• Aucun résultat trouvé

La sélection génétique a accéléré la croissance du poulet de chair et réduit la durée des élevages avicoles. Sachant que pour qu’un poulet atteigne le poids de 1500g, il lui fallait 120 jours en 1980 et 33 jours seulement en 1998.Des études montrent qu’à un âge égal de 49 jours, le poids moyen du poulet de chair a doublé entre 1967 et 1996, alors que l’indice de consommation a diminué (Sanchez et al., 2000).

La maîtrise de l’alimentation et des conditions sanitaires et ambiantes, contribue d’une façon non négligeable à l’accélération de la vitesse de croissance du poulet de chair. Le poids des poussins augmente considérablement durant sa première semaine de vie, qui représente presque 20% de la durée de la vie du poulet (Bigot et al., 2001).

La croissance des poulets et le rendement musculaire considérables, sont des conséquences d’une protéosynthèse accrues optimisées par une alimentation plus concentrée en énergie métabolisable et en acides aminés disponibles (Sanchez et al., 2000).Quant aux dépenses énergétiques des poulets, on peut distinguer deux types de dépenses énergétiques des animaux :

- La première pour l’entretien, nécessaire au strict maintien de l’homéostasie de l’animal (glycémie, température, pH, etc ) et l’équilibre énergétique sans perte, ni gain de réserves énergétique.

- La seconde pour leur production, couvre à la fois l’énergie consommée pour ce qui est produit et les pertes caloriques, liées aux synthèses du fait que le rendement n’est jamais de 100 %

(Larbier and Leclerq, 1992).

II.1. Besoins alimentaires du poulet de chair II.1.1. Besoins en eau

Comme pour tout organisme vivant, l’eau est un élément nutritif très important pour la survie des volailles. Une sous-alimentation en eau, induit une diminution de la consommation alimentaire, donc un ralentissement de croissance et une réduction du gain de poids proportionnelle au degré de la réduction hydrique. Une augmentation de température ambiante, une diarrhée ou une teneur élevée en sel dans l’eau ou dans l’aliment, ainsi que la teneur en protéines de l’aliment, causent une sur- consommation d’eau (Larbier and Leclerq, 1991). En général, les volailles consomment environ deux fois plus d’eau que d’aliments (Quemeneur, 1988).

II.1.2. Besoins en énergie

L’énergie chez le poulet de chair est principalement apportée par les glucides et les lipides

(Tisserand and Temim, 1999). La glycémie qui est l’une des homéostasies, est maintenue aux

environs de 1.3g/l à 2.6 g/l (Erich, 1975). Le coma hypoglycémique chez les oiseaux survient en dessous de 0,7 g/l (Larbier and Leclerq, 1992). Une partie de l’énergie brute contenue dans l’aliment sera perdue dans les fèces et l’urine. L’énergie disponible pour les besoins métaboliques de l’animal (entretien et production) est appelée énergie métabolisable; c’est la portion de l’aliment fournissant de l’énergie nécessaire à couvrir les besoins énergétiques d’entretien, notamment le métabolisme de base. Ce dernier qui assure les fonctions vitales et la température interne ainsi que la thermogenèse adaptative qu’il faut prioritairement satisfaire (Picard, 2001) d’une part, et les besoins énergétiques de croissance d’autre part (Smith, 1992).

Les besoins énergétiques du poulet de chair sont sensibles aux conditions du milieu et influencent sa consommation alimentaire. Cette dernière sera réduite avec l’élévation de la teneur énergétique de l’aliment (Larbier et al., 1991); ce qui suggère que les oiseaux règlent leur consommation alimentaire en fonction de la quantité d’énergie ingérée. Les besoins énergétiques des poulets sont compris entre 3000 et 3200 kcal/kg, avec un minimum de 3100 kcal au démarrage et 3000 kcal en finition (Larbier et al., 1991). L’accroissement du niveau énergétique conduit toujours à une amélioration de l’indice de consommation et de la vitesse de croissance (Azzouz, 1997). Toutefois, les besoins énergétiques de production peuvent être influencés par des facteurs, tels que la souche et le régime alimentaire alors que ceux d’entretien seront influencés par les températures ambiantes (Anselme, 1987).

II.1.3. Besoins en protéines

Les volailles sont incapables de synthétiser certains acides aminés, dits indispensables dont ils ont besoin pour leur synthèse protéique et leurs entretiens tissulaires. Ils doivent donc les avoir dans leur ration. Tous les acides aminés sont indispensables pour le métabolisme des protéines, qui nécessite la présence d’une vingtaine d’acides aminés; l’absence de l’un d’entre eux empêchera le processus anabolique.

Néanmoins du point de vue biochimique, les acides aminés sont classés en trois groupes, les acides aminés indispensables, qui doivent être apportés par l’alimentation (lysine, méthionine et la thréonine); les acides aminés semi-indispensables qui peuvent être synthétisés à partir d’acides aminés indispensables, qui sont la cystéine et la tyrosine formées respectivement à partir de la méthionine et de la phénylalanine; enfin les acides aminés non indispensables, qui sont facilement synthétisés à partir soit d’intermédiaires métaboliques, soit d’autre acides aminés également non indispensables (Larmier

and Leclerq, 1992). Cette classification est basée sur des considérations métaboliques et dépend de

l’espèce animale et de ses conditions physiologiques (Larbier et al., 1991).

En l'absence de gros intestin et du fait de la faible activité microbienne dans les caecaux chez les oiseaux, la biodisponibilité des acides aminés et l’efficacité protidique sont affectées par les conditions d’élevage. Ces dernières déterminent les besoins azotés en tenant compte à la fois de la quantité ingérée quotidiennement, du niveau énergétique de la ration, la consommation et la température ambiante, etc.

La valeur nutritionnelle de la protéine elle-même qui peut être altérée par le traitement et le mode de stockage de l’aliment; peut aussi affecter sa biodisponibilité et son efficacité (Larbier and Leclerq,

1992). Cette valeur est estimée par le pourcentage d’azote ingéré et utilisé pour la synthèse protéique.

Elle dépend de la composition des protéines ingérées en acides aminés et par son pourcentage utilisé pour la synthèse protéique. Elle est déterminée chez le jeune par l’anabolisme de croissance et chez l’adulte en production ou à l’entretien par le renouvellement des protéines tissulaires (Leclerq, 1998).

Certains acides aminés convertis en glucose (gluconéogenèse), peuvent assurer le maintien de la glycémie à son niveau normal lorsque l’apport alimentaire des nutriments énergétiques est insuffisant et que les réserves corporelles de glycogène sont trop faibles. Ils peuvent aussi contribuer à la production des hormones ou à des médiateurs chimiques, tels que la thyroxine, l’adrénaline et la dopamine à partir de la phénylalanine et de la tyrosine. Les acides aminés ne peuvent pas être stockés par l’organisme et leurs excès sont catabolisés et excrétés sous forme d’acide urique chez la volaille.

Les poulets ont des besoins très élevés en glycine et leur synthèse en cet acide aminé peut être insuffisante. Ce dernier est mis en jeu pour la croissance, l’entretien et la production d’acide urique. La sérine peut servir à la synthèse de la glycine en cas de carence de cette dernière dans l’alimentation.

Un apport abondant et continu des protéines est nécessaire à l’entretien des tissus, la croissance, le développement et la production attendue du poulet de chair (Quentin et al., 2004). Les espèces aviaires sélectionnées sur le critère d’une vitesse de croissance élevée, présentent un développement précoce du système digestif (Lilja, 1983). Pour cela, les volailles doivent trouver dans leur ration une part de protéines suffisante pour la transformer en protéines corporelles. Pour le poulet de chair en croissance, une ration enrichie en protéines réduit modérément l’appétit sans altérer la croissance et améliore l’indice de consommation (Azzouz, 1997). La consommation d’aliment trop riches en protéines ou déficients en vitamine A, augmente leur uricémie entrainant des précipitations d’acide urique au niveau des reins, des articulations et du péricarde (Larbier et al., 1991).

III- Impact de la supplémentation en lin sur la qualité nutritionnelle de la viande