• Aucun résultat trouvé

Afrique mon amour

Dans le document Prophétie d'un bipolaire, Fabiandaurat (Page 56-69)

J’ai découvert l’Afrique comme on découvre un continent, toutes voiles dehors vers l’inconnu.

J’ai découvert un monde. Je n’en connaissais l’existence que de très loin, il n’était fait que de fantasmes et d’illusions, la réalité fut bien supérieure à ce que je pouvais imaginer.

Tout a commencé avec ma mère. Emportée dans l’air du temps, elle s’enticha de l’Afrique sur papier glacé. Elle fut gagnée progressivement par le besoin impérieux de partir à la découverte du Continent Noir, attirée par les vertus qu’elle croyait y déceler, à raison, d’humilité, d’ouverture, de partage et d’amour.

Son idée n’était pas d’envoyer du riz mais de rencontrer les gens. Elle chercha tout de même une ONG éventuelle à rejoindre mais il n’en était pas question, son profil n’intéressait personne

Elle était alors institutrice, disposait d’une licence de psychologie obtenue par correspondance après de nombreuses années en service avec un simple bac. Elle n’avait aucune expérience d’aucune sorte en aucune matière humanitaire, on ne l’aurait acceptée nulle part, avec ou sans salaire.

C’est ce dont elle dut faire le constat, avant de se résoudre après moult

tergiversations à prendre un billet d’avion pour se rendre seule à Cotonou, Bénin. Elle avait réservé quelques nuits d’hôtel, son projet était de trouver sur place où loger chez l’habitant.

Ce fut un immense coup de foudre pour sa nouvelle patrie.

Le premier jour elle tomba dans la rue sur Gervais qui devint son ami, chirurgien, devenu d’ailleurs un grand ponte, il vivait en famille avec son épouse et leurs enfants.

La sympathie réciproque fut immédiate et Gervais invita ma mère à loger chez eux. De là naquit une grande histoire d’amour avec Cotonou et plus généralement le Bénin.

Elle rencontra Loïc, célibataire, coureur, patron du seul club de jazz de la capitale béninoise, lui-même musicien et de son état, informaticien.

Elle rencontra le collègue de ce dernier, Athanase, autodidacte et expert du numérique.

Elle rencontra Jean, son gardien, dont un seul œil fonctionnait mais dont le cœur était chargé.

Elle rencontra leurs familles et leurs amis, visita des villages, s’éprit corps et âmes du pays.

Ce qui la frappait, notamment, c’était la générosité des gens, inversement

proportionnelle au montant de leurs revenus. Mêmes les plus riches de ses amis étaient des pauvres. Gervais aurait eu un Smic en France, il vivait très chichement bien que chirurgien en poste à l’hôpital.

Pas de belle villa mais une maison à moitié achevée, comme tout le monde, pas de piscine, pas de grosse voiture, un tacot déglingué comme tout le monde, pas de folie aucune.

Loïc vivait seul chez lui, travaillait pas mal en collaboration avec le centre de coopération français, il s’en sortait mieux. Ce qui lui permettait, au demeurant, de financer le « So What » puisque c’était le nom de son club, repaire de tous les musiciens du pays et au-delà, pas rentable pour un sou.

Quant aux autres, ils étaient tous carrément pauvres. Très pauvres.

N’était-il pas extraordinaire que ce soit ces gens-là qui tendent le cœur sur la main ? Non pour y recevoir la moindre obole ! On peut dire de ma mère ce qu’on veut sauf qu’elle est naïve et qu’on peut la manipuler les doigts dans le nez. C’est même d’elle que je tiens ma hargne, ma rage contre la prédation, davantage encore quand elle est dissimulée.

Elle avait juste trouvé un puits d’amour.

Ce puits elle tint beaucoup à nous en faire partager les eaux fraîches, mon frère et moi.

Je me laissai conquérir sans peine. L’année d’après, nous avions tous les trois un billet d’avion.

Vint s’ajouter Gaël, mon ami, ravi d’explorer du pays avec moi, moi avec lui. Nous étions si excités et impatients. Nous ne fûmes pas déçus.

Nous sommes pendant l’été qui sépare ma vie de lycéen de ma vie d’étudiant musicien. L’avenir s’ouvre à moi comme une faille dans les entrailles de la Terre attire dans ses profondeurs, les eaux.

J’étais aspiré par le futur, dans un flux hyper puissant, un canal à la fois infiniment large et soumis à une immense pression.

J’étais propulsé vers un horizon vantant autant de promesses que le son du vent, battant, faisait à mes oreilles. Cela ne m’empêchait pas d’abriter en moi le plus profond des doutes.

Jusqu’à preuve du contraire, je n’avais rien fait de ma vie, tout restait à construire. J’avais confiance en moi mais le palpitant qui pompait mon sang avait pris l’habitude de s’emballer la nuit, quand j’étais seul, pour me rappeler à sa cavalerie, à sa charge de détresse.

Car j’ai commencé à souffrir de terribles crises d’angoisses nocturnes à dix-huit ans. La première fois que cela s’est produit, je croyais mourir de tachycardie. Le médecin appelé en urgence me révéla que non, pas du tout, c’était juste de l’angoisse. Mais quelle angoisse ! Même la belle cuillerée de valium qu’il me fit absorber n’en vint pas à bout. Cela s’est reproduit régulièrement pendant des années.

Aujourd’hui l’angoisse continue de me saisir quand vient son heure, mais j’ai appris à l’apprivoiser.

L’aventure en Afrique que je m’apprêtais à vivre, je n’en attendais rien. J’étais enthousiaste mais me préparais tout autant à la déception qu’à une confirmation du témoignage de ma mère.

Il régnait un climat léger et gai cependant, quand tous les quatre, ma mère, Gaël, Théo et moi embarquâmes dans l’avion. Théo avait alors douze ans. Il avait

commencé à jouer de la batterie et des percussions et se débrouillait déjà très bien. À Cotonou, tout le monde disait qu’il était très beau et j’étais un peu jaloux, d’autant plus que Gaël est lui-même beau garçon et faisait très loin de passer inaperçu. Au cours de ce séjour je me retrouvai une nuit, légèrement ivre dans les toilettes d’une boîte de nuit du quartier Jonquet où loge Cotonou by night, face au miroir, alors que je me lavais les mains.

Je fus saisi d’une horreur glaciale constatant à quel point j’étais laid.

Objectivement je n’étais certes pas au top avec mes cheveux trop longs, gonflés au dessus de mon visage, mais probablement pas non plus d’une laideur atroce.

Pourtant je dus rassembler toutes mes forces pour encaisser le coup au foie que me fis mon reflet, et rejoindre les copines qu’on s’était faites avec Gaël.

La première image que j’ai de l’Afrique, c’est son obscurité.

Celle que l’on constate à travers les hublots en phase d’atterrissage. Il y a très peu d’émission de lumière en provenance du sol. De légers foyers disparates, en lieu et place de mégalopole détectable.

La seconde chose qui m’a frappée, c’est l’air.

En rentrant dans mes poumons pour la première fois, sortant de l’avion, celui de Cotonou me fit ce que la première bouffée fait au nourrisson. Je fus saisi. Sur le plan technique, il était chaud et humide. Sur le plan psychologique, il était bouleversant.

Nous fûmes accueillis par Loïc, qui nous hébergerait tous les quatre chez lui. Il arborait le grand sourire enjoué, avec je ne sais quoi de pudeur et de

Nous fûmes instantanément amis. Son âge était situé entre le nôtre et celui de ma mère. Je sais qu’il l’a draguée mais je ne sais pas si ça a abouti. Si tel ne fut pas le cas, le bonhomme n’en gardait manifestement aucune rancune, il nous reçut comme des princes. On pourrait objecter que c’était peut-être là sa stratégie. Si tel fut le cas, elle n’aboutit pas non plus, car ma mère tomba amoureuse d’un autre, mon futur beau-père.

Sur le chemin de sa maison, je fus frappé de nouveau par l’obscurité mais cette fois, c’était les rues qui étaient noires. Je ne voyais pratiquement rien. C’était frustrant. Dehors, de toutes façons, nous n’irions pas pour une première nuit sur place. Le lendemain matin j’eus au réveil l’envie urgente de voir enfin, à la lumière, à quoi ressemblait Cotonou.

Je sortis de la propriété, située en plein centre ville, pieds nus ! Oui, c’est une

inspiration qui me vint soudainement, cela me semblait plus africain. Je fis quelques pas sur un sol qui était du sable mélangé à quelque terre rouge, sèche et dure, rien en tout cas qui fut semblable à du bitume.

De l’autre côté de la rue se trouvait une échoppe, de ces stands typiques en tout pays pauvre, qu’un marchand ou une marchande tient, proposant des bricoles disparates plus ou moins improbables. Je regardais autour de moi, médusé par tout ce que je voyais. Des gens passaient, ne faisaient pas attention à moi, pas

davantage qu’ils ne l’auraient fait à Paris.

Quelqu’un finit par me remarquer : « Il ne faut pas marcher pieds nus ! » me dit-il. C’était dangereux.

Je me sentis un peu idiot, répondis par une expression de gratitude et rentrai me chausser. L’Afrique nus pieds, non, pas tellement. Avec des chaussures, c’est mieux.

Nous apprîmes vite à manger l’aloko, bananes plantain frites, merveilleuses, ainsi que l’atchéké, semoule exquise, l’igname pilé, le manioc, le poulet bicyclette, ainsi nommé car il court libre dans les rues de Cotonou parsemées de bicyclettes à moins que ce soit parce qu'il est accroché au guidon, nous apprîmes à manger dans les boui-boui les plats en sauce toujours délicieux, qui ne coûtaient évidemment rien. Pour nous. Pas pour les gens bien entendu.

Nous apprîmes vite à aller en zem, abréviation de zemidjian, phonème

correspondant à « emmène-moi » en fon, langue majoritaire au Bénin, presque exclusive à Cotonou.

Il s’agit de motocyclistes vêtus d’une chasuble jaune pour indiquer leur fonction, que l’on hèle dans la rue avant de s’asseoir derrière eux, sans casque cela va de soi, pour parcourir la ville à sa guise et pour une bouchée de pain. Pour nous encore une fois. Pas pour ceux qui vivent ici. Pour eux, c’est aussi cher que le taxi. Ce n’est rien de moins, en fait, que le taxi cotonois.

Nous fîmes bientôt la connaissance du réseau de musiciens, j’avais apporté mon instrument.

Au So What, je rencontrai Michel, qui jouait de la guitare aussi et qui connaissait le jazz bien qu’il fût dans une autre veine que Coltrane, plus porté sur le blues, le funk. Il épousera ma mère quelques années plus tard. Avant de divorcer. Pour qu’ils se remettent finalement ensemble. Ils le sont toujours à cette heure.

Théo, mon petit frère, du haut de ses douze ans nous accompagnait au club bien sûr, il était de la fête. Il impressionnait son monde à la batterie, mais il ne crânait absolument pas, en rien, jamais Théo de sa vie n’a crâné. Je ne peux pas en dire autant de moi.

Gaël, apprenti musicien comme moi, batteur comme Théo, n’osait pas trop prendre le crachoir, il se contentait de regarder l’instrument de loin, ne se sentant pas prêt à jouer, pas en confiance. Il s’estimait encore débutant ce qu’il était au demeurant. Je l’étais aussi mais je jouais à chaque fois que je le pouvais. Il n’en sortit jamais la moindre note qui fit trembler la moindre moustache, surtout pas la mienne, même si j’étais encore totalement imberbe. A présent je le suis toujours, presque. Cinq siècles ne suffiraient pas à faire pousser la moindre barbe. Je suis à peine duveté, il ne peut en sortir qu’un léger bouc, que je n’aurais besoin de raccourcir qu’une ou deux fois par mois, fréquence à laquelle j’utilise un rasoir. Une tondeuse électrique, plus pratique pour garder du poil ras.

Mon manque radical et manifeste de charisme musical, je pouvais l’endurer parce que je n’étais qu’au tout début de l’histoire, je ne rejoindrais l’American School of Modern Music qu’à la rentrée à venir. J’avais encore espoir qu’en apprenant, cela change. Je ne savais pas encore que ma carrière de guitariste de jazz serait ad vitam aeternam à l’image de mes prestations au So What.

Si on me l’avait révélé alors, j’en serais mort sur le coup. Ça, c’était avant.

Avant que je cesse de nourrir le rêve de devenir musicien, vaincu, la bouche encombrée de poussière.

Au cours de ce séjour, Gaël et moi explorâmes Cotonou, le Bénin, l’Afrique dont nous voulions découvrir le jour et la nuit sous toutes les coutures, autant que faire se pouvait.

Cela incluait bien évidemment ses filles.

Je dois m’appliquer ici à chasser tout malentendu éventuel : nous ne venions absolument pas en petits blancs lever de jolies noires, pour une raison au moins, une seule, qui suffit à le justifier, nous n’avions aucune idée du pouvoir de « séduction » que notre statut nous conférerait là-bas.

Et quand nous le découvrîmes, nous n’en tînmes aucun compte, car cela ne rentrait purement et simplement pas dans notre logiciel. Nous n’avions toujours connu des filles que leur égalité parfaite en séduction et en désir avec nos propres aspirations. Nous ne pouvions concevoir de jouir de leurs faveurs sous l’influence d’un pouvoir dont nous méprisions la nature. Nous ne voulions pas ramasser, nous voulions charmer, être charmés.

En quête de conquête, c’est tout naturellement que nous dirigeâmes nos zemidjians jusqu’au quartier cotonois où se concentraient toutes les boîtes de nuit de la ville, dans une seule artère aux dimensions réduites mais abritant une très forte densité d’établissements divers et variés, dédiés à la nuit.

On y croisait, cela va de soi, quantité de prostituées qui alpaguaient le chaland blanc outrageusement. Nous répondions par des sourires, il est vrai que leur face à toutes étaient fort enjouées, elles donnaient l’impression de faire la fête elles-mêmes. Je ne suis pas tout à fait sûr que ce fut le cas.

Une chose qui est certaine : le statut de prostituée au Bénin, je crois dans toute l’Afrique et dans tous les pays pauvres du monde, n’est pas le même que chez nous. Ce que nous connaissions de la prostitution, à laquelle nous n’avions d’ailleurs eu recours ni l’un ni l’autre, cela viendrait pour moi, c’était un professionnalisme sans partage ni retour. On était pute ou on ne l’était pas.

Ici à Cotonou, nous ne le savions pas encore, on trouve beaucoup de filles ordinaires qui, de temps en temps, de ci de là, plus ou moins fréquemment, se livrent à quelque blanc ou riche autochtone contre récompense sonnante et trébuchante, dont le tarif est aussi négociable qu’au marché. En fait, on fait un « cadeau » en témoignage de gratitude.

C’est peut-être devant cette perspective que nous fûmes abordés, Gaël et moi, peu de temps après avoir pris place à notre table, au bord de la piste de danse de la boîte sur laquelle nous avions jeté notre dévolu, conseillés par des copains d’ici. Il est vrai que l’on n’y trouvait aucune fille agressive. En principe au moins ; ce pour quoi on nous avait dirigé vers cet endroit.

Nous disposions d’une bouteille de whisky que nous avions eu du mal à financer malgré nos moyens colossaux comparés à la jeunesse béninoise moyenne. A

Cotonou, l’usage est de garder la bouteille entamée sur un nombre de visites illimité, comme on gardait leurs serviettes de table enroulée aux habitués, à la table

parisienne que fréquenta Balzac, dont il s’inspira pour mettre en scène le poète dans « les Illusions Perdues ». L’analogie ne pouvait pas être encore venue à mon esprit, ce roman choc viendra beaucoup plus tard.

Nous nous réjouissions simplement d’avoir investi dans cette bouteille de sorte que nous pourrions passer un certain nombre de soirées sur place, nous n’étions pas d’immenses buveurs malgré nos immenses bitures passées.

Nous devions en être à notre deuxième ou troisième visite sur ce flacon, dont nous mélangions l’essence avec du coca pour la siroter tranquillement en regardant les filles et éventuellement même, danser un peu, très mal en ce qui me concerne, beaucoup mieux en ce qui concerne Gaël qui a toujours su quoi faire de son corps sur de la musique.

Enfant, je dansais fiévreusement, ado, je dansais aussi quand j’étais ivre, à Cotonou, je tâchais de m’en abstenir pour le bien de tous.

Nous étions vêtus de « boubous », ce vêtement traditionnel béninois que nous avions adopté, constitué de tissus colorés aux motifs de type patchwork, consistant

en un pantalon et une sorte de djellaba descendant jusqu’au genou, avec une ouverture de chaque côté remontant jusqu’à la ceinture. Tout le monde était ainsi vêtu dans la rue.

Nous n’avions pas idée qu’en boite de nuit un style plus urbain nous aurait mieux servi. Nous n’étions pas les seuls à porter la tunique traditionnelle au Jonquet, mais les seuls blancs. Cela nous donnait l’impression d’être un peu béninois mais cela nous donnait surtout l’air con à mon avis.

Notre air avait l’air ne de pas déplaire à ces deux demoiselles qui vinrent ensemble nous demander si nous voulions danser. Elles étaient jolies. Nous n’y avons pas vu de malice. Il n’y en avait pas tellement. Un fois terminé le tour de piste, nous bûmes ensemble et engageâmes la conversation.

Les choses étaient très claires, l’une des deux, la plus belle, était branchée tout droit sur Gaël, l’autre me réservait ses faveurs. Elle s’appelait Corinne. En tout cas c’est ainsi qu’elle se présenta.

Assez rapidement, je fis observer à ma nouvelle compagne qu’elles avaient visiblement distribué les rôles avant de nous aborder. Corine fut d’une sincérité confondante, sans l’atome d’une gêne, me répondant que son amie avait eu un gros flash sur mon pote et qu’elle, indifférente, ne voyait pas d’inconvénient à s’occuper de moi.

KO debout mais non moins reconnaissant d’une telle franchise, je demandai ce qu’elle voulait en échange de sa sollicitude. Elle me répondit qu’elle ne voulait rien, rien d’autre que s’amuser.

Peu de temps après avoir constaté ma disgrâce dans le cruel miroir des chiottes, j’amenai Corinne avec moi sur le chemin du retour vers chez Loïc pour passer la nuit avec elle.

Gaël, lui, pour une raison dont je ne parviens pas à reconstituer la substance, prit congé de sa soupirante, qu’il revit par la suite mais qu’à aucun moment, je crois, il conduisit dans son lit.

Il est vrai qu’il jugeait finalement la beauté africaine moins à son goût que les filles de chez nous. D’ailleurs un petit groupe de jeunes expatriés français croisa notre chemin, il s’éprit de la fille qui en faisait partie. Sans aboutir à rien.

Pour ma part, la beauté africaine était merveilleuse et j’en voulais la plus grosse dose possible.

Avec Corinne, nous partageâmes ma couche chez Loïc. La présence de ma famille

Dans le document Prophétie d'un bipolaire, Fabiandaurat (Page 56-69)