• Aucun résultat trouvé

La méthode se structure autour de la définition des entités du schéma générique de la Figure 7 et de leurs articulations. Après avoir défini les intervenants, nous expliciterons le type de données généré par chacun d’eux. L’intérêt de la démarche est de spécifier les modalités de représentation qui permettent la transmission de ces données entre les acteurs. Nous passerons ainsi de données relatives à l’activité réelle d’utilisation et d’exploitation vers une représentation conceptuelle de spécification.

L’analyse des besoins et la spécification fonctionnelle implique quatre types d’acteurs :

• L’utilisateur final : il s’agit des futurs utilisateurs du système à concevoir. Ces utilisateurs doivent être considérés dans leur variabilité afin d’assurer la performance du système et son acceptation par l’ensemble de la cible visée.

• L’expert métier : pour le concepteur informaticien, il s’agit du client de l’application. Cet expert pose le cahier de charge et les apports technologiques et économiques attendus du système. L’expertise métier permet aussi de définir les

Détermination des objectifs Spécification Prototypage

contraintes et limitations techniques et organisationnelles inhérentes à la mise en place du nouveau SII dans l’organisation.

• L’ergonome : la compétence ergonomique est mobilisée pour sa capacité à analyser l’activité et à en déduire les possibilités d’amélioration de l’existant. L’ergonome est donc le plus compétent pour avoir un dialogue structuré avec l’utilisateur. Ce dialogue lui permet d’émettre des recommandations fonctionnelles du système sous l’angle de son interaction avec l’utilisateur. Cependant, afin de replacer ces recommandations au plus près des possibilités technologiques, l’ergonome s’intéressera de près à l’environnement de fonctionnement du système par l’observation de l’activité d’exploitation de celui-ci par l’expert métier.

• Le concepteur : c’est le créateur du système d’information. Son objectif est de traduire les besoins du client et de l’utilisateur en spécifications fonctionnelles prêtes pour l’implémentation. Son outil pour réaliser cette traduction est basé sur des modèles et formalismes de représentation permettant l’abstraction de concepts réels vers des modules manipulant des données. Notons que dans ce travail nous ne traiterons pas des spécifications techniques qui relèvent du dialogue entre le concepteur et l’expert métier.

Après avoir présenté les différents acteurs, il s’agit de définir et d’instrumenter leurs activités et leurs interactions dans la conception. Chaque acteur exerce une activité générant des connaissances. Ces connaissances circulent en deux flux de données (Figure 13).

Le premier mouvement est ascendant et représente le flux de définition des besoins. Il vise à traduire la description du réel de l’activité dans un langage de représentation conceptuel par un processus d’abstraction progressif. Ce flux concerne l’ensemble des acteurs et débute sur le terrain de l’application par l’identification des besoins. L’ergonome est chargé des étapes de recueil de données relatives à l’activité d’utilisation et d’exploitation de l’existant. Ces données sont ensuite analysées afin de générer les connaissances concernant les besoins, les attentes et les recommandations d’amélioration et d’innovation à apporter au système.

Ces connaissances passent alors au concepteur qui doit, sur cette base, construire des modèles de conception. A l’issue de cette phase, les premières spécifications du système sont rédigées et peuvent être validées dans un second flux.

Le second mouvement de données est donc descendant et représente le flux de validation des besoins. Il consiste à vérifier l’adéquation des spécifications du système émises par le concepteur avec les recommandations de l’ergonome. Cette phase itérative de définition et de validation aboutit à la construction des spécifications fonctionnelles d’un premier prototype du SII. Une fois implémenté, ce prototype pourra être validé par l’ergonome auprès du panel d’utilisateurs afin de recueillir éventuellement un nouveau corpus de besoins.

Figure 13 : Déroulement de la méthode RAMSES DEFINITION DES BESOINS

Expert Métier Domaine d’expertise Activité d’exploitation Ergonome Utilisateur Profil Besoins Attentes Activité d’utilisation BESOINS / RECOMMENDATIONS  Besoins utilisateurs  Contexte d’utilisation  Connaissances métier  Recommandations   Analyse de l’activité  Outils de recueil et de représentation Concepteur SPECIFICATIONS  Diagramme de classe  Diagramme de CdU  Diagramme de séquences  Diagramme d’activité  UML 5) Validation des spécifications 2) Analyse 1) Recueil 3) Modélisation 4) Spécification

RAMSES s’intègre dans la phase d’analyse en amont de la conception. La première étape implique l’ergonome, les utilisateurs et l’expert métier. Elle consiste à définir les besoins des utilisateurs, la demande des experts métier et les possibilités technologiques disponibles pour la conception de la solution. L’ergonome pilote cette étape en collectant des données par l’analyse de la documentation disponible ainsi que l’observation de l’activité d’utilisation de systèmes analogues existants. Les données sont reportées sur des outils de recueil dédiés.

Une fois recueillies les données sont transcrites et analysées par l’ergonome. Les outils de représentation des connaissances de RAMSES lui permettent de filtrer en deux temps les données traitant de l’activité des utilisateurs. Par ailleurs, l’analyse de l’environnement d’exploitation permet à l’ergonome de connaître les éléments de production de la solution. A l’issue de cette étape, une documentation est émise. Cette documentation comporte les spécifications fonctionnelles orientées usage. Ces spécifications sont exprimées en termes d’éléments constitutifs de l’environnement d’exploitation recueillis auprès de l’expert métier.

Parallèlement à ces activités de spécification orientées usage, le concepteur analyse l’architecture technique du SII à concevoir. Cette élaboration est réalisée notamment par un dialogue concepteur/expert métier.

Dans la phase de modélisation, le concepteur dispose donc des deux corpus de données nécessaires à l’élaboration des spécifications du SII : les données concernant le domaine d’application et celles relatives à l’activité des utilisateurs (cf. III.1). Ces deux corpus de données peuvent alors être modélisées afin de générer la spécification du SII ou, comme nous le préconisons, du premier prototype à tester.

Un point clé de la méthodologie RAMSES est la dernière phase d’évaluation des spécifications. En effet, nous proposons une étape d’évaluation des spécifications avant le développement du prototype et sa validation auprès des utilisateurs. Cette étape est possible grâce aux représentations des données dans des formalismes favorisant le dialogue concepteur/ergonome. Ce dialogue est matérialisé par un outil dédié à l’évaluation des spécifications.

L’ajout de cette étape vise à exploiter l’expertise de l’ergonome pour vérifier l’adéquation des fonctionnalités projetées ainsi que les modalités de présentation de l’information avec les besoins réels des utilisateurs. L’introduction d’éventuels ajustements des spécifications à ce stade de la conception tend à diminuer le nombre de cycle de re-conception dans le processus.

L’intervention des acteurs dans chacune des phases est synthétisée dans le Tableau 1. Chacune des étapes décrites sera formalisée et outillée. Cette formalisation vise à structurer les données dans des représentations favorisant leur transfert d’une étape à l’autre des flux.

Tableau 1 : Intervention des acteurs dans la méthode RAMSES PHASE DU PROCESSUS DE CONCEPTION ANALYSE RAMSES ETAPES DE LA METHODLOGIE

Recueil Analyse Modélisation Spécification

Validation des spécifications Prototypage Validation utilisateurs Utilisateur X X Expert métier X Ergonome X X X X Acteurs de la conception Concepteur X X X X

5 Etapes de RAMSES