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Chapitre 2 : Méthodologie

2.2 Collecte des données

2.2.1 Échantillon de bibliothèques

2.2.1.1 Caractéristiques de l’échantillon

Dans le cadre de cette étude, nous avons choisi d’examiner sous un angle thématique particulier les collections des bibliothèques municipales publiques québécoises qui relèvent directement d’une municipalité et qui sont donc indépendantes du Réseau BIBLIO. En 2016,

779 bibliothèques de petite taille, lesquelles servent au total 236 753 abonnés, étaient membres du Réseau BIBLIO (2016). Nous avons exclu les bibliothèques affiliées à ce réseau de notre échantillon, car les Réseaux BIBLIO régionaux offrent notamment à leurs membres des services de bibliothéconomie, dont les services d’acquisition, d’analyse et d’élagage de collections. Comme notre étude se base beaucoup sur la comparaison des collections de littérature jeunesse LGBTQ entre les bibliothèques, il était important que notre échantillon soit le plus homogène possible. Les données obtenues auprès des réseaux BIBLIO n’auraient pas pu être comparées sans détour ni réserve avec ceux obtenus auprès des bibliothèques municipales autonomes. Pour favoriser cette homogénéité, nous avons aussi exclu de notre échantillon des bibliothèques à la fois scolaires et publiques, comme celles de Thetford Mines et de Salaberry-de-Valleyfield, ainsi que des bibliothèques que ne relèvent pas directement d’une municipalité, mais plutôt d’une corporation distincte de celles-ci.

Pour obtenir la liste de toutes les bibliothèques publiques autonomes du Québec, nous avons d’abord utilisé l’outil en ligne StatBib (2018). Ensuite, nous avons validé le statut autonome de toutes les bibliothèques de notre population en visitant les sites web de tous les Réseaux BIBLIO régionaux et en comparant la liste de leurs bibliothèques membres avec la liste obtenue dans StatBib (2018). À la lumière de cette comparaison, nous avons supprimé de la population mère de notre échantillon toutes les bibliothèques pour lesquelles les données étaient discordantes.

Comme on l’a dit, nous souhaitions que notre échantillon de bibliothèques reflète le plus possible, sur le plan de la taille des collectivités servies, la réalité de l’ensemble des bibliothèques publiques autonomes québécoises, et ce afin de pouvoir généraliser nos conclusions à l’ensemble des bibliothèques publiques autonome québécoises. Pour ce faire, nous avons procédé à une allocation proportionnelle, c’est-à-dire que nous avons fait en sorte que le nombre d’unités échantillonnées dans chacune des strates soit proportionnel au poids de la strate dans la population de l’échantillon. La raison pour laquelle nous avons utilisé le critère de la taille de population pour assurer la représentativité de notre échantillon est parce

qu’il s’agit, selon plusieurs des études abordées précédemment, d’un facteur déterminant dans le contexte d’une évaluation de collections. Le tableau 1 montre la composition de l’échantillon de bibliothèques selon les différentes bandes de populations servies. La bibliothèque de Fermont est celle qui sert la plus petite population de notre échantillon, soit 2 586 hab. La bibliothèque de Montréal est de loin celle qui sert la plus grande population, c’est-à-dire 1 765 616 hab. La population servie par la bibliothèque de Matane représente la population médiane de notre échantillon, soit 20 490 hab.

Tableau 1. Répartition de l’échantillon selon la taille des collectivités servies Population (nombre d’hab.) Nombre de bibliothèques (n=41)

>100 000 5 50 000 à 99 999 4 25 000 à 49 999 8 10 000 à 24 999 13 5 000 à 9 999 9 <5 000 2

Toutes les régions du Québec sont représentées dans notre échantillon. Le tableau 2 présente la répartition de l’échantillon selon les différentes régions.

Tableau 2. Répartition de l’échantillon selon les régions administratives Région Nombre de bibliothèques (n=41)

Abitibi-Témiscamingue 2 Bas-Saint-Laurent 1 Capitale-Nationale 3 Centre-du-Québec 2 Chaudière-Appalaches 2 Côte-Nord 2 Estrie 2 Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine 1 Lanaudière 4 Laurentides 4 Laval 1 Mauricie 1 Montérégie 7 Montréal 4 Nord-du-Québec 1 Outaouais 2 Saguenay-Lac-Saint-Jean 2 2.2.1.2 Taille de l’échantillon

En nous fiant notamment aux balises suggérées par Dufour (2016) dans le matériel d’accompagnement de son cours Méthodes de recherche en sciences de l’information, nous avons établi que la taille de l’échantillon nécessaire selon la méthode probabiliste pour assurer la représentativité de nos données statistiques pour une population de base de 131 bibliothèques ou réseaux de bibliothèques municipaux autonomes était de 96. Toutefois, en considérant la ligne directrice de 30 % pour une population de moins de 1 000 unités, un échantillon de 38,7 unités suffit. Ainsi, nous avons entrepris d’élaborer un échantillon de 40 bibliothèques selon un mode d’échantillonnage aléatoire stratifié. Comme nous le verrons, nous avons ensuite ajouté une bibliothèque à l’échantillon afin d’en améliorer la

représentativité régionale. Au bout du compte, notre échantillon de bibliothèques regroupe 41 bibliothèques autonomes de petite, moyenne et grande taille de partout au Québec.

2.2.1.3 Mode d’échantillonnage

L’échantillonnage de la population de base des bibliothèques retenues pour cette étude a été fait selon un mode probabiliste, soit le mode d’échantillonnage aléatoire simple stratifié. Les strates à partir desquelles l’échantillon se compose sont les catégories des populations des municipalités, telles qu’elles apparaissent dans StatBib (2018), un outil de production et d’exploitation de rapports statistiques sur les bibliothèques publiques québécoises élaboré par Bibliothèque et Archives nationales du Québec. D’abord, afin que notre échantillon soit le plus représentatif possible de l’ensemble des bibliothèques publiques autonomes relevant directement d’une municipalité, nous avons mesuré le poids de chaque strate selon le nombre d’habitants dans la population de base. Ensuite, nous avons calculé combien de bibliothèques devaient être retenues dans chaque catégorie de population pour que notre échantillon représente fidèlement les bibliothèques par rapport à la taille des populations servies. Par exemple, nous avons observé que 40 des 129 bibliothèques de notre population de base servaient des collectivités de 5 000 à 9 999 hab. Nous avons donc reproduit cette proportion dans notre échantillon de 40 bibliothèques en sélectionnant de façon aléatoire, au moyen d’un outil en ligne de randomisation (repéré à www.random.org), 12 bibliothèques parmi les 40 servant des collectivités de 5 000 à 9 999. La caractéristique de la taille de la population servie était à nos yeux la plus importante. Toutefois, nous espérions que notre échantillon, sans être entièrement représentatif du poids démographique de toutes les régions du Québec, comporte à tout le moins un établissement de chacune des régions. Si le hasard a dans l’ensemble bien fait les choses, deux régions se trouvaient néanmoins exclues de l’échantillon, soit celles qui comptaient le moins d’unités dans la population de base (et donc qui avaient le moins de chances d’être sélectionnées selon un mode aléatoire), soit Laval et Nord-du-Québec. Devant cette faiblesse de notre échantillon, nous avons choisi d’y inclure les deux seules unités qui représentaient ces régions, soit la bibliothèque de Laval et celle de

Chibougamau. Parce qu’elles étaient les deux seules unités et donc parce que nous ne les avons pas choisies nous-mêmes parmi d’autres, de manière arbitraire, pour les intégrer dans l’échantillon, nous considérons que cette intervention ne compromet pas la représentativité de notre échantillon. Au contraire, nous croyons qu’elle l’augmente.

Après avoir examiné de plus près les bibliothèques de l’échantillon préliminaire, nous avons pris la décision d’éliminer la bibliothèque Eleanor London de Côte-St-Luc. En fait, nous aurions dû l’écarter d’emblée. Le français est considérablement moins parlé (et donc certainement moins lu) dans Côte-St-Luc que dans l’ensemble des collectivités servies par les autres bibliothèques de l’échantillon. Selon le recensement de 2011 de Statistique Canada, 42 % de la population de Côte-Saint-Luc a l’anglais seulement comme langue maternelle et 17,5 %, le français seulement. À titre de comparaison, à l’échelle provinciale, 7,7 % de la population a l’anglais seulement comme langue maternelle et 78,1 %, le français seulement. En 2011, 15,1 % de la population de Côte-Saint-Luc parlait le plus souvent le français seulement à la maison. À titre de comparaison, à l’échelle provinciale, 80 % de la population parlait le français seulement. Nous avions aussi des doutes sur la population de la Ville de Mont-Royal, jadis très anglophone. À Mont-Royal, en 2011, 20,6 % de la population a déclaré l’anglais seulement comme langue maternelle et 44 %, le français seulement. En 2011, toujours, 30,9 % de la population parlait le plus souvent l’anglais seulement à la maison et 47,1 % parlaient le français seulement. Nous avons jugé que cela était suffisant pour conserver la bibliothèque Reginald-J.-P. Dawson de Mont-Royal dans notre échantillon.

Après le retrait de la bibliothèque Eleanor London, nous avons décidé de la remplacer dans notre échantillon par le réseau de bibliothèques de la Ville de Québec, que le hasard avait exclu de notre échantillon. Nous éprouvions beaucoup de réticence à procéder à cet ajout, car nous tenions à maintenir le plus possible notre neutralité en intervenant le moins possible dans le choix des bibliothèques qui devaient constituer l’échantillon. Ultimement, nous avons jugé que l’ampleur du travail requis par cette évaluation justifiait que l’on cherche à obtenir le tableau le plus complet possible de la situation des collections de littérature à contenu LGBTQ

pour la jeunesse dans les bibliothèques publiques québécoises. De plus, outre le réseau des bibliothèques de Laval, celui de la Ville de Québec est le seul qui soit relativement comparable à celui de Montréal, ne serait-ce qu’en termes de taille de population servie.