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Exploration Situation problématique

C. Mode « comme-si »

2. Activités mentalisantes.

Il est possible de donner une saveur de mentalisation à une foule d’activités souvent déjà implantées ou facilement implantables au sein de la programmation d’un milieu de vie en centre jeunesse. Avant toute chose, rappelons-nous ce qui caractérise une approche axée sur la mentalisation :

• De la réflexivité. • De l’authenticité. • Du dynamisme.

De l’humour et des métaphores. • De la spontanéité.

• De la créativité. • De la curiosité.

Un discours simple et direct. • Du « gros bon sens ». • Une ouverture d’esprit.

• Une centration sur l’ici-et-maintenant. • Peu d’apitoiement sur soi.

Une acceptation de ses défauts et de ceux des autres. • De la flexibilité : une capacité à modifier son point de vue.

Une acceptation et une utilisation de ses erreurs.

Inspiré de Allen, Fonagy et Bateman (2008) Voici maintenant différentes activités qui permettent d’actualiser au quotidien ces grands principes.

En individuel ou en petit groupe Jeu de faire semblant

Formidable véhicule d’expression chez l’enfant et qui nécessite peu de matériel. Il permet l’expérimentation de différents états mentaux.

• Consiste simplement à jouer à faire semblant avec l’enfant tout en modulant son niveau d’activation afin qu’il ne vive pas de détresse (le but est de faire semblant !).

• Permet de faire des interventions axées sur la mentalisation à travers le jeu et les personnages, ce qui est parfois moins menaçant et confrontant pour l’enfant. L’utilisation de la voix hors-champ (sortir momentanément du personnage pour poser une question concernant le jeu en chuchotant) est aussi riche pour aider l’enfant à élaborer ce qui est en train de se passer dans la tête des personnages et au sein de la relation les unissant.

• Certains enfants auront des grandes difficultés à faire semblant. Tout comme les interventions axées sur la mentalisation, il est important de suivre leur rythme, quite à jouer à des jeux plus concrets au départ. Le jeu se développera ainsi peu à peu.

Ce médium permettra à l’enfant de mieux harmoniser le mode d’équivalence psychique et le mode comme-si, harmonie nécessaire à la mentalisation.

Devine ce que je pense

• Peut prendre la forme d’une activité de dessin au sein de laquelle l’autre tente de deviner ce que nous dessinons, et vice-versa. Peut aussi prendre tout simplement la forme de devinettes.

• L’idée est de favoriser la découverte d’états mentaux (d’où on peut parfois littéralement dessiner ces derniers) et la mentalisation d’autrui (la différenciation entre ce qu’on pense et ce que l’autre pense).

Dessin partagé

• Chacun son tour, effectuer une partie de dessin.

• Ne pas hésiter à surprendre l’enfant, à aller dans un sens différent de ce vers quoi il veut nous amener ou se laisse emmener.

perspectives d’un même événement).

• Une variante intéressante est celle du Gribouillis de Winnicott (1968). L’enfant fait un barbeau que nous devons compléter en faisant un dessin et vice-versa. On peut parler ensuite des intentions et des attentes de la personne qui a fait le barbeau et des idées de la personne qui a fait le dessin (différentes perspectives d’un même événement).

Histoire en images

• Montrer une série d’images.

• Demander à l’enfant de faire une histoire.

Lui poser des questions : comment le personnage se sent-il, quelle était son intention; comment va-t-il réagir, etc.

• Effectuer des interventions axées sur la mentalisation en lien avec ses réponses.

Histoire à compléter

• Inspiré de l’histoire à deux (Berger, 2005) :

Proposer à l’enfant de faire une histoire à deux. C’est l’intervenant qui commence l’histoire et qui favorise le récit de l’enfant. Il était une fois… • Chacun des participants invente une phrase ou un bout d’histoires à tour de

rôles.

L’intervenant peut profiter de cette activité pour mettre l’emphase sur des éléments favorisant la mentalisation (identification des états mentaux des personnages, différenciation des états mentaux des divers personnages, introduire la notion d’intention derrière le comportement, la notion de diverses perspectives d’un même comportement).

En groupe

Improvisation sur un état mental

• Demander à un ou deux jeunes de mimer en silence un état mental ou une situation provoquant des états mentaux précis (une chicane, un rejet, une bonne nouvelle, etc.).

• Demander aux autres de deviner ce que c’est et, dans le cas d’une situation, quels sont les états mentaux impliqués.

• L’idée est de favoriser la découverte d’états mentaux (d’où on peut parfois littéralement dessiner ces derniers) et la mentalisation d’autrui (la différenciation entre ce qu’on pense et ce que l’autre pense).

L’histoire.

• Lire une histoire.

• S’arrêter pour demander aux enfants quels sont les états mentaux en jeu et pourquoi ils pensent cela. Demander aux enfants comment ils peuvent se sentir ou ce qu’ils pensent qu’ils ressentiraient s’ils seraient dans une situation similaire.

Théâtre

• Donner des personnages aux enfants tout en spécifiant leur état mental. • Décrire une histoire et demander de la mettre en scène.

• Faire un retour sur comment on se sentait dans la peau de... et demander aux autres comment ils se seraient sentis, ce qu’ils pensent de la situation.

• Variantes : on se donne un personnage pour un moment de vie (personne avec une migraine, individu gêné, quelqu’un de ricaneux ou encore de bougon, etc.). On demande ensuite aux autres de deviner qui était qui.

• Le but est de se mettre dans la peau d’autrui. Histoire à compléter

• Commencer une histoire verbalement.

• Chaque enfant doit ajouter une ou deux phrases.

• On pose des questions: comment se sent le personnage; quelle était son intention; comment va-t-il réagir, etc.

Ces exemples ne représentent qu’une petite partie des possibilités d’activités ou de variantes pouvant être élaborées avec un souci de favoriser la mentalisation. Il suffit de s’inspirer des grands principes et de laisser aller son imagination !