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Les démences – et plus spécifiquement la mala-die d’Alzheimer – constituent un véritable enjeu non seulement de santé publique mais aussi de société.

À l’initiative du Président de la République, une commission nationale [52] a été chargée de l’éla-boration de propositions pour un plan national concernant la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées. Ce Plan Alzheimer a pour princi-paux objectifs de fédérer et d’optimiser les efforts de recherche, d’améliorer le diagnostic, la qualité de la prise en charge des malades, l’aide aux familles et de renforcer la communication sur cette maladie. La même année, une expertise col-lective a été conduite par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale [53]. Par ailleurs, la Haute Autorité de Santé (HAS) a publié les recommandations pour le diagnostic et la prise en charge de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées [54].

Pour estimer l’ampleur de la maladie, les rapports ont notamment extrapolé les résultats de l’étude Paquid qui est la principale étude épidémiologi-que française en population générale conduite en Gironde et en Dordogne [55] et ceux rapportés par le groupe Eurodem sur des données euro-péennes [56].

Ces résultats conduisent à estimer à 850 000 le nombre de personnes de plus de 65 ans atteintes de démence en 2004 en France métropolitaine et à 225 000 le nombre de nouveaux cas annuels en 2004. La maladie d’Alzheimer regroupe 70 à 80 % des causes de démence, soit entre 600 000 et 680 000 malades. Le nombre de malades doit continuer à s’accroître compte tenu du vieillisse-ment de la population.

L’incidence double tous les 5 ans à partir de 60 ans, atteignant un risque de développer une mala-die d’Alzheimer de 12 % par an entre 80 et 84 ans.

La maladie d’Alzheimer touche 1 à 2 % des per-sonnes âgées 60 à 64 ans et entre 24 et 33 % des sujets âgés de plus de 85 ans.

Après 75 ans, les proportions sont de 13,2 % d’hommes et de 20,5 % de femmes.

Les formes familiales sont rares (moins de 1 % des cas) ; 60 % des sujets vivent chez eux, à la charge de leurs familles.

La dépense moyenne pour la prise en charge d’un patient est de 22 000 euros par an, soit une charge annuelle de 10 milliards d’euros (50 % à la charge de l’État, 50 % à la charge des familles) ; 75 % sont représentés par des dépenses médico-sociales, 25 % par des dépenses médicales.

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C

hapitre

2

La communication