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Analyse complète de l’œuvre

IV- 9-Analyse du chapitre IX 1

Depuis mon départ, l’événement de chaque année fut le séjour qu’elle faisait chez moi, à Genève, en été. Elle s’y préparait des mois à l’avance : rafistolage des vêtements, achat de cadeaux, cure ratée d’amaigrissement. De cette manière , une sorte de bonheur commençait pour elle longtemps avant son départ. C’était une petite combine à elle pour être déjà un peu auprès de moi. Durant ses séjours chez moi, épopées de sa vie, elle était si soucieuse de me plaire . Devant mes amis, elle essayait de réprimer ses gestes orientaux et de camoufler son accent , à demi-marseillais et à demi-balkanique, sous un murmure confus qui se voulait parisien. Pauvre chérie.

Le soutien prend des formes variées en vue de se consacrer à la cause. Un soutien se faisant avec abnégation. La Maman à Albert en était un exemple.

Elle n’avait pas beaucoup de volonté . Elle ne savait pas suivre un perdait jamais autant de poids qu’elle en avait gagné . Ainsi, grossissant sans cesse, elle s’imaginait poétiquement maigrir sans cesse.

En dépit de la faiblesse physique on peut aussi contribuer.

Elle arrivait chez moi, fermement résolue à ne pas s’écarter désormais de son régime . … »

1 Albert COHEN , op.cit., p. 61-72

Tout en luttant contre leurs propres caprices.

Mais si je la grondais, elle obéissait ,pleine de foi, … Je regardais paternellement ses petites mains qui bougeaient , qui bougeaient en ce temps-là.

Ou en admettant l’inadmissible pour arriver au but.

Elle n’avait aucun sens de l’ordre et croyait avoir beaucoup d’ordre.

Lors de mes visites à Marseille, je lui achetai un dossier alphabétique,….

Les analphabètes croyaient aussi en leur espoir.

Quand on traversait la rue ensemble à Genève, elle était un peu nigaude. Consciente de sa gaucherie héréditaire , … végétale hébétude.

En s’attachant à la vie pour vivre l’espoir.

Dans les trams de Genève, .. Elle comprenait tout . Elle comprenait même pourquoi cette petite commise considérait tellement le savon coûteux qu’elle venait d’acheter . …

L’auteur décrit ici l’état d’anxiété et nous rappelle que les historiens de la Shoah ont toujours considéré le « mythe du savon juif » comme l’une des légendes noires de la Seconde Guerre mondiale.

Finies …. Naïve, elle faisait pour la Suisse des rêves de domination universelle . , élaborait un empire mondial suisse .. Elle admirait la pureté de Genève …

Genève était l’Etat Major du sionisme naissant (se rappeler la Revue Juive et les congrès sionistes) et l’auteur rapporte qu’elle a fait l’objet d’une proposition

d’établissement de l’Etat sioniste (« elle faisait pour la Suisse des rêves de domination universelle »).

Finies les errances sans but devant les vitrines des magasins de Genève . Pour la mettre à l’aise, je me faisais tout oriental avec elle . ….

Cette idée est maintenant délaissée , il faut penser Jérusalem.

… en enfants de Dieu, par les Saints Commandements, tu comprends. Il leur a dit : tu ne feras pas ceci, tu ne feras pas cela, c’est mal, les animaux tuent mais toi, tu ne tueras pas. Moi, je crois que c’est lui qui a inventé les Dix Commandements en se promenant sur le Mont Sinaï pour mieux réfléchir. Mais il leur a dit que c’était Dieu pour les impressionner, tu comprends. Tu sais comment ils sont, les Juifs. Il leur faut toujours le plus cher… Alors, Moïse, qui les connaissait bien, s’est dit : si je leur dis que les Commandements viennent de l’Eternel, ils trois semaines à passer avec moi . « Dis-moi, mes yeux, ces fables que tu écris (ainsi appelait-elle un roman que je venais de publier ) comment les trouves-tu dans ta tête, ces fables ? Dans le journal ils racontent un accident , ce n’est pas difficile, c’est un fait qui est arrivé , il faut seulement mettre les mots qu’il faut . Mais toi, ce sont des inventions, des centaines de pages sorties de ton cerveau . …Des centaines de pages , répéta-t-elle rêveusement. … Et soudain, elle soupira d’aise . « C’est agréable de se promener avec toi. Tu m’écoutes , toi . Avec toi, on peut avoir une conversation. »

L’auteur nous explique que ses productions littéraires , considérées comme des fables , et nous explique que celles-ci (par centaines), ne sont pas l’apanage de n’importe qui (en se comparant au médecin) mais se créent par intime croyance en la patrie et en ses malheurs. Ici se trouve expliquée leur psychogenèse .

Ce jour-là je lui achetais des souliers de daim , …

Par souliers de daim , l’auteur voulait dire que la marche vers le but est allégée et sa nation est fière de lui en le considérant comme un vrai fils de Sultan , c’est-à-dire un pur oriental.

Synthèse Chapitre IX

Ce chapitre exhorte au soutien qui devrait se faire sous différentes formes et avec abnégation , chaque personne , forte ou faible, peut en contribuer . On devrait se passer de ses propres caprices et en admettant l’inadmissible pour parvenir à avoir une patrie. Ce rêve ne concerne pas seulement les analphabètes . Et pour justifier ce soutien, il rappelle les fours crématoires et la transformation des juifs en savon . Il rappelle aussi que la Suisse a été proposée (entre autres : l’Ouganda, l’Argentine, par exemple) comme patrie , mais ce rêve est délaissé pour le compte de Jérusalem, où seule la Torah sera appliquée car de nature divine. Et explique que sa contribution, sous forme de productions littéraires , sortaient de son cerveau par apologie, et que ces productions semblables à des fables mais des réalités sous-entendues car le rêve de la Terre Promise est devenu presque réalisable (la déclaration Balfour, en ce temps-là, est effective) .

Titre le plus acceptable : Le soutien inconditionnel.