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Écoulement tridimensionnel dans une géométrie d’injecteur simplifiée

Afin de comprendre ce qui se passe dans un injecteur Diesel, nous avons vu que certains expérimen- tateurs effectuaient des tests sur des maquettes à grande échelle. Il est même souvent utile de simplifier la géométrie afin de mieux visualiser les phénomènes que l’on veut étudier. C’est le cas de Soteriou [123], qui effectue des tests sur un injecteur monotrou de taille ×20. Elle y ajoute des inserts (voir figure 2.5) afin d’augmenter la complexité de l’écoulement et se rapprocher d’une configuration d’injecteur réel. Cette géométrie a d’abord été utilisée dans le cadre d’un programme d’étude sur les injecteurs à géométrie va- riable. Mais les conclusions expérimentales peuvent être généralisées aux écoulements dans les injecteurs classiques (type VCO).

Soteriou et al [122,123,124] ont montré qu’au sein de l’écoulement dans l’orifice de sortie de l’injec- teur se développent des tourbillons. Au centre de ces tourbillons peut se former de la cavitation. Mais la caractéristique principale de ces structures est qu’elles subsistent jusqu’à la sortie de l’injecteur et au-delà, dans le spray (voir figure 2.6).

Le code CavIF pouvant traiter des écoulements tridimensionnels, il est intéressant de voir s’il est ca- pable de reproduire ce type de structures. Nous avons donc reproduit l’injecteur de Soteriou avec un insert grâce au mailleur ICEM-CFD. Le nombre de noeuds est de 30 ×53×108, et une symétrie en plan I = 1 est effectuée au centre de la conduite pour réduire le temps de calcul. Des sections dans le plan (−→i ,−→j )sont montrées figures 7.5 et 7.6.

Les conditions de calcul sont les suivantes : Pinj = 140bar, et Pc h = 75bar, soit un nombre de

cavitation CN = 0.86 (qui, associé à l’équivalence du nombre de Reynolds permet la comparaison aux expériences de Soteriou). Le liquide est au départ au repos dans toute la géométrie à la pression P = 75bar. Les résultats de calcul sont montrés dans les figures 7.7, 7.8, 7.9 et 7.10 en représentant le domaine complet (symétrie par rapport au plan i = 1) pour comparaison avec les résultats de soteriou. Au début du calcul, l’écoulement s’établit (développement de l’onde de pression jusqu’à la sortie), puis il y a débouchement de l’écoulement dans l’orifice de sortie, qu’on peut voir dans la figure 7.11 : on voit la vitesse dans la partie inférieure de la section qui se dirige vers le haut de l’orifice. Le fl uide dans la partie haute de la section est à l’arrêt (proche de la paroi de l’insert, qui bouche la moitié de la conduite). Sur le périmètre de la section de passage du fl uide, on remarque une diminution de la masse volumique due au cisaillement (pouvant conduire à une apparition locale de cavitation attachée).

En progressant dans l’orifice vers la sortie, on remarque l’apparition de structures cohérentes. Dans la figure 7.12, un tourbillon au centre duquel la masse volumique décroît très fortement est visible. C’est à cet endroit que la masse volumique est la plus faible du domaine (ρ = 20k g /m3) et que la poche de cavitation

a commencé de se former (voir figure 7.8).

Plus loin en avançant dans l’orifice, cette structure cohérente occupe la totalité de la demi-section (voir figure 7.13). On retrouve le type d’écoulement montré dans la figure 1.19 : les sens sont inversés, mais cela est dû au fait que dans un injecteur classique, l’écoulement arrive par “ le haut” (par le siège de l’aiguille). Dans notre cas, l’écoulement arrive par “ le bas” (sous l’insert). Le tourbillon a permis d’entretenir la poche de cavitation, celle-ci s’est développée vers “ le bas” , grâce à la formation d’un tourbillon secondaire dans la partie inférieure de la section. Ce comportement de la poche est aussi visible dans les figures 7.10.

La poche de cavitation se retrouve ensuite au centre du vortex secondaire, dans la partie inférieure de la section de l’orifice (voir figure 7.14). Ce vortex se diffuse ensuite (entraînant le collapse de la poche de cavitation) jusqu’à la sortie, où l’on remarque la structure principale qui est encore prédominante (voir figure 7.15). Il est intéressant de voir que l’écoulement qui sort le plus rapidement dans la direction axiale est également le plus rotationnel : cela explique les structures visibles dans le spray par Soteriou , et qui subsistent loin en aval de l’injecteur (voir figure 2.5).

centre de l’orifice, et est en accord avec le schéma proposé par Soteriou (voir figure) : on voit l’accélération du fl uide à son entrée dans l’orifice (où on remarque l’apparition de la cavitation vue figure 7.11), puis son “ impact” sur la partie supérieure de l’injecteur, et son “ rebond” qui force le fl uide à se déplacer vers “ le bas” . La comparaison avec le schéma proposé par Soteriou dans la figure 1.20 montre l’intérêt du code pour l’analyse qualitative des structures de sprays : nous avons expliqué pourquoi le spray est dirigé vers “ le bas” , et comment se sont formées les structures tourbillonnantes dans cette géométrie.

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. 7.5: Plans de mailles utilisés dans le calcul de l’injecteur de Soteriou

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. 7.7: Calcul injecteur type Soteriou. Isosur-

face pour α = 0.3 au début du calcul

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. 7.8: Calcul injecteur type Soteriou. Isosur-

face pour α = 0.3 : apparition de la cavitation

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. 7.9: Calcul injecteur type Soteriou. Isosurface pour α = 0.3 : développement de la

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. 7.10: Calcul injecteur type Soteriou. Visualisation de lâchers de structures cavi-

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. 7.11: Calcul injecteur type Soteriou. Plan

en k = 50.

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. 7.12: Calcul injecteur type Soteriou. Planen k = 6 0.

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. 7.13: Calcul injecteur type Soteriou. Plan

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. 7.15: Vitesse à la sortie : visualisation de la projection des vecteurs vitesse sur le

plan k, et du module de la vitesse.

7.4 Calculs pour un injecteur multitrou avec mouvement