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ACCROÎTRE LE POUVOIR D’ACTION DES JEUNES

Au sein de l’espace francophone, la faible participation des jeunes aux organes décisionnels (institutions publiques, entreprises, associations, etc.) est l’un des problèmes majeurs identifiés par ces derniers. Les jeunes sont animés par un profond sentiment de défiance vis-à-vis des insti-tutions censées les représenter ou les aider, alimentant une véritable rupture entre eux et la société.

D’un autre côté, au Nord comme au Sud, on note de plus en plus l’engagement des jeunes dans des organisations de jeunesse, des associations diverses et des mouve-ments alternatifs. Cet engouement témoigne de leur désir de contribuer à la vie démocratique, à la cohésion sociale et à la prospérité économique grâce aux actions et aux idées innovantes qu’ils proposent, en réponse aux prin-cipaux problèmes qui les touchent, sur les plans local, national et mondial. Les mouvements de contestation que certaines parties du monde – y compris au sein de l’espace francophone – ont connus au cours de ces dernières années ont été portés essentiellement par les jeunes. Ils reflètent à la fois une inquiétude marquée et une volonté affirmée de participer à la gestion publique de la société afin qu’elle s’affirme plus respectueuse de la démocratie et des droits de l’Homme. Par ailleurs, les technologies de l’information et de la communication entraînent des transformations rapides et fondamentales dans la vie des jeunes qui s’en servent comme outils pour

améliorer leurs connaissances, échanger leurs expé-riences et faire valoir leurs droits. Leur engouement pour les technologies de l’information et de la communication, en particulier les réseaux sociaux, est un atout considé-rable dont il convient de tirer profit.

Ainsi, si la nécessité d’une participation des jeunes au développement de la société semble acquise pour tous, il faut néanmoins continuer à œuvrer pour que cette participation soit effective et non symbolique. Cet objec-tif requiert de poursuivre le plaidoyer en faveur de la prise en compte des jeunes et de la mise à leur disposition des moyens leur permettant de s’impliquer dans les enjeux nationaux et internationaux. Le portail jeunesse de la Francophonie leur offre en outre sa plate-forme de convergence et d’expression sur de grands enjeux sociétaux, tels que la paix, les technologies de la com-munication, le dialogue des cultures et des religions et le développement durable.

L’engagement des jeunes sur la scène internationale

En 2012, le Sommet de Kinshasa a de nouveau insisté sur l’importance de la participation des jeunes qui doivent

« bénéficier des conditions appropriées pour pouvoir assumer pleinement le rôle fondamental qui leur revient dans le développement durable de nos sociétés ». Plei-nement consciente de l’importance de leur rôle dans toute œuvre qui se veut durable, l’OIF soutient les organisations de jeunes pour les aider à contribuer au Partenariat mon-dial pour la jeunesse dans le programme de développe-ment pour l’après-2015. Dans cette optique, elle a apporté sa contribution au IVe Sommet panafricain des jeunes leaders des Nations unies, organisé à Dakar en janvier 2014.

L’Organisation a soutenu la participation de jeunes fran-cophones à la Consultation mondiale sur la gouvernance et l’agenda pour l’après-2015, qui s’est tenue à Johannes-burg en février 2013, afin qu’ils prennent part à la réflexion et aux processus menant à l’adoption des ODD. En février 2014, une large consultation a été organisée sur le portail jeunesse de la Francophonie, et la synthèse des échanges a été présentée aux Nations unies lors du débat thématique sur la « Contribution des femmes, des jeunes et de la société civile au programme de développement pour l’après-2015 », en mars 2014. Enfin, une délégation de jeunes francophones a participé en juin 2014 au Forum de la jeunesse, organisé par le Conseil économique et social des Nations unies.

Dans le cadre de la consolidation de la paix, l’OIF a invité une délégation de jeunes à prendre part à la Conférence internationale pour le dialogue des cultures et des religions qui s’est tenue à Fès (Maroc) en octobre 2013. Les jeunes y ont présenté les résultats de la consultation organisée par l’OIF entre juin et septembre 2013, durant laquelle plus de 700 contributions ont été apportées.

Sinatou Saka, blogueuse, Bénin. © Vincent Ohl/OIF

Le rôle des médias sociaux

Les médias sociaux peuvent apporter de nombreux avan-tages s’ils sont correctement et efficacement utilisés. Ils représentent aussi un espace en constante évolution pour les milieux associatifs et professionnels ; il est donc essen-tiel que les acteurs, y compris les institutions étatiques, soient conscients de leur portée et soient en mesure de s’en servir convenablement.

La Stratégie de la Francophonie numérique précise que la jeunesse sera sa cible prioritaire, considérant qu’elle est un acteur majeur pour la consolidation des acquis et l’expansion de la modernité.

Prenant la mesure de l’influence des réseaux sociaux, l’OIF a restructuré en 2012 son portail jeunesse pour y intégrer les fonctionnalités de réseautage. Elle a, par la suite, organisé à Dakar (Sénégal) en octobre 2012, puis à la Croix-des-Bouquets (Haïti) en novembre de la même année, des ateliers d’appropriation du portail jeunesse et y a animé des réflexions collectives sur les enjeux des réseaux sociaux. L’OIF a également soutenu l’Union des conseils économiques et sociaux et institutions similaires francophones (Ucesif) dans l’organisation du séminaire

« Jeunesse et dynamique de changement dans l’espace francophone : le rôle des réseaux sociaux », tenu à Buca-rest (Roumanie) en mai 2013.

L’insertion socioprofessionnelle

Les besoins des jeunes s’exprimant fortement dans le domaine de l’insertion professionnelle, l’OIF a organisé dans les locaux du Centre régional francophone pour l’Europe centrale et orientale (Crefeco) à Sofia (Bulgarie), en novembre 2013, un atelier de formation sur la concep-tion et la gesconcep-tion de projet. Une quarantaine de jeunes de la région y ont pris part.

Le Forum francophone Jeunesse et emplois verts (Fijev) s’insère dans la même perspective. Deux éditions ont été organisées en 2012 et 2014 à Niamey par l’OIF et le Niger. Le Fijev a reçu le soutien de nombreux partenaires techniques et financiers, notamment la Conférence des ministres de la Jeunesse et des Sports des pays d’ex-pression française (Conféjes), le Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA), le Bureau internatio-nal du travail (BIT) et le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). Lors de ces deux éditions, les jeunes ont pu échanger avec des experts sur l’abou-tissement de leurs projets et ont acquis de nouvelles compétences à travers des formations, ainsi que des appuis financiers.

Le Fijev représente l’opportunité pour les jeunes de faire étalage de leurs talents et de leur créativité pour que, de jeunes chercheurs d’emploi, ils se muent surtout en jeunes créateurs d’emplois. Il constitue, en effet, un puissant cadre de plaidoyer pour promouvoir des idées et les traduire en réalisations concrètes, contribuant ainsi signi-ficativement à la promotion de l’emploi et au bien-être des jeunes au sein de l’espace francophone.

Jeunes entrepreneuses au Fijev 2014. © OIF

Le regroupement des réseaux de jeunesse Afin d’accroître l’efficacité des programmes sectoriels des opérateurs à destination des jeunes, la Francophonie a mis en place un organe consultatif sur les questions de jeunesse. Ainsi, l’OIF, l’AUF, l’APF, l’AIMF et la Conféjes ont accompagné le processus d’organisation des prin-cipaux réseaux de jeunes en une « plate-forme interna-tionale » représentative de la diversité de la jeunesse francophone. Cette plate-forme, mise en place à l’issue d’une assemblée constitutive tenue à Paris en avril 2014, poursuit les objectifs suivants :

− renforcer les capacités des réseaux des jeunes, notam-ment en encourageant la coopération et l’échange d’informations et d’expertises ;

− promouvoir l’usage de la langue française dans le res-pect de la diversité culturelle et favoriser l’accès des jeunes aux opportunités offertes dans l’espace franco-phone ;

− plaider pour la participation active des représentants du réseau dans les manifestations et organes de prise de décision relatifs à la jeunesse et à la francophonie ;

− susciter et favoriser la réflexion sur les ODD et encou-rager la contribution des jeunes francophones à leur réalisation.

Jeunes participants au Fijev 2014. © OIF

Les Jeux de la Francophonie :

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