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Méthodologie et Approche :

I.2. L’IDEE DE L’ACCES SOLAIRE DANS L’ENVIRONNEMENT BATI : L’ENVIRONNEMENT BATI :

I.2.1. Histoire du soleil dans l’architecture et le planning urbain :

I.2.1.2. Les âges agricoles :

Toutes les agglomérations urbaines dans l’ère préhistorique partagent une dépendance d’une interaction claire entre l’activité humaine et la nature. Le soleil en particulier a réchauffé l’habitat humain pendant plus d’un million d’années, depuis que l’homme a cherché un abri et il est resté un facteur primordial dans la conception des habitations.

Qu’il s’agisse des villes troglodytiques tels que ceux de Matmata en Tunisie (figure 1.4) ou à Xian en chine, les collines de la ville espagnole de Guadix, les habitations troglodytes dans le pays Dogon au Mali, les communautés de grottes souterraines de la Cappadoce en Turquie ou encore les temples rupestres des grottes de Yungang construites par les missionnaires bouddhistes à Datong dans la province de Shanxi en Chine (figure 1.5), l’homme a non seulement sculpté l'architecture en fonction de ses besoins de sécurité, mais aussi pour être en harmonie avec l’environnement dans lequel ils vivaient. Son prise de conscience des bienfaits du soleil était omniprésente. Il a creusé des ouvertures et des cours pour optimiser l’exposition solaire et profiter de la chaleur, la fraîcheur et de l’ombre.Pour beaucoup de ces communautés, le soleil était la principale source de chauffage et une source essentielle de confort et de bien-être (Med. Boubekri, 2008).

Dans une autre partie du monde, une compréhension similaire des avantages de l'environnement naturel peut être trouvée dans l'architecture grecque antique. Le respect pour le soleil et ses pouvoirs lumineux est une caractéristique visible dans l’architecture des habitations et lieux de cultes grecs. Certains ont crédité Socrate avec l'invention de la première maison solaire, mais il est plus probable que ce qu'il était vraiment décrit dans ses écrits était un mégaron2 bien orienté (B. Topaloğlu, 2003) .les principes de conception solaire transcendé la vénération symbolique pour le soleil dans les édifices religieux de la Grèce classique. Ils ont généralement orienté la façade de leurs temples vers l'Est. En d'autres temps, les cérémonies religieuses importantes ont eu lieu dans la partie orientale du temple, qui a été éclairée par les rayons matinaux du soleil.

J. Walter Graham (1972) (dans Med. Boubekri, 2008), convient que l'accès à la lumière du soleil dans cette époque était une préoccupation pratique qui dépasse les strates économiques et sociales. Le soleil était abondant, le bois était rare, et les riches et les pauvres se sont appuyés sur le soleil pour chauffer leurs maisons. Une maison typique

2Mégaron était la définition de type de construction de base grec.

Figure 1.2 Figure 1.3

Figure 1.2. L'axe principal du temple de Karnak avec la salle hypostyle à mi-chemin le long de l'axe.

Figure 1.3. Intihuatana, le temple du soleil dédié au dieu soleil dans le quartier sacré de la ville de Machu Picchu.

Figure 1.4. La ville troglodytique de Matmata, Tunisie

Figure 1.5. Temple Rupestre bouddhique à Datong, Shanxi, en Chine.

Source des figures 1.2-1.5 : (Boubekri Med, 2008, p.23-32).

Figure 1.6. Maison typique grec, la partie Sud inférieure à la partie Nord pour permettre l’accès à la lumière du soleil en hiver.

Source : (Boubekri Med, 2008, p.25).

avait une section sud, occupée surtout en hiver, et une au nord pour être utilisé pendant les mois chauds d'été. La partie sud devait être plus basse que la partie nord pour permettre l’accès solaire dans la partie intérieure de la cour centrale (Figure 1.6).

En général, la différence entre les Grecs et les autres civilisations anciennes est leur capacité à systématiser les connaissances héritées de manière à créer une fondation pour les sociétés à venir. Leur modèle sphérique est l’exemple le plus concret. A propos, Francis MIGUET écrit : « Dominé par les éléments naturels, l’homme préscientifique les a déifiés afin de se les concilier par la prière, et nombreuses sont les civilisations anciennes qui ont donné au Soleil une place essentielle, sinon première, dans leur mythologie. Avec l’émergence de la philosophie grecque et de son anthropocentrisme, ce modèle théologique, à Terre plate en forme de disque ou de table, disparaît. Le soleil n’est plus qu’un être matériel comme les autres astres, et leurs mouvements seront bientôt régis par ceux de sphères ou de cercles emboîtés, modèle bien adapté à la récurrence périodique de la position des astres » (F. Miguet, B. Paule,, 2010,p.2)

Les Romains exposent aussi une sensibilité similaire vers le soleil. Après qu’ils ont accepté le christianisme, les icônes de la nature ont perdu leur importance religieuse. Mais cette fois, l'utilisation de la lumière dans l'architecture séculière pour créer des espaces saints est devenue un symbole de maîtrise (B. Topaloğlu, 2003). Quand il s'agit de principes de conception solaire, les Romains les ont appliqués, tout comme les Grecs l'avaient fait. De

plus, ils ont lancé l'idée de la législation des zones solaires : des lois pour protéger l'accès des citoyens à la lumière du soleil. Ils sont connus pour être pionnier dans la technologie de montage de fenêtres en verre, dont ils se servaient pour capturer et retenir la chaleur solaire pour chauffer leurs maisons, leurs salles de bains, et leurs serres où ils cultivaient des plantes, des fleurs, des fruits et légumes.

Pendant des siècles, Les écrits de Vitruve ont influencés les architectes. Il indique l’importance, pour les Romains, du groupement des pièces par rapport au soleil et leur répartition autour d’une cour à l’aide d’un diagramme tracé au sol. Dans ‘Les dix livres de l’architecture de Vitruve’ (Morgan, 1914), il écrivait: «Les bâtiments doivent être soigneusement enfermés plutôt que exposée vers le Nord, et la partie principale doit faire face au côté Sud chaud » (dans Med. Boubekri, 2008, p.22-23).