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C : Ah d’accord, oui, je vois, je comprends tout à fait.

T ABLE DES ANNEXES

RIVER À UNE PROMOTION DE L ’ ÉGALITÉ FILLES GARÇONS ?

E. C : Ah d’accord, oui, je vois, je comprends tout à fait.

E. 1 : Donc, ce qu’il va falloir faire, c’est créer des situations d’enseignement, des projets, des mises en activité, d’où, par exemple, la stratégie de l’ilot, mais on pas pour que des élèves collaborent entre eux, mais ça va nous permettre de circuler autour d’eux, et y aura toujours une place où on pourra mettre une 220

chaise et s’asseoir à côté de l’un d’entre eux ; et avoir des discussions personnelles. Et c’est ça, en fait, c’est plutôt des postures.

E. C. : Donc tu profites de ces méthodes ou de ces postures d’enseignement pour promouvoir l’égalité filles- garçons, puisqu’on parle de ça, mais d’autres choses aussi, j’imagine

E. 1 : Oui. 225

E. C. : Et, est-ce que tu as été… parce que, là, c’est une sorte d’outils, enfin c’est des méthodes, est-ce que tu as été accompagné et, ou formé le cas échéant pour… ?

E. 1 : Non. Non, et même à ma connaissance, pour être formateur… en tout cas, nous en Lettres-histoire, au PAF, c’est quelque chose que même nos I-EN 1s ne nous ont jamais demandé, spécifiquement de travail pour ça, parce qu’encore une fois, parce que c’est inscrit au programme. C’est-à-dire, que nous, prof de 230

Lettres-histoire, on doit le bucher, quoi. C’est quelque chose qui doit être étudier par nous-même au même titre que d’autres thèmes… et l’EMC, c’est pareil. Donc, c’est du ressort du prof… obligatoirement.

E. C. : Autre point de vue : est-ce que tu penses que la posture de l’enseignant influence les élèves sur l’égalité filles-garçons ?

E. 1 : À fond. Ah oui, oui, alors à fond. Le prof qui est un référent. Conscient ou inconscient pour l’élève, à 235

fond. Je vais te donner une anecdote récente. Lorsque… Donc Prénom NOM, lorsqu’elle est… les premières discussions qu’on a eues au Montcalivert… (journée d’intégration du début d’année [NDLR]) c’est précieux ces moments où on marche, on discute… Je lui avais demandé, c’était hors entretien en plus, qu’est-ce qui a fait qu’il y a eu un…une… le moment où la décision pour elle était prise de venir à Camel. Et donc, elle me disait qu’elle avait déjà au départ, un gout pour la cuisine et cetera, et ce qui a fait tilt chez elle, c’était 240

lorsque dans son collège, un prof est venu, c’était Enseignant 2, lorsqu’il a parlé de la filière, la façon que ça s’est passé, elle me dit qu’elle… elle a pas utilisé ce mot, mais qu’elle avait été vraiment, totalement

hypnotisé, c’est pas le mot qu’elle a utilisé, mais quelque chose un peu comme ça, et euh… par la personne qui portait cette… ce savoir auquel elle voulait avoir accès, et donc, elle l’a pas dit avec ces mots-là, mais à ce moment-là, c’est devenu un référent, et elle s’est figurée l’image de la profession déjà, et de ce qu’elle 245

pouvait apprendre au lycée à travers la personne même du prof qui était là ce jour-là. Et donc, c’était… ça a marché, tant mieux, c’est tout en l’honneur de Enseignant 2, je lui ai raconté d’ailleurs… et euh… et donc, c’est dire à quel point, nous, profs, même si on en a pas du tout conscience, on est des référents pour eux. Mais si on y réfléchit bien, au même titre que nous-mêmes lorsqu’on était élèves, y a eu des profs qu’on a détestés, d’autres qu’on a adorés, alors qu’on était pas là pour les détester ou les adorer, mais voilà… 250

E. C. : Ça se passe comme ça… eh oui. (Silence 1) Est-ce que tu penses qu’il y a une autre méthode qui pourrait marcher, c’est la parité stricte dans les classes ? Est-ce que tu penses que c’est une bonne mé- thode ? Enfin, qu’est-ce que tu en penses de la parité ?

E. 1 : Oh, elle est précieuse, hyper précieuse. Pour avoir été… alors, je suis en contact, moi, avec des col- lègues de tous les horizons, au quotidien, régulièrement dans des bahuts où il y a que des… une grosse 255

dominante garçons ou l’inverse et cetera, ils sont tous, tous, unanimes, lorsqu’il y a une parité, le groupe classe est plus stabilisé, plus stable, les échanges sont plus riches, c’est déjà de ce point de vue. Et, y a un équilibre, une manière d’être qui est propice à l’enseignement, quoi… Et, du coup, à ces discussions liées à l’égalité femmes-hommes.

E. C. : Donc, toutes matières confondues ? Parce que là on parle d’hôtellerie, mais toi, tu fais d’autres classes 260

aussi, je pense au ASSP où c’est une majorité de filles… E. 1 : Oui, toutes matières confondues.

E. C. : D’accord. Y a encore une autre méthode que j’aimerais parler avec toi, c’est de dégenrer. Tu sais, c’est-à-dire, au lieu de s’adresser en fait, à un groupe d’individus en disant, en les interpellant comme : "les filles !" ou "les garçons !", on leur dit "les jeunes !" ou "jeunes gens !". Est-ce que tu penses que c’est une 265

méthode qui peut être adapter pour promouvoir l’égalité filles-garçons ?

E. 1 : Moi, je pense pas. Alors, déjà, y a un problème, le premier, c’est que, il faut que ce soit très spontané chez le prof, et si ça l’est pas au départ, c’est très difficile de l’acquérir comme quelque chose de spontané, de le faire, bon, c’est pas évident. Lorsqu’on dit "les filles" ou "les garçons", chez un prof ça peut être aussi très affectif, de le considérer comme ça, de le dire comme ça. Et euh… (Silence 3) je pense pas. Par contre, 270

il me semble, alors, là aussi, c’est qu’une impression, ce à quoi ils sont sensibles, c’est lorsqu’on les consi- dère et les uns et les autres. Par exemple, lorsque je vais pour les interpeller… alors oui, si c’est ça ! Un exemple très concret. (Silence 2) La dernière fois, je leur demandais d’apporter leur ordinateur, au lieu de dire il faudrait que tous vous l’ameniez, j’ai dit il faudrait que toutes et tous vous l’ameniez. Donc, on con- sidère les deux, on va pas faire emporter le masculin sur le féminin. Et ça, ils en sont très sensibles, de 275

décliner, plutôt que de dégenrer. Ce n’est qu’un point de vue personnel.

E. C. : Non, non mais c’est intéressant. (Silence) Est-ce que… bon, je te la pose quand même, mais tu y as déjà répondu je pense… Est-ce que tu penses que l’égalité filles-garçons dépassent le rôle de l’enseignant ? Donc là, clairement non, puisque c’est dans ton programme, tu me l’as dit. Mais ce n’est pas dans le pro- gramme de toutes les disciplines. Est-ce que tu penses que c’est… voilà, en fait quand j’ai posé cette ques- 280

tion, je t’explique, quand j’ai posé cette question je me disais, est-ce que ça dépasse le rôle de l’enseignant ou est-ce qu’il faudrait un enseignant genre matière égalité filles-garçons, tu vois ? Donc, du coup, ça rejoint un peu ça, parce que c’est dans ton programme d’EMC-histoire. Est-ce que tu penses que c’est l’ensemble de l’équipe éducative en fait, qui doit promouvoir l’égalité filles-garçons ou est-ce que c’est réservé que… comme c’est dans ton programme, tu vois ?

E. 1 : L’ensemble. Le signal fort, quoi. Ce qu’on a fait cette année, j’espère qu’il y aura pérennisation pour des temps forts, notamment pour le… pour le 8 mars, c’est hyper important, hyper précieux. C’est… on le voit, c’est… ça a marché au niveau de l’établissement. Il faut… il faut être capable dans une équipe éduca- tive, ça c’est idéal, de créer l’événement. Alors, le matérialiser, le rendre visible.

E. C. : Comme le projet là, c’était…