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Évolution de l’art de la guerre au XIX e siècle

1 - Sur le plan technologique

Parmi les inventions qui se sont produites depuis les guerres de l’Empire, il en est quelques-unes, telles que les chemins de fer, l’application de la vapeur à la navigation, la télégraphie électrique et les armes rayées qui ont exercé une certaine influence sur l’art de la guerre en grandissant le champ déjà si vaste des combinaisons militaires.

Avant d’illustrer dans ce chapitre l’emploi de ces découvertes dans les conflits sélectionnés, nous allons introduire les deux fausses notions qui sévissaient vers le milieu du XIXe siècle, vis - à - vis de ces nouvelles inventions, et nous allons les clarifier par des cas concrets dans la troisième partie. D’une part, il était estimé que les immenses avantages que pouvait procurer l’emploi de ces nouveaux agents de guerre apporteraient des changements radicaux dans les principes fondamentaux de l’art de la guerre. D’autre part, une pensée contraire n’attribuait qu’une médiocre importance à ces découvertes. Par conséquent, elles furent dédaignées et, comme si rien ne s’était produit, les grands faits militaires qui s’étaient accomplis aux différentes époques de l’histoire continuèrent à être étudiés afin d’en tirer des enseignements et des préceptes qui pourraient servir de règles dans les guerres futures.

Dans la prochaine partie de cette thèse, nous allons démontrer à travers l’analyse des conflits sélectionnés que les principes fondamentaux des stratégies militaires napoléoniennes durant la seconde moitié du XIXe siècle furent aussi immuables que des axiomes de géométrie et que les agents de guerre, quels que furent leur nature et leur niveau de perfection à l’époque, ne purent les modifier. Mais si les principes stratégiques qui servaient à résoudre le problème de la guerre ne changèrent pas pour longtemps après l’ère napoléonienne, ce furent les tactiques militaires qui se modifièrent avec le temps. Comme règle

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générale, la science militaire qui touche à toutes les branches des connaissances humaines doit progresser avec elles et s’enrichir de toutes les découvertes qui peuvent lui apporter des éléments de force.

C’est à ce point de vue que les chemins de fer, la télégraphie électrique, la vapeur et les armes rayées méritent d’être incorporés dans l’analyse de l’impact de la guerre napoléonienne dans la deuxième moitié du XIXe siècle.

A - Évolution des moyens de transport et de communication

a) Le chemin de fer et la navigation à vapeur

Durant la première moitié du XIXe siècle, l’influence de la vapeur sur l’évolution des moyens de transport se manifesta en une série d’étapes. En 1815, année de la défaite finale de Napoléon, le premier bateau à vapeur se rendait de Greenock ( ville située à l’estuaire du fleuve Clyde en Écosse ) à Londres et, quatre ans plus tard, le Savannah, construit à New - York, traversait l’Atlantique. Six années encore et la première voie ferrée était construite entre Stockton et Darlington ( dans le nord - est de l’Angleterre ) par George Stephenson. Ce fut la première véritable ligne de chemin de fer à utiliser des locomotives à vapeur et à transporter des voyageurs. Et en permettant le transport d’un très grand nombre d’hommes et de matériel, l’importance militaire du chemin de fer se révéla, peu de temps après, incontestable.

Établissons un moment un lien entre l’avantage que cette invention conférait au militaire et la philosophie de Clausewitz303 , l’interprète de Napoléon, dans son Vom Kriege ( De La Guerre ). Acceptant l’idée de quantité comme l’un des principes du système napoléonien, Clausewitz basa sa philosophie de guerre sur le syllogisme suivant: «Un soldat est un homme qui combat; une nation est une masse de combattants en puissance; pour porter au maximum la puissance de combat d’un pays, il faut donc que tous les hommes de la nation reçoivent une instruction militaire». Cette philosophie digne de Sparte visait à la transformation

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Les théories de Clausewitz, l’un des plus importants exégètes de Napoléon, et l’influence de sa vision de la guerre napoléonienne au XIXe siècle seront développées au début de la troisième partie.

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de l’État en une machine de guerre et cela au moment même où la vapeur commençait à industrialiser cette machine304 . C’est ainsi qu’une trentaine d’années après la mort de Clausewitz ( en 1831 ), l’invention de Georges Stephenson permit de mettre en œuvre sa théorie de la nation en armes. Et ce n’est pas par hasard que la nation qui avait produit le célèbre théoricien militaire fut la première à saisir l’importance des chemins de fer pour la guerre. Dès 1833, des ingénieurs civils prussiens, et en particulier C. E. Punitz, insistaient sur l’opportunité de construire un vaste système ferroviaire qui protégerait la Prusse contre la France, l’Autriche et la Russie. Un économiste, F. List fit remarquer que grâce aux chemins de fer, la Prusse qui était plutôt vulnérable sur le plan militaire à cause de sa situation centrale entre de puissants ennemis éventuels, pourrait consolider sa position. Une rapidité de mobilisation et un système de transport de troupes aux frontières, supérieur à celui d’autres nations, procureraient des avantages évidents à l’Allemagne305 .

Il est incontestable qu’un État qui serait sillonné par un réseau de voies ferrées, tracé de manière à permettre la concentration rapide de ses forces militaires sur un point quelconque de ses frontières, recevrait par le seul fait de l’existence de ce réseau un accroissement considérable de forces offensive et défensive.

Au cours des trente années qui suivirent la construction du premier système ferroviaire, et en particulier durant la campagne d’Italie de 1859 et la guerre de Sécession ( 1861 - 1865 ), plusieurs nations adoptèrent graduellement les voies ferrées pour transporter leurs troupes. Au cours de la guerre austro - prussienne de 1866, la stratégie fut en grande partie déterminée par les systèmes respectifs des deux pays. Enfin dans la guerre franco - prussienne ( 1870 - 1871 ), la « stratégie des voies ferrées » devint véritablement un art306 .

Ainsi, c’était déjà au XIXe siècle que la théorie clausewitzienne de la nation en armes, basée sur le système napoléonien, fut, peu à peu, mise en pratique dans le militaire et ce, grâce à l’invention de la locomotive à vapeur. À partir des années 1860, des armées très importantes entrèrent en campagne. L’armée régulière ou armée de métier au service militaire universel de longue

304

John. F. C. Fuller (Major-Général), L’influence de l’armement sur l’histoire, Payot, Paris, 1948, pp. 127.

305

Ibid, p. 132.

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C’est durant ce conflit que les voies ferrées furent pour la première fois systématiquement et rigoureusement utilisées pour le transport des troupes aux points stratégiques.

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durée céda graduellement le pas au service militaire de courte durée307 . La qualité fut remplacée par la quantité et la guerre devint l’affaire de «l’homme moyen». D’autres changements eurent lieu dans les armées: plus les effectifs augmentaient, plus les armées étaient tributaires de l’industrie pour leur équipement, leur armement et leur approvisionnement, en temps de paix comme en temps de guerre. L’industrie, les systèmes de postes et télégraphes, etc… furent organisés pour la guerre car une nation en armes exige une nation d’armuriers et de techniciens pour fabriquer ces armes et les remplacer308 .

Outre l’utilisation des chemins de fer pour le transport des troupes, l’influence de la vapeur également se manifesta dans le domaine militaire au XIXe siècle. Il devint évident qu’une nombreuse marine à vapeur qui faciliterait la surveillance et la défense des côtes et qui transporterait des armées sur des points jusqu’alors invulnérables, augmenterait -- autant que l’installation d’un réseau de voies ferrées sur terre -- la puissance des États de façon notable. De grands transports à vapeur furent mis en œuvre par les Alliés pour acheminer hommes et approvisionnements en Méditerranée et dans la mer Noire durant la guerre de Crimée309 .

Considérons à présent d’autres conséquences du progrès technologique de la locomotive à vapeur. Le réseau de lignes de chemins de fer qui couvrit l’Europe tout au long du XIXe siècle modifia d’une manière appréciable l’aspect des anciens théâtres de guerre et déforma, pour ainsi dire, les surfaces. Les places fortes, les routes et cours d’eau n’occupèrent plus comme autrefois des places prépondérantes sur les théâtres d’opérations et certaines positions que la nature semblait avoir désigné comme des champs de bataille sur lesquelles les armées venaient fatalement se heurter perdirent de leur importance tandis que d’autres, insignifiantes jusqu’alors, devinrent des nœuds de chemin de fer, des points stratégiques de premier ordre.

Il s’était donc produit sur le plan militaire depuis les guerres de l’Empire des changements importants qui amenèrent forcément des modifications non dans les principes de la guerre, mais dans la manière dont ils furent appliqués. Il en résulta que l’étude des campagnes des grands capitaines n’aurait pas été aussi instructive si on ne cherchait pas en même temps à se rendre compte des modifications que l’emploi des nouveaux agents de guerre auraient pu apporter à leurs combinaisons militaires. Il est certain que les campagnes de Napoléon 1er

307

Ce thème sera repris en plus de détails plus loin dans ce chapitre.

308

Ibid, pp. 133 - 134.

309

E. R. Murraciole ( capitaine ), « La guerre de Crimée: les transports », Revue

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auraient été bien différentes s’il avait eu le chemin de fer, la navigation à vapeur et le télégraphe électrique et il est probable que son puissant génie, s’il avait été servi par des moyens aussi énergiques, aurait enfanté des combinaisons même plus savantes et plus décisives que les méthodes qu’il utilisa à son époque et qui influencèrent les tactiques et stratégies militaires à travers le monde.

Les guerres de Crimée et d’Italie ont démontré à l’évidence la puissance de ces nouveaux agents de guerre. Sans la marine à vapeur, il n’eut pas été possible de transporter en Crimée, à 800 lieues de la France une armée de 150 000 hommes, de l’alimenter et de l’approvisionner pendant près de deux ans310 . La pensée d’une expédition aussi lointaine et aussi gigantesque eut certainement été regardée comme une folie une quarantaine d’année auparavant. Et cependant, les transports se sont faits avec une facilité telle que les soldats partant d’un point quelconque du territoire français arrivaient en Crimée frais et dispos et dans le quart du temps que les troupes russes mettaient à parcourir, avec des pertes énormes, la distance de Moscou à Sébastopol en Crimée.

Le succès avait été dû à ce que les concentrations des forces alliées s’étaient faites beaucoup plus rapidement que celle des forces russes. La marine à vapeur joua un si grand rôle dans cette opération qu’on pourrait affirmer sans exagération que c’était elle qui avait vaincu la Russie. Un chemin de fer de Moscou à Sébastopol aurait donné à la Russie l’avantage de la rapidité des mouvements de concentration et le résultat de la lutte aurait été tout différent311 .

Quelques années plus tard, au commencement de 1859, lorsque l’Autriche déclara la guerre au Piémont, l’armée française était loin d’être prête à entrer en campagne: non seulement ses troupes n’étaient pas réunies, mais aucun approvisionnement en vivres, cartouches, effets de linge et chaussures n’avait été préparé sur les points de concentration. Mais grâce au chemin de fer, les divisions furent formées et dirigées sur Marseille et le Mont-Cénis avec une rapidité telle qu’au bout de quelques jours, les têtes de colonne de la Garde Impériale du 1er et 2e corps, en provenance de Gênes, arrivaient sur les crêtes de l’Apennin et celle du 3e et 4e descendaient à Suze (carte 7 ). Cependant les Autrichiens, ayant franchi le Tessin avant l’arrivée des troupes françaises à Suze, menaçaient Turin.

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E. R. Murracciole ( capitaine ), « La guerre de Crimée: les opérations », Revue

historique des Armées, n° 169, 1987, pp. 23 - 31.

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Service historique de l’armée de terre ( SHAT, Vincennes ), 1M 1984, Notes sur l’importance militaire des principales découvertes modernes : les chemins de fer, la télégraphie électrique, la photographie, la navigation à vapeur et les armes à précision par le Lt - Colonel Berthiault, juin 1861, pp. 2 - 5.

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Pour couvrir cette ville, différentes hypothèses se présentaient au maréchal Canrobert qui commandait les 3e et 4e corps d’armée. La première consistait à employer deux divisions piémontaises ainsi que quelques divisions françaises en provenance des Alpes, à occuper une position militaire sur la Dora - Baltea. Ce plan aurait la possibilité d’arrêter l’ennemi, qui se trouvait alors dans le quadrilatère de Mortara ( voir chapitre précédent ), assez longtemps pour permettre aux 3e et 4e corps d’armée de se porter de Suze à Turin. Mais lorsque Canrobert se porta sur cette position, il se rendit compte que cette hypothèse ne réunissait pas des conditions défensives suffisantes.

Comprenant alors le danger d’attendre les Autrichiens sur une position vulnérable, et de leur livrer, dans de mauvaises conditions, une bataille qui pourrait avoir pour conséquence la prise de Turin, le maréchal¸ renonça à la défense de la Tora - Baltéa et adapta une autre hypothèse. Il concentra les deux corps sous ses ordres sur la position qui s’étendait le long du Pô entre Casale et Alexandrie et sur laquelle se trouvait déjà deux divisions piémontaises. Couverte sur son front par le Pô, sur son flanc droit par Alexandrie et à gauche par Casale, cette position était extrêmement forte. Elle protégeait Turin plus efficacement que la position de la Dora, en ce qu’elle permettait aux Alliés de se porter par la tête de pont312 de Casale, sur la ligne de retraite de l’ennemi, s’il tentait un mouvement sur la capitale.

Le maréchal connaissait parfaitement, du reste, l’armée autrichienne; il savait qu’à une bravoure incontestable, elle joignait une prudence excessive qui frôlait quelque fois la timidité, et qu’elle n’oserait jamais faire une pointe hardie sur Turin du moment qu’elle sentirait les Alliés sur ses flancs. Aussitôt la décision de Canrobert prise, les divisions piémontaises établies sur la Dora passèrent le Pô et vinrent s’établir dans les environs de Casale où l’armée du roi Victor Emmanuel fut bientôt réunie toute entière.

En même temps, au fur et à mesure que les troupes françaises arrivaient à Suze, elles étaient embarquées sur le chemin de fer et dirigées vers Alexandrie avec une célérité telle que les 3e et 4e corps furent concentrés autour de cette place aussi vite qu’ils auraient pu l’être à Turin si la locomotive n’eut pas existé. Cette opération ne présentait aucun danger, la concentration ayant lieu sur une place forte et le chemin de fer étant couvert par les montagnes de

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Dans le vocabulaire militaire, une tête de pont est le point de départ d’un plus grand ensemble. C’est un dispositif créé afin que l’armée puisse manœuvrer dans le but d’augmenter ultérieurement le territoire conquis. Une tête de pont pourrait aussi servir de point de repli en cas de défaite.

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Montférrat313 et le Pô dont les passages étaient gardés par les troupes piémontaises. Aussi, put - elle se faire sans inconvénient. La présence de troupes françaises à Alexandrie arrêta net la marche en avant des Autrichiens et les prévisions du maréchal Canrobert se trouvèrent ainsi complètement réalisées.

Tout le succès de cette opération était dû à la rapidité avec laquelle les troupes françaises avaient été portées à Casale et à Alexandrie, ainsi qu’à l’inquiétude et à l’indécision que leur présence sur ces points avait dû inspirer aux Autrichiens. Cette célérité si nécessaire au début de l’opération n’était possible qu’avec le chemin de fer de Suze à Alexandrie. Si cette voie ferrée n’eût pas existé, la concentration sur Alexandrie n’aurait pas pu être praticable: il aurait fallu, en effet, réunir dans la vallée du Suze les troupes de chacune des divisions avant de les mettre en marche vers Alexandrie et on aurait ainsi éprouvé une perte de temps qui, ajoutée aux quatre jours nécessaires pour franchir la distance qui séparait les deux villes, aurait permis aux Autrichiens de se porter sur Turin avant que les troupes alliées ne soient en mesure de couper leur ligne d’opérations. Ce fut donc uniquement à l’existence de ce nouveau mode de transport de Suze à Alexandrie que Turin et le Piémont purent être sauvés de l’invasion autrichienne.

Un second exemple illustrant l’importance militaire des voies ferrées au XIXe siècle mérite aussi une attention particulière: le mouvement stratégique par lequel l’Empereur Napoléon III inaugura la mémorable campagne de 1859. Ce fut par cette manœuvre qu ’il démontra que c’était uniquement grâce au chemin de fer que les Français purent transporter en quatre jours sur le flanc droit des Autrichiens toute leur armée, dont l’extrême droite occupait Momtebello et menaçait la gauche de l’ennemi. C’était une remarquable opération qui aurait pu permettre aux Français d’acculer les Autrichiens dans l’angle formé par le Tessin et le Pô (carte 7) et qui aurait pu entraîner, comme à Ulm en 1805, la destruction complète de leur armée, si, comprenant le danger, ils ne s’étaient hâtés d’abandonner leur position de Mortara et de repasser le Tessin314 .

L’importance de la voie ferrée se manifesta aussi à plusieurs reprises dans la guerre de Sécession. Par exemple, le général confédéré P. G. T. Beauregard, ardent adepte des méthodes napoléoniennes, ne cessait de préconiser le besoin d’utiliser le chemin de fer pour accélérer le transport du gros de ses forces aux

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Le Montférrat est une région principalement constituée de collines au Sud du Pô et au nord des Apennins.

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SHAT, 1M 1984, Notes sur l’importance militaire… par le Lt Col Berthiault, juin 1861, pp. 5 - 9.

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points faibles de l’ennemi315 . Mais c’est surtout durant les guerres d’unification d’Allemagne que cet agent de guerre fut le plus intensément employé pour la mobilisation autant que pour la concentration des troupes.

b) La télégraphie électrique

Le premier système permettant de communiquer à distance des messages complets était une réalisation des frères Chappe en 1794. C’était un système de communication basé sur la transmission des messages entre des stations espacées d’une dizaine de kilomètres et situées sur des points élevés. Il fut en usage durant la plupart des campagnes napoléoniennes. Mais l’invention de la télégraphie électrique par Samuel Morse en 1832 supplanta le télégraphe Chappe en permettant la transmission aisée de dépêches diplomatiques. Morse s’était inspiré des travaux de ses prédécesseurs ( Ampère, Arago ) pour inventer un système simple et robuste. Cette invention fut également rendue possible par les avancées révolutionnaires successives de la physique en électricité : courant électrique, pile de Volta, électro-aimant . L’armée française fut l’une des premières utilisatrices au monde de la télégraphie électrique lors de la guerre de Crimée. Sur le plan militaire, le télégraphe Morse offrait des avantages considérables sur le système napoléonien du télégraphe Chappe: établissement rapide de lignes de campagne, liaison immédiate, courant débité rapide.

En station, en marche, pendant le combat, le rôle de la télégraphie militaire pourrait se résumer ainsi:

I) Relier les quartiers généraux des corps d’armée entre eux et à celui de l’armée, et celui - ci au réseau national,

II) Faciliter la conduite des colonnes et hâter leur déplacement par la mise en communication presque instantanée de leurs éléments les plus éloignés,

III) Assurer la transmission rapide de la pensée du chef sur tous les points du champ de bataille.

Fidèle aux traditions napoléoniennes concernant la clarté de la transmission des ordres au sein d’une armée, la rédaction des dépêches fut, en campagne, d’une importance capitale durant les guerres du Second Empire. La moindre erreur, la plus légère confusion de mot ou de sens pouvait entraîner les