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L’amour entre François et ses maîtresses

1.2 La vérité sur Bébé Donge : François Donge, Eugénie d’Onneville (ou Bébé Donge) et les maîtresses

1.2.3 L’amour entre François et ses maîtresses

Comme les affaires des Donge se prospèrent, François doit rencontrer beaucoup de monde. Particulièrement, il attire l’attention de plusieurs femmes : Mlle Daisy, Mme Jalibert et Mme Flament. La relation amoureuse entre ses maîtresses et lui n’apparaît qu’à la dimension de la passion. Sans aucun attachement, cette relation peut terminer rapidement. François est ravi dans son monde animé où il n’y a que le travail et les femmes. Après le mariage, il ne termine pas ses relations avec d’autres femmes. Il a un lien profond avec elles parce que Bébé ne peut pas répondre à sa demande. Il pense que Bébé n’est pas la femme commune. Il préfère travailler et sortir à rester à la Châtaigneraie. Il semble qu’elle le pousse à des aventures sexuelles avec les autres femmes. Parmi les trois maîtresses nommées dans le roman, nous allons donner l’exemple de Mme Flament :

53 Ibid., 210-213.

Il l’avait vue sourciller en passant près de la secrétaire : l’odeur, sûrement.

A midi, comme ils déjeunaient en tête à tête à la table ronde de la salle à manger, elle avait demandé :

- C’est nécessaire que cette jeune fille soit dans ton bureau ?

- C’est une femme marié, Mme Flament… Il y a six ans qu’elle est ma secrétaire… Elle est au courant de toutes nos affaires…

- Je me demande comment tu peux supporter son odeur… […]

- Qu’est-ce que tu voudrais faire ? - Travailler dans ce bureau, avec toi…

- A la place de Mme Flament ? […]

- C’est impossible, mon petit. Il faudrait des années pour te mettre au courant. D’ailleurs, ce n’est pas ta place…

- Pardon… Je n’en parlerai plus… 54

Mme Flament est une des maîtresses de François. Elle est sa secrétaire. Ils travaillent toujours ensemble. Elle ne refuse pas d’avoir la relation érotique avec lui bien qu’il ait sa femme et qu’elle ait aussi son mari. Toutefois, François ne veut pas s’engager totalement. Il ne pense pas passer la vie conjugale avec elle. Il ne la met qu’à la place de sa maîtresse. Entre eux, il n’y a que la liaison sexuelle et le succès du travail.

Puisque ses passions subites sont instables, François crée toujours une autre relation érotique avec de nouvelles femmes. Tout cela dépend de son plaisir et son désir. Précisément, François ne fait pas attention au sentiment fragile des femmes. Quand il doit terminer une relation avec les femmes, il peut les quitter sans scrupule. Quant à Mme Flament, elle doit affronter la tristesse quand François se sent coupable envers sa femme, et il désire s’occuper mieux d’elle :

- Bonjour, monsieur François…

- Bonjour, madame Flament…

54 Ibid., 117-119.

Il l’avait oubliée, celle-là ! Elle était toute rose, tout émue, une main sur un sein, à le regarder avec de gros yeux humides. Sûrement, c’était elle qui avait placé des roses sur le bureau.

- Si vous saviez comme tout le monde a été péniblement surpris quand le malheur est arrivé !... Vous ne vous sentez pas trop faible ? 55

Tandis que François ne possède que la passion, Mme Flament, présente la dimension de l’engagement. Elle l’aime. Elle veut maintenir la relation amoureuse. Mais enfin, elle est déçue parce que François choisit sa femme, Bébé Donge. Son amour et sa responsabilité pour les autres femmes s’épuisent rapidement.

Très vite, il perd tout intérêt en elles. C’est seulement avec Bébé que François se montre vraiment jaloux. Il n’est pas du tout content quand Bébé s’intéresse à sa nouvelle amie Mlle Lambert :

Un jour, il y avait six mois de cela, François s’était montré moins patient que d’habitude. Ou plutôt, il avait agi comme il le faisait en maintes circonstances. Pendant des mois, des années, il supportait tout de quelqu’un. Puis, soudain, sa patience était à bout et il éclatait, féroce.

Cette fois-là — c’était à la Châtaigneraie et, fatigué par une semaine de dur travail, il avait envie de se sentir chez lui — il avait regardé froidement, durement, Mlle Lambert installée comme à demeure dans la chambre de Bébé. Avec cet air calme qui faisait si peur à ses employés et à ses ouvrières, il avait prononcé :

- Cela ne vous ferait rien, mademoiselle Lambert, de me laisser parfois seul avec ma femme ?

Elle était partie sans mot dire. Elle en avait oublié son sac à main.

Elle l’avait fait chercher le lendemain et on ne l’avait jamais revue. 56

55 Ibid., 114-115. 56 Ibid., 144.

La relation entre Bébé et Mlle Lambert peut refléter le sentiment de l’amour de François pour sa femme et ses maîtresses. Il ne peut pas ignorer ce rapport entre Bébé et son amie parce que la première fait tout pour attirer son attention sur Mlle Lambert. Il est suggéré même qu’entre les deux femmes, il existe un rapport sinistre : « Mlle Lambert installée comme à demeure dans la chambre de Bébé. ». Mais il paraît que François ne voit pas la provocation de sa femme et continue ses affaires amoureuses. Malgré celle-ci, il n’a pas de jalousie pour ses maîtresses parce que c’est seulement la relation passionnelle qui commence et termine rapidement sans engagement ni amour. La fin de leur relation fragile est la séparation et la tristesse comme avec Mme Flament : « C’était Mme Flament qui pleurait, toute seule dans son coin, à petits sanglots réguliers, les deux bras repliés sur sa machine à écrire, le visage dans les bras. »57

1.3 La chambre bleue : Tony (ou Antoine Falcone), Andrée Despierre, Nicolas