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Étiquetage et libération des poissons

Dans le document Québec EN 1985 ET 1986 (Page 21-27)

Les dorés ont été marqués au moyen de deux modèles d'étiquettes, et ce en vue de mesurer leur efficacité individuelle. La description,

l'il-lustration de même que les avantages et inconvénients de ces étiquettes apparaissent à l'annexe 2. Il s'agit de deux étiquettes de type spa-ghetti auxquelles nous ferons référence par la connotation E (expéri-mentale) et T (témoin). Les deux modèles d'étiquettes ont été employés au lac Carrière, alors qu'au lac Roger, seule l'étiquette du type E a été utilisée.

La technique d'installation d'une étiquette E exigeait l'utilisation d'un fusil hypodermique. Celle-ci consistait à insérer obliquement l'étiquette dans la chair du dos des grés de manière à ce qu'elle pas-se entre deux gros rayons de la nageoire dorsale antérieure, et vienne s'ancrer à l'arrière des rayons. L'étiquette de type T, pour sa part, était insérée à l'aide d'une canule creuse dans la chair des poissons, transversalement entre les deux nageoires dorsales, puis refermée en faisant le tour du dos des dorés (annexe 2). La pointe des fusils et des canules de même que les étiquettes étaient aseptisées à l'alcool absolu avant d'être introduites dans la chair des poissons. Les bles-sures découlant du processus de l'étiquetage ont été désinfectées avec du bleu de méthylène (1985) ou de l'ovadine (1986).

Au'cours des séances d'étiquetage nous avons procédé à la mesure de la longueur totale et déterminé, lorsque cela était possible, le sexe et la maturité sexuelle des poissons selon l'échelle de classification de Naier (1929) (annexe 3). Les poissons étaient d'abord gardés dans des réservoirs de plastique remplis d'eau fraîche régulièrement réoxygénée par un barbottage, étiquetés sans anesthésie, puis remis à l'eau ou

dans les viviers selon le cas. En utilisant une planche profonde en forme de V, la durée des manipulations relatives à l'étiquetage et aux mesures de nature biologique variait de 30 à 60 secondes pour chaque spécimen.

2.4.1 Lac Carrière

Les poissons capturés dans les filets-pièges ont été étiquetés et relâchés sur place au moment du levage. Par contre, tous les dorés capturés avec les filets maillants et trémails ont été rapportés et maintenus en stabulation dans des viviers avant d'être étiquetés le lendemain (figure 3). Les poissons ayant succombé au stress de la capture et du transport et que l'on retrouvait morts ou moribonds au moment de la séance d'étiquetage étaient éliminés, et seuls les indivi-dus vigoureux étaient marqués. En 1985, ils étaient relâchés aux cages de rétention.

En 1986, les spécimens étiquetés ont séjourné trois à quatre jours sup-plémentaires dans les viviers avant d'être relâchés à différents en-droits sur le lac. Les parcs étaient alors recouverts d'une nappe de filet à petite maille afin d'éviter la prédation des poissons par les oiseaux piscivores ou les petits mammifères.

Cet exercice fut réalisé en poursuivant trois objectifs. Le premier était d'estimer le taux de mortalité résultant de la capture dans les filets, du transport des poissons, et des manipulations reliées à l'é-tiquetage. Le second but fut d'assurer une meilleure survie des pois-sons capturés dans les filets après leur remise à l'eau. Enfin le troisième objectif visait à répartir de façon homogène les poissons marqués dans la population sur la masse d'eau.

Soulignons enfin, qu'au cours de la campagne d'étiquetage réalisée au lac Carrière en 1986, nous avons volontairement procédé à l'élimination d'un certain nombre de captures de taille moyenne en vue d'accroïtre la

proportion des effectifs de petite taille dans la population des dorés étiquetés, et ainsi obtenir un échantillon de poissons qui reflète mieux la distribution observée dans la population.

2.4.2 Lac Roger

Les poissons capturés dans les filets-pièges ont été étiquetés et relâ-chés sur place au moment du levage (figure 4). Il en est de même pour tous les poissons pris au filet maillant; cependant seuls les individus vigoureux étaient alors étiquetés et remis à l'eau.

2.5 Recapture des poissons

La recapture des dorés étiquetés s'est opérée de diverses façons. Tous les spécimens repris au moyen des différents engins de pêche employés au printemps et à l'automne ont été notés. En automne, les engins utilisés lors des pêches expérimentales contribuant à recapturer des poissons étiquetés, ont été les filets maillants expérimentaux (annexe 1.1.1), les filets maillants verticaux (annexe 1.1.3), de même que les filets-pièges du type Alaska (annexe 1.2.1) et du type expérimental de profondeur (annexe 1.2.3). Au printemps, les recaptures ont pu être réalisées au moyen des engins servant à la capture.

De plus, une importante campagne de sensibilisation a été dirigée auprès des usagers afin qu'ils nous retournent les étiquettes retrou-vées sur leurs captures de dorés. Au lac Carrière, les visites pério-diques visant à effectuer le suivi de l'exploitation nous ont ainsi permis d'estimer le pourcentage d'étiquettes retournées par les pê-cheurs. Pour ce faire, nous avons assumé au départ que la plupart des étiquettes et des captures nous étaient déclarées au cours des séances d'enregistrement tenues sur le lac. Le taux de retour des étiquettes lors des enquêtes de pêche sportive (nombre de poissons étiquetés/nom-bre de captures) a été =paré à celui obtenu globalement pour toute la saison de pêche. Au lac Roger, ce type d'analyse n'a pas été réalisé.

Pour leur part, les captures totales réalisées par la pêche sportive ont été estimées par l'entremise du système de déclaration volontaire mis en place pour chacun des deux lacs, de même que par les enquêtes périodiques que nous avons effectuées durant la saison. Les détails relatifs aux méthodes employées et à l'analyse des résultats se trou-vent dans Lévesque (en préparation).

2.6 Traitement des données

Puisqu'il existe plusieurs méthodes visant à évaluer la taille d'une population de poissons, nous avons choisi les plus simples en tenant compte des efforts à déployer pour rencontrer les objectifs d'estima-tion. Nous avons donc fait usage des méthodes indirectes d'estimation des effectifs qui, pour la plupart, sont basées sur la technique de la capture, du marquage et de la recapture (C.M.R.).

Le plan d'échantillonnage prévoyait le recoupement de différentes méthodes tel que conseillé par Magnin (1986). Par conséquent, les critères d'application du plan réalisé rencontrent les exigences de trois types de modèles d'estimation.

Il s'agit du modèle de Petersen (1896) ajusté par Bailey (1951) et Chapman (1951), du modèle de Schnabel (1938) modifié par Chapman (1954) et du procédé de Schumacher et Eschmeyer (1943). La première de ces techniques s'applique dans la condition la plus simple où l'on fait intervenir une seule période de marquage et une seule période de recap-ture (type A). Les deux autres modèles sont utilisés lorsque l'on pré-conise une période de marquage et plusieurs séquences de recapture (type B).

Mentionnons qu'une troisième année consécutive de pêche réalisée à l'automne sur le lac Carrlère aurait permis d'estimer, à partir des diverses classes d'âge des dorés échantillonnés, la population virtuel-

le (Magnin 1986), une méthode qu'il aurait été intéressant de comparer à celles que nous emploierons ici.

Considérons une population de poissons de taille N, dans laquelle m in-dividus sont marqués dont r sont recapturés parmi c captures de pois-sons suivant le marquage.

Petersen (1896) avance que la taille de la population peut être évaluée selon l'équation de base suivante:

N = m c/r (équation 1)

- de laquelle on peut tirer la variance: V(N) = mec (c - r)/r3, et l'in-tervalle de confiance N + t V(N). La valeur de t est celle de Student et peut être approximée par 1,96.

Cette équation fut ajustée par certains auteurs, dont Bailey (1951) et Chapman (1951) donnant:

N = (c (m + 1)/r) - 1 (équation 2)

d'où la variance est estimée par l'expression:

V(N) = ((m r + 1)(N + 1)(N - m))/(r(m + 2))

et s'applique lorsque la taille prédéterminée de r est atteinte. Dans le cas des lacs Carrière et Roger, nous nous étions fixés comme objec-tif de recapturer plus de 10% de la population étiquetée.

Maintenant, considérons mt poissons marqués à chaque jour au temps t, tel que t = 1,2,3,..., k, et et poissons correspondant au total des poissons capturés à chaque jour durant la période de marquage parmi lesquels rt poissons sont recapturéà à chaque jour de pêche.

Chapman (1954) propose pour estimer les effectifs d'une population, l'équation suivante:

N = E (ct mt)/(1 rt 1) (équation 3)

avec une variance V (1/N) = E rt/(Ect mt)2. Les limites de l'interval-le de confiance peuvent être calculées par. N ± tI5T171715.

Schumacher et Eschmeyer (1943) offrent une autre façon d'estimer les effectifs d'une population et suggèrent le modèle suivant:

N = î et mt2 E mt rt (équation 4)

tel que V(N) = E (rt2/ct) - ((E rt mt)2/E et mt2)/n - 1)) dans lequel n est le nombre de jours d'échantillonnage. L'intervalle de confiance est calculé selon 1/N 4- 1,96s/1 et mt2, où s est l'écart type, et duquel on peut tirer les valeurs limites de N.

Les erreurs introduites par divers facteurs reliés à la méthode de C.M.R. ont pu être évaluées selon le procédé de Robson et Regier (1964) tel que:.

% erreur = 100 e-mc/N (équation 5)

Dans le document Québec EN 1985 ET 1986 (Page 21-27)

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