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Aménager pour la biodiversité 17

Remarque !D’une manière générale, il est nécessaire de se renseigner auprès de spécialistes (associations naturalistes, bureaux d’études…) pour la construction et la mise en place de nichoirs et autres aménagements pour la faune. N’hésitez pas à contacter Natureparif pour obtenir la liste des associations et bureaux d’études intervenants en Île-de-France.

Les aménagements pour la faune (nichoirs, chiroptières, murs de pierre, mares…) permettent d’accueillir différents groupes : flore, oiseaux, invertébrés, reptiles, amphibiens, chauves-souris et autres mammifères.

Leur mise en place permet :

• d’offrir des habitats de substitution pour différentes espèces en régression faute d’habitat naturel (espèces de falaises ou de vieux arbres) notamment en milieu urbain ;

• de favoriser le retour dans nos milieux urbanisés de certains rapaces et autres prédateurs ; 1. Gîtes artificiels

Il existe de nombreux modèles de nichoirs, dont la taille et la forme varient en fonction des espèces ciblées. Principalement construits en bois, il est également possible d’en réaliser certains en papier mâché (notamment pour les hirondelles et les martinets), une activité qui s’intègre particulièrement bien dans les ateliers scolaires.

Méthodes Quelques espèces

concernées Fiches à consulter Proscrire l’usage de produits

phytosanitaires dans la gestion des espaces verts et les remplacer par des pratiques alternatives Gérer de manière écologique les milieux

herbacés en fauchetardive ou pâturage

Insectes pollinisateurs, Maintenir des liaisons écologiques

fonctionnelles par corridors ou patchs : berges végétalisées, bandes enherbées, humides : restauration » p. 67 Création ou restauration de zones

humides : marais, mares, étangs

espèces aquatiques, oiseaux, amphibiens…

Réponse écologique

« M - Cours d’eau et zones humides : restauration » p. 67 Outil « 16 - Créer une mare » p. 143

Limiter l’impact des pièges tels que les façades vitrées, l’éclairage nocturne, mare à proximité d’une route...

Oiseaux, chauves-souris,

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Outils 1

Pour les chauves-souris, un simple panneau de bois posé sur un mur bien exposé, et décalé de 6 cm de la façade par des tasseaux fermant trois côtés, en laissant une entrée par le bas, peut suffire à accueillir une colonie. Des nichoirs à chauves-souris peuvent également être installés sur les arbres, comme c’est le cas à Marmande (26), qui a choisi cette alternative pour lutter contre le moustique tigre.

L’aménagement de sites urbains pour certaines espèces de rapace, comme le Faucon pèlerin par exemple, apparaît comme une des mesures adéquates à la sauvegarde de ces espèces.

Leur nidification peut être favorisée par la pose d’un nichoir adapté au site. Ce type d’aménagement permet d’accueillir en ville des espèces emblématiques qui sont avant tout un plaisir pour les yeux mais il permet également de pallier un déséquilibre de l’écosystème urbain en affectant les phénomènes d’agrégations et de concentrations d’oiseaux comme le pigeon.

Concernant les insectes, les abris artificiels existent mais ils sont moins efficaces que les abris naturels. On peut en fabriquer simplement en remplissant un pot de fleur de paille et de copeaux de bois et en l’accrochant à un arbre orienté au sud, en installant des briques creuses… Si l’intérêt réel des hôtels à insectes reste à démontrer par rapport à des habitats naturels, ils restent cependant de très bons outils pédagogiques pour sensibiliser le public aux insectes et notamment aux auxiliaires du jardin (abeilles solitaires, bourdons, guêpes et autres pollinisateurs).

Attention toutefois : ils ne doivent se faire qu’à proximité d’espace en fauche unique permettant de garantir un nourrissage suffisant. Par ailleurs, rassembler en un seul endroit de nombreux individus d’espèces au départ « solitaires » peut favoriser le parasitisme et la prédation qui peut conduire à l’effet inverse. Ne pas oublier également que ces insectes ont souvent besoin d’un accès au substrat nu (argiles, limons, boue...) pour construire leurs opercules ou pour creuser leur nid.

Il convient également de raisonner l’implantation de ruches d’abeilles domestiques, généralement perçues comme le symbole de la biodiversité, qui, beaucoup plus performantes, viennent concurrencer les pollinisateurs sauvages dont les populations peuvent alors s’effondrer

La transformation d’anciens bâtis ou équipements en zone-refuges pour la faune peut aussi être envisagée (anciens transformateurs, combles inutilisés…).

Toutefois, il faut garder à l’esprit, qu’hormis le caractère pédagogique de ces actions, l’idéal est de préserver ces gîtes dans le milieu naturel.

2. Nichoirs naturels

Lorsque l’abattage d’un vieil arbre à cavité ne peut être évité, il est possible de conserver la section creuse du tronc et de la réinstaller ailleurs pour conserver une fonction de refuge et de nidification. Pour ce faire, il est nécessaire de tronçonner en dessous et largement au-dessus de la partie creuse, puisque la cavité se situe souvent au dessus de l’entrée, notamment pour les chauves-souris. Cette manipulation doit être effectuée avec une grande prudence, et à une période où les colonies de reproduction ou d’hivernage ne sont pas susceptibles d’être présentes. C’est pourquoi il est nécessaire de se rapprocher d’une structure spécialisée qui saura apporter son expertise quant à la manière de procéder.

Si, pendant la manipulation, les extrémités ont été ouvertes, il faudra les reboucher. Le tronc pourra être installé le long d’un arbre ou d’un bâtiment n’offrant pas de gîtes, dans une zone non éclairée la nuit.

Pour les insectes, il suffit de percer plusieurs bûches de bois et de les poser à la verticale au sol ou de laisser au sol un tas de bois ou de fagots, de feuilles mortes ou de mousses. Il est

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possible également de créer des bottes de tiges creuses (paille, bambous...) ou à moelle (rosier, sureau...) et de laisser un accès à des terres nues, sables, limons, argiles.... Dans tous les cas, un contact avec le sol, un arbre ou un mur sera nécessaire pour permettre au maximum d’insectes d’accéder à la structure.

Le maintien de zone de litière non nettoyée dans certaines parties des espaces verts servira de refuge hivernal à de nombreux invertébrés.

Les bâtiments peuvent également être adaptés à l’accueil de la faune par la mise en place d’ouvertures permettant aux oiseaux ou chauves-souris de pénétrer à l’intérieur (cf. photo pour exemple, l’ouverture dans les volets permet aux Hirondelles rustiques d’accéder à leurs nids situés à l’intérieur du bâtiment.).

C’est le principe des chiroptières, aménagements qui permettent aux chauves-souris de trouver abris dans les bâtiments. En effet, de nombreuses cavités ont été obturées par des grillages (clochers d’églises, combles…), empêchant ainsi l’installation des chiroptères, Effraies des clochers et autres oiseaux.

3. Chiroptières

En plaçant des chiroptières, c’est-à-dire en créant une ouverture de taille minimale dans ces grillages, les chauves-souris peuvent recoloniser ces cavités.

Ces aménagements peuvent être placés sur les abat-sons, les lucarnes ou les toitures (ce qui demande des aménagements plus lourds). Ils comprennent une ouverture dans le grillage (type boîte aux lettres), entourée d’un cadre de bois, qui doit être au minimum de 40 cm de large et de 7 à 8 cm maximum de hauteur.

Cette ouverture doit être absolument placée dans l’obscurité, il faut donc éviter les façades éclairées.

Les chiroptières comme les nichoirs naturels sont nécessaires au maintien d’une grande diversité de chauves-souris. En effet, en fonction des espèces, deux types de gîtes sont utilisés : les milieux hypogés (naturels ou artificiels) et édifices, ou les arbres à cavité. Afin de répondre aux diverses exigences écologiques, il convient donc de mettre à disposition ces différents types de gîtes.

4. Mur de pierre

L’installation d’un mur bas en pierres sèche (non jointoyé ou seulement avec un mélange terre chaux) procure une diversité de refuges pour la faune et la flore. Orienter le mur avec un côté au nord (qui restera ombragé, frais et humide) et un au sud (plus sec, frais et éclairé). Assurer l’assise du mur en creusant un peu la terre et en la remplissant de sable et de pierres. La femelle de Lézard des murailles appréciera de pouvoir pondre ses œufs dans cette zone meuble et exempte de végétation. Laisser des interstices entre les pierres et si le collage est nécessaire pour la solidité du mur, il est préconisé d’utiliser plutôt de l’argile dans laquelle les insectes pourront faire leur nid. Un espace peut également être aménagé avec des feuilles mortes à la base pour offrir le gîte aux hérissons, et des bûches trouées ou des fagots de tiges creuses au sein du mur pour les abeilles sauvages. En fonction de la taille du mur, des oiseaux en investiront les interstices pour nicher (si le mur est suffisamment haut).

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Les combles des maisons, les granges, les bâtiments abandon-nés ou les clochers d’églises sont potentiellement des sites d’accueil pour de nombreuses espèces de chiroptère (ici un Oreillard gris dans un clocher abandonné).

© Maxime Zucca

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Pour plus de faciliter, le remplissage de pierre d’un gabion permet de garantir la solidité de l’ouvrage.

Il est aussi possible de prévoir, lors de la restauration d’un mur de pierre, le maintien d’interstice.

5. Tas de bois

L’installation d’un simple tas de bois permet d’accueillir de nombreuses espèces : champignons, hérissons, insectes, faune du sol...

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Un simple tas de bois offre gîte et couvert pour de nombreuses espèces.

© Christophe Parisot

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6. Hibernaculum

Afin de favoriser les reptiles et de leur offrir un gîte pour l’hiver, il est possible de réaliser un hibernaculum. Il s’agit d’implanter un mur de pierre sèche bien exposé, et d’installer derrière un tas de végétaux en décomposition (compost) feuilles mortes, résidus de tontes et de branchage... Cet abri offrira la chaleur nécessaire en intersaison pour que les reptiles s’y réfugient et pondent.

7. Plantation de haie et de lianes

Sans détailler ici les techniques, la plantation de haie ou de lianes le long de murs ou d’arbres, sont de véritables refuges pour la faune d’autant plus s’il s’agit d’essences locales pouvant nourrir bon nombre d’espèces (cf. Fiche Outil « 22 - Planter un arbre ou une haie » p. 161 et Annexe « Liste des espèces arbustives et des lianes préconisées pour l’Île-de-France » p. 167 et 168).

Pour toutes les espèces :

• hors de portée des prédateurs ;

• zone à faible dérangement ;

• à l’abri des vents dominants ;

• dans un endroit bien ensoleillé ;

• orientation sud/sud-est de l’ouverture.

Pour les rapaces nocturnes et les chauves-souris :

• dans un bâtiment tranquille à activité humaine limitée ;

• donnant sur l’extérieur d’une façade non éclairée.

Pour tous les abris en bois :

• ne pas traiter l’intérieur du nichoir et utiliser des produits non toxiques pour l’extérieur (huile de lin, cire d’abeille) ;

• préférer des bois résistants à l’humidité (15 à 20 mm d’épaisseur).

Pour le cas particulier de la Chouette effraie :

• dans les clochers, granges de fermes ou combles de maisons anciennes ;

• à proximité de zones prairiales ou de culture ;

• distant d’au moins 1 km d’une route nationale ;

• idéalement, poser au moins deux nichoirs par site ;

• éviter les sites accueillant les chauves-souris en période de reproduction (leur cohabitation étant en général difficile) ;

• aménager éventuellement un couvercle sur le nichoir pour permettre son nettoyage et la récolte des pelotes de réjection (permet d’obtenir des données sur les micromammifères de la région).

La pose du nichoir se fera en automne, voire au début de l’hiver.

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