réponses de six personnes, à savoir, celui du travail conjoint.

Pour la personne E1.6, par exemple, si le modèle de TT qui prévaut à l'EMBRAPA reste celui inspiré du Diffusionnisme, « il existe, déjà, des initiatives de relief pour qu'on avance sur la voie de

l'échange et de la construction de connaissances, où l'approche sur l'innovation sera, forcement, plus holistique ».315

instrumentos de comunicação, mais interativos e participativos. Em terceiro lugar, com a pre´disposição dos profissionais de comunicação de irem a campo, vivenciar a realidade da agricultura e do rural, "dar voz para os atores". Como a tradição da EMBRAPA é mais na comunicação institucional, ainda temos um longo caminho a percorrer para uma comunicação para TT mais efetiva. (Personne E6, réponse Q5.3 du questionnaire).

312Traduit du portugais : Desenvolvimento significa aumentar a produtividade do trabalho e aumentar sua participação

no PIB nacional. (Réponse envoyer par email au auteur.)

313Traduit du portugais : Opção pelo atraso e pobreza. Mas, há muita cooperação com os países desenvolvidos, como a

FRANÇA. (Réponse envoyer par email au auteur.)

314D'après l' extrait, en portugais : Por se tratar de uma empresa de destaque em pesquisa tropical, a EMBRAPA

promove transferência internacional de tecnologia com países que possuem semelhança climática com o Brasil e que ainda não alcançaram o mesmo nível de desenvolvimento dos países onde são instalados os Labex. (Personne E1.4, réponse Q14.11 du questionnaire).

315D'après l' extrait, en portugais : Mas há iniciativas relevantes para se avançar no caminho do intercâmbio e

construção do conhecimento, onde a visão sobre a inovação será necessariamente mais holística.(Personne E6, réponse Q7.4 du questionnaire).

La personne E1.2, une femme, journaliste, avec 25 ans d'ancienneté, donne son opinion, en disant que l'entreprise travaille de manière hybride dans la mesure où « pour faire avancer d'avantage le modèle d'échange et de construction collective de connaissances », l'EMBRAPA essaie d'utiliser des instruments et d'adopter des approches autres que celles préconisées par le modèle Diffusionniste, encore présent dans leurs pratiques.316 Cet enquêté renforce l'idée du travail conjoint quand il donne

sa définition pour le transfert de technologie comme un processus qui priorise l'interaction et le partage de connaissances. 317

De même, l'idée de travail conjoint peut être saisie à partir de la définition de TT présentée par la personne E1.5, quand elle dit que, dernièrement, des façons plus interactives de travailler avec les agriculteurs et les techniciens sont recherchées :

Des efforts pour transmettre les résultats de la recherche scientifique à l'assistance technique et à l'extension rurale. Traditionnellement, l’actuation dans ce champ-là n'est pas trop dialogique mais, plus récemment, on voit des initiatives qui essaient de

changer cette façon d'agir en travaillant de façon plus interactive avec les techniciens

et les agriculteurs.318

La personne E1.4, quant à elle, affirme que, parmi les stratégies de TT mises en place par l'EMBRAPA, on trouve aussi bien les plus traditionnelles (comme des journées aux champs, des unités de démonstrations, des cours, des séminaires, des émissions de radio, des formations des agents multiplicateurs, etc.) que celles qui «en promouvant le dialogue à travers l'utilisation de méthodologies participatives, permettent des niveaux d'interaction plus importants avec les

publics cible».319

La réponse qui explicite le plus l'existence du travail conjoint quand il s'agit de la communication pour soutenir le TT au sein de l'entreprise est celle de la personne E1.3. Journaliste de l'EMBRAPA depuis 1989, il décrit le projet pour la création de nouvelles variétés de pommes de terre développé depuis 10 ans dans le sud du Brésil et dont lui même a fait partie, d'abord, en tant que journaliste, ensuite, comme chercheur dans le champ de la communication. Il met en relief l'attitude

participative du chercheur responsable pour l’initiative :

316Traduit du portugais : Na minha opinião, a EMBRAPA atua de forma híbrida, se, por um lado, tem adotado novos

instrumentos e abordagens, além de uma nova relação com os parceiros, para avançar no modelo de intercâmbio e

construção coletiva de conhecimento, que possibilitem a apropriação social das soluções tecnológicas geradas pela

Empresa e seus parceiros, por outro ainda trabalha com o modelo difusionista [...] (Réponse envoyée par email à l' auteur.)

317D'après l' extrait, en portugais : Transferência de tecnologia hoje na EMBRAPA é todo processo que prioriza

interatividade e compartilhamento de conhecimentos com os diversos públicos, tendo como objetivo possibilitar a

esses públicos a apropriação das soluções tecnológicas desenvolvidas pela Empresa. (Réponse envoyée par email à l' auteur.)

318D'après l'extrait, en portugais : Esforço para repassar à assistência técnica e à extensão rural os resultados da

pesquisa científica. Tradicionalmente há pouca ação dialógica, mas iniciativas recentes vêm mudando esse quadro e promovendo maior interação com produtores e técnicos. (Personne E1.5, réponse Q7.4 du questionnaire).

319D'après l' extrait, en portugais :A EMBRAPA se vale de diferentes estratégias de transferência de tecnologia, que

variam desde aquelas mais tradicionais (Dias de Campo, Unidades Demonstrativas, cursos, seminários, programas de rádio, capacitação de multiplicadores, entre outras) até aquelas estratégias que permitem maior interação com o público alvo, promovendo um ambiente dialógico, que normalmente se baseiam em metodologias participativas. (Personne E1.4, réponse Q1.1 du questionnaire).

Il développe la recherche avec une forte interaction avec son groupe de travail au sein de l'EMBRAPA ainsi qu'avec des partenaires en dehors de l'entreprise, comme les

producteurs ruraux, en accord avec les valeurs de la communication. Il croit fort à l'idée selon laquelle aucun projet ne doit débuter sans être en syntonie avec la société, c'est-à-dire, sans prendre en considération les envies des différents secteurs de la filière de la pomme de terre. Étant donné que l'interaction est présente tout au long du processus pour le développement des nouvelles variétés et leurs suggestions de culture, le mécanisme qu'on appelle « le transfert » est remplacé par l'échange. On a, donc, un échange de savoirs et de connaissances entre les techniciens et les non-savants dans le but d'obtenir un maximum d'utilisation et de performance. […] Dans ce contexte-là, on ne parle pas de transfert de technologie comme étape finale d'un projet de

recherche[…]320

On note aussi une importante remarque sur le travail conjoint dans la réponse de la personne E1.6 à la question sur les stratégies de TT préconisées par l'EMBRAPA : « des stratégies qui prennent en

considération la diversité et la pluralité de l'agriculture brésilienne » font partie des «efforts pour établir un point de référence pour la politique institutionnelle de TT et d'échange de

connaissances », raison pour laquelle « il n'existe pas un seule modèle, unique et valable pour tous,

dans n'importe quel endroit ou à n'importe quel moment . […] La remarque la plus importante à faire est que l'interaction doit prévaloir dans toutes ces stratégies ».321

Cette personne explique que, pour établir un point de référence au sein du Département de Transfert de Technologie, les stratégies étaient, au moment où elle participait à l'enquête, en cours

d'élaboration et de révision. Elles se présentent suivant trois lignes d'action: la première est encore basée sur le modèle de TT issu du Diffusionnisme et qui reste encore le plus répandu à l'EMBRAPA, même s'il traverse un lent processus de changement ; la deuxième et la troisième lignes préconisent, quant à elles, les échanges de connaissances.

La différence porte sur le fait que pour la deuxième ligne, on va chercher à adapter aux contextes les plus divers des solutions déjà développées ; alors que pour la troisième, on préconise la

construction collective du savoir. En accord avec la deuxième ligne, dans un cadre d'interaction,

on souhaite établir un dialogue avec les acteurs concernés pour promouvoir l'adaptation des technologies et des connaissances déjà accomplies à leurs conditions de vie, ainsi qu' à leurs valeurs spécifiques.

320D'après l'extrait, en portugais : Ele faz toda a pesquisa com estreita interação interna (com o seu grupo de trabalho)

e externa, com parceiros e produtores rurais, usando os valores da comunicação. Para ele nenhum projeto pode começar sem observar estrita sintonia com a sociedade, captando os desejos inerentes aos diferentes segmentos da cadeia produtiva da batata. Como a interação permanece em todo o processo de desenvolvimento das novas cultivares e recomendações de cultivo, a chamada “transferência” é substituída por intercâmbio. Cambio de saberes, troca de conhecimentos entre técnicos e leigos, buscando o máximo aproveitamento e rendimento possível. […] Nesse segmento não se fala em transferência de tecnologia, como uma instância final do projeto de pesquisa ou de qualquer problema nesse âmbito. (Réponse envoyée par email à l' auteur.)

321D'aprèsl' extrait, en portugais : Em seu esforço de coordenar os trabalhos de elaboração de um marco referencial e

de uma política institucional de TT e intercâmbio de conhecimentos, a DETT e o DTT sempre tiveram a preocupação de construir com as Unidades da EMBRAPA um conjunto de estratégias que nos permita lidar com a diversidade e pluralidade da agricultura brasileira. Por isso, não há um modelo único que valha para todos, em todo lugar e todo momento. As realidades são muito mais complexas e temos que ter abertura para ver as transformações e nos adaptar. Por isso, as estratégias variam desde uma maior articulação com as políticas públicas voltadas para a agropecuária e o desenvolvimento rural sustentável, até a formalização de negócios tecnológicos. Mas, o que é importante ressaltar é que todas as estratégias devem ter a interação como característica predominante. (Personne E6, réponse Q1.1 du questionnaire).

En avançant encore plus vers le dialogue avec les acteurs, qui ne font pas partie de l'univers scientifique, la troisième ligne garde des similitudes avec l'idée de prospection présente dans la Politique de Communication de l'EMBRAPA. Cette ligne préconise que l'ensemble des acteurs liés à la recherche vérifient les conditions locales, auprès des personnes qui habitent sur place, avant d'aller chercher des solutions technologiques qui leur seront proposées.

Ce modèle est vu comme intégrant le plus les processus de recherche, de développement et de transfert de technologie, susceptible de mettre fin au modèle très figé inspiré du Diffusionnisme, en le remplaçant par une approche systématique. 322

Cette notion de travail conjoint, présentée par les professionnels de l'EMBRAPA qui ont participé à notre enquête exploratoire, a trait au deuxième axe problématique de notre travail, celui de

l'interculturel, car quand on parle de travailler ensemble, forcement, on parle d'aller à l'encontre de

l'autre et 'faire avec'. Et, si comme l'avance Edgar Morin, « chaque homme apporte en soi

l'ensemble de culture dont il est issu »323, travailler avec l'autre c'est, donc, se mettre en relation avec

sa culture, ses croyances et ses habitudes.

Quand on tourne son attention au troisième axe thématique de notre travail, il apparaît que l'idée