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ACQUIS DE LA RECHERCHE SUR LES PRODUITS FORESTIERS

Samba Arona Ndiaye SAMBA, Abidou GAYE, Malainy DIATTA, Ibrahima THOMAS, Ousmane DIAGNE

L’administration forestière a poursuivi après l’indépendance une politique de conservation des ressources. La sécheresse des années 1970 a cependant entraîné une prise de conscience quant à la nécessité d’intervenir pour juguler la dégradation des ressources, aggravée par plusieurs facteurs anthropiques comme l'exploitation du bois, les pratiques agricoles et le surpâturage.

L'utilisation massive des engrais, liée à leurs prix incitatifs, a entraîné l’abandon de l'organisation spatiale du terroir et de l’intégration entre agriculture, élevage et arbre, qui constituait un facteur d'équilibre. La loi sur le domaine national, qui consacrait la nationalisation et l'appropriation par l'Etat de près de 95 % du territoire national, a freiné les initiatives et a été à l’origine du manque d'investissements financiers pour assurer la promotion de l'arbre dans le terroir, faute de sécurité foncière.

A part quelques actions spécifiques (fixation des dunes maritimes, reboisements sylvopastoraux), les projets se limitaient à établir de grands périmètres de

reboisement pour assurer l’approvisionnement des centres urbains en bois énergie.

Les interventions étaient fondées sur l’hypothèse que la dégradation avait pour principale cause l’exploitation du bois de feu, d’où les plantations massives de bois communautaires. De plus, les activités étaient menées de manière dirigiste sans l’implication véritable des populations.

Les résultats décevants ont montré que la dégradation des ressources résultait davantage de la complexité des systèmes et pratiques d’utilisation de la seule coupe de bois, ce qui a entraîné une diversification des interventions et leur intégra-tion dans les activités rurales, afin d’impliquer et de responsabiliser les populations.

L’ensemble de ces changements qualitatifs, opérés par une nouvelle génération de

projets issus du Plan directeur de développement forestier (PDDF, 1982), a donné naissance à la foresterie villageoise, ou rurale, dont la finalité était l’autopromotion des populations. Malgré ces efforts, les superficies des formations forestières continuaient de diminuer pour passer de 12,7 à 11,9 millions d’hectares entre 1980 et 1990 (PDDF, 1982).

La recherche forestière à l’ISRA (Institut sénégalais de recherches agricoles) a évolué dans ce cadre et s’est inscrite dans les orientations définies par le PDDF,

qui a été actualisé en 1990 pour donner naissance au PAFS (Plan d’action 370 Bilan de la recherche agricole et agroalimentaire au Sénégal

forestier du Sénégal ; Ministère du Développement rural et de l’hydraulique, 1993). Le fait marquant a été l’entrée en vigueur des lois 96/06 et 96/07 sur les collectivités locales, qui ont élargi leur domaine d’action avec le transfert des compétences de gestion des ressources naturelles. Après dix ans, la nécessité d’actualiser le PAFS a fait l’objet d’un engagement entre les parties en 2001.

Le CNRF (Centre national de la recherche forestière), qui s’intègre dans les orientations du PAFS, s’est fixé comme objectifs de contribuer à la conservation de la nature, à la restauration des formations naturelles et des sols forestiers et à la satisfaction des besoins en produits ligneux et non ligneux à travers la

production de bois et une meilleure utilisation de tous les produits forestiers (ISRA, 1998).

D’autres structures ont participé à l’effort de recherche : la DEFCCS (Direction des eaux, forêts, chasse et conservation des sols), l'université Cheikh Anta Diop, l'Ecole nationale supérieure d’agriculture de Thiès, le Centre de suivi écologique, l'ITA (Institut de technologie alimentaire), l'IRD (Institut de recherche pour le développement en coopération) et le CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement).

Jusqu’au début des années 1970, les programmes de recherche, menés d’abord par l’administration forestière coloniale puis par le CTFT (Centre technique forestier tropical) de 1964-1965 et par le CNRF à partir de 1974, étaient orientés vers la problématique de dégradation des ressources et de désertification. Ils s’inspiraient des solutions prônées par les politiques nationales, qui concernaient surtout le reboisement avec des espèces à croissance rapide et la réhabilitation

des peuplements.

Les programmes des années 1980 se sont intéressés à des disciplines plus variées : sylviculture et aménagement des formations ligneuses, microbiologie, agroforesterie, technologie du bois, pédologie, génétique forestière… Cette période a coïncidé avec un changement d’approche à l’instar de ce qui se faisait du côté du développement avec l’approche participative.

L’introduction de l’arbre dans le système agricole a été ressentie comme une nécessité pour freiner la dégradation des ressources, d’où l’apparition de

nombreux projets agroforestiers qui traduisaient ainsi l’adhésion des bailleurs de fonds et de la communauté internationale à cette ancienne pratique paysanne devenue nouvelle approche pour les scientifiques. Cet intérêt pour l’agroforesterie s'est manifesté vers la fin des années 1980 avec la création de l'AFRENA (Réseau africain de recherche agroforestière).

Le dernier changement dans les programmes de l’ISRA date des années 1990 (ISRA, 1998). Depuis, la recherche forestière est pilotée par la demande et elle est structurée en deux programmes prioritaires : amélioration du matériel végétal et caractérisation et gestion des écosystèmes forestiers et agroforestiers.

Le présent bilan fait le point sur les principaux acquis de la recherche forestière à l’ISRA et concerne essentiellement les disciplines forestières qui ont fait l’objet de la plupart des études : sylviculture et aménagement des peuplements ligneux,

amélioration génétique, microbiologie et agroforesterie. La production et la transformation des produits : les produits forestiers

La sylviculture

et l'aménagement des peuplements ligneux

Les objectifs de ce programme sont d’identifier les espèces forestières les plus performantes en terme de production ligneuse (bois de feu, de service et d’œuvre), d’élaborer des référentiels techniques pour les sylviculteurs et les aménagistes forestiers, de mettre au point des méthodes permettant d'augmenter

significativement la densité des essences de valeur et d’acquérir une meilleure connaissance de la dynamique des peuplements et des effets de certains

traitements sylvicoles sur la croissance et la régénération des formations ligneuses.

LA RÉCOLTE ET LA PRODUCTION DE SEMENCES FORESTIÈRES

Les études portant sur la phénologie des principales espèces forestières locales ont permis de déterminer leur périodicité de production de semences et de mettre au point des méthodes de récolte appropriées. Ainsi, les contraintes liées à la récolte de semences d'Acacia albida (ou Faidherbia albida), d'A. senegal, d'A. tortilis, de Khaya senegalensis et d'Eucalyptus sp. sont levées. Des

techniques de conservation et des méthodes de traitements phytosanitaires de ces semences ont été mises au point (Roussel, 1995).

LES TECHNIQUES DE PRODUCTION DE PLANTS

Les techniques de production de plants sont maîtrisées et tous les schémas de production sont disponibles (Roussel, 1995). Elles portent sur les méthodes de levée de dormance, les types de semis, la période de semis, la nature des substrats, les méthodes de lutte phytosanitaire et la durée de la production de plants en pépinière.

LA RÉGÉNÉRATION ET LA GESTION SYLVICOLE DES PEUPLEMENTS La préparation et l'amélioration du sol

Les études comparatives des techniques de préparation du sol ont montré qu’une simple trouaison aux dimensions de la bêche forestière était suffisante au moment de la plantation. Cependant, dans la partie sahélienne, de meilleurs taux de survie et de croissance sont obtenus avec un sous-solage profond croisé ou avec les grands potets. Dans cette zone, la suppression du tapis herbacé les premières années améliore les réserves hydriques du sol et assure de meilleures conditions de croissance aux jeunes plants. En conditions irriguées, il est nécessaire de façonner les rigoles d’irrigation perpendiculairement aux canaux irrigateurs.

La régénération des peuplements forestiers

L’utilisation des plants élevés en pots offre plus de garantie de réussite pour les opérations de reboisement. Cependant, les plants à racines nues donnent

d’excellents résultats sous irrigation mais exigent une régularité des apports 372 Bilan de la recherche agricole et agroalimentaire au Sénégal

hydriques. Les semis directs ne donnent des résultats satisfaisants que dans les zones dont la pluviométrie est supérieure à 500 mm.

La période et la densité de plantation

La période de plantation au Sénégal se situe au début de l’hivernage. Elle est déterminée par le cumul pluviométrique (≥ 50 mm). Les densités optimales de

plantation varient avec les espèces, les objectifs et les types de sol et vont de 400 pieds/ha (5 m x 5 m) à 1 111 pieds/ha (3 m x 3 m) pour les Eucalyptus. En condition irriguée, il est possible de planter toute l’année à des densités de 2 500 à 17 000 pieds/ha ou plus. Dans la zone sylvopastorale, l’écartement optimal recommandé est de 6 m x 6 m pour toutes les espèces étudiées.

L'âge d’exploitation et la production ligneuse et non ligneuse

L’âge d’exploitation des espèces à croissance rapide comme les Eucalyptus, très variable, dépend des objectifs de production et de la densité de plantation. En Casamance, l’âge d’exploitation est de 6 à 7 ans pour les meilleures provenances de E. camaldulensis Katherine et E. tereticornis 684-688 (17 m3/ha/an), plantées à une densité de 1 111 pieds/ha.

Dans la zone centre et sud du bassin arachidier, l’âge d’exploitation se situe entre 7 et 8 ans (400 à 1 111 pieds/ha). Dans cette partie, les meilleures provenances

de E. camaldulensis sont la 10543 (10 m3/ha/an) et la 8036 (8,87 m3/ha/an). Dans la zone nord du bassin arachidier (Bandia), les densités recommandées pour les Eucalyptus ne doivent pas dépasser 816

plants/ha. L’exploitation à 6-8 ans donne une productivité moyenne de 4 m3/ha/an.

Sous irrigation dans la vallée du fleuve Sénégal, la meilleure provenance est E. camaldulensis 8298/FTB, avec une productivité moyenne de 30 à 40 m3/ha/an

selon l’âge de la coupe qui se situe entre 2,5 et 3 ans (DRPF, 1986). Pour les autres essences, les productivités sont de 12 m3/ha/an pour Prosopis juliflora, de 10 m3/ha/an pour Acacia nilotica var.

tomentosa, de 20,6 m3/ha/an pour Leucaena eucocephala et de 9,7 m3/ha/an pour Acacia holosericea (Racospermun holosericeum) (DRPF, 1986).

Pour A. senegal, des techniques efficaces de saignées pour la production de gomme arabique ont été mises au point (outils, dates, modalités…) (Sall, 1996).

Le choix des essences de reboisement

Dans les conditions irriguées de la vallée du fleuve Sénégal, les meilleures espèces de reboisement, hormis les Eucalyptus, sont P. juliflora (12 m3/ha/an), A. nilotica var. tomentosa (10 m3/ha/an), Khaya

senegalensis, Casuarina equisetifolia et Parkinsonia acuelata.

En zone sylvopastorale, le phénotype gris clair d'A. senegal est recommandé sur les sites dunaires alors que le gris foncé devra être réservé aux dépressions argileuses. Acacia tortilis var. adstringens, Bauhinia rufescens et Sclerocarya birrea se comportent mieux dans les bas-fonds, tandis que A. senegal préfère les milieux sujets à des immersions temporaires. La production et la transformation des produits : les produits forestiers

Dans le nord du bassin arachidier, les espèces les mieux adaptées aux sols sableux sont Acacia senegal, A.

tortilis, A. albida et P. juliflora. Sur sols limoneux des bas-fonds, outre les espèces précédentes, Tamarindus indica, S. birrea, B. rufescens et Anogeissus leiocarpus ont un bon comportement. Sur sols argileux à cuirasse peu profonde, P. juliflora, Acacia seyal, A. nilotica, Azadirachta indica, S. birrea et Zizyphus mauritiana sont recommandées.

Sur les sols argilo-limoneux non salés du sud du bassin arachidier, A. nilotica var. adonsonii, P. juliflora, Albizzia lebbeck, A. indica, Ceiba pentandra, S. setigera, B. aegyptiaca, Z. mauritiana, S. birrea et A.

leiocarpus se comportent bien alors que sur sols salés (tannes enherbées), P. aculeata, Tamarix

senegalensis, T. aphylla, C. equisetifolia, P. juliflora et Melaleuca sp. sont les essences les mieux adaptées.

En Casamance, Oxytenanthera abyssinica, Erythrophleum guineense, Spathodea campanulata, Chlorophora regia, Antiaris africana, Ceiba pentandra, K. senegalensis, Tectona grandis, Dalbergia melanoxylon, Avicennia nitida, Conocarpus erectus sont bien adaptées.

Le choix des autres espèces

Les essences forestières recommandées dans les opérations de reboisement de la région du fleuve Sénégal sont Leucaena leucocephala (20,6 m3/ha/an), Acacia holosericea (9,7 m3/ha/an), Melaleuca

leucadendron et A. cyanophylla. Dans la zone centre-ouest, A. holosericea, A. tumida, A. trachycarpa, A.

laeta et A. mellifera sont recommandées sur terrains limoneux alors que sur sols argileux, A. bivenosa, A. coriace, A. tumida et A. cowleana sont préférées. Dans cette zone, les espèces fourragères suivantes donnent d’excellents résultats : Prosopis cineraria, Bauhinia cheilanta, Cassia excelsa, Caeselpinia ferrea et Zizyphus joazeiro. Sur les sols argilo-limoneux non salés de la zone centre-sud, M. leucadendron,

M. viridiflora, A. holosericea, A. bivenosa, A. sclerosperma et Dalbergia sissoo sont recommandées alors que sur les sols salés argileux (tannes herbacées), le choix devra porter sur Melaleuca sp., P. juliflora. En Casamance, la préférence sera orientée vers Acacia mangium, A. holosericea, A. tumida, Gliricidia sepium, L. leucocephala et Cassia siamea.Les outils d’évaluation de la production ligneuse sur pied

Les acquis dans ce domaine portent sur des tarifs de cubage à une ou deux entrées, qui ont été élaborés pour déterminer rapidement les stocks de bois sur pied pour les essences de bois d’œuvre et de première grandeur. Pour les espèces de sous-bois, il existe des tarifs de peuplement qui donnent les volumes de bois présents en fonction des effectifs par classes de diamètres.

En ce qui concerne la gestion des peuplements, la recherche forestière a mis au point une règle de sylviculture applicable aux teckeraies de la Casamance en utilisant un facteur d'espacement, expression de la structure d'un peuplement, qui permet de calculer, en fonction de la hauteur dominante, le nombre de tiges à enlever en éclaircie à chaque stade de développement de la plantation (Thomas, 1985, 1987).

374 Bilan de la recherche agricole et agroalimentaire au Sénégal L'amélioration génétique

Le programme d'amélioration génétique a pour objectif de mettre à la disposition des utilisateurs du matériel végétal performant adapté aux conditions des zones sahéliennes et soudaniennes. Il concerne le contrôle de l’origine et de la physiologie des semences pour la conservation et la diffusion de semences de qualité, l’exploitation de la variabilité naturelle des peuplements forestiers grâce à l’évaluation des ressources génétiques, la sélection de sujets performants, la mise en place de vergers à graines de clones ou de semis et la création d’individus performants par hybridation contrôlée ou par génie génétique.

LES TECHNIQUES ET LA PHYSIOLOGIE DE LA GERMINATION

Dans le domaine de la germination, les activités visent à mettre au point des paquets technologiques simples, directement transférables au développement, pour maîtriser les différentes étapes conduisant de la graine au plant. Pour les légumineuses, le principal problème demeure l’inhibition tégumentaire, ou dormance, des graines. Pour d’autres espèces, comme Khaya senegalensis, Azadirachta indica et

Casuarina equisetifolia, les facteurs limitants sont la faible viabilité des graines (semences récalcitrantes), les conditions environnementales et les attaques des insectes ravageurs.

Le prétraitement des semences

Les recherches ont montré que le trempage des graines dans l'acide sulfurique (H2SO4) concentré pendant un temps variable selon les espèces et leur scarification manuelle constituaient les meilleurs prétraitements (tableau I). A l’issue de ces traitements, plus de 90 % des graines germent (Roussel, 1995).

Les traitements à l'eau (froide ou bouillante) sont peu efficaces. L’étape de prétraitement étant difficile à réaliser en milieu paysan, il est possible de conserver les graines scarifiées pendant 1 à 2 ans à condition de les stocker à basse température (5 °C) (Danthu et al., 1996).

Tableau I. Traitements avec H2SO4 concentré recommandés pour stimuler la germination des graines des espèces forestières.

Temps de trempage recommandé dans H2SO4 (min)

Espèce Temps de trempage dans H2SO4

Acacia laeta 14

La production et la transformation des produits : les produits forestiers Le passage des graines dans le tractus digestif des ruminants

L'effet du passage des graines de divers ligneux (A. nilotica adansonii, A. raddiana, A. senegal, A. seyal, B.

rufescens, A albida, P. juliflora) dans le tractus digestif des ruminants a été étudié. Après excrétion, les graines dures restent intactes et conservent leur viabilité alors que les graines aux téguments perméables sont détruites. La germination des graines dures n'est pas améliorée par ce passage

dans le tractus digestif des animaux. L'ingestion par les ruminants ne peut donc être considérée comme un facteur favorisant la levée de dormance des graines dures mais seulement comme un moyen de dissémination des graines (Danthu et al., 1996).

La protection des stocks contre les insectes

La conservation des stocks de graines de légumineuses arborées et leur protection contre les insectes phytophages (bruches) ont fait l’objet d’études. Plusieurs produits ont été testés pour lutter contre les insectes : l'huile de neem (Azadirachta indica), l'huile d'arachide et un insecticide de synthèse, la K-Othrine.

Trois couples insecte-graines ont servi de modèle : Caryedon acaciae-Acacia nilotica, C. longispinosus-A.

raddiana et C. serratus-Tamarindus indica. Les résultats ont montré que les deux huiles utilisées à des concentrations variant de 5 à 20 ml/kg de graines ont un effet adulticide marqué, de même que la K-Othrine (25 à 100 mg/kg). Mais seules l'huile de neem et la K-K-Othrine ont eu une persistance d'effet supérieure à 5 mois. Les deux huiles ont produit un puissant effet ovicide mais pas la K-Othrine. D'un point de vue pratique, ces travaux démontrent qu'il est possible d'utiliser l'huile de neem pour protéger les stocks semenciers en Afrique au sud du Sahara (Affirmation à vérifier).

Les semences récalcitrantes en stockage

Les essais de dessiccation des semences de Boscia senegalensis, Vittelaria paradoxa, Cordyla pinnata et Saba senegalensis ont montré qu’elles perdent leur viabilité dès que leur teneur en eau est inférieure à 22-30 % selon l’espèce. La longévité des semences en stockage humide et hermétique ne dépasse pas 4 mois. Les températures proches de zéro entraînent des phénomènes de chilling injury conduisant à la mort des semences. La température optimale de stockage est de 5 °C. Ces résultats permettent de les classer parmi les espèces récalcitrantes.

La germination d’espèces à faible capacité germinative

Les tests de viabilité ont montré que les semences de C. equisetifolia contiennent une forte proportion de graines vaines (30 à 50 %) dont l'embryon est nécrosé.

Cette caractéristique est bien connue chez les essences qui produisent de très grandes quantités de semences. Ces études ont permis de savoir que les graines de C. equisetifolia ne présentent pas d'inhibition tégumentaire ou de dormance pouvant expliquer leur faible taux de germination in situ (Thiam, 1998).

L'AMÉLIORATION GÉNÉTIQUE DU MATÉRIEL VÉGÉTAL Les plantations comparatives de provenances et descendances

Le programme d'amélioration génétique des ligneux a conduit à installer des plantations comparatives de provenances et descendances dans plusieurs stations. Ces plantations doivent être, à terme, transformées en vergers à graines.

A Bandia, les essais portent sur le jujubier (5 ha), Prosopis sp. (6 ha) et Tamarindus indica (2 ha), tandis qu'à Bambey ils concernent Acacia albida (6 ha), A. senegal (10 ha), Prosopis sp. (4 ha) et Azadirachta indica (5 ha). A Dahra, les essais sont menés sur Acacia senegal (10 ha), Prosopis sp. (4 ha) et A. raddiana (5 ha), à Nioro, sur Khaya senegalensis (5 ha) et A. indica (5 ha), et à Kolda, sur Anacardium occidentale (3 ha). Des essais comparatifs de provenances de Casuarina sp. ont été mis en place en 1996 dans les périmètres des projets de conservation des terroirs du littoral, du nord (Potou, 4 ha) et du sud (Notto, 4 ha).

Pour A. senegal (18 provenances issues de l’aire de distribution de l’espèce dont 4 du Sénégal), les provenances d'Asie (3 d’Inde et 1 du Pakistan) sont nettement moins adaptées que les provenances d'origine africaine. Parmi ces dernières, Karofane, Diaménar, Aïté et Diguéri sont les meilleures à Bambey.

Les essais de descendances ont permis de comparer les performances de 60 descendances de

producteurs de gomme arabique appartenant à 4 provenances sénégalaises. Les résultats montrent que la provenance Ngane (sols salés, Kaolack) est la mieux adaptée et la plus vigoureuse.

Pour le genre Eucalyptus, pas moins de 70 espèces ont été introduites au Sénégal. Trois sont représentées par de nombreuses provenances, sans compter les hybrides : E. camaldulensis (126 provenances), E.

microtheca(34 provenances), E. teriticornis (13 provenances) (DRPF, 1986). Les premiers tests étaient des essais d’élimination installés à Ross-Béthio, à Linguère et à Bambey, à partir de 1966.

Le verger clonal d'Eucalyptus camaldulensis

Les introductions d’espèces et de provenances d'Eucalyptus effectuées au Sénégal depuis plus de vingt-cinq ans ont permis de sélectionner, dans les différentes zones agroécologiques, les provenances les mieux adaptées et les plus productives. Pour valoriser ces résultats, un verger à graines issues de semis récoltées sur les arbres « plus » des meilleures provenances a été mis en place dans le bassin arachidier, à Bandia.

La multiplication végétative et la biologie de la reproduction

Des activités portant sur les techniques de multiplication végétative (horticole et in

vitro) et sur la biologie florale des espèces forestières ont été menées. C'est ainsi que les techniques de greffage et de bouturage sont maîtrisées pour plusieurs espèces ligneuses fruitières, dont A. digitata, B. aegyptiaca, C. pinnata, Detarium senegalensis, Dialium guineense, Diospyros mespiliformis, Landolphia heudolotii, S. senegalensis, T. indica et Z. mauritiana.

La production et la transformation des produits : les produits forestiers Pour la culture in vitro, des résultats ont été obtenus pour le microgreffage de K. senegalensis, Z. mauritiana et divers Acacia. Quant à la technique de

croisement contrôlé en vue de la création d'hybrides performants, elle a été mise au point pour A. senegal, Z. mauritiana, Anacardium occidentale et B. aegyptiaca (Diallo et al., 1997 ; Ndoye, 1999 ; Diallo, 2002 ; Niang, 2002).

La domestication des fruitiers forestiers

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