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Après avoir étudié l’objet annotation, nous étudions dans cette section l’activité qui permet de créer l’objet annotation et qui porte le même nom « annotation ». Cette activité consiste à poser des formes graphiques sur le document.

Nous trouvons dans [Huart 1996] une formalisation de cette activité sous l’appellation de « Schéma de création ». Dans son rapport, Huart donne un schéma de création pour chaque forme d’annotation de sa classification.

Nous donnons certains exemples dans le tableau suivant après les avoir adaptés:

Forme de l’annotation Schéma de création

Mise en évidence en surlignant 1-choix du passage à mettre en valeur 2-choix de la mise en valeur, du format

Ajout d’une marque binaire (un lien) 1-choix de l’ancre (un mot par exemple) 2-choix du passage ou du point en relation

Ajout d’une marque 1- choix de l’ancre

2- ajout (éventuel) d'un commentaire

Ajout d’un dessin explicatif 1- choix de l’ancre 2- ajout du dessin

Tableau 6. Exemples de schéma de création de l'annotation

Dans le cas des outils d’annotation sémantiques [Azouaou et al. 2005] l’activité d’annotation informatique peut être décomposée en trois sous-processus :

1. choisir l’ancre et la forme de l’annotation dans un document donné (la source), 2. spécifier les propriétés de l’annotation,

3. choisir la cible de l’annotation dans l’ensemble de la représentation formelle ou non.

D’un autre côté, certains auteurs, [Marshall 1997] et [Huart 1996], se sont intéressés à étudier les correspondances entre les formes graphiques utilisées pour annoter et les sémantiques de l’annotation voulues par l’annotateur (son objectif). Ces auteurs ont identifié l’existence de pratiques/habitudes annotatives qui sont communes et partagées dans un groupe. Ces pratiques représentent une correspondance entre les formes utilisées pour annoter et l’objectif que l’on veut atteindre (souvent non formalisé).

Selon [Marshall 1997] ces pratiques annotatives dépendent du contexte de l’annotation. Ainsi, nous retrouvons des habitudes annotatives différentes selon le domaine (philosophie, chimie…).

Une expression de ces corrélations est donnée [Marshall 1997] par des tableaux de correspondances ou de non correspondances (voir le tableau suivant).

Forme Fonction

Soulignement ou mettre en surbrillance une structure de niveau plus élevé (comme des entêtes de section); les symboles de marges télégraphiques comme les astérisques; les croix.

Procédure pour signaler une attention future.

Mise en surbrillance courte; mots ou expressions cerclés; d'autres inscriptions dans le texte; les inscriptions sur la marge comme les astérisques.

Aide Mémoire et indication d’emplacement.

Notation appropriée sur la marge ou près des figures ou d’équations.

Résolution du problème (Problem-working)

Notes courtes sur les marges; de plus longues notes dans d'autres interstices4 textuels; mots ou expressions entre les lignes du texte.

Interprétation

Soulignement ou mise en surbrillance étendu. Trace visible de l’attention du lecteur

Notes, petits schémas, schémas, et autres inscriptions indépendantes des outils eux-mêmes.

Réflexion fortuite des circonstances matérielles de la lecture.

Tableau 7. Corrélation entre forme et sémantique de l’annotation selon [Marshall 1997]

[Huart 1996] fait le même constat, et fournit un tableau plus exhaustif de ces corrélations identifiées à partir des annotations faites par les lecteurs de la Bibliothèque nationale (voir le tableau Tableau 8).

Huart cite des exemples d’incompatibilités comme par exemple : pour commenter un passage, on ne peut se contenter de le surligner (car on n'apporte alors qu'un jugement qualitatif, donc on hiérarchise), ou encore un exemple d’équivalence : pour commenter un passage, l'ajout de l'objet commentaire remplit parfaitement cette tâche.

4 Très petit espace, écart entre les éléments constitutifs d'un tout. Les interstices d'une clôture. Le Dictionnaire Universel Francophone En Ligne, http://www.francophonie.hachette-livre.fr/

objectifs

classifier compléter planifier

Annotations hi ér ar ch is er ar chi te ct ur er cont ex tua lis er re for m ul er com m ent er doc um en te r cor ré le r pr ogr am m er annot er indi re ct em ent

Surlignage oui oui non non non non non non non Mise en forme oui oui non non non non non non non Référence non non non indirect indirect indirect oui non non Rappel non non oui indirect indirect indirect oui non non Dictionnaire non oui non oui non oui oui non non Index non oui non non non indirect oui non non Sommaire non non oui non non non non non non Marque page non non non non non non non oui non Objet/commentaire oui non non oui oui oui non oui oui Remarque non non non non oui non non oui oui Correction non non non oui non non non non non Restructuration non non oui non non non non non non

Tableau 8. Corrélation entre forme et sémantique de l’annotation [Huart 1996]

Synthèse.

Nous retenons des études de Marshall et Huart que des relations de correspondances entre l’ensemble des formes graphiques et celui des objectifs (sémantiques) de l’annotation, permettent de déduire la sémantique (principalement leur objectif) des annotations depuis leur forme dans un contexte donné. Ces relations de correspondances représentent des pratiques d’annotation qui sont d’un côté communes et partagées dans un groupe et qui sont d’un autre côté différente selon le contexte de l’annotation.

Ce contexte peut être le type d’activité exécutée, l’appartenance à un groupe ou une équipe de travail (personnes participantes au même projet)…etc. Cette relation de corrélation entre la forme et la sémantique d’une annotation représente des pratiques annotatives partagées et communes dans un groupe.