• Aucun résultat trouvé

Le réseau ne se limite pas à la mise en œuvre stricte des compétences pré-

vues par le règlement no1/2003. Comme l’indique la Communication sur la

coopération, l’ECN est aussi « un forum de discussion et de coopération pour

l’application de la politique communautaire de concurrence et son contrôle

[...] et constitue le socle sur lequel s’appuient la création et la préservation

d’une culture de la concurrence en Europe ».

En pratique, ces discussions se traduisent, d’une part, par des groupes de travail de différentes compositions et, d’autre part, par l’association des auto- rités nationales de concurrence aux décisions contentieuses de la Commis- sion européenne.

Les groupes de travail

Différents types d’enceintes accueillent des discussions et échanges d’expé- riences sur des thèmes horizontaux et sectoriels très divers.

En premier lieu, tous les trois mois en moyenne, les membres du réseau se retrouvent dans le cadre de réunions plénières (« ECN Plenary Meeting »), sur des sujets très variés. Les réunions plénières du réseau permettent également

Rapport

d’activité

de faire le bilan des travaux réalisés dans d’autres enceintes et, le cas échéant, d’adopter des orientations communes. À titre d’exemple, la dernière réunion plénière de l’année 2006 a porté sur l’adoption d’un programme modèle de clémence élaboré par le groupe de travail spécialisé sur la clémence. En deuxième lieu, la Commission invite les membres du réseau à participer aux travaux de sous-groupes sectoriels qu’elle a mis en place dans les princi- paux secteurs d’activité. Il existe aujourd’hui seize groupes de travail, tels que, notamment, le secteur pharmaceutique, les professions réglementées, les services financiers, l’automobile, l’environnement, les télécommunica- tions. Ces groupes sont généralement coprésidés par la Commission et une autorité nationale.

En 2006, l’un des groupes les plus actifs était le groupe Banking. Ce groupe est un lieu d’échange d’informations sur des sujets liés à la mise en œuvre du droit de la concurrence dans le secteur des banques et d’une large gamme de services, tels que les infrastructures de paiement, les paiements d’entre- prises et de particuliers et les cartes bancaires.

En 2006, le groupe de travail s’est essentiellement concentré sur deux domaines : les enquêtes sectorielles (sector inquiries) sur les opérations bancaires portant sur les comptes personnels d’une part, et l’examen des marchés des cartes bancaires, d’autre part.

L’année 2006 a également constitué la première année d’existence du groupe travaillant sur le secteur pharmaceutique Pharmaceuticals. Après les réponses apportées par l’arrêt de la Cour de justice dans l’affaire Bayer-Ada- lat en 2004, les conclusions de l’avocat général Jacobs et l’arrêt de la Cour du 31 mai 2005 en réponse à la question préjudicielle de l’autorité grecque de concurrence dans l’affaire Syfait, la Commission et les autorités nationales ont considéré qu’il était opportun de réfléchir, dans le cadre du réseau, aux solutions à adopter face aux problèmes de concurrence qui se posent dans ce secteur, notamment liés aux pratiques de quotas mises en œuvre par les laboratoires à destination des grossistes-exportateurs et des grossistes- répartiteurs. Le groupe Pharmaceuticals s’est réuni pour la première fois en mars 2006 et a débattu de la méthodologie, des éléments à prendre en consi- dération pour définir les marchés des médicaments ainsi que de la pratique décisionnelle relative à la distribution de produits pharmaceutiques. Le groupe Énergie, créé en 2004, joue un rôle de forum de discussion sur des questions clés et sur l’élaboration d’une approche commune dans l’applica- tion des règles communautaires de concurrence sur les marchés de l’énergie. Ce groupe a également pour but d’encourager la surveillance de la concurrence sur les marchés énergétiques de l’Union.

Les travaux du groupe Énergie en 2006 se sont concentrés sur l’état de la concurrence dans le secteur de l’électricité et du gaz. La Commission avait lancé, en juin 2005, des enquêtes sectorielles dans ces deux secteurs. Les résultats récoltés dans les États membres ont été analysés lors des réunions de 2006. Le 30 novembre 2006, une journée consacrée à l’énergie (Energy

Day) a été organisée par la Commission à l’intention des dirigeants des auto-

rités nationales de concurrence et des autorités de régulation.

En troisième lieu, dès avant l’entrée en vigueur du règlement no1/2003, trois groupes de travail à vocation plus horizontale avaient été créés par la Com- mission, traitant respectivement des questions de droit transitoire et de pro- cédure, des questions relatives à la clémence, et des sujets concernant les sanctions. À la fin de l’année 2004, un quatrième groupe a été créé afin de réfléchir à la mise en œuvre de l’article 82 du traité CE.

Le groupe de travail relatif aux programmes de clémence a porté ses fruits en 2006. Ce groupe de travail a été créé pour résoudre le problème né du fait que dans un régime de compétences parallèles entre la Commission et les autorités nationales de concurrence, une demande de clémence adressée à une autorité donnée n’est pas considérée comme une demande de clé- mence adressée à une autre autorité. En pratique, une entreprise a intérêt à demander la clémence auprès de toutes les autorités de concurrence qui sont compétentes pour appliquer l’article 81 du traité CE sur le territoire affecté par l’infraction et qui peuvent être considérées comme bien placées pour agir contre l’infraction en question.

Afin de résoudre ce problème, le groupe de travail a publié, le 29 septembre 2006, un programme modèle dont le but est d’éviter que les entreprises qui pourraient solliciter le bénéfice de la clémence ne soient dissuadées de le faire en raison des divergences entre les programmes de clémence existant au sein du réseau. Dans cette perspective, le programme modèle établit le traitement auquel une entreprise qui demande la clémence peut s’attendre de la part de toute autorité membre du réseau, une fois que tous les pro- grammes auront été alignés sur le modèle. Le programme modèle définit un cadre permettant de récompenser les entreprises membres à un cartel pour leur coopération. Il est prévu que les autorités nationales de concurrence mettent tout en œuvre, dans les limites de leurs compétences, pour aligner leurs programmes respectifs sur le programme modèle du réseau. Le pro- gramme n’empêche toutefois pas une autorité de concurrence d’adopter une approche plus favorable envers les entreprises qui demandent la clé- mence dans le cadre de son programme.

En ce qui concerne le groupe Article 82, un « discussion paper » a été publié le 19 décembre 2005. Les personnes intéressées pouvaient transmettre leurs observations jusqu’au 31 mars 2006. Les autorités nationales de concur- rence ont échangé leurs points de vue en mai 2006. La commissaire Neelie Kroes a animé une discussion publique qui a eu lieu le 14 juin 2006. En 2005, la Commission avait décidé la création d’un groupe de travail dénommé Competition Chief Economists. M. Oliver Stehmann, membre du

Chief Economist’s Office de la Commission, a précisé que dans la mesure où

l’analyse économique tient une place de plus en plus importante dans le trai- tement des cas de pratiques anticoncurrentielles et de concentrations, il est apparu utile de réunir les autorités de concurrence sur le sujet. À cet égard, il convient de préciser qu’un grand nombre d’États membres, dont le Conseil de la concurrence, ont formellement créé un poste et défini une fonction de chef économiste au sein de leur autorité.

En établissant un contact plus étroit entre les économistes des autorités natio- nales de concurrence et la Commission européenne, ce groupe de travail vise à développer une expertise technique ainsi qu’une approche commune dans l’application d’outils de modélisation destinés à la politique de concurrence.

Rapport

d’activité

Le groupe des chefs économistes s’est réuni pour la première fois en sep- tembre 2005. Les travaux de l’année 2006 ont surtout porté sur les méthodes de travail des économistes des autorités de concurrence, notamment dans le domaine des abus de position dominante et des concentrations.

Le comité consultatif (article 14)

Le Conseil de la concurrence prend activement part aux comités consultatifs de la Commission européenne.

Le comité consultatif, institué par l’article 14 du règlement no1/2003, réunit régulièrement les services de la Commission et les représentants des autori- tés nationales de concurrence, ces derniers devant donner leur avis sur les avant-projets de décision de la Commission européenne. La Commission européenne, dans sa Communication relative à la coopération au sein du réseau des autorités de concurrence du 27 avril 2004, définit ce comité comme « l’enceinte où les experts des diverses autorités de concurrence

examinent certaines affaires ainsi que des questions générales relevant du droit communautaire de la concurrence ».

La Commission européenne a l’obligation de consulter le comité consultatif et de tenir « le plus grand compte » de son avis.

Courant 2006, la Commission a adopté une vingtaine de décisions. Ces décisions portaient essentiellement sur des sanctions de cartels de dimen- sion communautaire, voire internationale. Le Conseil de la concurrence a donc eu maintes opportunités de transmettre ses observations à l’autorité communautaire.

Mais le comité consultatif ne donne pas seulement son avis sur des décisions de la Commission. À titre d’exemple, en 2006, il s’est prononcé sur les nou- velles lignes directrices relatives au calcul des amendes de la Commission. Ces lignes directrices ont été publiées le 1erseptembre 2006 et s’appliquent à toutes les affaires dont la communication des griefs a été notifiée aux parties après le 1erseptembre 2006.

Ces nouvelles lignes directrices apportent des changements considérables au calcul des amendes par la Commission. En ce qui concerne le montant de départ, bien que celui-ci, comme avant, soit déterminé en fonction de la gra- vité et de la durée de l’infraction, il n’est plus calculé à partir d’une somme forfaitaire, mais en proportion de la valeur des ventes de biens et services réalisées par l’entreprise durant la dernière année d’exercice dans le secteur géographique concerné et à l’intérieur du territoire de l’EEE.

En ce qui concerne la prise en compte de la durée de l’infraction, l’augmenta- tion de 10 % par année entière qui était la règle jusqu’au 1erseptembre 2006 se trouve remplacée par une multiplication par le nombre d’années de durée de l’infraction.

Enfin, afin de renforcer la lutte contre les cartels, la Commission a désormais la possibilité d’ajouter systématiquement une pénalité comprise entre 15 et 25 % du montant de base en cas de participation au cartel (droit d’entrée). Le poids de la récidive, en tant que circonstance aggravante de l’infraction, est accru. Sous l’ancien régime, l’augmentation du montant de l’amende à ce

titre s’élevait systématiquement à 50 %. Désormais, la majoration pourra atteindre 100 %. Enfin, la Commission pourra prendre en compte, pour constater la récidive, non plus seulement ses décisions antérieures, mais également les décisions de toutes les autorités nationales de concurrence membres du réseau. Par conséquent, l’échange d’information entre autori- tés nationales de concurrence décrit ci-dessus prend toute son importance.

International

Au cours de l’année 2006, le Conseil de la concurrence est demeuré très pré- sent au sein des organisations intergouvernementales et non gouvernemen- tales consacrant tout ou partie de ses travaux à la politique et au droit de la concurrence. Il a également poursuivi son activité bilatérale.

Par ailleurs, dans le cadre de la réorganisation interne souhaitée par son pré- sident, le Conseil de la concurrence a décidé, à la fin de l’année 2006, de confier à l’avenir la définition et la mise en œuvre de son activité internatio- nale à un nouveau service, le service du président.

Ce service aura notamment pour mission :

– de représenter le Conseil de la concurrence au sein des organisations internationales à caractère intergouvernemental ou non gouvernemental ; – de définir la position du Conseil de la concurrence dans ces différentes

instances ;

– de conduire pour son compte les négociations ou les consultations relati- ves aux différents aspects institutionnels, matériels et procéduraux de la politique et du droit de la concurrence ;

– de représenter le Conseil de la concurrence auprès des autorités de concurrence des pays tiers ;

– d’animer les relations bilatérales dans lesquelles le Conseil de la concur- rence est engagé.

L’année 2006 constitue donc un exercice de transition. Le bilan qui en est dressé ci-après ne fait pas état de l’ensemble de l’activité internationale du Conseil de la concurrence, mais se focalise sur certains aspects méritant d’être évoqués soit en raison de développements nouveaux, soit parce qu’ils traduisent les priorités définies en début d’exercice.

Outline

Documents relatifs