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Partie I Le cycle des funérailles nanaïes : les transformations rituelles dans le contexte post-

Chapitre 1. Transformations des funérailles nanaïes

1.1 Amadouer le défunt pour l’empêcher de nuire aux vivants

Pour les proches, amadouer le défunt constitue l’un des premiers enjeux des rites du cycle des funérailles nanaïes. Pour faire cela, les proches font des offrandes au défunt sous forme de nourriture, les lui présentent directement ou les lui font parvenir par l’intermédiaire d’une figure

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d’esprit ou en les jetant dans le feu. Il s’agit d’offrandes de nourriture et d’alcool, mais aussi de nombreux échanges verbaux entre le défunt et ses proches. Les proches effectuent aussi des commémorations mensuelles pour montrer au défunt qu’ils ne l’ont pas oublié.

La colère d’un défunt non content est considérée comme extrêmement dangereuse. Je montrerai dans le chapitre 2 les formes que prend cette colère. Les proches peuvent être hantés, conduits au suicide ou à la dépression. Sans chamane, amadouer le défunt pour éviter cette colère devient un enjeu central. Je montrerai plus tard que cet aspect des rites funéraires chamaniques perdure malgré les transformations importantes apportées aux funérailles aujourd’hui (voir page 87). Dans cette partie, je montrerai d’abord de quelles façons le chamane puis les proches exhortent le défunt à accepter son nouvel état sans colère et à prendre des forces pour la route vers l’au-delà. Je parlerai ensuite des commémorations mensuelles dont l’enjeu central est d’amadouer le défunt. Cette analyse montrera la rupture perceptible dans les données après 1950. À partir de cette période, le repas funéraire, pris lors de l’enterrement, prend une importance grandissante pour fêter le défunt de façon plus importante et pour prendre des dispositions qui permettront de l’amadouer près de la tombe.

 Des offrandes pour amadouer le défunt et lui donner des forces.

Les offrandes de nourriture et d’alcool sont généralement accompagnées de mots, d’exhortations, adressés au défunt. Ces paroles donnent la signification du geste pour montrer au défunt l’attention de ses proches. Ces offrandes sont à différencier des cadeaux faits au défunt qui l’aideront à avoir une vie posthume agréable et confortable. On commence les offrandes dès l’enterrement, quelques jours après la mort.

En 1910, Šternberg racontait ainsi :

« Les femmes préparent ensuite le tuju, repas cérémoniel : une bouillie cuite de différentes façons. Tous les proches, beaux-frères et étrangers [extérieurs au clan] présentent devant lui les plats et on place à côté de sa tête, une bouteille de vodka sans bouchon. Seule la femme du défunt ne prend pas de repas. La collation dure une heure, tandis que les gens se réunissent. Chaque personne s’approche du mort, le salue, lui offre de la vodka, lui en fait couler sur sa poitrine et dit : « Tu es mort, nous ne te reverrons plus, s’il te plaît, découvre ces plats » » (Šternberg 1933).

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Les offrandes sont ici présentées devant ou sur le corps du défunt. A la même période, Lopatin raconte comment le chamane, qui n’est pas toujours présent lors de l’enterrement, prend part à ces libations :

« On commence ensuite la cérémonie funéraire en préparant la nourriture rituelle. Le chamane effectue quelques libations autour du corps en l’exhortant à ne pas revenir : « Bois ! Et repose en paix ! Et ne nous effraie pas, ni tes enfants (si le défunt en a laissé), ni tes parents ». Le défunt est nourri avant les autres. On recommence cette étape autant de fois que la nourriture et les boissons le permettent » (Lopatin 1960).

Dans ces deux descriptions, les offrandes et le repas qui les entourent sont assez succinctes. Les paroles qui les accompagnent semblent surtout expliquer au défunt son nouvel état. Dans son livre, Lopatin raconte que le défunt ne sait souvent pas qu’il est mort et ne s’en rend compte qu’en s’apercevant qu’il ne laisse aucune empreinte de pas derrière lui. Par contre, dans les autres rites du cycle des funérailles, les offrandes sont répétées et semblent prendre de l’importance.

Dans les années 1890, Šimkevič racontait ainsi ces offrandes, faites en présence du chamane, lors du rite de fixation de l’âme (sept jours après la mort) :

« À côté du chamane étaient installés le fania du défunt [figure du défunt], décédé dernièrement dans la maison, et deux autres fania, plus anciens qui attendaient leurs grandes commémorations. Devant chaque fania, on plaça du tabac en feuilles, et dans l’ouverture du burhan ajami fonyalko [figure du défunt] on inséra une pipe allumée ; qui le souhaitait pouvait prendre le tabac avec les fania en se roulant quelques cigares de ce tabac, les tressant dans leurs cheveux. Pendant ce temps, dans la vieille maison, on remplissait des plateaux de xanšin (plat traditionnel constitué de galettes à la graisse animale), et un homme s’approcha de moi [Šimkevič] et mit sur mes genoux le plateau de xanšin ; selon la coutume, je prenais le xanšin à la main, faisant semblant de goûter et passais le plateau au chamane, qui le présentait à d’autres, etc. Après avoir fait des offrandes trois fois aux fania, tous saluèrent trois fois à terre, et se levèrent. Ce même rituel fut accompli par chaque personne présente » (Šimkevič 1896).

Ces offrandes se poursuivent tout au long de la description. Elles sont toujours présentées à la figure du défunt et parfois à des accessoires utilisés par le chamane. Dans la description de Šimkevič, le chamane utilise une bague en néphrite qu’il trempe dans les aliments pour les faire parvenir au défunt :

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« Le plus vieux des parents du défunt s’approcha du chamane et se mit à genoux, lui présenta du xanšin ; les autres hommes le suivirent; le chamane enleva la coiffe chamanique xoja9, versa le plat xanšin dans des tasses et en donna à tous, tour à tour. Pendant ce temps, une des vieilles femmes apporta une petite tasse avec de l’eau et le déposa à côté du fania, mettant de l’eau sur la bague » (Šimkevič 1896).

À la fin du rite, les offrandes sont encore distribuées et données au défunt :

« Pendant que le chamane chantait, les femmes disposaient dehors les trois fania, mettaient devant chacun d’eux un panier avec des plats préparés et une bassine d’eau. Devant les fania, ils élevèrent un grand feu, autour duquel s’assirent tous ceux présents, et le chamane ; des autres côtés du fania s’installa une vieille femme, la mère du défunt, qui, devant chaque fania, déposa un paquet de tabac en feuilles. Le chamane s’approcha des fania, creusa devant chacun d’eux un petit creux, prit une tasse, puisa de l’eau et la versa dans chacun des trous, en disant : « bois ». Après ça, on lui donna du xanšin ; les hommes s’approchèrent de moi, se mirent à genoux, firent trois saluts à terre et me donnèrent une tasse de xanšin ; ensuite, le chamane et tous les hommes s’approchèrent du fils du défunt assis sur un banc, se mirent devant lui à genoux, firent les saluts à terre et lui donnèrent du xanšin. Le chamane de nouveau s’approcha du fania, remplit sa tasse du xanšin, salua le fania et renversa le xanšin devant sa tasse. L’eau fut versée dans le trou et le xanšin dans la tasse sans faute à travers les mains deux fois devant chaque fania ; quand tous ceux présents eurent accompli tour à tour ce rituel d’office des morts, les femmes s’approchèrent des paniers de plats et commencèrent à choisir parmi eux les meilleurs morceaux ; le reste, de tous les paniers, fut envoyé dans la maison ; le tabac fut en partie distribué, en partie laissé au fania. La plus âgée des femmes lança quelques feuilles de tabac dans le feu et se mit à pleurer amèrement ; tous ceux présents suivirent son exemple, et l’air retentit de hurlements épouvantables, qui continuèrent longtemps après la fin des commémorations. Les femmes, situées près du fania, lançaient dans le feu les galettes et la bouillie, et à la fin, versaient là le xanšin » (Šimkevič 1896).

Pour Šimkevič, les offrandes sont constituées de bouillies de céréales (xanšin), d’eau, de galettes, et de tabac. Les offrandes peuvent également être déposées dans un petit trou devant la figure d’esprit. C’est aussi le cas dans la description de Šternberg en 1910 :

9 « La coiffe xoja, très volumineuse, est composée d’un faisceau de longues bandes en fourrures d’ours, de loup, de renard et d’ursus lotor, qui sont cousues à un bonnet noué sous le menton et qui tombe jusqu’à la taille. Un coucou en métal perché entre les ramures de cervidé en fer, un miroir miniature et quelques grelots sont fixés au sommet » (Delaby 1976, 102).

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« Devant [les figures du défunt] on fait un petit trou, où on verse de l’eau, on place les plats, etc. Les restes du repas sont jetés dans le feu » (Šternberg 1933).

Pour Lopatin, en 1910, de nombreux mets sont préparés, mis dans de la vaisselle spéciale : « Il y a de la nourriture et à boire. Les aliments sont placés dans des plats spéciaux. Le pain cuit pour l'occasion est coupé de différentes manières, notamment en forme d’oiseau » (Lopatin 1960).

Ils sont également constitués d’alcool et de tabac. Comme en 1890, ces offrandes sont présentées et partagées avec le défunt :

« On place le support d'esprit fania et l’ajami-fonyalko à côté du chamane. On lui donne de la vodka et du tabac. Les invités fument et boivent en en donnant d'abord au support […]. Les invités font des cigares de feuilles de tabac qu’ils placent dans la bouche du support, et qu’ils posent un moment ensuite dans leurs propres cheveux avant de les fumer, en les repassant par la bouche du support. Le chamane s’occupe tout le long du fania et de l’ajami-fonyalko et contrôle l’échange avec les invités. Il commence ensuite à battre le tambour et à appeler ses esprits. Il arrose son costume de vodka (de sa bouche) et en donne aussi à l’ajami-fonyalko, tout en l’invitant à être heureux. Il en sert ensuite aux invités et aux proches. Ce service est répété plusieurs fois.

C’est encore suivi de libation de vodka ; on en donne au chamane, au costume, au fania, et au fonyalko, accompagné de ces paroles : « Voici comment te servent tes proches de la vodka ! Bois et sois heureux ! Ne sois pas triste de les avoir quittés ! ». On sert ensuite les membres de l'assemblée. On fait ça plusieurs fois, en fonction de la quantité de vodka disponible » (Lopatin 1960).

Là encore, les offrandes sont mises sur/dans la bouche de la figure du défunt.

C’est aussi lors du rite de fixation de l’âme (sept jours après la mort) que sont marqués les signes visibles de deuil, qu’ils présentent au défunt. En 1890, ces signes étaient constitués d’une coupe rituelle de cheveux tressés avec du ruban blanc.

« Tandis qu'on recevait le tabac, on le roulait en cigare et on les enroulait dans les tresses de cheveux, et le chamane offrait à tous le xanšin. Pendant ce temps, les proches du défunt s’étaient assis sur les lits près du fania et commençaient à détresser leurs nattes ; ensuite, pour le rituel de la coupe de tresse, comme signe de profond chagrin, une des vieilles femmes alla vers le fils du défunt, le ceint d’une ceinture blanche avec des clochettes, épouilla ses cheveux, entrelaça dans ses tresses un ruban blanc, coupa le bout des tresses et mit le morceau coupé devant le fania. Ce rite fut fait à nouveau avec tous les proches du

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défunt. Les proches, qui coupèrent leurs tresses, comme selon la coutume, n’avaient plus le droit, en attendant les grandes commémorations, d’entrer pieds nus dans d’autres maisons ou bateaux, car ils leur apporteraient alors le malheur » (Šimkevič 1896).

En 1910, Lopatin nous montre que ces signes n’ont pas changé. Les invités portent aussi la ceinture blanche à clochette, mise seulement au fils du défunt dans la description de Šimkevič.

« Tout le monde porte les signes de deuil : une ceinture blanche avec des clochettes et des rubans blancs dans les cheveux. Ils coupent à ce moment-là le bout de leurs cheveux et les placent sur le fania » (Lopatin 1960).

Lors du Kaza Taori, le rite final du cycle des funérailles, les mêmes procédés sont repris. On distingue peu de changements dans les descriptions entre 1890 et 1930, malgré le fait que les données aient été recueillies dans des villages différents. Ce rite symbolise le départ de l’âme pour l’au-delà et les proches n’entretiendront plus de relation avec celle-ci. Des paroles et des lamentations accompagnent les offrandes de façon plus prononcée. En 1910, la fille du défunt fait ces lamentations :

« Tandis que le chamane chante dans la tente, à la maison, la vieille commence ses pleurs : « Aujourd’hui, tu t’en vas à buni [le monde des morts]…là-bas, nos grands-pères, nos pères, nos enfants… les Nani habitent à buni… le chamane vous emmène bien, vous vivrez bien là-bas, et nous mal ici »… dans la tente, on met en scène des scènes d’ivrognes, d’hommes qui s’embrassent, etc. » (Šternberg 1933).

Le chamane sert aussi d’intermédiaire par lequel s’exprime le défunt. Il lui explique le but du rite, pour l’exhorter à partir.

« Finalement, le chamane, prenant son bâton, s’approchant avec du pan’a [fania], et parmi les pleurs de la vieille fille, s’accroupit devant le pan’a et dit : « Demain allons à buni, je t’emmène là-bas, dans ces lieux, où habitent les aïeuls morts d’autrefois ; tu habitais là-bas autrefois, ils t’aimaient là-bas ; à présent, tous les amis auxquels tu tiens, venus te dire au revoir, ont fait des offrandes repas pour pan’a » (La cotisation avait été faite lors des premières commémorations.)

La deuxième fois le chamane va avec son bâton vers le pan’a, devant lequel sont posés les mets : trois bouteilles de vodka et des tasses, et dit : « Je t’envoie à buni ! » Le pan’a répond : « Merci ! »

Ensuite, sa fille dit : « Merci pour votre hospitalité ». Le petit-fils : « Merci pour tous vos soins, pour tous ! »

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Le chamane dit aux esprits : « Vous m’aidez, vous entendez le pan’a, et vous me répétez, et moi je répète devant les gens ! »

Le pan’a s’excuse auprès de tous : « Au revoir, merci »…

Ceux qui sont présents se mettent à approcher le pan’a et le saluent, et après ça lui offrent un petit verre de vodka.

En finissant son discours, le chamane se met à enfoncer le bâton dans la direction du pan’a. Le chamane dit une mélopée, simplement, sérieusement, mais le public des derniers rangs rit, avec excès, les femmes s’embrouillent, et seul un petit cercle de femmes continue à pleurer.

La troisième fois, le chamane s’approche du pan’a : « Je vais t’emmener d’ici, tu es dehors, nous allons faire une commémoration de deux jours pour toi, et le troisième jour nous t’expédierons ! »

Il tire ensuite la couverture sur le pan’a sur le bord de la couchette. Le pan’a dit : « Adieu tout le monde ! »

Le chamane : « Eh bien, tout le monde souffre pour vous ! Qu’il y ait plus de monde ! » Alors, ceux présents tire le pan’a à eux, d’autres le portent vers la porte, certains se serrent contre la tête du pan’a, tous pleurent, même un beau-frère aveugle est allé voir » (Šternberg 1933).

Le lendemain, le chamane continue ces explications :

« On place devant mukdy [une figure du défunt] des victuailles, et des paniers particuliers de cuisine rituelle. Devant le chamane, on pose les plats cuisinés, afin qu’il dise à mukdy comment lui apporter les choses. Le chamane dit : « Voici des objets que tes proches t’apportent » (aujourd’hui on cuit des petits pains ; demain, d’autres seront cuits encore ; le chamane présente à mukdy pour chaque invité ce qu’il lui apporte). Ensuite le chamane dit à mukdy : « Je t’ai construit une tente, une belle tente, tu vivras ici un certain temps. À présent, de tous les plats repus, tu tombes de sommeil, tu t’allonges pour dormir » (Šternberg 1933).

Quand le chamane commence à préparer le défunt pour le voyage vers buni, les offrandes deviennent nécessaires pour que celui-ci survive au voyage :

« Devant la tente, les femmes préparent avec de la farine différents plats. Entre elles est couchée la tête du cochon [qui vient d’être tué pour le rite].

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Alors commencent les offrandes. Le chamane se tourne vers mukdy : « Tes connaissances t’ont fait un repas, ont fait cuire le cochon, qui est allongé dans la tente en bouleau, ils te donnent de la vodka ; tous ces plats sont pour toi pour le chemin ! »

Mukdy répond : « Merci ! »

Le chamane prend son assistant, qui lui répète à nouveau. La fille du défunt pose devant le chamane des petits pains et trois bouteilles de vodka. Le chamane dit : « Voici, ta fille (que voici) et ton fils (que voici) t’apportent des plats pour le chemin ; ton chef t’a donné des petits pains. »

Les assistants, d’une voix forte, répètent : « Le chef t’a envoyé des galettes pour le chemin, des provisions pour le chemin, va comme il faut ! »

Mukdy me [Šternberg] remercie. On le présente une nouvelle fois, et on offre de la vodka et des plats, qu’on pose devant le chamane, qui proclame les noms, etc., et le mukdy remercie. Les assistants répètent à haute voix de nouveau. Le chamane termine : « Avec ces provisions je t’emmène et vers un bon endroit je t’envoie ! » (Šternberg 1933).

Le jour du voyage, les offrandes sont au début présentées à la figure du défunt, sur sa bouche, puis jetées dans le feu :

« Quand on retourne à la tente du repas de famille avec les derniers kyki [biscuits] cuits, aux fèves, la bouillie avec de l’huile au milieu, on pose d’abord les plats devant le chamane et ensuite devant mukdy et on commence à faire les adieux au mukdy. Le mukdy répond et dit au revoir à sa fille. Neuf kyku [esprits] accompagnent le défunt à buni.

Les assistants répètent les mots du chamane : « Pan’a prend le chemin vers le bas sur la rivière, comme la glace pendant ce temps a fondu. »

On fait des offrandes à mukdy : on apporte de la vodka ou de la nourriture à mukdy, on en a pris une gorgée au préalable, et on verse dans une tasse devant lui, et ensuite on finit le verre ; on apporte aux lèvres de mukdy ; et ensuite on boit soi-même.

On allume un grand feu. Dans ce feu brûlant, on se met à jeter les plats cuits : kyku et d’autres plats, on verse de la vodka » (Šternberg 1933).

Dans la description de Lopatin à la même période, le premier jour du Kaza, le chamane échange avec le défunt pour réparer les torts qui ont pu lui être causés :

« Parfois, au mécontentement des proches, le chamane annonce que la veuve n’a pas respecté la période de veuvage, ou, pire encore, il choque l’assemblée en révélant que la

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veuve a été infidèle dans ses obligations envers le défunt mari, et que le mari attend donc sa vengeance.

Dans de tels cas, le chamane prend son couteau et fait une petite entaille sur la poitrine de la femme infidèle après quoi les proches offrent au chamane des copeaux de bois tâchés de sang ; le chamane place ceux-ci dans le mugdae [figure du défunt mukdy] ». (Lopatin 1960).

Les offrandes se poursuivent tout au long du rite, présentées et prises par le chamane et le défunt.

« Il approche alors le fania et le mugdae en leur disant : « Lève-toi ! Nous avons tous été debout depuis longtemps ». Il place les figures pour la journée avec l’aide des femmes. Il