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ÉVALUATION DE LA RÉSISTANCE DU SECTEUR BANCAIRE DU POINT DE VUE DE LA STABILITÉ FINANCIÈRE Le dispositif de tests de résistance  top-down est régulièrement utilisé dans le cadre de l’analyse prospective

Dans le document 4 PRODUCTION, DEMANDE ET MARCHÉ DU TRAVAIL (Page 107-110)

de la solvabilité des banques afin d’évaluer la résistance du secteur bancaire de la zone euro/de l’UE

23 La littérature relative à la contagion interbancaire peut schématiquement être divisée en deux grands courants : l’un repose sur des simulations contrefactuelles réalisées à l’aide de données de bilan et l’autre sur des outils fondés sur les données de marché. S’agissant de la première approche, le principal outil développé à la BCE dans le cadre des tests de résistance s’appuie sur l’article de G. Hałaj et C. Kok, Assessing interbank contagion using simulated networks, Computational Management Science, vol. 10(2), 2013, p. 157-186 et Working Paper Series, BCE, n° 1506, janvier 2013. En ce qui concerne les approches qui s’appuient davantage sur le marché, des modèles récemment mis en œuvre font référence à M. Gross et C. Kok, Measuring contagion potential among sovereigns and banks using a mixed cross-section GVAR, Working Paper Series, BCE, 2013 (à paraître) ; et D. Gray, M. Gross, J. Paredes et M. Sydow, Modelling banking, sovereign and macro risk in a CCA Global VAR, Working Paper Series, FMI, 2013 (à paraître).

24 Il faut toutefois souligner que dans la majorité des configurations de réseau interbancaire disponibles, les effets de contagion tendent à être assez limités. Certaines structures de réseau sont plus vulnérables que d’autres à la propagation des pertes, ce qui souligne la nature à la fois fragile et robuste de nombreux réseaux en temps réel.

- 20 - 15 - 10 - 5 0 5 10 15

- 20 - 15 - 10 - 5 0 5 10 15

- 20 - 15 - 10 - 5 0 5 10 15 20

Source : BCE

Note : L’échantillon comprend 80 banques de taille moyenne et grande, correspondant à l’échantillon de banques utilisé dans le test de résistance réalisé à l’échelle de l’UE par l’ABE, mais corrigé des récentes fusions et des banques en cours de résolution.

à la matérialisation de risques systémiques jugés particulièrement importants à un moment donné.

Ces travaux d’évaluation des risques alimentent naturellement l’analyse macroprudentielle de la BCE, qui est régulièrement publiée dans la Financial Stability Review.

Le point de départ de l’analyse de l’évaluation des risques est généralement un ensemble de risques systémiques clés. L’outil de tests de résistance top-down peut aider à comprendre l’incidence de ces risques systémiques sur le secteur bancaire et au-delà. L’évaluation s’attachant le plus souvent à mesurer l’incidence des risques systémiques individuels sur le système financier, des scénarios types comprenant des chocs reflétant la matérialisation d’un facteur de risque systémique spécifique sont élaborés. Cela permet d’évaluer de manière bien structurée la résistance des banques aux risques individuels. Une fois les évaluations des facteurs de risque individuels réalisées, des scénarios mixtes intégrant divers risques systémiques peuvent également être analysés.

À titre d’illustration, deux scénarios adverses sont examinés : (1) un scénario de crise de la dette souveraine reflétant le risque d’un regain de tensions sur les marchés de la dette souveraine de la zone euro en raison de la faiblesse de la croissance et de la lenteur de la mise en œuvre des réformes – se matérialisant par une hausse des taux d’intérêt à long terme et une baisse des cours boursiers ; et (2) un scénario de croissance économique reflétant le risque sur la rentabilité des banques lié à des pertes sur prêts et à un environnement macroéconomique morose – se matérialisant par des chocs négatifs sur la demande globale et sur l’offre globale dans plusieurs pays de l’UE 25. Il existe de fortes interconnexions entre la dette souveraine, l’activité économique et le secteur bancaire et, par conséquent, un scénario mixte associant les chocs sur la croissance économique et les chocs sur la dette souveraine est également étudié.

Une mesure évidente permettant d’évaluer la résistance du secteur bancaire à de telles situations adverses est le niveau de capitalisation après  transposition des scénarios dans les divers modules du dispositif. Le ratio de fonds propres après stress fournit des informations sur la capacité des banques à résister à des chocs adverses sans devenir insolvables. Dans  cette optique, le graphique  5 illustre l’incidence, à deux  ans, des scénarios adverses décrits ci-dessus et d’un scénario central (reposant sur les prévisions économiques du printemps 2013 de la Commission européenne) sur le ratio de fonds propres durs (Core Tier 1) moyen de l’UE. Il en ressort qu’une nouvelle intensification de la crise de la dette souveraine et une détérioration marquée de la croissance économique pourraient entraîner une réduction des ratios de solvabilité moyens dans le secteur bancaire de l’UE, les ratios Core Tier 1 s’établissant un point de pourcentage environ en deçà du scénario central à fin 2014 dans les deux cas.

Si, au lieu de cela, les chocs sur lesquels se fondent les deux scénarios sont combinés pour former un scénario mixte (cf. la barre en vert du graphique 5),

25 Pour une description plus détaillée des scénarios reflétant ces risques, cf., par exemple, les éditions de décembre 2012 et mai 2013 de la Financial Stability Review de la BCE

Graphique 5 Ratio moyen Core Tier 1 de l’UE dans le scénario central et dans les scénarios adverses

(en pourcentage) 2 Scénario central fin 2014

3 Scénario de crise de la dette souveraine 4 Scénario de croissance économique faible

5 Scénario mixte de crise de la dette et de croissance faible Chocs adverses

1 2 3 4 5

Source : BCE

Note : L’échantillon comprend 80 banques de l’UE de grande taille ou de taille moyenne, qui correspondent à l’échantillon de banques utilisé dans le test de résistance à l’échelle de l’UE mené par l’ABE, mais ajusté des fusions récentes et des banques en cours de résolution.

pourrait masquer des variations importantes selon les banques et les États membres de l’UE. Du point de vue de la stabilité financière (et sous l’angle microprudentiel), il est nécessaire d’accorder une attention particulière aux banques se révélant les plus fragiles sous conditions stressées.

La projection relative à la solvabilité des banques utilisant le dispositif de tests de résistance est un processus complexe comportant plusieurs phases de modélisation (comme décrit précédemment).

Par conséquent, afin de mieux comprendre les facteurs qui déterminent les résultats de l’analyse de la solvabilité, il est utile de décomposer la différence entre les ratios de fonds propres au départ et ces mêmes ratios à la fin de l’horizon en termes de contributions principales. Le graphique 6 en offre une illustration, en montrant les facteurs clés qui sous-tendent la réduction projetée des ratios Core Tier 1 entre 2012 et 2014 dans les trois scénarios adverses et dans le scénario central.

On observe que l’accumulation de profits avant provisions, qui tend à atténuer l’incidence négative des pertes sur prêts et des modifications des actifs pondérés des risques sur la solvabilité, est généralement moindre dans le cas des scénarios adverses que dans le scénario central 26. Le scénario de crise de la dette souveraine, en particulier, implique une moindre accumulation de profits en raison principalement de coûts de financement plus élevés et de pertes en valeur de marché sur les

26 Dans le scénario de faible croissance économique, les profits avant provisions sont en moyenne plus élevés que dans le scénario central.

Ce résultat à première vue quelque peu surprenant est dû au fait que la fiscalité et les dividendes payés dans le scénario de croissance économique sont moins élevés que dans le scénario central. Avant prélèvements fiscaux, les profits sont toutefois moins élevés dans le scénario de faible croissance économique.

Graphique 6 Principaux facteurs contribuant au ratio Core Tier 1 moyen pour l’UE dans le cas des scénarios adverses

(en pourcentage) Scénario central

Scénario de croissance économique faible Scénario de crise de la dette souveraine

Scénario mixte de crise de la dette et de croissance faible

- 6 - 4 - 2 0 2 4 6 8 10 12 14

- 6 - 4 - 2 0 2 4 6 8 10 12 14

Ratio Core Tier 1

fin 2012 Profits Pertes sur prêts Actifs pondérés

des risques Autres

changements Ratio Core Tier 1 fin 2014 Source : BCE

portefeuilles de négociation. Dans le même temps, le scénario de croissance économique faible se traduit par des pertes sur prêts nettement plus importantes du fait de l’incidence du ralentissement de l’activité économique dans ce scénario. Enfin, le scénario mixte se solde par des profits encore plus bas et des pertes sur prêts encore plus élevées que dans les deux scénarios distincts.

Dans le document 4 PRODUCTION, DEMANDE ET MARCHÉ DU TRAVAIL (Page 107-110)