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IV.LOMBALGIE CHRONIQUE 1 Définition de la lombalgie chronique

6. Activité physique et lombalgie

6. Activité physique et lombalgie

Il nous paraissait indispensable de traiter dans un chapitre la relation entre le sport et les lombalgies. C’est une question très fréquente lors de la fin des consultations pour lombalgies : « Vais-je pouvoir aller à mon cours de gymnastique ? J’ai une compétition de course à pied dans 1 semaine, vais-je pouvoir y aller ? ». Cette partie a pour but d’éclaircir ces interrogations. Soyons d’ailleurs tout de suite plus précis : remplaçons ce terme trop global de ‘sport’ par un terme plus précis d’activité physique.

L’activité physique (AP) est définie comme tout mouvement du corps produit par la contraction des muscles squelettiques entrainant une dépense d’énergie45. Cela englobe de nombreux sports et loisirs mais aussi les activités quotidiennes, les programmes d’exercices et les activités professionnelles. Nous y reviendrons.

La pratique de l’AP est reconnue comme stratégie principale de la prise en charge des lombalgies chroniques dans les guidelines internationaux 46. De plus en plus d’études permettent de préciser l’influence de l’AP sur la lombalgie. Ce chapitre a pour but de clarifier l’état actuel des connaissances dans ce domaine et d’aider le praticien à conseiller au mieux ses patients et prescrire une activité physique adaptée, source de plaisir et de bienfaits pour leur santé.

Mayer et Gatchel ont étudié les conséquences de l’inactivité de longue durée induite par une douleur musculo-squelettique et ont introduit le terme de «syndrome de décondi- tionnement» 47. Celui-ci est caractérisé par une atrophie musculaire avec diminution de la force, une raideur articulaire avec perte de la flexibilité musculaire, une capacité d’adaptation à l’effort diminuée et une incapacité fonctionnelle à réaliser différentes

45 C. J. Caspersen, K. E. Powell, et G. M. Christenson, « Physical Activity, Exercise,andPhysical Fitness: Definitions and Distinctions for Health-Related Research », Public Health Reports (Washington, D.C.: 1974) 100, no 2 (avril 1985): 126‑31. 46 Paul Hendrick et al., « The Relationship between Physical Activity and Low Back Pain Outcomes: A Systematic Review of Observational Studies », European Spine Journal: Official Publication of the European Spine Society, the European Spinal Deformity Society, and the European Section of the Cervical Spine Research Society 20, no 3 (mars 2011): 464‑74, https://doi.org/10.1007/s00586-010-1616-2. 47 Isabelle Caby et al., « Restauration fonctionnelle du rachis : effet du niveau initial de douleur sur les performances des sujets lombalgiques chroniques », Pain Research & Management : The Journal of the Canadian Pain Society 19, no 5 (2014): e133‑38.

tâches. Le modèle « peur-évitement » de Vlaeyen 48 permet d’expliquer certains comportements d’une personne vis-à-vis de la douleur, et notamment la kinésiophobie, fréquente dans la lombalgie chronique, qui correspond à une peur irrationnelle du mouvement, résultant d’un sentiment de vulnérabilité. Ainsi, l’inactivité physique qui en découle rend le retour à un niveau d’activité satisfaisant plus difficile en raison des changements physiologiques assimilés au syndrome de déconditionnement49. Nous pouvons mieux comprendre le cercle vicieux du déconditionnement physique des lombalgiques avec la figure suivante : Figure 7 : Cercle vicieux associant la kinésiophobie et le déconditionnement physique du lombalgique chronique 48 J. W. Vlaeyen et S. J. Linton, « Fear-Avoidance and Its Consequences in Chronic Musculoskeletal Pain: A State of the Art », Pain 85, no 3 (avril 2000): 317‑32. 49 Verbunt et al., « Disuse and Deconditioning in Chronic Low Back Pain: Concepts and Hypotheses on Contributing Mechanisms », European Journal of Pain (London, England) 7, no 1 (2003): 9‑21.

L’activité physique est donc une nécessité dans le reconditionnement à l’effort, l’amélioration de la dynamique corporelle et la prise en charge des lombalgies.

a) Recommandations d’activités physiques .

Il est recommandé aux patients souffrant de lombalgie de maintenir ou d’instaurer une activité physique régulière, de faible à moyenne intensité, en tenant compte des plaintes douloureuses et des limitations fonctionnelles. Il faut donc insister, appuyer lors des consultations de la composante ‘plaisir’ de l’activité et de l’intérêt de ‘bien’ pratiquer l’activité. Cela correspond aux recommandations d’AP de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à savoir au moins 150 minutes d’AP d’intensité modérée ou 75 minutes d’AP d’intensité élevée par semaine, par période d’au moins 10 minutes, en y associant des exercices de renforcement musculaire au moins deux jours par semaine 50. En parallèle, des périodes prolongées de repos durant la journée en position allongée sont déconseillées. Pour illustrer l’effet de l’AP dans la lombalgie, un modèle de « courbe en U » est souvent décrit (figure 8) 51. Une prévalence plus élevée de lombalgie est ainsi retrouvée dans les deux intensités extrêmes d’AP (soit en intensité minimale soit en intensité maximale) alors qu’elle est moindre pour des activités d’intensité modérée 52. 50 Global Recommendations on Physical Activity for Health, WHO Guidelines Approved by the Guidelines Review Committee (Geneva: World Health Organization, 2010), http://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK305057/. 51 Andrea Schaller et al., « Physical Activity and Health-Related Quality of Life in Chronic Low Back Pain Patients: A Cross-Sectional Study », BMC Musculoskeletal Disorders 16 (19 mars 2015): 62, https://doi.org/10.1186/s12891-015-0527-0. 52 Hans Heneweer, Luc Vanhees, et H. Susan J. Picavet, « Physical Activity and Low Back Pain: A U-Shaped Relation? », Pain 143, no 1‑2 (mai 2009): 21‑25, https://doi.org/10.1016/j.pain.2008.12.033.

Figure 8 : Relation théorique entre l’intensité de l’activité physique et le risque de

lombalgie. Adapté de Henewee et al.51

b) Bénéfices et risques des activités physiques pour les patients lombalgiques.

i. La natation

Parce qu’il s’agit d’une activité exposant le corps à de moindres sollicitations gravitaires, elle est le plus souvent proposée au patient lombalgique. Les exercices thérapeutiques en piscine ont démontré leur efficacité 53 . D’un point de vue mécanique, seule la nage

papillon, nécessitant un effort plus intense, en hyperlordose, avec activation des

muscles extenseurs du rachis est susceptible de favoriser une recrudescence de la lombalgie 54.Une prévalence plus élevée de la dégénérescence discale (L5/S1) chez les professionnels suggère un lien possible avec le volume et l’intensité (voire l’ancienneté) 53 Umit Dundar et al., « Clinical Effectiveness of Aquatic Exercise to Treat Chronic Low Back Pain: A Randomized Controlled Trial », Spine 34, no 14 (15 juin 2009): 1436‑40, https://doi.org/10.1097/BRS.0b013e3181a79618. 54 M. Nyska et al., « Spondylolysis as a Cause of Low Back Pain in Swimmers », International Journal of Sports Medicine 21, no 5 (juillet 2000): 375‑79, https://doi.org/10.1055/s-2000-3780.

de l’entraînement (ce qui rejoint la courbe en U de Henewee). L’intensité et la durée de l’effort peuvent-être facilement adaptées et les différents types de nage (sur le dos, sur le ventre) offrent une large variété de sollicitations mécaniques qui paraissent, dans le contexte de relative apesanteur, facilement contrôlées. ii. La marche Elle est le moyen a priori le plus simple de pratiquer une activité physique.

L’analyse tridimensionnelle de la marche à différentes cadences chez le sujet sain, montre que les contraintes sur le complexe lombo-pelvien sont souvent inférieures à celles de la plupart des tâches de la vie quotidienne, et ce quelle que soit la cadence, à l’exception de la torsion du bassin qui est plus accentuée dans la marche rapide. La restriction du balancement des bras (marche lente) tend à augmenter la charge « statique » sur le complexe lombo-pelvien, qui devient cyclique et donc mieux tolérée lorsque le balancement des bras est plus grand (marche rapide) 55.

Les résultats de l’étude de Taylor et al. 56 montrent que la marche à niveau modéré est

bénéfique dans la gestion des douleurs aiguës des lombalgies communes.

Les auteurs observent une diminution immédiate de la douleur après la marche, et la marche rapide n’entraîne pas d’exacerbations apparentes des symptômes.

La marche nordique, populaire dans les pays du nord de l’Europe, se pratique avec des bâtons un peu dans le même style que le ski nordique en mode alternatif.

Aucun effet négatif de la marche nordique n’a été mis en évidence 57. Considérant les 55 J. P. Callaghan, A. E. Patla, et S. M. McGill, « Low Back Three-Dimensional Joint Forces, Kinematics, and Kinetics during Walking », Clinical Biomechanics (Bristol, Avon) 14, no 3 (mars 1999): 203‑16. 56 Nicholas F. Taylor, Owen M. Evans, et Patricia A. Goldie, « The effect of walking faster on people with acute low back pain », European Spine Journal 12, no 2 (avril 2003): 166‑72, https://doi.org/10.1007/s00586-002-0498-3. 57 Jan Hartvigsen et al., « Supervised and Non-Supervised Nordic Walking in the Treatment of Chronic Low Back Pain: A Single Blind Randomized Clinical Trial », BMC Musculoskeletal Disorders 11 (10 février 2010): 30, https://doi.org/10.1186/1471-2474-11-30.

faibles contraintes générées, la marche régulière peut être conseillée avec ou sans bâton (grade C). iii. Le vélo Sur le plan mécanique, la position assise du cycliste implique le maintien d’une cyphose lombaire et l’ensemble des charges mécaniques au niveau du rachis est d’autant diminué que le poids du corps est déplacé sur les membres supérieurs. Pour réduire la résistance aérodynamique, le cycliste doit diminuer la surface frontale qui rentre en contact avec l’air et il fléchit ses hanches, son rachis thoracolombaire, ce qui augmente la pression intra-discale et donc accroît le risque de lombalgie lié à des charges répétées ou excessives sur le rachis. La contraction des muscles paravertébraux lombaires est proportionnelle à l’intensité de pédalage et diminue dans les positions aérodynamiques. Les muscles abdominaux restent relâchés dans toutes les positions et avec toutes les intensités de pédalage. Ce déséquilibre peut causer des douleurs de dos chez des personnes sans préparation physique appropriée 58 . Certains réglages comme la position de la selle, sa distance par rapport au guidon, la hauteur du guidon, ou la position de l’axe du pédalier par rapport à la selle ont une influence sur la posture et les contraintes rachidiennes .Une inclinaison plus antérieure de la selle et un pédalier positionné en arrière de l’axe de la selle amélioreraient la posture du tronc et limiteraient l’incidence des lombalgies 59. 58 Angus F. Burnett et al., « Spinal Kinematics and Trunk Muscle Activity in Cyclists: A Comparison between Healthy Controls and Non-Specific Chronic Low Back Pain Subjects-a Pilot Investigation », Manual Therapy 9, no 4 (novembre 2004): 211‑19, https://doi.org/10.1016/j.math.2004.06.002. 59 Gabriel M. Streisfeld et al., « Relationship Between Body Positioning, Muscle Activity, and Spinal Kinematics in Cyclists With and Without Low Back Pain », Sports Health 9, no 1 (27 octobre 2016): 75‑79, https://doi.org/10.1177/1941738116676260.

Photo 1 : Posture cycliste. 1 : sur un vélo de course, le rachis lombaire du cycliste est en

cyphose ; 2 : sur un VTT, le rachis lombaire du cycliste est en lordose. L : rachis lombaire ; S : Sacrum.

Le vélo pourrait être bénéfique au patient lombalgique au titre de l’activité aérobie générée. La position sur le vélo a une influence sur les contraintes rachidiennes et

nécessite des adaptations techniques (grade C). Le vélo de ville ou tout chemin

(VTC), par la posture qu’il induit proche de celle du vélo tout terrain (VTT), pourrait être conseillé préférentiellement.

iv. Sports collectifs

L’incidence des blessures rachidiennes dans les sports collectifs (football, rugby,

handball, basketball) est souvent faible car les études concernent les professionnels le

plus souvent jeunes et n’est donc pas étudiée chez les amateurs adultes.

Le football est le sport le plus pratiqué en France ( 2 124 172 licenciés en 2017).

Des phases du jeu, c’est lors du shoot que le rachis est le plus sollicité : hyperextension du rachis lors de la préparation, brutale hyper flexion lors du contact avec le ballon. L’entraînement du football de loisir (1 heure × 2 fois/semaine) augmente l’activité et la coordination du tronc. Une réaction plus rapide implique une stabilisation plus précoce

du rachis et donc une diminution du risque de blessure lombaire 60 (diminuer le temps de réaction du tronc à une charge soudaine a un effet préventif sur l’apparition de

lombalgie61). L’entraînement aurait théoriquement un effet favorable chez le

lombalgique. Cependant, la pratique intensive du football chez l’adolescent est

associée au risque de lombalgie 62.

Le rugby, le handball et le basket sont des sports de haute intensité avec des contacts physiques fréquents entre les joueurs. Les mouvements sont violents, répétés et soudains. Il n’y a cependant pas d’étude portant sur leur pratique chez le lombalgique.

Le football pratiqué en loisir aurait un effet bénéfique sur la coordination

lombaire (grade C).

v. Le tennis

Sur le plan mécanique, le service est le résultat d’une hyper extension lombaire associée à une inclinaison latérale du tronc et à une rotation des épaules puis une flexion du tronc et les joueurs de tennis sont à même d’avoir des prolapsus discaux (43 %) 63 . Plus généralement, les microtraumatismes répétés sur le rachis (répétition des forces de rotation appliquées sur le disque couplées aux forces d’hyperextension) augmentent

l’effet de cisaillement des disques lombaires caudaux et donc le risque de

pathologie lombaire 64 . En fait, la qualité du geste technique, l’intensité de la pratique

et la nature du revêtement semblent jouer un rôle déterminant dans la survenue d’une lombalgie 65 . Par exemple, la terre battue est une surface meuble limitant les contraintes dans l’axe et permettant aux joueurs de glisser entre les changements de direction et 60 Mogens T. Pedersen et al., « Recreational Soccer Can Improve the Reflex Response to Sudden Trunk Loading among Untrained Women », Journal of Strength and Conditioning Research 23, no 9 (décembre 2009): 2621‑26, https://doi.org/10.1519/JSC.0b013e3181c701b6. 61 Jacek Cholewicki et al., « Delayed Trunk Muscle Reflex Responses Increase the Risk of Low Back Injuries », Spine 30, no 23 (1 décembre 2005): 2614‑20. 62 Ismail Bejia et al., « Low Back Pain in a Cohort of 622 Tunisian Schoolchildren and Adolescents: An Epidemiological Study », European Spine Journal 14, no 4 (mai 2005): 331, https://doi.org/10.1007/s00586-004-0785-2. 63 M D Chard et S M Lachmann, « Racquet sports--patterns of injury presenting to a sports injury clinic. », British Journal of Sports Medicine 21, no 4 (décembre 1987): 150‑53. 64 Robert H. Perkins et Denise Davis, « Musculoskeletal Injuries in Tennis », Physical Medicine and Rehabilitation Clinics of North America 17, no 3 (août 2006): 609‑31, https://doi.org/10.1016/j.pmr.2006.05.005. 65 A. Saraux et al., « Are Tennis Players at Increased Risk for Low Back Pain and Sciatica? », Revue Du Rhumatisme (English Ed.) 66, no 3 (mars 1999): 143‑45.

donc de diminuer les forces de cisaillement sur les disques vertébraux.

Il semble que la lombalgie soit un problème fréquent chez les tennismen professionnels 66.

Le tennis par les contraintes décrites semble exposer le joueur à un risque lombaire surajouté (grade C). L’éviction au moins temporaire du service et le

choix de la terre battue sont justifiés (grade C).

vi. L’équitation

L’équitation soumet le rachis à des forces de compression ainsi qu’à des forces de cisaillement en hyper extension comme en hyper flexion. La position sur la selle et la longueur des étriers influencent la lordose lombaire 67. La diminution de la lordose lombaire augmente le stress sur les structures musculo-ligamentaires du rachis lombaire qui travaillent au maintien et à l’équilibre du corps. Une partie des forces liées aux mouvements du cheval sont transmises au cavalier en fonction de la vitesse du cheval (pas, trot, galop) .

La lordose lombaire a une meilleure capacité pour absorber les forces de compressions et les tensions musculo-ligamentaires augmentent moins dans la région lombaire et au niveau des hanches. 66 V. B. Vad et al., « Hip and Shoulder Internal Rotation Range of Motion Deficits in Professional Tennis Players », Journal of Science and Medicine in Sport 6, no 1 (1 mars 2003): 71‑75, https://doi.org/10.1016/S1440-2440(03)80010-5. 67 S. Quinn et S. Bird, « Influence of Saddle Type upon the Incidence of Lower Back Pain in Equestrian Riders », British Journal of Sports Medicine 30, no 2 (juin 1996): 140‑44.

Photo 2 : Types de selles : 1 : western (ou camarguaise) ; 2 anglaise Les selles dites westerns, à étriers plus longs, sont plus adaptés au maintien d’une lordose lombaire que les selles anglaises à étriers courts 68. L’équitation est un des sports de loisir les plus traumatiques avec un taux d’incidence de blessures de 35,7 pour 100 000 cavaliers. Les blessures lombaires (majoritairement des contusions ou des tensions musculaires) représentent 19 % des traumatismes 69. Les douleurs lombaires font parties des symptômes les plus fréquents chez les cavaliers de compétition et les cavaliers professionnels chez qui l’incidence des douleurs rachidiennes est très élevée (72,5 %) . 68 S. Quinn et S. Bird, « Influence of Saddle Type upon the Incidence of Lower Back Pain in Equestrian Riders », British Journal of Sports Medicine 30, no 2 (juin 1996): 140‑44. 69 K E Thomas et al., « Non-fatal horse related injuries treated in emergency departments in the United States, 2001–2003 », British Journal of Sports Medicine 40, no 7 (juillet 2006): 619‑26, https://doi.org/10.1136/bjsm.2006.025858. 1 2

La pratique de l’équitation supervisée en loisir pourrait avoir des effets bénéfiques chez les patients lombalgiques et peut être conseillée (grade C). Le choix de la selle type western avec étriers longs est à suggérer pour des raisons

mécaniques (grade C).

vii. Le judo, les arts martiaux

Peu d’articles traitent du rapport entre les douleurs lombaires et les arts martiaux même au sens large, et aucun de l’impact de la pratique de ces sports chez le lombalgique. Cependant, toutes les études montrent que la prévalence de la lombalgie chez les pratiquants est inférieure à celle de la population générale d’âge comparable 70, et que cette prévalence décroît d’autant que le niveau de ceinture est plus élevé et l’entraînement plus régulier 71.

viii. La gymnastique

Les gymnastiques artistiques, rythmiques, aérobic, acrobatiques et le tumbling soumettent la colonne vertébrale lombaire à des hyperextensions répétées ; la prévalence de lombalgies chez les gymnastes est estimée entre 30 % et 85 %, la gymnastique rythmique étant la plus traumatisante pour le rachis 72 . Il n’y a pas d’étude sur la pratique de la gymnastique chez le lombalgique.

ix. Le golf

Le golf surtout durant le swing (Figure ) crée des charges considérables sur la colonne vertébrale, à type de cisaillement antéro-postérieur et de compression en raison de 70 Takashi Okada et al., « Body Mass, Nonspecific Low Back Pain, and Anatomical Changes in the Lumbar Spine in Judo Athletes », The Journal of Orthopaedic and Sports Physical Therapy 37, no 11 (novembre 2007): 688‑93, https://doi.org/10.2519/jospt.2007.2505. 71 Charles E. Rainey, « Determining the Prevalence and Assessing the Severity of Injuries in Mixed Martial Arts Athletes », North American Journal of Sports Physical Therapy : NAJSPT 4, no 4 (novembre 2009): 190‑99. 72 M. L. Harringe, P. Renström, et S. Werner, « Injury Incidence, Mechanism and Diagnosis in Top-Level Teamgym: A Prospective Study Conducted over One Season », Scandinavian Journal of Medicine & Science in Sports 17, no 2 (avril 2007): 115‑19, https://doi.org/10.1111/j.1600-0838.2006.00546.x.

rotation axiale couplée à l’inclinaison latérale ; la vitesse de rotation du tronc se réalise à grande vitesse (200°/seconde) 73 . La rotation axiale peut à elle seule être identifiée comme un facteur de risque de lésions/douleurs lombaires alors que le pic de contrainte en compression est équivalent à 8 fois le poids du corps 74 . Photo 3 : Deux types de swing : le swing moderne où le joueur tourne librement ses épaules (à gauche)= le swing classique où le joueur garde sa tête immobile (à droite).

Des études sur les facteurs possiblement prédictifs de lombalgie, il ressort le rôle

délétère d’un échauffement inférieur à 10 minutes, du port du sac de golf, des mouvements répétés ou intensifs (plus de 200 frappes/semaines, plus de 4 tours par

semaines), d’une mauvaise technique du swing 75 .

Des modifications de la technique peuvent avoir un effet positif sur la lombalgie lorsqu’elle s’installe : un programme multidisciplinaire de réhabilitation à la pratique du golf chez 145 patients lombalgiques dans lequel la technique du swing a été modifiée chez 83 % des patients avec un apprentissage portant sur la prise du club et sur le swing classique avec un backswing (déport en arrière du club précédant le contact avec la 73 David M. Lindsay et John F. Horton, « Trunk Rotation Strength and Endurance in Healthy Normals and Elite Male Golfers with and without Low Back Pain », North American Journal of Sports Physical Therapy: NAJSPT 1, no 2 (mai 2006): 80‑89. 74 George S. Gluck, John A. Bendo, et Jeffrey M. Spivak, « The Lumbar Spine and Low Back Pain in Golf: A Literature Review of Swing Biomechanics and Injury Prevention », The Spine Journal: Official Journal of the North American Spine Society 8, no 5 (octobre 2008): 778‑88, https://doi.org/10.1016/j.spinee.2007.07.388. 75 Andrew McHardy et Henry Pollard, « Lower back pain in golfers: a review of the literature », Journal of Chiropractic Medicine 4, no 3 (2005): 135‑43, https://doi.org/10.1016/S0899-3467(07)60122-0.

balle) d’amplitude moindre (backswing court) a permis à 98 % des patients de retourner à leur pratique habituelle de golf 76 . En effet le backswing court (réduction de 45° de l’amplitude) ne diminue pas la performance golfique (pas de diminution de la vitesse de la tête du club) et protège le rachis lombaire des golfeurs en diminuant le

risque de blessure lombaire 77 .

Le golf peut être recommandé en conseillant un échauffement supérieur à 10 minutes, la restriction du port du sac de golf sur le dos et l’amélioration de la

technique de swing (grade C). x. La course à pied La course à pied est un sport avec des impacts répétés. Le rachis lombaire doit faire face à des charges de compression lors de l’attaque du pas de l’ordre de 2,7 à 5,7 fois le poids

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