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Chapitre 4 : Discussion

4.2 Activité locomotrice

La distance totale parcourue par les souris pendant 2h dans un champ ouvert a permis d'établir leurs niveaux d'activité locomotrice de base et l'impact de l'injection du 6-OHDA et des injections striatales sur celle-ci. Aucune différence n'a été observée entre les groupes avant la lésion dopaminergique induite par 6-OHDA. Il était attendu que la lésion dopaminergique réduise l'activité locomotrice tel que dans la maladie de Parkinson. Ceci a été observé chez tous les groupes de souris et cela a permis de confirmer qu'ils étaient comparables d'un point de vue du modèle expérimental. L'injection striatale des vecteurs viraux ou du contrôle a augmenté légèrement l'activité locomotrice chez tous les groupes. Cet effet pourrait être due à une récupération à plus long terme suite à la lésion puisque la mesure a été effectuée environ 4 semaines après l'injection de 6-OHDA (contre 1 semaine pour les résultats post 6-OHDA). Cependant, cette tendance n'était pas significative chez aucun groupe comparativement à l'activité locomotrice après la lésion au 6-OHDA. Les groupes étaient donc encore comparables du point de vue de l'activité locomotrice suite aux injections striatales.

4.3 La dyskinésie induite par la L-DOPA

Trois doses croissantes de L-DOPA (1-3 mg/kg) ont été utilisées lors de ce projet afin de pouvoir bien observer le déclenchement et l'évolution de la DIL. Comme l'objectif principal n'était pas de provoquer une dyskinésie maximale, la dose de 1 mg/kg a été sélectionnée comme point de départ, et comme la DIL chez certains groupes était déjà très élevée à 3 mg/kg, celle-ci fut retenue comme dose finale afin d'éviter le développement de stéréotypie et la saturation des scores chez les groupes plus dyskinétiques. Chez certaines souris des groupes NSI et Saline, les rotations controlatérales et même la DIL ont commencé dès la première injection de la L-DOPA. Pour les autres souris, quelques jours additionnels d'administration de la L-DOPA ou l'augmentation de la dose de celle-ci ont été nécessaires avant de voir ces réponses se manifester. D'autres laboratoires ont déjà utilisé des doses de L-DOPA plus élevées afin de développer une DIL chez les souris (Lundblad et al., 2004). Il semble donc que les paramètres opératoires lors de la lésion au 6-OHDA que nous avons utilisés ont permis de générer un modèle démontrant une bonne sensibilité à la L-DOPA et au développement de la DIL.

Les scores de la DIL mesurés chez les différents groupes montrent que les groupes NSI et Saline ont développé une dyskinésie beaucoup plus élevée que celle des groupes GFP et pENK. Dès la dose minimale de 1 mg/kg, les groupes NSI et Saline ont développé une dyskinésie faible à modérée tandis que les groupes GFP et pENK n'en ont pas développé du tout. L'augmentation de la dose à 2 mg/kg a exacerbé ces différences, bien que le groupe NSI soit devenu modérément plus dyskinétique que le groupe Saline. À 3 mg/kg, dose maximale de L-DOPA, la dyskinésie a continué d'augmenter chez tous les groupes, mais surtout chez les NSI et Saline, qui ne présentaient plus de différence entre eux à ce moment avec une dyskinésie très élevée. De leur côté, les groupes GFP et pENK étaient similaires avec une dyskinésie faible à modérée. Bien que statistiquement identique au groupe GFP, le groupe pENK démontrait une tendance à avoir une dyskinésie légèrement plus faible que celui-ci. Tous ces résultats peuvent s'observer à la fois au niveau des scores de dyskinésie totaux durant l'effet de la L-DOPA et des scores dyskinétiques à toutes les 15 minutes. Les différences majeures entre les groupes se retrouvent entre environ 15 min jusqu'à 1h30 suite

à l'injection de L-DOPA, selon les doses. Les résultats de la DIL dans le temps permettent également de noter que la durée de la dyskinésie chez les groupes GFP et pENK est plus courte d'environ 15 à 30 minutes comparativement aux groupes NSI et Saline, selon les doses.

Selon notre hypothèse, le groupe pENK est celui qui devrait avoir le niveau dyskinétique le plus faible. C'est ce que nous retrouvons en partie dans nos résultats. Le groupe Saline qui répond à la L-DOPA avec une dyskinésie similaire au groupe NSI montre que l'emplacement de l'aiguille au niveau du striatum et le liquide injecté ne devrait pas avoir d'effet sur le développement et l'expression de la DIL. Cependant, le groupe GFP a répondu d'une manière étonnante. Puisqu'il s'agit d'un autre groupe contrôle pour l'injection striatale, il aurait été possible de s'attendre à un niveau dyskinétique similaire à celui du groupe Saline puisque le vecteur viral ne surexprime pas pENK. Il semble donc que le AAV-GFP exerce un certain effet qui permet de réduire la DIL de la même manière que le groupe pENK. Les similitudes et les différences entre les groupes GFP et pENK seront examinées davantage plus loin dans cette discussion.

4.4 Rotations sous l'effet de la L-DOPA

Les rotations au pic de dose de la L-DOPA au pic de dose ont été mesurées afin de vérifier l'activation des souris par celle-ci. L'effet de la L-DOPA chez le modèle unilatéral 6-OHDA devrait se manifester par un nombre élevé de rotations controlatérales et un faible nombre de rotations ipsilatérales. Les résultats obtenus indiquent qu'à la dose de L-DOPA de 1 mg/kg, le groupe Saline avait une bonne rotation controlatérale comparativement aux autres groupes. À 2 et 3 mg/kg, il n'y avait aucune différence entre les groupes, ayant tous bien répondu à la L-DOPA en tournant beaucoup plus du côté controlatéral que celui ipsilatéral. Il semble donc que certains animaux nécessitaient une dose de L-DOPA plus élevée que 1 mg/kg avant d'être activés par celle-ci. De plus, les doses de 2 et 3 mg/kg étaient suffisantes pour l'activation locomotrice, manifestée par des rotations controlatérales, chez les différents groupes de notre modèle de DIL.

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